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MessageSujet: KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?    KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?  EmptySam 18 Mai - 21:11

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 KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?




 

    « Tu te fiches de moi, hein ? Deux semaines que tu dois me le rendre quand même, tu as quand même eu le temps de voir venir, non ? » Un long soupir s'échappa de mes lèvres, tandis que je perdais les derniers soupçons de patience que j'avais encore.

    L'université. La plupart des gens essayaient d'échapper aux cours. Moi, je n'étais pas comme ça. Diplôme de professeur en poche, j'y retournais de mon gré, comme une grande. Je donnais des cours aussi en lycée, mais il m'était sincèrement impossible de dire où est-ce que les étudiants étaient les plus fatiguant.
    Une trentaine de la promotion ne venaient assister à mes cours magistraux, juste pour le chauffage de toute évidence. Mais je ne me démontais pas pour autant, enfin c'était surtout parce que la fin de journée arrivait que je laissais passer, s'il revenait demain en touriste, je me verrais dans l'obligation de sévir. Cette idée ne me ravissait pas, et je soupirais de nouveau en revenant vers le tableau pour y noter quelques références. J'entendis le bruit des grandes portes de l'amphithéâtre s'ouvrir, et me retournais presque en même temps, pour lancer un regard noir à la personne qui osait se pointer avec tant de retard.

    ….....................................................
    Qu'est-ce qu'il fichait ici lui ?
    Mes yeux s'ouvrirent ronds comme des billes, alors que l'arrivée de Kil Han faisait son petit effet. L'effervescence du côté des filles étaient palpables, et moi je ne croyais pas ce que je voyais. Après tout ce temps, sans être venu me voir, sans même s'être rappelé de « nous ». Comment est-ce qu'il pouvait me faire ça ? Il ne prévenait personne... Et moi, qu'est-ce que je devais faire ? Oui, c'était vraiment abusé quand même ! Il n'avait pas de pitié ?....

    … Mon cours de lettres n'était pas un moulin NON MAIS ! Maintenant, plus personne n'allait m'écouter ! Comment est-ce que je finissais mon cours moi ? Il avait un sacré culot !
    Mémoire effacée ou pas, il restait cruellement le même.

    « La cafétéria est chauffée si mon cours ne vous intéresse pas ! Je ne retiens personne! » Mon petit coup de sang fit son effet lui aussi, et je récupérais l'attention de quelques un.

    Je continuais dans le vent, je le sentais. Il restait dix minables minutes, mais je craignais qu'il soit juste inutile de poursuivre avec Kil Han dans la salle. « Le cours est terminé, j'attends beaucoup plus d'attention de votre part, demain, sinon ne venez pas. Après, ne vous plaignez pas si vous ratez vos partiels !  » Un petit sourire à peine compatissant éclaira mes lèvres, tandis que les étudiants quittaient la salle plus ou moins rapidement.

    Plutôt «moins» pour certaines. Je levais les yeux au ciel, et montais les escaliers pour aller rappeler aux fan girls que les autographes seraient pour plus tard. Elles finirent par ramasser leurs affaires, et par quitter la salle, en râlant un peu. Je descendais ensuite d'un rang, et m'arrêtais pile en face de Kil Han, m'asseyant sur la table, et le regardant droit dans les yeux.
    Un silence s'installa. Embarrassant. Cela faisait longtemps quand même. Trop peut-être ?

    « Sinon, tu n'as pas l'impression d'abuser un peu ? Attendre la fin des cours, ça ne t'as pas paru plus logique ? Déjà qu'ils ne suivent pas énormément. Je croisais les bras en dessous de ma poitrine, et j'arquais un sourcil : Pourquoi tu es là ? » Calme ? Oui. Nerveuse ? Aussi.

    Je ne savais pas vraiment comment j'étais sensée lui parler en fait, s'il ne se souvenait pas de moi, et que je lui parlais de manière familière, est-ce que ça ne passerait pas pour étrange ?

    Bon, qui s'en préoccupait de toute façon ? °°


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MessageSujet: Re: KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?    KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?  EmptyVen 24 Mai - 0:08

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      « My mother used to tell me that memories are supposed to be shared... With someone. Either there are sad or happy ones. »

    « Yoo~ mina-san ! Ohisashiburi dane? Minna, hontou, matte te kudasai. Ill be back~ » Je souris, plutôt fier, en voyant la vidéo que j'ai posté sur mon Twitter. En japonais, pour mes fans là-bas qui se sont bien occupé de moi pendant ma longue pause.
    Je me laissais tomber dans le canapé une fois loin du bureau et me laissais réfléchir. Mes yeux se hasardaient dans chaque recoin de cette maison. Toujours aussi ridiculement grande, ridiculement calme et sinistre, ridiculement éloignée de tout. Mais pour une fois, j'étais un peu rassuré de pouvoir la retrouver. Après un accident et avoir eu la mémoire brouillée, c'était un de ces piliers qui me gardaient solidement rattaché à ce monde. Comme des cordes solidement attachées autour de mes chevilles.

    Me rendant compte du silence presque oppressant, je me demandais où était justement passé tout le bruit. Il n'y avait... personne à part moi pour remplir ses murs de son et de vie. Je mis alors la musique, n'ayant que ça pour se faire. Cette pensée me mena à ma propre solitude.
    C'était ironique. J'avais fait beaucoup pour ma famille et au final, quand je réussissais mes projets, je me retrouvais seul.

    Je m'étais levé et mes doigts traçaient un sillon dans la poussière qui recouvraient les livres et autres ouvrages des étagères du salon. Une reliure attira particulièrement mon attention, comme si elle me disait quelque-chose. Sans la moindre hésitation alors, j'avais tiré le long bouquin qui s'avéra être un album photo. Que faisait-il là ? Mon père n'était pas du genre à conserver nos photos, si ? J'aurais mis ma main a coupé qu'il n'apparaissait sur aucune de ces photos... alors pourquoi avait-il gardé ça ?
    J'allais retomber dans le canapé blanc, ouvrant les premières pages avec un grand sérieux. Aucun des premiers clichés, sauf une photo de ma mère jeune et Han Jil bébé, non, à part cela, aucun des premiers clichés ne me tira un sourire. Ce n'étaient pas de beaux souvenirs. Je me demandais même comme nous arrivions tous à faire bonne mine devant l'objectif... Je réalisais néanmoins enfin une chose...
    « C'est lui qui a pris toutes ces photos... » marmonnai-je en tournant davantage de pages.

    C'était mon père qui avait prise les premières photos... d'où nos sourires paisibles et sincères. On avait encore l'illusion que tout allait bien puisqu'il était là... Mais si ça avait été le cas, on l'aurait vu sur ces photos avec nous. Non... il était déjà une personne extérieure à notre famille.
    Un soupire.
    Je m'impatientai d'un coup, me rendant compte que c'était plus pénible qu'autre chose et jetai donc, pas trop fort quand même, l'album sur la table basse. Et comme hypnotisé, je regardai les yeux vides les pages tourner sous le choc et le mouvement... Et puis ça s'arrêta net, vers la fin de l'album. Un seul coup d’œil me suffit pour voir un radical changement dans le format et le genre des photos présentes.

    Elles avaient plus de couleurs. Les visages ne ressemblaient pas à ceux de ma famille et les poses étaient moins celles d'un catalogue pour vêtements.
    J'avais pesé le pour et le contre avant que la curiosité ne me tire du fond de mon siège et ne me force à allonger ma figure vers les photos. Un sourire en coin se logea sur mes lèvres en voyant les premiers visages idiots d'adolescents... avant le blocage total.

    La troisième photo, sur la droite... Il n'y avait que deux personnes et le cliché ne respirait pas autant la folie mais... ces visages. D'abord, le mien. Puis cet autre visage. Je le savais, j'avais déjà vu cette femme quelque part et soudain, un éclair transcenda mon être : la fille à la belle voix.

    Je me levai immédiatement, ayant désormais dans mes mains une excuse parfaite pour reprendre mes activités de stalker - vous avez bien lu et j'assume. J'avais fait des recherches à plusieurs reprises sur des talents... Alors jugez-moi si ça vous chante, la fin justifie les moyens.

    J'avais sauté sur ma moto sans réfléchir et en moins de temps qu'il ne le fallait normalement (limitations de vitesse ? Ça existe toujours ?), j'étais arrivé à l'université de Yonsei. C'était ici que j'avais entendu cette voix mais pour les détails, j'étais bien obligé de happer le premier gamin à tête innocente en lui montrant la photo. Sachez-le, je n'ai en rien perdu mes aptitudes de persuasion - remarque, 180cm et bien plus, une soixante-dizaine de kilos et un regard dur, ça se passait d'arguments.

    Gentiment, on m'avait pointé la salle de classe entre deux-trois gloussements et regards ahuris. Mais je ne m'y attardais pas : j'avais à faire. Alors dramatiquement, je poussai les portes de l'amphi et allait tranquillement, mon sourire le plus fier de sorti, prendre place. Ayant bien du mal à dissimuler mon amusement face au petit effet que mon entrée avait produit : elle allait avoir les crocs contre moi, c'était certain. Et ce n'était pas mes jambes nonchalamment croisées sur un autre pupitre qui allait plaider en ma faveur.

    « Le cours est terminé, j'attends beaucoup plus d'attention de votre part, demain, sinon ne venez pas. Après, ne vous plaignez pas si vous ratez vos partiels ! » Quoi ? Ma mine un peu déçue était lisible même pour un aveugle. J'aurais préféré la voir se démêler avec ma présence avant de devoir l'approcher... Un soupir énorme échappa mes lèvres alors que je faisais tomber lourdement mes jambes au sol. Je n'oubliais pas d'envoyer cependant un sourire amusé à quelques étudiantes avant de regarder ma proie...

    Je la suivis du regard longuement avant de sentir mon sourire s'agrandir alors qu'elle s'asseyait sur la table. « Sinon, tu n'as pas l'impression d'abuser un peu ? Attendre la fin des cours, ça ne t'as pas paru plus logique ? Déjà qu'ils ne suivent pas énormément. » En guise de réponse, je lui montrai finalement mes dents en souriant davantage. Au moins, je lui épargnai quelques blagues et remarques de mauvais goût : je n'avais pas envie de la faire fuir.

    « Pourquoi tu es là ? » J'élevai les sourcils aussitôt, faussement surpris et offensé un petit peu aussi. « Quoi ? Je n'ai pas le droit de vouloir m'instruire encore un peu ? L'idée de m'avoir en élève est si déplaisante ? » une moue se dessina sur mon visage alors que je ne la quittais pas des yeux. Enfin, je dus bien le faire pour chercher dans ma veste en cuir et placer l'objet de ma venue sous son nez.

    « Ça... Je l'ai trouvée dans un album photo... Et je suis déçu : pourquoi il a fallu que je tombe tout seul sur ça ? » je gardai une mine faussement boudeuse avant de poursuivre. « On avait l'air plutôt proches... Ça vaut bien un service ça non ? Ou un cours, madame littérature... ou juste une explication. Je deviens curieux à notre sujet... »
    Je ricanai silencieusement, ne me trouvant absolument pas permissif ou intrusif : cette photo était mon passeport et mon feu vert pour avoir ce comportement. Et... Moi ? Me faire des idées ? Certainement pas. J'en avais qu'une seule jusque-là : c'était d'avoir sa voix. Mais j'avais le sentiment, grâce à cette photo, que j'allais m'amuser.

    J'ai jamais eu autant tord.
    Comment allais-je comprendre que je m'étais assez amusé comme ça justement...


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MessageSujet: Re: KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?    KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?  EmptyLun 27 Mai - 22:41

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 KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?




 

    Je me recalais un peu mieux sur la table, et croisais les jambes, tout en l'observant me sourire de toutes ses dents. Je levais les yeux au plafond, en faisant courir mes ongles sur le bois de la table. Pas impatiente, non juste blasée à l'idée de ce qu'il allait trouver à me répondre. Je n'avais pas d'idée précise sur la raison de sa présence, et je devais l'avouer, j'étais curieuse. Est-ce qu'enfin il se souvenait du temps où nous étions encore amis ? Il était tellement imprévisible, et difficile à comprendre parfois que je ne pouvais être certaine de rien. C'était même assez frustrant d'ailleurs, mais bon pour qu'il se soit déplacé jusqu'ici : il devait avoir de nouvelles informations, ou bien des souvenirs qui lui étaient revenus ?Bon, peut-être que j'étais un peu impatiente en fin de compte.

    Mais comment est-ce qu'il m'avait trouvé ? Je n'étais pas célèbre, rien qu'une simple professeur, donc...

    Je secouais vivement la tête. Une question à la fois, pensais-je ; en reposant mon attention sur Kil Han, gardant toujours le silence. « Quoi ? Je n'ai pas le droit de vouloir m'instruire encore un peu ? L'idée de m'avoir en élève est si déplaisante ? » Je ne le quittais pas des yeux, tandis qu'un éclat de rire intempestif vint troubler le silence de l'amphithéâtre.

    « On parle de livres là, tu te souviens ? Ce n'est pas que l'idée est déplaisante, c'est qu'elle n'est pas crédible. Mais bon, je suis peut-être médisante qui sait. Je ne pouvais m'empêcher de lui sourire, mais je reprenais mon sérieux, pour me répéter : Non sérieusement, qu'est-ce qui t'amènes ? » Je fronçais les sourcils, espérant qu'il comprenne que je n'avais pas franchement envie de m'éterniser.

    Du moins, la photo qu'il plaça sous mon nez, calma tout de suite mon envie de débarrasser le plancher. Ce cliché datait d'il y a une petite dizaine d'années ? Je n'étais même pas sûre, car je ne comptais plus les années qui s'étaient écoulées depuis que je le connaissais.
    Mes yeux faisaient la navette entre la photo, et le visage de Kil Han. La surprise devait être facilement lisible sur mon visage. Alors il se souvenait ? « Ça... Je l'ai trouvée dans un album photo... Et je suis déçu : pourquoi il a fallu que je tombe tout seul sur ça ? » Je fronçais les sourcils, et repoussais la photo vers lui.

    « Eh bien, on peut dire que tu auras mis le temps hein, finalement tu te souviens alors ? Je demandais, en penchant la tête sur la gauche. J'avais du mal à y croire, cela faisait quand même 2 ans maintenant. Et il se pointait comme une fleur, avec une photo ? « On avait l'air plutôt proches... Ça vaut bien un service ça non ? Ou un cours, madame littérature... ou juste une explication. Je deviens curieux à notre sujet... » Un long silence suivit ces mots.Est-ce qu'il se rappelait de mon prénom au moins ? Non, hein ? Ces mots m'arrachèrent un profond soupir, mais je me reprenais rapidement :

    « Donc tu ne te souviens pas en fait, pas vrai ? Enfin, tu devais bien avoir des hypothèses à notre sujet, non ? Tu penses qu'on était quoi l'un pour l'autre ? Moi je suis curieuse à propos de ça... Hm, et au fait : tu sais comment je m'appelle hein ? Je ne le quittais pas des yeux, mais je finissais pas soupirer. Je lui en demandais sûrement trop quand j'y réfléchissais. Il n'en faisait sûrement pas exprès, mais le fait qu'il se présente devant moi, sans même se souvenir de mon prénom, c'était assez blessant.

    Enfin, ce n'était pas comme si mon monde allait s'arrêter de tourner ! « Oublie ma dernière question, MadeMOISELLE. Littérature, ça me va. » Je disais, en appuyant bien sur le «mademoiselle». Je détestais qu'on m'appelle Madame. Je n'étais pas si vieille ! Il voulait que je l'appelle Ahjussi ? e__e


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MessageSujet: Re: KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?    KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?  EmptySam 15 Juin - 13:36

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 KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?




 

    Je souriais grand en l'écoutant parler. Pas seulement parce que j'étais fier de mon petit coup de diablotin, non. Ni même parce que je me fichais complètement de ce qu'elle pourrait bien dire - bon, c'était aussi le cas, là encore. Mais simplement parce qu'elle parlait. Non, non, non. Ne vous méprenez pas. De la veille au soir à ce jour-là, je n'étais pas devenu un grand romantique attentionné qui allait jusqu'à apprécier le son de la voix de sa dulcinée. Non, j'avais encore du chemin avant d'arriver à ce cas de grande conscience des autres... ou de l'acceptation des autres en fait... Enfin, ça, c'était une autre histoire qui ne regardait que moi et ma tête de mule.
    Si j'étais si heureux en entendant sa voix, pourtant, c'était bel et bien parce qu'elle me plaisait. Ce son avait apporté immédiatement la paix. Alors elle pouvait bien semer avec ses mots la tempête qu'elle voulait, je ressentais toujours ce bien. Puis surtout, je savais à présent que je ne m'étais pas trompée : c'était bien elle qui avait ce pouvoir que seule ma mère détenait jadis. Oh, il me la fallait. Elle et ce son. Qu'elle sache chanter ou pas, il me fallait ce timbre et peu importe ce qu'il en coûtait...

    « On parle de livres là, tu te souviens ? Ce n'est pas que l'idée est déplaisante, c'est qu'elle n'est pas crédible. Mais bon, je suis peut-être médisante qui sait. » je me contente d'accrocher à ses mots avec mon sourire idiot à souhait d'enfant tout content. Néanmoins, je le troque pour un petit rire amusé par cette réplique. Et caractérielle en plus ! Non, je n'allais définitivement pas m'ennuyer. « Ouh, du caractère... je vais souffrir, je sens... » laissai-je entendre en touchant dramatiquement mon cœur, comme si elle avait tapé en plein dedans.
    Remarquant son sourire, je voyais une porte grande ouverte, me disant que j'avais peut-être bel et bien une chance d'obtenir ce que je voulais. Ou, au moins, de garder une sorte de contact qui finirait par faire tomber la balance de mon côté. C'était sans compter son sérieux immédiatement récupéré qui me fit presque sortir un soupire : dommage, je m'amusais bien sur cette voie. Puis j'aurais aimé défendre un peu mon honneur en lui prouvant que j'avais, de temps à autres, quelque-chose dans le crâne. Fallait bien que mes années de premier de la classe servent à quelque-chose à la fin... Mais soit, je ne me démontais pas. Il n'y avait pas de défis qui faisaient peur à Choi Kil Han, Kill. « Non sérieusement, qu'est-ce qui t'amènes ? »

    C'était la parfaite transition pour que je sorte mon arme. Une simple photo où on pouvait clairement nous reconnaitre malgré nos jeunes âges. Je n'en avais, évidemment, pas vraiment le souvenir. Ni comment on en était arrivé là. Mais c'était juste parfait. En venant là comme un gros malpropre et étalant mes "preuves" devant elle, je n'avais pas pris vraiment la peine de voire toutes les dimensions que pouvaient avoir ce simple cliché. Ni le mal qu'il pouvait faire. Je n'y avais vu que mon intérêt, intérêt que j'étais persuadé être aussi celui de la jeune femme devant moi.
    Elle repoussa la photo, me laissant me demander ce qui allait en découler. Oui, c'est qu'à ce moment que je commençais à envisager d'éventuelles retombées négatives. Mais en même temps, en ayant eu une idée derrière la tête ou pas, il aurait dans tous les cas fallut que je pose des questions à ce sujet. Car avoir de si gros trous dans le crâne... avait finalement quelque-chose d'assez dérangeant étant donné ma condition. Je venais alors de prendre conscience aussi de l'importance que ce cliché pouvait avoir pour moi. Dans une dimension bien plus sérieuse et personnelle.

    « Eh bien, on peut dire que tu auras mis le temps hein, finalement tu te souviens alors ? » j'élevai un sourcil, redevenu soudain sérieux. Non... Je ne me souvenais de rien.
    Cette fois-ci, mon torse se gonfla bel et bien, laissant finalement s'échapper un profond soupir. Je décidais de regagner mon sourire confiant pour ne rien laisser entrevoir. J'avais ma fierté mais surtout, je ne voulais pas me laisser trop atteindre. Finalement, ce n'était pas plus mal de se persuader d'être venu que par simple intérêt. C'était bien plus facile à gérer pour Kill. Pour Kil Han en revanche, celui que je comptais revenir, c'était une terrible confusion. J'ignorais lequel allait prendre finalement le dessus mais la bataille entre mes deux égos prit fin au soupir de ma vis-à-vis. « Donc tu ne te souviens pas en fait, pas vrai ? Enfin, tu devais bien avoir des hypothèses à notre sujet, non ? Tu penses qu'on était quoi l'un pour l'autre ? Moi je suis curieuse à propos de ça... Hm, et au fait : tu sais comment je m'appelle hein ? » j'ouvrais la bouche pour la refermer immédiatement, sentant bien que je commençais à marcher sur des oeufs. J'étais peut-être un bel idiot mais pour l'avoir été justement plusieurs fois avec des gens et surtout des filles, je sentais bien que je venais de faire, inconsciemment, quelque-chose de mal. On était proches, hein ?

    J'allais parler quand elle me devança. « Oublie ma dernière question, MadeMOISELLE. Littérature, ça me va. » Je laissais entrevoir un air dépassé en tournant la tête sur le côté, me demandant comment j'allais rattraper mes bêtises. Forcer ma mémoire n'allait servir à rien, alors je décidais de la jouer comme je savais si bien le faire. Je me levai et plaçai mes mains sur le pupitre pour la regarder droit dans les yeux - je me courbais alors pour ne pas l'incommoder.
    « Bon au moins, bonne nouvelle, tu n'es pas mariée, c'est déjà ça ! » sortis-je avec un sourire toujours aussi bon enfant, pour souligner la blague. Je n'allais pas sortir mon numéro de dragueur à deux francs - pas encore du moins, restait à savoir quand le monstre allait sortir de sa cage...
    La tête baissée pendant quelques secondes, j'inspirai un bon coup avant de la regarder à nouveau. « Franchement, je t'avoue ne pas me souvenir de grand-chose. Ne le prend pas mal, ce n'est pas parce que tu ne ... m'as pas marqué... c'est moi. Je suis le problème. Mais je fais des efforts et j'en ferai encore. Regarde, maintenant, je sais tout ça : tu as une belle voix, tu es professeur de littérature, on a posé tous les deux et tu n'es pas mariée. Ah et tu es jolie aussi mais je n'étais pas censé le dire car tu vas finir par croire que je suis là pour te faire mon numéro. Ce n'est pas le cas hein. J'attendrai notre quatrième rencontre pour ça. » et ajoutez à ça un petit sourire innocent, s'il-vous-plait !
    Et voilà, c'était du Kil Han, et du grand même. J'avais tenté un peu d'humour pour ne pas rester sur le point négatif du "je ne me souviens pas de toi". Ce n'est pas parce que je ne me souvenais plus que je ne pouvais pas me construire une nouvelle mémoire à son sujet, à défaut de récupérer l'ancienne.

    J'humidifiai les lèvres un peu avant de me décider à reprendre. « On était proches hein ? Hmm... laisse-moi deviner... J'étais complètement fou de toi et tu m'as malheureusement éconduit, comme tu vas probablement le faire encore maintenant. Mon cœur ne va pas y survivre deux fois... hmm... attend... » je m'arrêtais dans mon cinéma pour me lever et aller vers son bureau. Je cherchais sans me gêner dans ses affaires et trouvais enfin ce que je cherchais : un endroit où son nom était spécifié. « Je reprends : mon cœur ne va pas y survivre deux fois... Chang Lee Envy... Wouah... quand même. Tu sais que tu t'appelles comme le gars dans Fullmetal ? Ne le prend pas mal, il était super cool... » précisai-je immédiatement en espérant qu'il s'agissait bien de son nom. Mais à priori, oui hein ?
    Je retournai vers elle, et m'assis à côté d'elle sur la table. « Allez... je sais que je suis chiant mais tu ne vas pas regretter. On peut au moins aller à a cafétéria ? A moins que ce soit gratuit, c'est pour moi, ok ? Juste cinq minutes. Le temps de parler de la manière dont tu m'a jeté et de mon projet. » je plaisantais toujours mais n'en étais pas moins sérieux.


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MessageSujet: Re: KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?    KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?  EmptySam 6 Juil - 13:29

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 KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?




 


    Je le regardais dans les yeux, silencieusement, et espérais très fort. J'avais secrètement attendu ce moment depuis toujours. Un souvenir, une image, une discussion : un rien m'aurait suffit, tant qu'il se rappelait de moi. J'étais peut-être trop fière, sûrement même, car jamais je n'avais songé à lui redonner les mots qu'il avait perdu, à lui conter nos discussions, ou à lui remémorer tout simplement qui j'avais été pour lui. Mon ego avait été mis à mal, et cette histoire  ne m'avait jamais quittée, une boule au ventre plus ou moins douloureuse, des questions comme : « Et si j'avais... »

    Oh, il ne fallait pas croire j'avais bien vécu jusqu'ici. Mais ce retour impromptu me chamboulait un peu. Même en ayant changé, il restait Kil Han : ménager son entourage n'avait jamais été son fort.
    Voilà pourquoi je gardais mon calme, et prenais le temps de discuter avec lui. Si c'était là ce qu'il voulait, et bien soit. Je sentais que le chemin était encore long, très long. Ses souvenirs éparpillés et cassés, allaient mettre du temps à se recoller. Je soupirais d'ailleurs à cette idée.  Mais je m'arrêtais de réfléchir pour un temps, accordant toute mon attention à Kil Han qui me souriait toujours autant. « Ouh, du caractère... je vais souffrir, je sens... » Je fronçais les sourcils doucement, en pensant une chose du style 'mon pauvre, tu n'es pas au bout de tes peines'. Mais je ne trouvais aucun intérêt à le lui dire de vive voix, alors je me contentais de laisser un fin sourire étirer les commissures de mes lèvres.

    Seulement, je me rendais compte rapidement que même s'il avait une photo avec lui, et que j'avais un instant espéré que la mémoire lui était revenue, il n'en était rien. Pas de grande déception, car au fond j'avais 'espéré' pas 'cru', et c'était précisément là que résidait toute la différence.
    Quand il se penchait vers moi, je reculais la tête, surprise dans un premier temps : « Bon au moins, bonne nouvelle, tu n'es pas mariée, c'est déjà ça ! » Je ne le quittais pas des yeux, pendant une bonne minute, et si j'étais restée interdite au départ, je finissais par rire.

    « Ce que tu peux être bête... Non, je ne suis pas mariée. » Répondais-je en souriant. Il disait ça par rapport au 'mademoiselle', mais ce n'était pas une source fiable, car même mariée, je refuserais que l'on m'appelle 'madame'. Mais il devait l'avoir oublié, ça aussi.

    Je penchais la tête, cherchant son regard quand il évitait le mien, mais sursautais quand d'un coup il m'accordait son attention. « Franchement, je t'avoue ne pas me souvenir de grand-chose. Ne le prend pas mal, ce n'est pas parce que tu ne ... m'as pas marqué... c'est moi. Je suis le problème. Mais je fais des efforts et j'en ferai encore. Regarde, maintenant, je sais tout ça : tu as une belle voix, tu es professeur de littérature, on a posé tous les deux et tu n'es pas mariée. Ah et tu es jolie aussi mais je n'étais pas censé le dire car tu vas finir par croire que je suis là pour te faire mon numéro. Ce n'est pas le cas hein. J'attendrai notre quatrième rencontre pour ça. » De nouveau, je croisais les bras, et dissimulais ma gêne derrière un petit sourire moqueur.
    Je ne pouvais que croire ce qu'il disait, il ne se souvenait pas. Sinon, j'osais espérer que jamais il ne m'aurait parlé ainsi. Ce n'était pas le genre de relation que nous entretenions. Mais je me surprenais à être amusé qu'il le croit.
    Et puis attendez, c'était quoi cette histoire de belle voix ?

    « C'est vrai que tu as réussis à comprendre tout ça en quelques minutes. J'imagine que c'est un bon début dans ce cas...  . Oh, et pas de ça avec moi, tu veux ? » Disais-je en faisant référence à ces remarques du style : tu es jolie, quatrième rencontre etc. J'avais trouvé ça amusant dix secondes, mais finalement cela me mettait plus mal à l'aise qu'autre chose. « Et, ouuuh, perspicace... Je sens que je vais souffrir moi.  » Moi ? Me moquer ?

    Parfaitement. Krrh krrh. Peut-être que de cette manière, il allait comprendre que ce n'était pas le genre de comportement à adopter avec moi, à défaut de se souvenir, j'allais lui réapprendre.
    Cependant, je soupirai. Doutant que cette confrontation mène au final à quelque chose de bien. « On était proches hein ? Hmm... laisse-moi deviner... J'étais complètement fou de toi et tu m'as malheureusement éconduit, comme tu vas probablement le faire encore maintenant. Mon cœur ne va pas y survivre deux fois... hmm... attend... »  Je le suivais du regard, médusée par les hypothèses qu'il faisait, mais quand il se mettait à fouiller dans mon sac, je sursautais, et tirais le bras vers lui, comme si à la manière d'Inspecteur Gadget, j'allais pouvoir l'empêcher de fouiller. « Yaah qu'est-ce que tu fais là ? » C'était quoi son petit numéro là hein ? « Je reprends : mon cœur ne va pas y survivre deux fois... Chang Lee Envy... Wouah... quand même. Tu sais que tu t'appelles comme le gars dans Fullmetal ? Ne le prend pas mal, il était super cool... »  Aussi sec, je laissais tomber ma tête en avant, et soupirais longuement. J'avais l'impression qu'on recommençait de zéro, et là il était en train de cumuler : d'abord Madame, puis après la référence à mon prénom...

    « Je sais oui, mais si tu pouvais éviter ce genre de remarque, j’apprécierai grandement. Puis ton cœur a déjà survécu à bien pire... » Lançai-je, alors qu'un petit 'tss' s'échappait d'entre mes lèvres. « Allez... je sais que je suis chiant mais tu ne vas pas regretter. On peut au moins aller à a cafétéria ? A moins que ce soit gratuit, c'est pour moi, ok ? Juste cinq minutes. Le temps de parler de la manière dont tu m'a jeté et de mon projet. » J'inspirais un bon coup. Il y croyait dur à sa théorie hein.

    Et si je lui disais que c'était lui qui m'avait jetée, et pas l'inverse ?

    Je secouais la tête, et préférais ignorer mon agacement, temporairement : « Allons-y. Mais bon sang de bois, fais toi discret. Commence par fermer la bouche, et arrêter de sourire. » Disais-je en me levant, et en posant ma main sur sa bouche, les couvrant ainsi.
    Je descendais donc les quelques marches qui menaient à mon bureau, et récupérais mon sac, invitant Kil Han à me suivre jusqu'à la cafétéria. Une fois là-bas, je choisissais une table qui n'était pas entourée de fangirl.

    Pas encore.

    Je m'asseyais : « Tu me trompais avec une autre. Alors je t'ai quitté. Je souriais malicieusement, curieuse de voir s'il allait se rendre compte que je lui racontais des salades ou pas. Et puis c'est quoi ton projet ? » Demandai-je curieuse.

    Rapidement, et comme je m'y attendais, des étudiantes commencèrent à se rassembler autour de nous.
    Que dis-je.
    De lui.


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MessageSujet: Re: KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?    KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?  EmptyMar 16 Juil - 11:03

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 KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?




 

    Je me souviens maintenant qu'il y a de ça plus de deux ans, une fille m'avait comparé à un loup. Je me souviens aussi de ma réaction. J'avais baissé la tête en riant silencieusement. Je me demandais : « est-ce qu'elle se moque de moi ou elle vient de relire Le Petit Chaperon Rouge ? ». Je trouvais ça un peu "too much", elle semblait vouloir me rentrer dans une catégorie, un stéréotype. Comme un de ces mangas dont on est tous si fans au Japon dans ces âges-là - et même bien après en fait. Mais maintenant que j'avais pris deux ans et un sacré coup sur la caboche, je me voyais un peu comme un étranger dont j'avais tout à apprendre. Comme si je me voyais agir de loin. Et en effet, ne m'en aurait déplu, j'agissais un peu, voire beaucoup comme un loup. J'approchais mes cibles avec un grand sourire et un déguisement d'innocent. Oh, peu s'y trompaient réellement et encore moins la jeune femme à qui je faisais face à ce moment-là. Mais il n'en restait pas moins que ce masque (et le comportement qui en découlait surtout pour y être assorti) finissait par séduire ou amuser la plupart.
    Et comme par automatisme, une habitude, une fonction par défaut programmée dans une région de mon cerveau, j'en usais encore avec elle, ce jour-là, à cet instant précis.

    J'ignorais alors deux choses en admettant tout cela : le si elle allait mordre à l'hameçon ou pas. Et si oui, j'ignorais alors de quelle façon. Chang Lee Envy n'était pas dupe, c'était un fait certain et admis de nous deux. Alors appréciait-elle juste le personnage elle aussi ou...? Voyait-elle à travers ? Ne rien savoir de la relation que j'entretenais avec elle était un réel handicap, je le réalisais. Je n'avais même pas un label "amis", "connaissances", "camarades de classe" etc. Mais j'allais apprendre et vite, bien évidemment. Je relevai son caractère relevé en épices et j'étais loin d'en voir le bout, je le sentais bien : elle souriait, c'est qu'elle était loin d'être en colère. Que cela donnerait-il alors dans ce cas-là ? Cela lui arrivait-il d'ailleurs ? Jusqu'où devais-je aller ?
    Soudain, je relevais une facette de ma personnalité à laquelle jamais je n'avais fais attention : je poussais certes les gens à bout, mais le plus effrayant dans ça, ce n'était pas l'indifférence que j'y éprouvais, c'était ma manière à moi de glaner des informations à leur sujet. Oh, ça, je le sentais oui, j'allais pas finir de m'en prendre si je fonctionnais réellement comme ça - oui, j'ignorais vraiment être ainsi à ce niveau.

    « Ce que tu peux être bête... Non, je ne suis pas mariée. » je partageai le sourire décroché, me jetant encore sur les portes que la jeune femme ouvrait. Je haussai les épaules pour appuyer ma déclaration : cela aurait parfaitement pu être le cas. Après tout, certains d'entre nous n'hésitaient pas ou n'attendaient pas aussi long pour s'engager. Je trouvais ça inconcevable mais bon, j'étais une idole et en plus un mourant il parait, niveau projet d'avenir c'était déjà un sacré handicap. Toutefois... quelque-part, je trouvais rassurant de savoir que dans ce monde, il y en avait encore qui osaient ce genre d'avenir dit "ringard" ou "peu moderne". Pff, à croire que si on vous dit "tu as x-temps pour vivre à partir de maintenant", tu as envie de dire "amen" à tout, même ce qui te semblait inconcevable et obsolète auparavant.

    « C'est vrai que tu as réussis à comprendre tout ça en quelques minutes. J'imagine que c'est un bon début dans ce cas...  . Oh, et pas de ça avec moi, tu veux ? » je clignai des yeux, me demandant de quoi elle parlait. Ma bouche forma un "o" quand je compris enfin. Décidément, comme tout professeur qui se respecte faut croire, la décontraction n'était pas son fort ! Quoi ? Je ne pouvais la taquiner ainsi ? Je ne l'avais jamais fait ? Je me demandais soudain : depuis combien de temps exactement on se connaissait et qui était-elle pour se retrouver graciée de mes remarques du genre ? Je poussais ses questions dans un recoin de ma tête. Chaque chose en son temps. « Et, ouuuh, perspicace... Je sens que je vais souffrir moi. » je ricanais, lui accordant son petit point. « Touché. 1-0 pour toi, la balle au centre. » je hochai la tête d'un air approbateur sur cette décision d'arbitrage. Non, je n'allais pas m'ennuyer. La tournure des choses n'en était que meilleure : je n'avais pas non plus le temps de m'ennuyer.

    Je lui faisais mon grand numéro donc, digne d'une pièce de Shakespeare. Donnez-moi des collants, et je vous joue un Roméo authentique et moderne à la fois, mesdames, messieurs et surtout mesdemoiselles. Seulement le public lui n'était pas très réceptif... « Je sais oui, mais si tu pouvais éviter ce genre de remarque, j’apprécierai grandement. Puis ton cœur a déjà survécu à bien pire... » ha... savait-elle vraiment ? Je grimaçai un peu, relevant que ma brillante référence ne lui avait pas plus. Quel dommage : mince, je ne l'avais pas non plus comparée à Gluttony ! Les femmes... « Rooh, tu n'as aucun sens de l'humour. Si ça peut te rassurer, je ne suis pas un coureur, je suis juste gentil~ mais j'arrête, nyang~ » je forçai un air mignon en clignant des yeux. J'exagère, fait avec ma grande !
    Mais non. Pas un coureur... ou sûrement plus en fait... Plus vraiment. A quoi bon dans ma condition ? J'avais assez fauté comme ça. Puis j'avais plein de choses à régler alors jouer le joli cœur sans raisons... Donc certes plus un coureur mais quelqu'un avec un but fixe. Quelqu'un de borné. Quelqu'un d'idiot. Un désespéré en somme. Je ne m'étais jamais gêné auparavant. Alors maintenant que j'étais dans ce genre de position, pourquoi l'aurais-je fait ? Je voulais bien changer mais je n'avais pas de temps à perdre non plus.

    « Allons-y. Mais bon sang de bois, fais toi discret. Commence par fermer la bouche, et arrêter de sourire. » en entendant ces fermes paroles, transpirant l'autorité de professeur, je commençais à sourire avant de me souvenir : arrêter de sourire avait dit la d'moiselle. Immédiatement alors, je le fis tomber et mimai une bouche fermée à double tour avec ma main. « Discret, sans sourire et je vais la fermer. » ajoutai-je en levant finalement les mains en l'air en "soumission". La fermer, ça se ferait un moment. Sourire, ça serait facile. Après discret...
    Je la laissais prendre ses affaires et, en suivant parfaitement les règles, je la suivais avec flegme.

    J'avais chopé de quoi manger un peu avant de la suivre à la table encore. Toujours aussi sagement. Quand... « Tu me trompais avec une autre. Alors je t'ai quitté. » je devins sérieux en un instant. Elle venait de m'assomer et je manquai même de perdre ce que j'avais entre les mains en la regardant avec un regard d'aigle. Ca expliquait son manque d'humour à mon égard tout à l'heure...? Je clignai des yeux encore. « Tu me charies ! » je souris un peu en lâchant ce bout de phrase, finalement incrédule. Enfin encore un tantinet hésitant. Je n'étais pas si con, hein ? « Et puis c'est quoi ton projet ? » ma tête tomba sur le côté, la bouche ouverte. Et après, j'étais sans gêne ? Elle était carrément brute de franchise. Mon visage redevint quand même sérieux et... « J'ai dû te faire quelque-chose après tout, hein ? ... » mes sourcils froncés, je la fixai du regard. Ce fut mon sentiment sur le coup. Il y avait quelque-chose... Mes paupières tombèrent et quand elles se relevèrent, je reprenais mon air décontracté. « J'imagine donc que j'ai à nouveau le droit de parler hein. Hm. Tu ne dois pas t'en souvenir mais... je t'ai entendu chanté il y a de ça quelques temps. Ici même. Et pour une certaine raison, ça ne me sort pas de la tête. Alors je te veux. » j'avais finalement tourné mon attention sur mon assiette, débitant brutalement mes pensées et mon but. Il avait suffit que je vois de quoi manger pour avoir faim. Et ne penser plus qu'à ça du coup. Ma tête se secoua frontalement, satisfait de répondre à mon ventre.

    J'avais à peine fait attention au comportement autour de notre table. Après tout, j'avais très tôt dû m'y faire, petit j'avais connu ce genre de regards aussi et en reprenant la scène récemment, j'avais dû m'y habituer de nouveau très rapidement. Je pointai mon assiette avec un de mes couverts « Ils ne se moquent pas de vous ici niveau alimentation... J'aurais peut-être dû continuer un peu plus mes études... » j'avalais encore une bouchée avant de reprendre sérieusement mes affaires. « Je vois bien que tu travailles déjà et l'attention ne te plait pas non plus visiblement. Mais l'un n'empêche pas l'autre. Je te veux. Je veux ta voix. » avais-je quand même terminé avant de laisser comprendre ma satisfaction quant à ce que je mangeais.


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MessageSujet: Re: KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?    KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?  EmptyDim 21 Juil - 19:39

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 KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?




 


    Les professeurs se plaignent parfois de la routine du métier. Eh bien en ce qui me concerne, je suis peut-être un cas exceptionnel, mais le moins que l'on puisse dire c'est que chaque jour m'apporte son lot de surprises.
    Certaines étaient mieux accueillies que d'autres, voilà la nuance. Face au retour impromptu de Kil Han, je ne savais pas vraiment comment est-ce que j'étais sensée réagir, c'était sûrement ça qui me déstabilisait. Tout avait toujours été savamment orchestré entre nous deux, alors lorsque je m'étais retrouvé à la traîne comme ça, du jour au lendemain, j'avais eu du mal à m'y faire.
    Mais j'y étais tout de même parvenue, aujourd'hui j'étais fière d'avoir réussit à tourner la page. Seulement, que voulait-il maintenant ?

    Parler des chapitres passés ?
    Qu'on en écrive un tout nouveau ?

    Je n'étais pas certaine d'en avoir la patience, mais cela ne me coûtait rien de lui parler aujourd'hui, de voir pourquoi était-il ici, et jusqu'où remontait sa mémoire immédiate. Je me surprenais à espérer, oui à espérer qu'il se rappelle un peu. Mais bon, au moins il avait rapidement mis les pendules à l'heure. J'étais sur une photo avec lui, ça l'intriguait certes, mais ça s'arrêtait là. Il n'en savait pas plus. Blessée ? Pas vraiment.
    Tant que je continuais à ne rien attendre, à ne rien vouloir recevoir, je pourrais continuer à lui faire face fièrement, à le charrier, ou à me moquer de lui. Le seul problème était... Et s'il restait longtemps ? Si je me mettais à vouloir de nouveau être aussi proche de lui que nous le fûmes ? Sa meilleure amie... Ce n'était pas grand chose, mais si je recommençais à espérer, j'allais devoir repartir de zéro.

    Une question traversa mon esprit : est-ce qu'il m'avait remplacée ?

    A cette pensée, je lâchais un gros soupir, et secouais doucement la tête, si je commençais à trop me prendre la tête, je n'allais pas m'en sortir, il fallait que je prenne les choses comme elles venaient. « Touché. 1-0 pour toi, la balle au centre. » Je restais un court instant silencieuse, mais ne m'arrêtais pas de l'observer pour autant. Des choses changeaient, tandis que d'autres restaient telles qu'elles avaient toujours étés. Kil Han était certainement le meilleure exemple. Son incident l'avait changé, et je commençais à peine à voir à quel point, mais il n'en restait pas moins drôle. Et il en avait lui-même conscience, sinon il n'en jouerait pas ainsi. « Rooh, tu n'as aucun sens de l'humour. Si ça peut te rassurer, je ne suis pas un coureur, je suis juste gentil~ mais j'arrête, nyang~ » Surprise, je pouffais de rire devant cet aegyeo sauvage.

    « Oh, donc dans ce cas tu as changé c'est ça? » Je lui tirai la langue alors, assez fière de moi.

    Comment ça je n'étais pas drôle, hein ?

    Enfin, il était préférable de ne pas rester trop longtemps dans le coin, car nous nous trouvions dans une fac et les nouvelles allaient aussi vite qu'une traînée de poudre lorsqu'il s'agissait de tel scoop. Je ne voulais pas que Kil Han soit indisposé par la situation (bien que je doutais qu'il le soit parfois), mais surtout je ne voulais pas qu'après cette après-midi, on vienne me demander tout le temps des nouvelles du célèbre Kill.
    Malheureusement, c'était sûrement ce qui allait arriver.
    Bien ma veine tient.

    Je le regardai alors fermer sa bouche à double tour, et souris, tout en secouant doucement la tête de gauche à droite. « Discret, sans sourire et je vais la fermer. » De nouveau, sans réellement le vouloir, je riais, et lui donnais une bourrade sur l'épaule, amusée :

    « Oh et si tu pouvais te fiches de moi avec un peu plus de subtilité, je serais la plus heureuse des femmes. » Ah la la... Celui-là franchement. Bon au moins, j'avais l'impression que ça se passait un peu mieux. J'étais moins sur la défensive, et me laissais plus aller. Enfin... Est-ce que c'était une bonne chose en fait ? Je ne souhaitais pas m’accommoder à sa présence auprès de moi, n'étant pas certaine de supporter qu'il disparaisse de nouveau.

    Nous nous rendîmes alors à la cafétéria. Je n'avais pas spécialement faim, alors ne m'étais pas arrêté au comptoir, me dirigeant directement vers une table. En réalité, je n'avais juste pas envie de m'exposer trop longtemps. Kil Han ne semblait pas se rendre compte de sa popularité, ou bien il se fichait des regards tout simplement, ce qui n'était pas mon cas. Je n'avais pas l'habitude d'avoir autant de mirettes tournées dans ma direction.
    Enfin, il valait mieux que je me concentre sur autre chose. Il voulait savoir ce qui avait causé cet éloignement ? Je lui avais donc servi une jolie salade, histoire de voir s'il allait me croire et : « Tu me charies ! » «  Bien sûr que je te charries, tu ne m'as pas cru quand même si ?  » Répondis-je, du tac au tac. « J'ai dû te faire quelque-chose après tout, hein ? ... » Pour toute réponse, je lui offrais un sourire. Un sourire qui en disait long sur ce que je pensais. Je ne voulais pas en parler. Je n'étais pas prête, et s'il me rejetait encore ?

    Non, hors de question.

    Je préférais plutôt m'intéresser à son « projet ». D'ailleurs, je ne voyais vraiment pas en quoi il pouvait me concerner, mais ça ne me coûtait rien de l'écouter après tout : « J'imagine donc que j'ai à nouveau le droit de parler hein. Hm. Tu ne dois pas t'en souvenir mais... je t'ai entendu chanté il y a de ça quelques temps. Ici même. Et pour une certaine raison, ça ne me sort pas de la tête. Alors je te veux. » Ah bah en fait si.

    Je laissai ma tête tomber sur le côté, complètement médusée par ce qu'il venait de dire. Il m'avait entendue chanter ? Quand ? Pourquoi est-ce que j'avais chanté ici moi ? Il me voulait ? Pour faire quoi ? Non mais … Perdue, je croisais les bras, sous ma poitrine.

    « Je ne vois pas vraiment où est-ce que tu veux en venir ? Ou en fait si, mais tu ne penses pas que je vais accepter quand même ?  » J'aurai peut-être dû prendre quelque-chose à boire.

    Un truc fort.

    « Ils ne se moquent pas de vous ici niveau alimentation... J'aurais peut-être dû continuer un peu plus mes études... » Fin changement de sujet. Je ne comptais pas passer à autre chose tant qu'il ne m'aurait pas clairement expliqué de toute manière. Et puis, lui ? Reprendre ses études ? Je soupirais, incrédule. Il était inutile de me ménager après tout ce qui venait de se passer. « Je vois bien que tu travailles déjà et l'attention ne te plait pas non plus visiblement. Mais l'un n'empêche pas l'autre. Je te veux. Je veux ta voix.» Oui bon en fait, j'avais besoin de manger.

    Sans lui demander son avis, je piochais dans son assiette, prenant le temps de mâcher, et d'avaler, avant de lui répondre.

    « Et tu penses que c'est quelque-chose que l'on peut réquisitionner ? Kil Han... Ce n'est pas le genre de chose qui me plaît moi. Les feus de la rampes ça a toujours été ton truc, pas le mien... » Je fronçais légèrement les sourcils

    En fait, je n'en étais pas au point de stresser à l'idée, non. Je me demandais plutôt s'il n'était pas en train de plaisanter.


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MessageSujet: Re: KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?    KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?  EmptyLun 26 Aoû - 10:34

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 KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?




 

    « Oh, donc dans ce cas tu as changé c'est ça ? »

    Je l'avais regardé tirer la langue sans la moindre expression d'abord. Puis un fin sourire vint se glisser sur mes lèvres, l'air de rien. Si son enthousiasme affiché quand il était question de me tacler gentiment et soigneusement m'amusait, ces mots en eux-mêmes... étaient ceux que j'espérais pouvoir prononcer un jour sans mentir à mes interlocuteurs. J'étais donc partagé entre le jeu et le sérieux, me laissant un peu l'expression vide. Mais je continuais à jouer le jeu, l'air de rien.

    Il fallait que je change. Pour le grand final. Pour ne pas avoir de regrets. Pour ne pas avoir laissé de déceptions derrière moi. Pour que mon frère n'ait pas trop honte de moi. Il fallait que je change parce que je voulais enfin vivre de la façon dont j'avais autrefois rêvé. Juste pour le temps qu'il me restait. Que je ne sois pas honteux moi-même en me retrouvant en enfer devant mon père. Il serait de je tellement fier de voir que je n'ai pas tant vécu après sa mort donc ne pas en rajouter en menant une vie misérable était une bonne idée.

    Bien-sûr, Chang Lee Envy ne savait rien de tout ça et franchement, je préférais qu'il en reste ainsi. Avec mes objectifs, j'avais besoin de tout sauf de la pitié des gens. Je voulais encore moins qu'on regarde mes actes et ma façon d'être différemment sous prétexte que j'étais malade. Je ne me sentais pas malade. J'avais même d'ailleurs du mal à croire seulement que cette maladie allait réellement mettre fin à ma vie alors que je me portais si bien. C'était à se piéger soi-même... Enfin, j'admettais attraper plus souvent et plus rapidement de virus quand même, mais rien qui ne m'empêchait d'aller faire mon petit sport du matin. Je voulais en profiter de toutes les manières, je voulais faire le maximum de ce corps avant qu'il ne commence à montrer des signes de fatigue...
    Encore une fois je virais mélodrame.

    J'avais fais l'enfant une fois de plus en "fermant ma bouche à double tour". Je ne pensais même pas la faire rire... Était-ce une chose que j'avais l'habitude de faire en sa présence ? Ou au contraire, pas du tout ? Finalement, je commençai à me poser de plus en plus de questions... J'encaissai quand même sans la moindre réflexion sa tape dans le dos : elle avait plus de force que je pensais la professeur ! « Oh et si tu pouvais te ficher de moi avec un peu plus de subtilité, je serais la plus heureuse des femmes. » je levai un regard un innocent sur elle, les mains en l'air, comme pour témoigner de ma soi-disant bonne foi. Mais dans l'ensemble, elle n'avait pas de quoi se plaindre : je dérangeais peut-être sa vie professionnelle en débarquant grandes pompes et sans gêne, mais au moins je suivais les règles imposées. En somme, j'étais plutôt sage jusque-là. Et si elle parlait de quoi se nourrir la panse, je voulais bien être sage plus longtemps même. Mais dans l'arrière de ma tête, d'autres questions se multipliaient et, comme jamais auparavant, je faisais très attention à la personne en face de moi. Quitte à ignorer le reste autour... ce n'était pas difficile : Chang Lee Envy était drôle et espiègle, elle entretenait jusque-là parfaitement l'échange. Je voyais aussi, il fallait dire, d'un œil curieux...

    « Bien-sûr que je te charries, tu ne m'as pas cru quand même si ? » je ne répondais rien à ce sujet. Mais il aurait suffi qu'elle insiste rien qu'un peu plus pour que je gobe n'importe quoi. Elle ne devait pas avoir la moindre idée de l'étendue des dégâts sur ma caboche. Elle n'avait aucune raison et ensuite aucun moyen de savoir ça. Je ne lui en voulais pas de s'en amuser, au contraire, si on pouvait tous deux en rire paisiblement, c'était mieux. Enfin paisiblement... j'avais souligne que quand même, j'avais dû lui faire quelque-chose. Et avoir un fin sourire pour seul réponse voulait tout dire... Savais-je réellement ce que je faisais en venant déterrer les vieux souvenirs ? Non... évidemment que non. Ma tête commença à me faire un peu mal. Je me concentrai alors sur mon plat et sur la raison de ma venue aussi.

    Il me fallait la voix de Chang Lee Envy. Je savais que ca n'allait pas me sortir de la tête autrement alors il fallait qu'elle accepte. Tôt ou tard. Et à voir son visage, il me semblait que ce serait davantage tard que tôt. Je manquai d'ailleurs de pouffer de rire en voyant l'expression qui habitait ses traits presque enfantins. Je devinais alors la réponse qu'elle allait me faire. Et ça ne me démonta pas plus que ça. Je m'y étais préparé devinant sans mal la tournure des choses. « Je ne vois pas vraiment où est-ce que tu veux en venir ? Ou en fait si, mais tu ne penses pas que je vais accepter quand même ? » je faisais une petite moue en la regardant. Je plaçai mes mains sous mon menton d'ailleurs, mon couvert dans celle-ci. Puis d'une petite voix, je lui soufflais : « Fais attention, tu deviens aussi prévisible que mes anciens profs et si tu savais comment ça m'avait permit de les faire tourner en bourrique ! » peut-être qu'elle savait en fait... Mais étant donné la migraine qui pointait, il était préférable que je ne m'engage pas sur cette voie. J'étais venu pour quelque-chose, je n'avais pas envie de nous faire perdre notre temps. Enfin... j'avais surtout pas envie de me montrer minable devant elle alors que je lui faisais une demande. Une demande additionnée d'un "toupet" pas possible, comme aurait dis ma mère.
    Je continuai de développer mon idée de façon moins directe, enfin selon moi. Et sa seule réaction dans un premier temps fut de piquer dans mon assiette. Je la fixai du regard, scotché, avant de sourire. Finalement, elle n'en manquait pas non plus, d'aises. « Et tu penses que c'est quelque-chose que l'on peut réquisitionner ? Kil Han... Ce n'est pas le genre de chose qui me plaît moi. Les feux de la rampe, ça a toujours été ton truc pas le mien... » je ne soupirai pas et pourtant, j'en avais envie.
    Elle froncait des sourcils, je notai... Cela l'embêtait tant que ça ? Pourquoi ? Un simple non aurait suffi, pas la peine de se prendre la tête. Certes, je n'aurais pas été douché et aurais insisté - comme j'allais le faire, mais une telle décision ne devait rien avoir de compliqué. Ou peut-être était-ce autre chose ?

    « Je me doutais bien que ça ne te plairait pas. C'est moi que tu fuis, avoue ! » je faisais mine de plaisanter mais cela pouvait très bien être le cas. Mais elle allait devoir s'y faire. J'étais persistent une fois que je savais ce que je voulais. « Plus sérieusement, avec ce que j'ai en tête, si tu le souhaites, ton identité peut être protégée. Je suis assez ancien pour avoir ce genre de permission. Je dérange assez ta vie tranquille comme ça, je le vois bien. Mais je ne le ferai pas plus... mon but ce n'est pas de t'ennuyer... ni de te faire du mal... » pourquoi avais-je ajouté ça ? C'était pratiquement hors-contexte. En fait, ça l'était totalement mais j'avais l'excuse du projet pour avoir dit une telle chose. « Je ne viens pas sur un coup de tête... bon, si... Mais franchement, si je ne pensais pas que ça en valait la peine, je ne me serais pas déplacé. » Je jouai un peu avec ma nourriture, ne sachant plus quoi dire. Alors je prenais une nouvelle bouchée. C'était vraiment bon... encore une fois, je me disais que si la cantine quand j'étais plus jeune avait été aussi bonne, cela aurait été magique.
    Mes sourcils se froncèrent. La cantine... plus jeune...
    Le seul couvert que je tenais me glissa alors des mains. J'avais le regard absent. Ma tempe commença à me faire mal, d'une douleur poignante et vie. J'en fermai les yeux fort mais les rouvrai dans une envie de lutter un peu. J'avais besoin de voir. Mais ça me tournait et la lumière me faisait mal bien que j'ignorais désormais d'où elle venait. Je refermai donc mes paupières, espérant calmer les choses. Rien y fit. Très vite des flashs déchirèrent le noir devant mes yeux et des voix lointaines hantèrent mon crâne. Il me fallu deux bonnes minutes, les mains appuyées sur chaque côté de ma tête et les coudes fermement vissés sur la table, pour me reprendre et tout reconstituer. A cet instant, un collègue - je présumai - de Lee Envy vint demander s'il pouvait la rejoindre, semblant ignorer royalement ma présence. Il avait parfaitement bien choisi son moment celui-là. Agacé et encore secoué, je serrai le poing. L'observant se déplacer, un sourire débile éclairant sa tête de "professeur de l'année élu par mes étudiantes", mes jambes allèrent sous la chaise à côté de la jeune femme et j'en retins les pieds pile avant qu'il ne la tire. Il me regarda enfin. « Que je sache, elle ne vous a pas répondu... ahjussi. Et c'est assez évident que je lui parle, non ? Je suis certain qu'il y a bien une place ailleurs. » Je le toisai, ayant appuyé sur le "ahjussi" et le "ailleurs". Exactement le même comportement que dans mon flash... et je pouvais parier que c'était pour la même personne que je l'avais.
    Bordel, mais elle était qui au juste ?!

    Je grimacai en reniflant. Je sortis presque immédiatement un mouchoir en cotton que je plaçai sous mon nez, ayant un drôle de pressentiment... du sang... Je soupirai, énervé d'offrir un spectacle du genre. Je fusillai le collègue du regard, attendant qu'il bouge de là (et qu'il soit loin) pour moi-même me lever. « C'était peut-être une mauvaise idée de venir ici... Mais je ne regrette pas et s'il le faut, je reviendrai...'Vy. Promis, avec une casquette et des énormes carreaux ! » j'essayai de blaguer encore un peu mais mon agacement m'empêchait d'être aussi convainquant. J'avais eu besoin de faire mon malade... ici... à cet instant... Ouais, c'était tellement mieux. Je tapotai sous mon nez encore, l'air de rien et rangeai mon mouchoir. Il allait falloir que je me lave la face avant d'aller où que ce soit... « Je te laisse mon plateau, t'as eu l'air d'aimer. Oh et, tu es bonne prof, je ne me suis pas ennuyé un instant... » cela dit, et avec un dernier clin d'œil, je filai avec un vague signe de la main, direction les salles d'eau. Il me fallait nettoyer ça... Enfin ... si je trouvais...

    Je déambulais dans les couloirs en regardant de droite à gauche, cherchant un panneau indiquant les commodités. Finalement, à la première fille qui me demanda un autographe et une photo, je les lui troquai avec l'info. Je fis un peu de fan-service puis filai rejoindre ma destination. Et ma première action fut de me regarder dans le miroir. J'avais l'air d'aller bien... sauf mes yeux un peu rouges... et l'espace sous ma narrine encore un peu rose, vu que je m'étais certainement mal essuyé. Je me rinçai trois fois le visage avec énergie. Puis encore deux fois, et encore... car ça faisait un bien fou. L'eau fraîche gouttait encore sur mon visage et je me regardai à nouveau. Pas de grands changements par rapport à la fois précédente, c'était certain, mais je me sentais mieux.
    Je fis alors dos à mon reflet et me posai contre les lavabos, repensant à ce flash. Un jeune garçon, lycéen peut-être, tirant une chaise avant que quelqu'un s'y pose. L'autre petit garçon finit les fesses par terre et le premier s'adressa à deux autres filles, leur demandant de filer avec lui car les chaises n'étaient pas solides à cette table. Sauf pour lui et deux amis. Une ressemblant beaucoup à la fille sur la photo qu'il avait encore sur lui. Je la sortis.

    « Bordel... sérieusement : tu es qui ? » en venant jusqu'ici plus tôt de ça, j'étais certain que son identité avait une importance uniquement minime dans ma vie. Que ça pourrait juste servir mon beau projet. Et regardez-moi, à cet instant... perdu.
    C'était bien ça, Choi Kil Han, tu étais perdu. Et ça depuis un moment...


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MessageSujet: Re: KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?    KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?  EmptyMar 3 Sep - 16:44

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 KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?




 


    Kil Han était un garçon maladroit, je le savais et sûrement mieux que personne d'ailleurs. Il ne se donnait pas beaucoup de mal pour plaire, car avec lui c'était une chose qui se faisait naturellement, et dans le cas contraire, il n'en avait cure. Il parlait de lui, souvent. Très souvent. Quand il remarquait qu'il dépassait les bornes, il se mettait à blaguer. Il me manquait, cet imbécile me manquait, ce serait mentir que de dire le contraire. Et si j'avais appris à vivre sans lui, cela ne signifiait pas que j'avais oublié ce que ma vie était quand nous étions encore meilleurs amis. C'était sûrement ce point qui était le plus frustrant à mes yeux, car je n'avais ni la volonté, ni le courage d'y changer quoi que ce soit à l'heure d'aujourd'hui.
    Il se tenait devant moi, bien vivant, et bien portant, mais ce n'était plus comme avant. Rien ne l'était, pensais-je, un pincement au cœur. Je savais qu'une telle alchimie ne se reproduirait plus, une fois brisée. Mais il y avait un gouffre entre 'savoir' et 'être mis devant le fait accompli'.  Kil Han avait continué à vivre, moi aussi. Seulement il y avait certain pans de ma personnalité qui avaient été mis sur pause, et que je n'avais jamais eu le cran de redémarrer. Toute seule, du moins.

    Jusqu'à ce que nous nous asseyons à la cafétéria. J'avais été en proie à une appréhension à peine dissimulée : un mal fou à le quitter des yeux, même pour quelques secondes. Comme s'il allait disparaître au moment où je déciderai de tourner la tête. Mon cœur battait fort, comme si j'étais en suspens, comme si j'attendais que quelque chose explose pour me sentir mieux, pour pouvoir laisser l'air entrer dans mes poumons, les déchirer. J'avais besoin de me détendre, mais cela m'était pour le moment impossible. Je me l'interdisais.  J'attendais. Et la nouvelle était tombée, bon je devais l'avouer, je m'étais attendue à pire, mais ça ne faisait pas taire le vacarme dans ma tête pour autant. « Fais attention, tu deviens aussi prévisible que mes anciens profs et si tu savais comment ça m'avait permit de les faire tourner en bourrique ! » Un fin sourire se dessina sur mes lèvres. Il pensait que j'étais si facile à duper ?

    « Tu l'as sûrement oublié, mais je ne suis pas le genre de personne que l'on fait tourner en bourrique, certains ont essayé et pouf, ils ont disparus sans explication ! » A l'exception de toi, taisais-je.
    Mon sourire tourna court, et laissa place à un petit rictus en coin. Je reprenais les vieilles habitudes avec une facilité déconcertante.

    Je soupirai en m'en rendant compte. Je ne voulais pas m'habituer de nouveau à lui. Je ne voulais pas lui prêter ma voix, j'avais appris à me débrouiller seule, à ne plus dépendre de ses appels, à ce qu'il attendait de moi. Je ne pouvais pas le laisser recommencer, de toute manière cela n'arriverait pas. Je n'étais qu'une voix désormais. Ce qui était rassurant et terriblement blessant. Je souhaitais me protéger, mais en même temps j'avais envie qu'il sache.
    Envy, tu es affreusement contradictoire.


    « Je me doutais bien que ça ne te plairait pas. C'est moi que tu fuis, avoue ! » J'arquais légèrement un sourcil, surprise qu'il tourne ça de cette manière. Il n'avait pas complètement tort, mais ce n'était pas la raison pour laquelle je refusais. Je considérais ne pas être faite pour ce monde là, Kil Han et moi n'avions pas été coulés dans le même moule. Je le savais depuis longtemps, et ça n'avait rien d'agréable de me heurter à chaque fois à cette vérité. « Il n'y a pas que ça, crois le ou non. Je sais en plus pertinemment que tu ne dois en être qu'à la phase une de ton plan en 47 étapes, hein ? » demandais-je, alors que je pouffais de rire. « Plus sérieusement, avec ce que j'ai en tête, si tu le souhaites, ton identité peut être protégée. Je suis assez ancien pour avoir ce genre de permission. Je dérange assez ta vie tranquille comme ça, je le vois bien. Mais je ne le ferai pas plus... mon but ce n'est pas de t'ennuyer... ni de te faire du mal... » Je me figeai presque totalement à l'entente de ses paroles, surtout les derniers mots qu'il prononça. Mon visage se ferma l'espace d'un instant, je ne quittais pas Kil Han des yeux, mais ces mots... J'avais envie de croire que c'était l'ancien Kil Han qui parlait, pas le nouveau.

    « Tu veux bien me laisser un peu de temps ? Tu débarques avec tes gros sabots là. Cette idée ne me plaît pas, mais si je te promets d'y réfléchir, ça te va ? » lançais-je un peu tout à trac. « Je ne viens pas sur un coup de tête... bon, si... Mais franchement, si je ne pensais pas que ça en valait la peine, je ne me serais pas déplacé. » Un sourire amusé éclaira faiblement mon visage, tandis que je passais une main dans mes cheveux, réfléchissant toujours.

    « Tu n'es pas crédible pour deux sous, tu le sais ça ?  » dis-je en posant mes coudes sur la table, et en déposant ma tête dans la paume de mes mains.

    Je fronçais aussitôt les sourcils quand je vis l'état de Kil Han. Il n'avait pas l'air bien, pas du tout même...Qu'est-ce qu'il lui prenait ? N'était-il pas guéri ? Des restes de la maladie ? Pourquoi fanfaronnait-il ainsi dans ce cas ? Je secouais la tête un bon coup, paniqué par mon manque de mot, pire de gestes. Mon cœur manqua un battement, tandis que je levais une main vers lui : « Hey...? » Je rangeais aussitôt ma main lorsque mon collègue, professeur de civilisation pointa le bout de son nez. Silencieusement, je lui intimais de fiche le camps, car ce n'était pas du tout le moment opportun. Mais l'idiot commença à s'installer, tant et si bien que je roulai des yeux, désespérée. Cependant, je sursautais en entendant les pieds de la chaise frapper le sol : « Que je sache, elle ne vous a pas répondu... ahjussi. Et c'est assez évident que je lui parle, non ? Je suis certain qu'il y a bien une place ailleurs. » J'écarquillais les yeux, surprise, pas par le ton qu'il employait non. Pas l'impression prenante de déjà vu.
    Je reposais alors mes yeux sur Kil Han et entrouvrais la bouche, lorsque je remarquais qu'il saignait du nez. Plein de questions se formulèrent dans ma tête, sans que j'arrive à en poser une seule de vive voix pour autant, et ce pendant une bonne minute.  

    Il me me coupa l'herbe sous le pied, en parlant le premier : « C'était peut-être une mauvaise idée de venir ici... Mais je ne regrette pas et s'il le faut, je reviendrai...'Vy. Promis, avec une casquette et des énormes carreaux ! Je te laisse mon plateau, t'as eu l'air d'aimer. Oh et, tu es bonne prof, je ne me suis pas ennuyé un instant... » Ni sa petite blague, ni son compliment ne parvinrent à me faire sourire. Les choses avaient explosées, comme je m'y étais attendu, mais la sensation que je ressentais maintenant, était pire. « Attends, s'il te plaît... »
    J'ai voulu me lever et le suivre, mais impossible de bouger pendant un court instant. J'étais douché. Comme si cette rencontre relevait plus de l'onirique que du réel.

    « Qui était-ce, Envy ? » Je posais des yeux dégoûtées sur mon collègue, ne me souvenant pas que nous étions proches au point de nous appeler par nos prénoms. « Je ne pense pas que cela vous regarde en quoi que ce soit, Monsieur Fan, si vous voulez bien m'excuser maintenant... » Je piochais une dernière fois dans le plateau qu'il avait laissé, me sentant un peu coupable de le laisser ainsi.
    Je sortais ensuite de la cafétéria, au pas de course. Dans une université comme celle-ci, la venue d'une idole devait s'être répandue comme une traînée de poudre, j'en étais persuadée. Et effectivement, des bribes de conversations me vinrent aux oreilles. Les toilettes ? Il n'allait donc pas bien. Un fin filet d'air traversa mes lèvres, tandis que je montais à l'étage, en faisant tapoter mes ongles contre le métal de la rambarde.

    Une fois arrivée, je voyais toutes les filles attroupées devant les toilettes pour femmes, et l'espace d'un instant j'ai hésité, mais, prenant mon courage à deux mains, j'ai sifflé. Si fort qu'elles se sont toutes retournées sur mon passage : « J'aimerai aller aux WC ! C'est trop demander ? On circule, allez ! Elles mirent un sacré temps à comprendre que j'étais sérieuse : J'ai dis ALLEZ !  » Je me frayais un chemin, et entrais sans faire particulièrement de bruit. Il était là. Devant le miroir, et je n'osais moi-même pas me faire voir pour le moment : « Bordel... sérieusement : tu es qui ? » Je fronçais les sourcils, perplexe. A qui faisait-il référence ? A lui ? A moi ? Allait-il réellement bien ?

    Ou au moins... Mieux ?

    Je faisais un pas en avant, de manière à ce qu'il puisse me voir dans le miroir. Un fin sourire étira mes lèvres, tentant de détendre l’atmosphère. « Choi Kil Han, 23 ans, et à dernière nouvelle je ne crois pas que tu sois une fille, à moins que tu m'aies préparées encore d'autres surprise ? Je m'approchais encore un peu, et soupirais doucement en voyant la photo, la décalant légèrement, car je n'avais pas la moindre envie d'y faire face, j'attrapais du papier et l'humidifiais un peu, je me penchais un peu et tamponnais le dessous encore rougis de son nez : Laisse moi voir... » dis-je en m'affairant. « Tu as besoin de repos Kil', je ne sais pas ce que tu as, mais il faut te ménager... » terminais-je en fronçant les sourcils.

    Je connaissais son histoire certes, mais disons qu'elle... elle n'avait pas été mise à jour depuis quelques années. Est-ce que j'avais vraiment tant raté ? Pensais-je en l'observant, silencieusement.


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MessageSujet: Re: KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?    KIL HAN | Tu n'as pas l'impression de déranger ? Un peu ?  EmptyMar 3 Sep - 22:14

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    Je savais que dans le passé, au Japon, j'avais brillé par mes études. Plusieurs fois, on m'avait qualifié de garçon très intelligent. Mais aujourd'hui, je sais que c'est totalement faux. J'ignore encore si les gens étaient juste aussi stupides que moi ou si ils essayaient simplement de me vanter, de m'attirer leur sympathie. Mais c'était un mensonge. J'étais incroyablement bête. Je crois toujours l'être. La preuve la plus effarante : jamais en regardant la photo de moi et de cette Chang Lee Envy, jamais non je me suis dit que je m'emporterais tout plein de poussière avec moi. La poussière des vieux souvenirs, des vieilles douleurs, des remises en question ou des questions tout court... et cet amas passait terriblement mal en général. Et j'ignorais encore tout de cette expérience. Et tout de sa douleur.

    « Tu l'as sûrement oublié, mais je ne suis pas le genre de personne qu'on fait tourner en bourrique, certains ont essayé et pouf, ils ont disparu sans explication ! » un sourire amusé jouait toujours sur mes lèvres. Quand je repensais à où j'étais une heure plus tôt, comment j'étais aussi, il n'y avait pas à dire : cette femme était une parfaite distraction. Si elle avait été dans cette maison, cette dernière aurait été meublée rien qu'avec ses sarcasmes ! Je me retins de rire à cette pensée, poursuivant notre conversation, notant néanmoins que je passais probablement un de mes meilleurs moments depuis mon retour en Corée du Sud. J'avais ce sentiment de plénitude assez agréable mais étrange qui ne me quittait plus.

    Mais si moi je passais un bon moment, je n'étais pas dupe quant à ce qu'elle pouvait elle ressentir. Et l'envie de fuir par exemple, de me chasser loin de sa vie ou au moins de l'Université dans laquelle elle bossait. « Il n'y a pas que ça, crois le ou non » je ricanai en soufflant 'donc c'est quand même ça' mais l'écoutais toujours un peu. « Je sais en plus pertinemment que tu ne dois en être qu'à la phase une de ton plan en 47 étapes, hein ? » j'ouvrai de grands yeux surpris en relevant ma tête du plateau. Tête que j'abandonnai après quelques minutes : à quoi bon ? Elle semblait bien me connaître après tout. Je faisais une petite moue avant de plisser des yeux en m'approchant d'elle. « Tu es trop bien informée, c'est louche... Tu travailles pour le FBI coréen, avoue ! » je retirai mon visage de sous son nez en l'observant toujours comme un inspecteur qui tenait suspect. Encore une fois, je m'en donnais totalement à cœur joie. Ses expressions et réactions étaient si intéressantes que j'aurais pu réagir à toutes histoire de voir ce qu'elle sortirait - mais je m'intéressais surtout à ce qui ne sortait pas. Comme le "oui" que j'attendais qu'elle me donne.

    « Tu veux bien me laisser un peu de temps ? Tu débarqués avec tes gros sabots là. Cette idee ne me plait pas, mais si je te promets d'y réfléchir, ça te va ? » Je me laissai tomber contre le dos de ma chaise, un peu soufflé qu'elle fasse de la résistance. Bien-sûr, je m'y attendais mais le vivre pour de bon me surprenait. Je n'avais pas réellement cette habitude mais avais-je le choix ? Puis elle intimait le respect, je ne pouvais me permettre d'insister. « Première personne à me faire patienter depuis mon retour, j'ai vraiment dû être chiant par le passé... Mais ça me semble honnête et normal, réfléchis bien donc... » j'en profitais aussi pour lui prouver que j'avais bien réfléchit la chose. Si je la voulais dans les voix autour de moi, ce n'était pas pour rien. Ma venue était peut-être improvisée, mon idée elle me hantait depuis quelques temps. C'était la première fois que quelque-chose me poursuivait autant dans l'esprit depuis le temps où je m'occupais de Han Jil. « Tu n'es pas crédible pour deux sous, tu le sais ça ? » Je haussai simplement les épaules sachant ce que valait ma proposition... enfin... sur de celle-ci au moins. C'était un projet solide et si elle savait combien de fois sa voix avait résonné dans ma tête, elle aurait certainement mieux compris mon entêtement.

    Je pensais que la voix de Chang Lee Envy serait ma seule expérience de fantôme hantant mon âme, la seule chose qui me perturberait autant. Pourtant j'étais quelques secondes après cette ordinaire conversation plongé dans un tourment incroyable. C'était au-delà de mon imagination avant ça et même mes souvenirs ne suffisent pas à rétablir et raconter la sensation épouvantable avec justice. Ce n'était pas une vraie douleur, du moins, la souffrance physique éprouvée au niveau de mon crane n'avait rien à voir avec le trouble que je connaissais. J'entendis à peine la voix de ma vis-à-vis à travers le trouble pas possible. Les choses ne semblaient pas avoir de sens et j'ignorais seulement ce que j'étais en train de vivre actuellement et ce que mon cerveau me rappelait que j'avais vécu.
    J'ai bien cru que j'allais finir la tête dans le plateau. D'un côté, l'intervention du collègue de la jeune femme me permit de retrouver mes sens et la réalité du moment. Quoique, à en voir le comportement similaire entre ma vision et ce que je faisais, peut-être que non, je n'avais pas encore bien reconnecté. Mais je n'eus pas à me faire des reproches : je trouvais ça parfaitement justifié.

    Je me rendis bien compte que j'avais du mal à discerner les choses, une seconde raison à mon départ précipité... Car mon nez en sang restait la plus esthétiquement gênante. J'avais filé en essayant mollement de plaisanter et donner le change. Mais j'étais énervé contre moi-même. Heureusement, seuls le chnock et Envy avaient vu ça... j'aurais eu l'air fin devant les étudiants qui me reconnaissaient - ou pas, c'etait quand même un heurt à ma confiance en moi. Et ma fierté. C'est dans l'eau des lavabos que je suis allé alors retrouver celles-ci. Je crois que si j'avais pu me noyer dans cette eau, sans grande résistance, j'aurais cédé à la tentation. Mon crâne n'était plus qu'un feu énorme. Et si je croyais qu'il était urgent que je l'éteigne et retrouve mes esprits, les pensées qui se bousculaient désormais aux portes de secours me faisaient mentir.

    J'inspirais lentement en regardant la photo, comme si j'allais y trouver une reponse. Ou un réconfort. Ridicule, n'est-ce pas ? Pourtant j'eus un mal douloureux à en décoller les yeux et si ce n'était pour cette voix, j'aurais probablement continué. « Choi Kil Han, 23 ans et à dernière nouvelle je ne crois pas que tu sois une fille, à moins que tu m'aies prépare encore d'autres surprises ? » j'avais levé un regard de chien égaré sur son reflet. Pourquoi était-elle là ? J'étais censé faire une sortie cool, digne de KILL, de Choi Kil Han... Pourtant une partie de moi-même souriait bêtement à sa présence. Je la faisais taire pour répondre enfin au professeur. « Hein ? » oui bon, d'accord, je sais ce que vous pensez : tout ça d'effort juste pour sortir ça mais je ne comprenais pas de suite où elle voulait en venir. Puis dans le même temps, elle s'était approchée, me laissant un peu cloué sur place. Non, pas cloué, complètement givré... « Laisse moi voir... » dit-elle. Ha ! Si elle savait. Même si je m'y etais opposé, j'aurais été incapable de montrer un geste de recul. Mais je la laissai faire, calme. Je ressentais à nouveau un peu de paix avant... de remarquer qu'un truc manquait dans ces toilettes : elles n'avaient pas d'urinoirs... Et en faisant a plus b, je comprenais enfin son allusion. Ma paume trouva durement mon front dans un grand "smack" qui ne fut aucun remède pour le mal déjà présent. « Oh quel crétin, je suis dans celles des femmes... Je te jure... j'étais certain que... » à quoi bon me fatiguer à poursuivre ? Je me sentais ridicule... depuis l'accident, ce n'était pas la première fois et bien qu'il était déplaisant de l'avouer, même avant ça, mon sens de l'orientation était inversé par rapport à la norme.

    Un soupir plus loin, les yeux posés sur elle, je l'écoutais comme un enfant qui s'était blessé au sport et à qui sa mère demandait de faire plus attention. Ce qu'elle était en train de me conseiller en quelques mots. Mais elle était à des kilomètres de se douter de ce que j'avais. Aucun repos n'agirait sur ça. Cependant, ce n'est pas le genre de choses qu'on balance comme ça comme une pierre dans la boue. Alors je clignai des yeux lentement comme pour dire oui. « Tu sais, je me demande si on a partagé des moments heureux... Quand... est-ce que quand tu penses à cette photo, des bons souvenirs te reviennent ? Je me demande d'un coup... Enfin, j'aimerais croire que oui. » Ma tête alla cacher mon regard dans un coin invisible dans l'air, plus loin. J'étais pensif... et fatigué en effet. Elle avait raison, du repos ne serait pas en surplus. Je lui posais ma main sur le top de la tête. Elle glissa avec douceur sur le côte de son visage et mon pouce balaya un coup sur son œil gentiment. Mes poumons se gonflèrent.

    « Merci en tous cas... pour... l'attention ? ... Je crois que je vais aller à la sieste... Toi, tu devrais te préparer... Je ferai attention. » avec ça, je retirai ma main pour tapoter son épaule et la contourner. Cette fois-ci, j'allais la réussir ma sortie... toutefois, je restais sur le pas de la porte un peu... « Oh et je compte vraiment revenir. Dès que j'ai du temps libre... j'attendrai ta réponse... Reste juste loin de l'autre demeuré de la cafet', si tu ne veux pas glisser sur sa bave par exemple. » je m'étais retourné pour dire cette dernière phrase, un sourire en coin. Puis j'entendis mon manager hurler derrière la porte, me cherchant sûrement pour hurler comme un dingue sur la pauvre cible que j'étais. Je grognai en entendant ses menaces mais sortait avec un dernier regard pour... elle.


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