« Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit ».

Face à un énorme miroir, j’étais entrain de laisser mon corps bouger rue le rythme d’une musique pop fort entrainante. Comme tous les jours, j’étais dans cette merveilleuse salle de danse se trouvant à la new generation entertainment, cet endroit m’ayant accueillie depuis fort longtemps. Non pas comme une de ses starlettes de la chanson mais comme chorégraphe professionnelle.

Oui moi, Hee Rang Bia, cette jeune femme aux doux sourires mais à la forte tête, je m’amuse depuis quelques temps maintenant à former des stars ou futures stars dans cet endroit même. Beaucoup de gens pensent surement que c’est quelque chose de facile, qu’on s’éclate à tout moment. Si seulement ils pouvaient avoir raison. Parfois, j’ai bien de la chance et je tombe sur de bon danseurs qui comprennent exactement ce que je veux dire sans même me laisser le temps d’expliquer. Mais parfois… Mes nerfs sont mis à rudes épreuves.

Mais fort heureusement, je sais rester calme dans ses moments, prenant sur moi pour ne pas sauter à la gorge des incompétents. Une phrase totalement fausse, lorsqu’elle vient de moi. Combien de fois je me suis retrouvée à deux doigts d’assommer l’un de mes danseurs ? Je n’ose même plus compter tant ce nombre m’a l’air énorme.

Mais aujourd’hui, aucun danseur n’est là, personne. A part moi, la salle est complètement vide. Il est bien rare que ça arrive en pleine journée. Habituellement, elle est pleine à craquer entre les petits danseurs et les squatters qui viennent voir sur qui je vais m’acharner en premier. C’est que j’ai une certaine réputation ici même si, les avis semblent diverger sur ma personne. Pour certains, je suis un peu folle voir carrément psychopathe. D’autres, pensent juste que c’est parce que je vis ma passion à fond et donc, que je m’emporte facilement. Ceux-là n’ont pas tellement tord à vrai dire. Enfin, personne n’a vraiment tord mais je préfère largement garder le mystère sur ce que je suis réellement. Mais aujourd’hui est une journée bien spéciale pour les petites starlettes de l’agence. Il parait qu’une effigie de la chanson est entrain de se promener librement ici, dans cet endroit même. Moi ? Je suis une des personnes que ça n’atteint pas. Seulement, il faut reconnaitre que ma curiosité reste quand même assez grande. Lentement, je me dirige donc vers la hifi pour l’arrêter, juste avant de m’étirer de façon à détendre mes pauvres petits muscles. Après tout, même si je ne suis pas intéressée entièrement par le monde de ses petites stars qui ne se sentent plus, rien ne m’empêche de jeter un petit coup d’œil à ce qui m’entoure ?

C’est ainsi que je suis sortie de cette salle, avant de tomber sur la bête au détour d’un couloir.
Il était là, je le voyais de dos mais l’ayant assez vu à la télévision je pouvais le reconnaitre entre mille. Mes lèvres s’étirèrent soudainement en un rictus dont moi seule à le secret. Juste avant qu’elles ne se délient, je me suis approchée de cet homme nommé Sun Lee Wei, danseur des UBKI, un groupe fort plaisant je dois l’avouer. Mais peut-être que mon instinct m’obligeait à agir ainsi ?
Une fois près de lui, mes mains trouvèrent refuges dans mes poches alors que je passais tout naturellement à coté de lui.

« Alors c’est toi la starlette qui se promène ici ? »

Je n’étais pas vraiment sur qu’il me connaisse. Après tout, seul les petits danseurs m’ayant déjà croisé savent qui je suis. Je ne suis peut-être pas une grande vedette, mais j’ai une certaine influence sur les gens. Il parait qu’on ne m’oublie pas. Est-ce que lui aussi je serais capable de le traumatisé à ma sauce ?

« Le grand danseur. Je me demande quel est ton secret. Par qui es-tu entrainé hm ? Peut-être même que ce n’est pas toi qui danse. Sun Lee Wei, moi Hee Rang Bia te défit en duel ! »

Comme la plus grande héroïne des animés japonais, je fixait celui que je défiais dans les yeux, avant de faire machinalement demi tour afin de retourner dans ma petite salle de danse. J’étais certaine que j’étais suivie. Du moins, s’était à espérer.

 

- Un peu plus d'intensité dans le regard, donne moi l'impression que tu veux bouffer mon objectif !

Il est bien gentil lui, mais je ne suis pas une machine qui peut vous servir des émotions ou encore des sentiments sur un plateau, ça se saurait quand même. De plus, il faut que j'aille répéter la chorégraphie de notre dernière chanson, histoire d'être fin prêt pour le live de demain après-midi. Après tout, en tant que danseur principal, je me dois d'être au top de ma forme et de mon niveau. Il m'est totalement inenvisageable d'offrir une performance parce que je suis fatiguée ou que je n'ai pas assez travaillé. Si quelque chose devait mal tourner, ce ne serait alors pas à cause de moi, et je suis certain que Jae Hyun pense de la même manière. En même temps...

Le contraire aurait été étonnant, non ?

Bref, je m'efforce de donner mon maximum pour satisfaire le responsable de mon shooting, de cette manière après seulement trois heures de travail, il me dit que c'est terminé et que je peux partir. Je me [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] comme à mon arrivée, et quitte la pièce. Il est temps de se rendre dans les salles de danse. Je vérifie dans ma poche, et confirme que j'ai bien pensé à prendre ma clé USB avec moi. Tant mieux vous me direz : danser, c'est beaucoup plus simple en musique.
Je finis donc par arriver dans le secteur des différentes salles de travail, dont celle de danse, bien évidemment. « Alors c’est toi la starlette qui se promène ici ? » Je tourne la tête, et tombe nez à nez avec une jeune femme qui me dit quelque chose. Simplement, impossible de dire quoi. Je fronce les sourcils, sans pour autant m'arrêter :

« Comme tu peux le voir... Oui, c'est moi la «starlette» qui se promène ici. » Dis-je en gardant mon éternel visage impassible.

Alors qu'en fait, j'ai horreur que l'on utilise des termes tels que «starlette» à mon égard. Mais, ça c'est moi que ça regarde, il n'est pas nécessaire qu'elle le sache. « Le grand danseur. Je me demande quel est ton secret. Par qui es-tu entraîné hm ? Peut-être même que ce n’est pas toi qui danse. Sun Lee Wei, moi Hee Rang Bia te défit en duel ! » Je m'arrête aussi sec, et la fixe, silencieusement dans un premier temps, la jaugeant du regard. Donc, c'est une chorégraphe d'ici, voilà pourquoi son visage me disait quelque chose. Cependant, elle m'agace à essayer de me provoquer comme ça. Je sais que c'est ce qu'elle veut, mais remettre en question mon niveau en danse, c'est quelque chose que je ne peux juste pas accepter. Je croise les bras :

« Dis moi, tu te prends pour qui ? Une dresseuse de pokémons ? Tu n'espères quand même pas que je vais te prendre au sérieux avec ça, si ? En temps normal, je ne suis pas du tout du genre condescendant, mais là c'est plus fort que moi, je ne supporte pas que l'on remette en question mes qualifications. Cependant, un défi reste un défi, et je vais le relever. Elle ne l'emportera pas au paradis celle-là, et va comprendre qu'effectivement, c'est bien moi qui danse. Mais si tu y tiens, soit. Allons y, et montre moi ce dont tu es capable. Il fallait que je m'échauffe de toute manière, tu tombes bien. Quand on aura fini de jouer, j'irai bosser. » Elle ne se donne même pas la peine de me répondre, et retourne directement dans la salle. J'arque un sourcil, fixant son dos, je sors de mes pensées et laisse échapper un petit : «  Non franchement, sur qui je suis tombé... » Mais ma dignité reprenant le dessus, j'emboîte le pas à la demoiselle, et entre dans la salle de danse. Une fois à l'intérieur, je m'appuie contre les miroir et me laisse glisser pour finir accroupi. Je l'observe et fait un petit mouvement de tête pour l'inviter à commencer. Histoire que je vois ce qu'elle vaux en réalité.

 

Souvent, les gens me demandent pourquoi je suis comme ça. Pourquoi je suis du genre à sauter sur eux en gueulant dans leurs oreilles, pourquoi je cris dès que quelqu’un fait ce qu’il ne faut pas, pourquoi je prends tant de plaisir à traumatiser les gens. Parfois même moi j’essaye de comprendre pourquoi je suis ainsi. Seulement, il y a des choses qu’il vaut mieux ne pas savoir parfois. Mais n’empêche que, même s’il arrive qu’on me dévisage à cause de ma façon d’être, moi j’aime ce que je suis. N’est-ce pas le principal dans la vie ?

Quant à la starlette que je venais d’agresser avec classe, il ne semblait pas savoir qui je suis. Tant mieux. Il vaut mieux ne pas savoir qui je suis dans certain moment. Oui même en pensée je semble être la pire personne de cet endroit. Ce n’est pas vrai bien sur. Là je me la joue seulement pour faire parler, aussi pour que cet homme soit surprit. Ce qui semblait taper dans le mille. A voir ses sourcils se froncer, je me mis à sourire. « Comme tu peux le voir... Oui, c'est moi la «starlette» qui se promène ici. » Hé bien, il ne semblait pas vraiment content d’être appelé comme ça. Tant mieux, c’est toujours plus plaisant quand le sujet est contre. Moi, je n’aime pas les petites starlettes qui se croient supérieur aux autres. Et pourtant, dans un endroit comme celui-ci j’en croise bien trop souvent. Heureusement moi et mon calme olympien nous sommes toujours au rendez-vous pour les remettre à leur place et leur rappeler de qui ils ont besoin pour devenir quelqu’un. Attention, je ne dis pas ça par jalousie mais plutôt, par vérité. Garder les pieds sur terre est un atout dans se monde là. Et puis moi j’ai toujours préféré voir les autres arriver au sommet. C’est comme si je m’y rendais avec eux. Je ne suis qu’une ombre mais, moi on me sent passer.

« Dis moi, tu te prends pour qui ? Une dresseuse de Pokémons ? Tu n'espères quand même pas que je vais te prendre au sérieux avec ça, si ? » Et voilà les dés étaient lancés maintenant. A force de chercher les gens, j’ai appris à trouver leur points faible rien qu’en les regardant. Dans certain cas comme celui-ci, c’est quelque chose d’assez facile. Après tout, qu’est-ce qui frustre un grand danseur ? Qu’on rabaisse son travail bien sur. J’ai donc gagné un défi. Et puis, un défi bien intéressant je dois dire. Bah oui, j’allais pouvoir en profiter pour reluquer un peu aussi. Je n’ai donc pas répondu à son petit pique et je suis retournée dans la salle de danse, attendant la starlette avec impatience. Et comme je l’avais prédis, il était derrière moi. Un petit sourire prit donc place sur mes lèvres alors que je le regardais s’installer. « Mais si tu y tiens, soit. Allons-y, et montre-moi ce dont tu es capable. Il fallait que je m'échauffe de toute manière, tu tombes bien. Quand on aura fini de jouer, j'irai bosser. »

« [color=Indianred]Oh quel gentillesse, tu me laisse commencer en plus.[/i] » Peut-être qu’il avait peur de perdre trop vite ? Mais ce qu’il faut savoir, c’est que lui je ne le défi pas pour la forme. Même si un peu en fait. La vraie raison est surtout que je me demande ce que ça fait si deux grands danseurs s’affrontent. Après tout, je suis une grande chorégraphe et lui.. N’en parlons même pas. Oui, dans le fond je lui lance des fleurs mais ça jamais il ne l’entendra. A la place, je me hâtais d’aller chercher la télécommande pour faire démarrer la musique. Une musique pop aux quelques airs de dancefloor. Une nouvelle trouvaille de l’agence comme on dit puisqu’elle vient d’un de ses nouveaux groupes à succès.

« Pour rajouter du fun le perdant devra quelque chose au gagnant ! C’est pas drôle sinon et je déteste gagner pour rien. » Peut-être que là il sera plus partant et plus intéressé ? Quoique, je m’en fiche bien finalement.

A présent face aux miroirs, j’attendis seulement quelques secondes que la musique démarre réellement pour m’élancer. Dans ses moments là, c’est comme si le monde disparaissait, comme si d’un seul coup, il n’y a que musique et miroir autour de moi. D’ici deux minutes je ne ferais même plus attention à la starlette se trouvant avec moi et qui était bien sagement installé pour me regarder.

Je laissais mon corps s’emporter, lâchant complètement mes muscles jusqu’à présent contractés. Un mouvement souple vers l’arrière, mes pas semblaient claquer contre le sol au rythme accéléré de la musique. Pourtant mes bras gardaient une certaine grâce à chaque fois qu’ils bougeaient. Le tout était de rester naturelle et cette chorégraphie, je la connaissais par cœur vu le nombre de fois où je l’avais interprété. Lentement, ma main se porta à ma hanche, la faisant partir de coté. Mes pas me menèrent vers le miroir avant que je ne m’abaisse quelques secondes avant de me relever et me tourner vers mon adversaire du jour. Enfin, un adversaire un peu passif. Ma main se leva seulement vers lui, l’intimant à approcher. La chanson n’était pas fini mais, et alors ?