Je suis quelqu'un qui croit qu'il faudra être reconnaissant à tout moment. En cette circonstance précise, je suis reconnaissant d'être en vie, d'être en bonne compagnie et d'avoir à manger et un toit. Aussi suis-je reconnaissant pour ce que je suis devenu aujourd'hui, mais je ne peux m'empêcher de penser que ma vie serait beaucoup plus belle si elle était là. Je suis conscient de la valeur de ceux qui sont là, mais elle me manque, terriblement. Je compte plus les jours qui ont pu passer depuis sa mort mais le temps n'a pas effacé ma douleur.

Je regarde devant moi, la mer, le ciel. Ça fait exactement 5 ans qu'elle m'a quitté, alors que j'avais la ferme intention de demander sa main. J'ai jamais eu le courage de lui dire à quel point je l'adorais, cette fille. Il y a beaucoup de choses que je regrette mais j'ai la nette impression que celle-ci était ma pire erreur. La plus triste également.

Je soupire, fourre les mains dans mes poches après avoir jeté un dernier regard au paysage. Heureusement qu'elle n'avait pas été enterrée dans un cimetière, ça aurait été difficile d'y aller, étant donné la vague médiatique qu'il y avait eu autour de ma pseudo disparition. Pfiou, ça aurait été vraiment chaud. L'avantage d'être tout seul ici est que personne ne sera témoin des quelques larmes qui m'ont échappées. Du moins, c'est ce que je pense, comme un con, avant de me rendre compte de la présence de quelqu'un. Je me retourne vivement, fixe de mes yeux encore rougis le nouveau venu et... soupire de soulagement. Cette silhouette m'est tellement familière, j'ai pas besoin de plus de deux secondes pour reconnaître mon amie. « Idiote ! Je t'ai pris pour un paparazzi. Mon cœur a frôlé la crise cardiaque... tu veux me tuer, c'est ça ? »

Elle fait partie des rares personnes qui sont au courant de ce qui m'avait traumatisé, 5 années plus tôt, probablement pour le restant de mes jours. Mais je me suis vraiment pas attendu à ce qu'elle vienne ici. Je la regarde dans les yeux et m'approche d'elle : la joie de la revoir après plusieurs mois vient se substituer à ma surprise. Et mon cœur n'est pas libre de toute culpabilité : pas une seule fois, avais-je daigné l'appeler ou la visiter pour la rassurer et expliquer que les racontars des médias n'avaient, logiquement, pas un fond de vérité. Je lui souris en la prenant dans mes bras pour nous bercer, joyeux, et je ne la la libère de mon emprise qu'une trentaine de secondes plus tard. Je pose ma main caressante sur sa tête. « Quel bon vent te ramène, Soo Yoong ? » Un grand sourire joyeux étire mes lèvres tandis que je cache de nouveau mes mains dans mes poches et la regarde. Ce n'est que maintenant que je me rend compte qu'elle m'a manqué. Et je suis très heureux parce qu'elle avait fait un pas vers moi. Elle doit être vraiment folle, d'ailleurs. 45 km nous séparent de Séoul... mais bon, je suppose que c'est une bonne excuse pour faire le chemin de retour ensemble, après tout.

Depuis plusieurs semaines, le travail se multipliait afin de pourvoir se libérer à une date fixe. Être une idole et avoir du temps libre ca n'allait pas de paire ensemble puisque les attentes étaient élevées. Combien de fois avait elle put entendre qu'une artiste se devait de se donner à cent pour cent pour son publique, sa santé et sa vie privée n'était qu'un grain de sable dans l'océan. Mais pas question pour Soo Young de se laisser entraver de cette façon sans riposter; Elle entendait bien se réserver du temps pour elle et pour ceux qu'elle appréciaient à leur juste valeur. D'ailleurs, l'un de ses amis a disparu dans la nature. Si les journalistes s'étaient emparés de l'information durant plusieurs semaines, polémiquant sur les raisons de ce départ sans nouvelle, l'effervescence c'était atténué au bout d'un mois, avant de tomber une nouvelle fois dans l'oubli. Cette petite brune ne pouvait pas l'oublier même s'il n'avait jamais daigné l'appeler, lui envoyer un email ou encore communiquer de quelque façon que ce soit. Il méritait d'être lyncher sur la place publique pour l'avoir délaissé de côté comme une vulgaire connaissance qui n'avait pas le moindre intérêt. Soo Yoong n'allait pas se laisser faire, ce n'était pas un mouchoir en papier à usage unique, qu'une fois utilisée, elle était rejetée. Ca n'allait pas se passer ainsi. Alors forte de la connaissance d'un évènement dramatique qui s'était déroulé cinq ans auparavant, elle choisit la date anniversaire de cette disparition pour le retrouver.

Pas moins de quarante cinq kilomètres furent parcourus en voiture afin de se rendre sur la plage de tous les souvenirs. Une fois garée, elle plaça les mains dans les moches de son manteau chaud et marcha doucement jusqu'à ce que son champ de vision ne le repère au loin. Enfin. Oui Enfin elle pouvait voir à nouveau sa carcasse vivante et en bonne santé. Elle frotta ses yeux pour s'assurer qu'il ne s agissait pas d'une hallucination bien que l'été et la période désertique n'était pas à craindre en cette saison. Le soulagement délesta ses épaules d'un poids invisible. Sans plus attendre, elle accéléra la vitesse de sa marche pour le rejoindre. « Idiote ! Je t'ai pris pour un paparazzi. Mon cœur a frôlé la crise cardiaque... tu veux me tuer, c'est ça ? » C'était bien lui dans toute sa splendeur, l'air amusé, avec ce petit sourire en coin mais la rougeur de ses yeux ne lui avait pas échappé. Son étreinte lui manquait, elle en avait presque oublié son speech tout prêt fait qu'elle avait pourtant répété durant des jours afin de le sermonner. « Quel bon vent te ramène, Soo Yoong ? » Idiot. La réponse était pourtant évidente. Sa main droite se referma sur elle même avant de lui asséner un coup de poing dans l'épaule droite en guise de remontrance. Ses sourcils se fronçaient, ses joues se gonflaient, à croire qu'elle ressemblait à un hamster en colère. "C'est toi l'idiot ! Et dire que je m'inquiétais pour toi alors que monsieur se la coule douce sur la plage et en oublie même ses amis." Elle était clairement consciente de ce qui l'avait amené à ce point précise de la carte du monde mais incapable d'en parler de peur de voir rouler des larmes sur le visage de son vis à vis, elle préférait tourner les choses à la dérision. Bien que, l'espace d'un instant, l'expression de son visage fut neutre et lui souffla. "Tu m'as manqué ... c'est bon de te revoir".

Pas question cette fois ci de le laisser filé, elle était prête à le stalker toute la journée pour s'assurer qu'il ne s'enfuirait pas à la première occasion venue et entendait bien découvrir la raison de son départ. Et pour se faire, la jolie brune attrapa l'un de ses bras dont la main était emmitouflée dans ses poches, ce qui créait un arc de cercle appréciable. Il était son prisonnier pour la journée puisqu'elle ne pouvait en espérer plus surtout pas en pareille date sur le calendrier. Néanmoins, un petit sourire s'afficha sur ses lèvres, pensant fortement à quel point elle était heureuse de le revoir et intacte. Il n'avait pas changé c'était toujours le Dan Il qu'elle connaissait. Cette pensée la rassura. "Tu es pris au piège. Ne pense pas un instant que je vais te laisser tranquille. C'est le prix à payer pour m'avoir laissé de côté pendant plusieurs mois et je ne trouve pas ca cher payé."

Cette Soo Yoong est bien la vraie. A peine a-t-on le temps d'échanger deux mots qu'elle me qualifie déjà d'idiot en m'agressant avec un petit coup de poing dans l'épaule. J'ai envie de dire que ce n'est pas très gentil mais connaissant la nature de notre relation, je souris en tâtant mon épaule. Les médias, Jung Su, mes amis et ma mère, et maintenant Soo Yoong, pensaient que je me la coule douce sur une plage et je trouve ça très drôle. Leurs esprits communiquent, c'est ça ? Parce que je suis bien incapable de m'expliquer autrement comment tout ce petit monde qui peuple ma vie peut émettre la même hypothèse. Mais chacun raconte sa version des choses. Et là, je vais pas lui expliquer ce que je fous dans cette plage, les pieds à moitié gelés. Soo Yoong est l'une des rares personnes qui sont en courant du malheur qui m'a frappé. « Double idiote ! Je t'ai pas oubliée. » Je peux pas, elle fait partie de ma vie depuis tellement longtemps que je serai sans doute un peu moins heureux sans elle.

Elle est honnête en tout cas et j'en suis très content. Elle m'a également manquée mais je me contente de lui sourire, baissant légèrement la tête, touché. Au lieu de faire une croix sur ma personne, comme je l'aurais mérité, elle a pris le temps de venir me chercher ici. Et le fait qu'elle ait remémoré ce jour-là que je pensais sincèrement passer seul, me touche réellement. Cette idiote...

Mes pensées errent entre les souvenirs de ce jour et les années qui l'ont suivi sans que la douleur s'efface. Et je ne suis arraché de ma petite rêverie qu'en me rendant compte que Soo Yoong vient de s'emparer de mon bras. Bah, au moins elle m'en veut pas, ou plus... je souris sur le coup, peu surpris par ce geste qui lui ressemble. La demoiselle a toujours été tactile et, étant un homme, ce n'est pas pour me déplaire. Mon sourire s'agrandit grâce à ses paroles : c'est sûr que je peux pas cracher sur une journée passée avec Soo Yoong mais je me retiens de le dire et commence à marcher, sentant la chaleur de son corps près du mien. Signe de mon approbation. « Oui oui, c'est toi qui dis ça mais qui c'est qui vient me voir après plusieurs mois d'absence sans même un paquet de chewing-gum, hein ? » Je rigole tout seul de ma blague pourrie, ce n'est pas comme si elle s'est ramenée comme une fleur, après tout. C'est plutôt moi le connard qui ai décidé de disparaître de sa vie du jour au lendemain sans un mot d'adieu ni d'explication. Maintenant que j'y pense, y a de quoi me détester pour le restant de ses jours mais non. Elle s'est inquiétée pour moi. Dans tous les cas, je suis soulagé et content qu'elle ne secoue pas le cocotier pour me faire cracher la vérité sur ma pseudo disparition. Je retourne légèrement la tête, contemplant une dernière fois la mer et lâchant quelques mots sans avoir l'air de m'en rendre compte : « Les avions sont faits pour tenir en l'air... je vais jamais comprendre comment ça peut atterrir dans l'océan, comme ça... »

Sur ces mots, je me détourne de l'eau et me concentre sur la jolie femme en ma compagnie. «  Je suppose que t'as pas fait le trajet jusqu'ici à pieds, elle est où ta voiture ? » Je reprends quelques instants plus tard, lui faisant comprendre que l'idiot que je suis n'a pas pensé à  comment regagner ma maison. « En fait, je suis arrivé ici grâce à un taxi mais je lui ai dit de ne pas attendre. » explique-je. Heureusement qu'elle est là, j'aurais fini comme Nemo sinon - eh oui, je suis pas plus responsable qu'un poisson rouge.

Il n'avait pas changé, pas un instant ce qui la réconfortait d'un sens. Il n'avait pas changé du jour au lendemain, ne retrouvait pas avec une tonne de tatouage sur les bras, comme pour oublier l'être qu'il était, et revenir sous une nouvelle forme, différente de la première. Les chenilles devenaient bien papillon du jour au lendemain, alors après tant de mois à l'écart du commun des mortels, un tel changement devenait possible; Pourtant sa présence sur cette plage lui indiquait que non. Le simple fait qu'il ne l'avait pas oublié la contenta, laissant ainsi son visage rayonnant d'un joli sourire, qu'elle tentait de dissimuler en baissant son visage en direction du sable fin qui semblait prendre racine dans ses chaussures semi-ouvertes. Bientôt, il lui serait bien difficile d'avancer avec de tels poids sur les chevilles. Un fait qu'elle dissimulait sans trop de mal puis qu'habituer à porter des talons de plus de dix centimètres, peu confortable et de danser avec celles ci sur scène sans montrer son ressentit sur son visage. Une professionnelle ne montrait pas ses problèmes, elle se contentait de souffrir en silence. Pour être honnête, le revoir ainsi après ce creux dans l'histoire lui faisait plaisir mais elle sentait ce picotement qui la saisissait sans cesse pour lui rappeler qu'elle n'était qu'une amie parmi tant d'autres bien qu'elle avait la prime honneur de quelques secrets sur sa personne.

Ses pas avançaient lentement, alors que la chaleur de la personne à ses côtés, venait la réchauffer. Une nouvelle blague dont l'humour ne pouvait être compris que par lui venait de surgir. Ce n'était pas drôle enfin si mais elle ne voulait pas le lui dire, étouffant un rire derrière la manche de son pull. "Et en plus tu pensais que j'allais troquer un peu de ton temps avec un paquet de chewing gum ? No way." Elle ne faisait que rebondir sur sa phrase tout en comprenant le sens de celle ci qui se voulait risible et qui l'était. En tournant son visage vers le siens, elle entrevu l'air mélancolique devant les vagues qui s'écrasaient sur le sable frais. "Je trouve que ce sont les oiseaux qui ont le plus de méritent. Ils arrivent à marcher sur la terre, voler dans les airs, et se poser sur l'eau tout en barbotant ni vu ni connu pour prendre leur petit déjeuner." L'art de la dérive d'un sujet vers unn autre par Soo Yoong, à croire qu'elle s'était entraînée avant. Amerrir se voulait être un acte d'urgence par les avions hormis ceux prévus à cet effet, alors à quoi bon penser à une situation d'urgence, lorsque la nature faisait bien mieux ? Elle fut toutefois surprise d'entendre que son véhicule était partit sans lui. Il pensait vivre sur cette plage ou bien faire du stop dans un endroit pareil ? "Donc tu voudrais un nouveau taxi pour aller ..."

La jolie brune se baissa pour enlever ses chaussures un à une, les délestant du sable qui s'était réfugié à l'intérieur, laissant ainsi ses pieds s'enfoncer dans le sable qu'elle trouvait confortable. Elle accepterait sans mal de jouer les taxi tant qu'il lui promettait de revenir un jour dans la vie réelle. Ce serait même mieux si c'était maintenant car à y réfléchir, le réservoir de sa voiture n'était pas à son maximum surtout après un périple comme celui ci alors s'il demandait à se rendre de l'autre côté de la carte, il lui fallait passer dans une station service. Tant qu'elle ne portait pas un perruque et une vieille paire de lunette de soleil tout se passerait pour le mieux; Une casquette c'était suffisant alors pourquoi lui demander d'avoir cet attirail de poupée barbie dans le coffre. Sooyoung finit par le tirer afin de le conduire jusqu'à son véhicule. Il ne payait pas de mine, il s'agissait de sa première voiture, payé avec ses premières économies et elle y tenait. "Mon carrosse." Après une légère pause, elle continua. " Que tu connais. Oh non non non ne sors pas de vannes sur mon bien, elle est parfaite." Ce n'était certes, pas une voiture de luxe ou nouvelle génération,mais elle l'avait fait retapée à neuf et elle avait une ambiance kitch qu'elle appréciait. L'accès à son intérieur était bien évidemment bloqué par la fermeture des portes mais également par Soo Yoong qui venait tout juste de décrocher son bras du sien pour se positionner près de ses quatre roues, écartant les bras. "J'ai un moyen de locomotion mais avant que tu ne poses tes pattes dessus, j'aimerais te poser plusieurs questions qui fâchent. Tu comptes revenir quand ? Est ce que tu vas m'appeler cette fois ou m'envoyer de tes nouvelles ?". Ce n'était pas pour rien si elle lui bloquait l'accès à sa voiture car pas question d'attendre une année complète pour le revoir, anxieuse de connaitre son état de santé, imaginant le pire.

Mon métier me permet de rencontrer pas mal de monde. C'est bien, même si je regrette d'avoir rencontré des personnes dont j'oubliais l'existence aussitôt. Soo Yoong n'en fait pas partie, il y a quelques années je pensais que notre relation demeurerait purement professionnelle et qu'à part quelques échanges imposés par nos métiers respectifs, rien n'allait nous lier. Allez donc savoir pourquoi elle est aujourd'hui la seule personne qui vient me chercher alors que j'ai "disparu" depuis des mois, sans un mot d'au revoir. C'est donc une fois de plus que je constate avec effroi qu'elle me connait un peu trop bien.

Sa répartie me fait rigoler mais j'essaie de cacher mon amusement pour arborer une moue vexée. Tant pis pour le chewing gum ! Blague ou pas, je voulais vraiment m'en mettre dans la bouche. J'ai ensuite l'intelligence de dire mes pensées à voix haute, et la remarque de Soo Yoong me laisse perplexe. Enfin, elle sait parler, oh ça c'est sûr. Mais elle me surprend sur le coup. « Depuis quand es-tu si... sage, Soo Yoong ? J'aurais presque peur. » La première phrase est sérieuse mais il vaut mieux pas prendre la deuxième au pied de la lettre - quoique...

J'hoche la tête affirmativement, avant de la pencher sur le côté, l'observant enlever ses chaussures. Je suis presque désolé de l'avoir quasiment obligée à venir me chercher ici. Je la suis donc un peu nonchalamment, mais content de l'avoir retrouvée. On s'arrête devant la fameuse voiture. J'ouvre la bouche pour faire une vanne mais elle me l'interdit sur-le-champ. N'ai-je pas dit qu'elle me connait très bien ? « Dommage, elle m'inspire. » Les filles et les voitures... je ris un peu puis fronce les sourcils lorsqu'elle se détache de moi. Quand elle finit sa phrase, j'ai envie de dire que ça s'apparente à du blackmail, ça. Mais je me retiens à temps, soupire puis m'approche d'elle de quelques centimètres. Histoire de ne pas étaler ma vie privée devant tout le monde - oui oui, y a personne ici mais on sait jamais ! « Et tu pourrais pas me poser ces questions qui fâchent une fois à l'intérieur, bien au chaud ? Tu sais, mes pieds gelés me rendent pas plus loquace...  »

Je soupire à nouveau et passe une main dans mes cheveux, en pestant intérieurement. Bon d'accord, elle gagne. Je n'ai pas le choix. Mais au moins, je peux lui faire confiance. Au bout d'un petit moment de silence mutuel, je lui souris et viens m'adosser contre le véhicule en croisant les bras, puis regarde droit devant moi. Soo Yoong étant à mes côtés. « Je n'ai aucune idée de quand je vais revenir mais connaissant mon manager, ça devrait pas tarder. Et oui, je compte bien t'envoyer un SMS plus ou moins régulièrement. Mais ce serait pas tout de suite, faut d'abord que ma situation s'arrange un peu : actuellement, j'ai pas accès à mon compte en banque. D'ailleurs... » Je suis parfois trop honnête. Je baisse la tête légèrement et reprends, d'une voix beaucoup plus calme et, je suppose, à peine audible : « D'ailleurs, je suis désolé. » J'aurais dû dire ça plus tôt mais ce n'est pas chose facile pour moi, et ma fierté est en miettes. Si bien que j'essaie de changer de sujet : « Et toi alors, quoi de neuf ? »