La vie n’est vraiment pas simple. Et si y’a quelqu’un que je souhaite massacrer c’est bien ce mec qui a osé dire un jour que la vie était un long fleuve tranquille. C’est faux ! TROP faux ! Dans ma vie par exemple, j’ai réussi à réaliser mon rêve. Mais j’ai commis la plus grosse erreur qu’un être humain peut faire : rompre une promesse. J’ai beau dire que ce n’était pas intentionnel, et que ce n’est pas de ma faute, je l’ai quand même rompue et même pire que ça ! Je ne l’ai pas tenue. Autant avec un ami ça ne pourrait pas être bien grave, mais le faire avec la personne qui vous est la plus chère du monde et avec qui vous avez envie de construire votre vie… C’est plus grave qu’on ne l’imagine. Et moi, trop bisounours pour croire que le monde peut être cruel, que la personne qu’on aime peut être cruelle, j’ai pensé… Très fort… Qu’il me le pardonnerait si je lui donnais des explications. Mais non. Mes excuses avaient été avalées par le vent. La tristesse et la douleur de me revoir, la souffrance qui avait refait surface dans sa poitrine, il me l’avait crachée à la figure. Je me sentais coupable. Cela avait été si brutal comme atterrissage que j’en étais presque venue à me dire que je n’avais vraiment pas imaginé une telle blessure. Il m’avait effrayée, mais je considérais ça comme le seul moyen pour lui de me faire comprendre tout ce qu’il avait pu endurer jusque là. Mais j’avais envie de croire à la possibilité que tout recommence. Je ne pouvais pas l’y forcer cependant. Je savais bien que je pouvais aussi ne pas du tout être digne d’un nouveau départ, après avoir fait un truc pareil. Cependant, jamais je ne pourrais le voir comme un ami. Je l’aime trop pour ça. Je ne pourrais pas supporter de le voir au bras de quelqu’un d’autre. Ça ne sera pas de la jalousie, mais simplement le regret d’avoir pu briser un cœur aussi tendre, la douleur de me dire « Si je n’avais pas fait ça, je serais là, à son bras, à sa place… ».

Aujourd’hui était un nouveau jour. J’essayais de ne pas trop penser à tout ce que m’avait dit Jay. Mais ce n’était pas facile. J’avais envie de le revoir, de lui reparler, mais je me disais que c’était mieux d’attendre qu’il vienne de lui-même. D’autant que la dernière fois, il avait clairement montré que cette erreur avait formé un fossé entre lui et moi. Enfin… La première à être responsable de ce fossé c’était moi… Aujourd’hui, j’étais dans ma chambre à écouter la radio. J’avais la tête pleine de lui et de Jae Won. En fait, j’hésitais entre aller voir Jae Won et lui demander conseil, et aller voir Jay pour essayer de reprendre tout à zéro avec lui. Oui j’en avais absolument envie… Et besoin. Parce que sans lui j’avais l’impression de perdre quelque chose en moi. Une partie de moi-même. Non mais regardez-moi ! A toujours faire comme si j’étais une fille dure à cuir ! Je n’avais repris cette sale habitude de ne pas être moi-même. Mon seul sauveur c’était Jay. Sans lui je ne pouvais pas être moi-même.

De la musique passait à la radio. J’écoutais à moitié. Allongée sur mon lit, les yeux fixés au plafond, je laissais mon esprit vagabonder de ci de là. Il pouvait passer les pires chansons qui soi, je n’écoutais pas vraiment. Jusqu’à ce que cette voix emplisse mon petit poste. Une exclusivité ? Comment ça ? Ce n’était pas prévu en plus ? Je me redressais sur mon lit. Et j’écoutais. Toute la chanson attentivement. Jay chantais. Pour quelqu’un. Au début je trouvais ça touchant et je me disais que c’était vraiment digne de lui. J’avais même souris légèrement. Mais dès le premier couplet je me demandais à qui il pouvait bien s’adresser. J’eu des doutes. Etait-ce moi ? Ou quelqu’un d’autre ? Malgré les doutes, je me sentais tellement concernée que ça m’en arracha des larmes. Non seulement il savait trop bien chanter, mais en plus toute l’émotion y était. La personne devait vraiment lui être chère. Ça me prenait aux tripes. Ça allait tout droit dans mon cœur. Ne me sentais-je pas trop concernée ? En tout cas, j’eu envie d’en avoir le cœur net.

Je quittais mon lit, enfilais une meilleure tenue que celle que j’avais - une robe pull rayée noir et blanc et de grandes bottes beiges - et appela mon manager : « S’il vous plaît, j’ai besoin d’aller à la radio… C’est urgent… Non je n’ai pas de raison, ou plutôt si… Mais s’il vous plaît, emmenez-moi à la radio ! Je ne peux pas vous donner ma raison maintenant… » Il avait soupiré mais avait fini par céder. Je préparais mon sac et fut fin prête devant chez moi pour monter dans le van. Une fois dedans, je pressais mon manager d’aller plus vite. Ce n’était jamais assez vite, et je n’avais limite rien à faire s’il dépassait les vitesses réglementaires. Je ne voulais pas rater Jay. J’avais envie de savoir.

On arriva finalement à destination. Je me précipitais hors de la voiture et pris la direction de la radio. Je me retrouvais vite dans le couloir et finalement je trouvais Jay debout, là, dans le couloir, adossé au mur. Il semblait tout retourné. J’hésitais à m’approcher. Peut-être qu’au fond il n’avait pas envie de me voir. Peut-être qu’en fait je me trompais, ce n’était pas moi du tout qui était concernée et j’étais donc venue pour rien. Finalement, je pris mon courage à deux mains et m’avança vers lui et m’arrêta à quelque mètre. Je cherchais une phrase à dire. « Je… » Je me pinçais la lèvre. « J’ai entendu ta chanson. Elle est vraiment très belle. » J’eu un sourire nerveux. « J’en ai même pleuré. » Nouveau sourire nerveux. Finalement je me pinçais la lèvre. Je n’avais que ça à dire ? Dire qu’il m’avait fait pleurer de nouveau avec sa chanson ? Que j’avais entendu son message ? Lui demander si j’étais la personne concernée me brûlait les lèvres. Mais je n’en trouvais pas la force. Je me sentais bête. Très bête.

 

J’ai toujours été du genre à faire les gros bras et à faire croire que j’étais plus coriace que je ne le suis en réalité. Je me faisais mal ? Je disais que j’allais bien. D’abord c’était surtout pour ne pas inquiéter mes amis. Mais c’était aussi pour ne pas avoir cette impression d’être trop faible du point de vue des autres. Rares sont ceux qui ont réussi à mettre à jour mon petit jeu. Pour certains il leur faut du temps. Mais celui qui le remarque direct, sans se poser de questions c’est Jay. Ca a toujours été lui. C’est lui qui m’a rendu les choses faciles. Et je l’ai toujours aimé en partie pour ça. Parce qu’il me permettait d’être moi-même et de ne pas porter un masque constamment sur mon visage. Jay est quelqu’un de perspicace, on ne peut pas lui mentir. D’ailleurs il n’aime pas ça. Jay c’est la force que je n’ai pas. Je suis beaucoup trop bisounours pour être une dure à cuir.

Et j’avais osé trahir son petit cœur qu’il m’avait donné. Pire j’étais partie avec. J’avais eu peur. Il m’avait fait peur quand on s’était revu. Et j’avoue que je ne croyais plus vraiment à la possibilité que, se remettre ensemble c’était possible… Du moins consciemment. Parce que mon cœur lui voulait qu’on reparte de zéro. Que l’on oublie un peu le passé et que l’on aille de l’avant. Après tout, même si ce fut sans moi, il a réussi à réaliser son rêve… Il a atteint ce que, nous deux, visions quand on était ensemble. Et je pense que le plus incroyable c’est que même en prenant deux routes normalement séparées, on s’est retrouvé dans la même agence.

Aujourd’hui, je suis perdue, un peu. Parce qu’il venait de chanter une chanson tellement belle et qui semblait être adressée à moi, que je ne savais pas vraiment quoi penser. Etait-elle vraiment pour moi ? A le voir là, debout devant moi, je revois nos retrouvailles. J’ai peur. Peur qu’il m’en veuille encore et qu’il me repousse aussi violemment qu’il l’avait fait l’autre fois. J’étais nerveuse. Je ne trouvais pas mes mots. Je lui avait dit tout ce qui m’étais passé par la tête. Mais rien de bien intelligent. Juste des mots. Comme si je voulais lui signaler ma présence et lui demander indirectement qui était le destinataire de la chanson.

J’étais à trois pas de lui. Il les avait supprimés. J’avais du mal à le regarder dans les yeux et honnêtement, je m’attendais à tout en le voyant s’approcher. J’avais les mains qui tremblaient. Il avait souri quand je lui avait dit que j’avais pleuré en l’écoutant. Comme toujours. Pour sûr que me voir pleurer devant un film avait toujours été quelque chose d’amusant pour lui. Moi je ne comprenais pas comment lui faisait pour ne pas pleurer. Là, c’était pareil. Et là, il était si près ! Mon cœur battait la chamade. Je l’écoutais avec attention, m’attendant absolument à tout… Ou presque.

Il s’excusa d’abord pour m’avoir fait peur. Il me dit qu’il l’avait fait exprès. Je levais les yeux vers lui. Je ne savais pas vraiment si je devais lui en vouloir ou pas. Dans ma tête, je me disais qu’il avait de bonnes raisons de l’avoir fait. En même temps, je l’avais fait souffrir en partant sans rien dire. Là, je n’arrivais pas à décoller mes yeux. Le voir tout honteux de lui-même… Je me pinçais la lèvre. Je baissais mes pupilles quand il dit qu’il pensait que ça le soulagerait de le faire. Avant de les relever. Mon regard plongeant droit dans le sien.

« J'ai beau t'en avoir voulu pendant toutes ces années. En réalité, tu n'es jamais sortie d'ici.. » Il pointa sa tempe « … et encore moins d'ici » Il pointa son mon cœur. Percevais-je vraiment bien son message ? Comprenais-je vraiment son message correctement ? Avais-je bien compris que, tout comme moi, il avait encore des sentiments pour moi ? Mon cœur battait vite. Mes mains tremblaient. Il exprima des regrets. Je ne disais toujours rien, voulant écouter chacun de ses mots, chacune de ses paroles.

« Cette chanson... C'est pou-pour toi que je l'ai chantée... » Mon cœur rata un battement. Mon dieu. J’avais vu juste. J’avais tout compris. Mes yeux le fixaient. Il rougissait un peu. Je n’avais aucun regret d’être venue. Je m’étais attendue au pire, j’ai eu droit au meilleur. Je retenais les larmes qui allaient couler. Je n’avais pas pu me retenir plus longtemps de le prendre simplement dans mes bras.
Passés autour de sa taille, mon front contre son épaule, mes mains serraient très fort son haut.

« Je… Je ne sais pas trop quoi dire. Tout ce que tu me dis là, m’allège tellement le cœur, que je ne sais vraiment pas quoi te dire. Si… Deux ou trois mots. Je t’aime. » Ma voix tremblait un peu, parce que me trouvant bête de pleurer encore une fois, je retenais mes larmes. « Je pourrais le dire tellement de fois. Tout comme je pourrais dire tout un tas de fois que je suis désolée de t'avoir fait autant souffrir. Je ne t'en veux pas d'avoir été si méchant. En un sens, je me dis que c'était légitime. Je ne t'ai jamais oublié. Je m'en suis voulue durant toutes ces années d'avoir fait une telle chose. » Je m'écartais juste assez pour plonger mon regard dans le sien. « Je ne t'ai vraiment pas oublié, et même si j'étais loin, je priais toujours très fort pour que tu parviennes à atteindre le but que tu t'étais donné. J'ai toujours pensé à toi. »

Même si ça ne changeait pas le fait que j'étais devenu une célébrité avant lui... Mes yeux étaient légèrement humides. Il avait du déjà le voir. Je me sentais bête. Comme toujours.

 

Je n’y croyais pas. C’était trop irréaliste. Je n’arrivais pas à y croire. Rêvais-je ou bien ? Jay nous donnait une nouvelle chance. Il m’avait chanté une si belle chanson. Et quand je le vis, quand il me prononça ses mots, je me sentis tellement… Soulagée. Tellement heureuse. Je ne savais plus trop quoi penser. Je voulais juste maintenant pouvoir tout oublier, ne profiter que de l’instant présent. Jay avait toujours été très important pour moi. Je ne sais pas ce que j’aurai pu faire sans lui. Encore maintenant, quand il m’avait presque fait comprendre que c’était fini, j’ai vraiment cru que tout s’écroulait. Que plus rien ne serait comme avant dans ma vie. Que tout serait fini. En fait, je ne me voyais –et ne me vois absolument pas- sans lui. Ma tête était emplie de lui. Mes albums photos aussi. Tous ce qui constituaient mes souvenirs, il y était.

Et je peux vous dire que quand je l’ai vu pour la première fois à la NG, je n’y ai pas cru du tout. Le destin ? Peut-être. Peut-être qu’au fond il avait entendu notre promesse et qu’au final il avait trouvé un moyen de la rendre accomplie même si ce n’était pas comme on aurait voulu que ça se passe. Et on en avait vécu des choses. On n’était pas comme avant. Ou plutôt on avait quelque peu grandit. Mais même à mon âge, j’arrivais encore à me comporter comme si j’étais une grande enfant. Entraîner Jay dans des situations plus qu’impossible étai quelque chose que j’avais toujours fait, et ça ne semblait pas vouloir changer d’un pouce.

Cette chanson. Si belle. J’avais douté qu’elle soit pour moi. Mais j’avais eu envie qu’il me le dise. Pour que j’en sois certaine. Mais je sentais maintenant que tout était différent. N’importe qui, qui viendrait à traverser le couloir comprendrait ce qu’il était en train de se jouer sous leurs yeux. Mais je m’en moquais. Moi je n’entendais que Jay, je ne voyais que Jay et le temps pouvait passer aussi vite qu’il voulait, je m’en fichait. J’avais enlacé Jay et avait dit ce que je pouvais dire. Les mots me manquais sous l’émotion. Il ne me repoussa pas. Il me serra même un peu plus contre lui. Que j’aimais sentir ses bras autour de moi ! Sentir sa chaleur ! Il était temps de passer à autre chose.

Il me murmura à l'oreille : « Je t'aime aussi, tellement. » Je suis heureuse. Je suis même tellement heureuse que je sens les larmes de joie monter dans mes yeux. Emue, j’avais la voix qui tremblait un peu. C’était contre ma volonté. J’étais toujours comme ça. Faible au point de pleurer même devant un film aussi débile que l’Age de Glace ou que Bambi. Tout ce que je trouvais à lui dire, fut de nouveau mes regrets pour ce qu’il nous était arrivé. « Il est peut-être temps d'arrêter de regretter alors, toi comme moi... On pourrait juste... essayer de rattraper tout ce temps perdu? » J’eu un sourire sur mes lèvres. Ah s’il savait combien j’en avais envie ! S’il savait combien j’avais rêvé qu’il me dise ces mots-là ! « Oui… Tournons la page… » C’était fou combien nos envies et nos espoirs étaient presque toujours les mêmes. Je le lâchais. Je lui dis alors que je n’avais fait que penser à lui. Mais pour sûr que je ne faisais encore que penser à lui. A qui d’autre pouvais-je penser ? Jae Won ? Aussi oui. Mais pas de la même façon. Parce que Jay était vraiment tout pour moi. Jae Won était mon soutien le plus important. J’étais tellemen timide, j’avais les yeux qui voulaient pleurer. J’avais baissé un peu les yeux. Le cœur battait fort. Je n’étais pas non plus si douée en amour que lui. En même temps je n’avais aimé que lui et personne d’autre.

« Bon... Même si ce n'est pas de la manière qu'on voulait, on est tous les deux là où on le voulait... » Je souris et fis oui de la tête. Il m’attrapa alors le menton, leva ma tête et me donna un baiser… Si tendre et si différent que l’autre fois que j’en fus heureusement surprise. Je restais toute droite, le cœur battant plus fort, les joues devenant presque comme deux belles pêches. « On peut sortir le drapeau blanc.... Non? » Me reprenant un peu je lui souris et refis oui de la tête « Oui ! » J’étais tellement contente, que je lui disais oui avec un sourire niais sur le visage. Je lui pris les mains dans les miennes, me pinça les lèvres et lui demanda, les joues encore roses « Dis… T’as prévu quelque chose ? Enfin.. je veux dire… tu es libre ou pas ?... Ca te dis qu’on… Qu’on sorte ? Prendre l’air ? Aller prendre un verre ? » Tout un tas de chose à la fois. Ralala. Fallait que je fasse le tris ! Et petit palpitant arrête de battre aussi fort !