Je venais de passer un très bonne soirée, pile comme je le souhaitais ! Heureusement que j'avais eu la bonne idée d'appeler mon cher Ming Yue pour me changer les idées, rester une soirée de plus enfermée dans cet appartement à ne rien faire m'aurait certainement tuée. Enfin, « ne rien faire », c'est un peu gros comme expression . J'ai toujours quelque chose à faire, les managers nous donne toujours des idées, voire même un peu trop si vous voulez mon avis. Mais c'est le métier, n'est-ce pas ? Encore, si je me plaisais dans cet appartement, mais même pas. J'aimais bien vivre chez mon oncle et ma tante, j'étais une vraie petite princesse. Là ce n'était plus trop le cas. L'ambiance était un peu trop froide à mon goût, ça me rappelait un peu celle qu'il y avait dans ma grande maison, à Busan. Ces souvenirs ne sont plus les bienvenus depuis bien longtemps... Moins de temps je passerais à rester seule dans ce dorms, mieux les choses se passeront. Je m'ennuie... Et je me lasse du peu d'activité que je trouve. Cuisiner ? Je ne peux pas, ou du moins que très rarement. Je ne suis que les recettes les plus sucrées qu'il puisse y avoir dans un livre, ce qui n'est pas l'idéal vu les régimes que nous devons suivre. C'est un plaisir de temps en temps. Danser ? Au bout d'un moment j'ai mal partout et ça m'épuise pour rien. Je n'ai pas la place que je veux où je suis, ni de partenaire. C'est une activité solo ça ! J'aimerai bien qu'une ambiance plus chaleureuse s'installe... Mais c'est peut être trop tôt. C'est donc plus facile de fuir que d'affronter ça, du moins pour moi ! La solitude n'a jamais été une bonne chose pour moi, même si elle me suis et me retrouve souvent...

Bref, cette soirée était donc idéale, j'avais pu profiter un peu de ma sieste. Ah ! Quelle andouille j'avais été en m'endormant. Je ne sais pas comment je pourrais lutter contre ce sommeil qui me tombe dessus n'importe quand. C'est à cause de ça que je me retrouve en pleine forme en pleine nuit. Un vrai problème ! Mais je ne vais pas trop me plaindre, c'est quand même utile ! Il faut toujours être en forme quand on fait un battles avec Min Yue, il a de l'énergie à revendre et ne parlons même pas de ses idées de défis ! Après cette danse j'étais quasiment déjà morte... C'est agréable d'être avec lui, les surprises sont toujours au rendez-vous. Je ne peux jamais prévoir à l'avance comment va se terminer notre soirée, et ça me plaît ! D'ailleurs, cette fois, j'avais insisté pour rentrer seule. On dis que Séoul, comme pas mal de grandes villes, est dangereuse la nuit, qu'on peut y faire de mauvaise rencontre, mais je n'ai jamais vécu cela. Personne ne m'a déjà agressée ni même volée, je sais passer dans des quartiers assez agréables pour qu'il ne m'arrive pas de telles choses. Je prends donc mon chemin habituel pour rentrer à la « maison » le plus tôt possible. J'espère que personne ne m'attendra. Peut être que Jin Hyung ne s'est même pas rendu compte que j'étais partis en douce... On parle tellement... Arf, ç a m'énerve, je n'ai même pas envie de rentrer. Il n'en tiendrait qu'à moi, je serais déjà chez mes parents. Chez eux, c'est le paradis et en plus, puisqu'ils ne m'ont pas vue depuis un moment, ils me traiteraient comme une princesse. J'ai eu de la chance d'avoir un oncle et une tante qui me coïncidèrent comme leur propre petite fille. Si ils n'avaient pas été à Séoul pour m'accueillir, je ne sais pas où j'aurais fini. La vie est quand même faite de mystères et de coïncidences qu'on ne peut pas toujours expliquer.

Alors que je suivais tranquillement mon itinéraire, je sentis mon ventre gargouiller. Avec tout ça, nous n'avions pas tellement manger ce soir... C'était l'occasion idéale pour aller chercher un petit je ne sais quoi bien sucré, pile comme je les aime. Qui serait au courant ? Qui pouvait me voir?Certainement pas ces managers, j'étais LIBRE ! Je sortis de ma poche un petit carnet où j'avais l'habitude de noter des adresses de tout genre. On pouvait y trouver des restaurants, des boutiques de blingblings, d'autre de nourriture... De quoi vous occuper un moment. Je trouvais ces adresses dans des revues et dès que j'en avais l'occasion, je courais les découvrir. Bon je vous l'accorde, la plus part tournent autour de la bouffe. Mais bien manger, c'est le début du bonheur ! Je regarde donc mon petit carnet attentivement à la recherche d'une idée. En faite, je me résignai à prendre la première qu'il me venait, faire un choix serait trop difficile. Je la notai donc dans un coin de ma tête avant de partir à la recherche de cette maudite rue. Rue que je ne connaissais pas, comme pas mal de coin de la capitale. Je ne suis pas une exploratrice, la plus part du temps, quand il faut que j'aille à la recherche d'une boutique, je ne le fais jamais seule. Mais je ne me voyais pas appeler quelqu'un dans la soirée pour lui expliquer que je cherchais de quoi manger si tardivement dans la nuit. J'aurais fais ma chieuse en demandant une adresse précise en plus. Parfois, oui, je n'ai pas de limites. Il n'y a pas de limite à la bêtise de toute façon.

Je me faufile dans les rues, je ne les connais absolument pas, mais du moment qu'il y a du monde, je fonce. Ça ne me viendrait même pas à l'idée de demander mon chemin, non... Bien trop absorbée par mon impatiente envie de manger. Un estomac sur pattes. Plus les rues s’enchaînaient plus l'endroit me paraissait étrange. Je marchais depuis au moins un quart d'heure et je n'avais toujours pas trouvé cette fichue adresse. Je commençais sérieusement à me poser des questions : n'étais-je pas perdue ? Je regardai autour de moi : il y avait de moins en moins de personnes. Je décidai donc de m’asseoir. Je pris le premier banc qui entra dans mon champ de vision. J'étais sur un place, je ne serait même pas dire le nom. Il y avait encore du monde, mais j'étais bel et bien perdue. En plus... Vu mon sens de l'orientation et ma mémoire exceptionnelle, je n'allais certainement pas retrouver mon chemin. Le mieux serait de demander à quelqu'un de m'aider... Mais je n'avais vraiment pas envie de me frotter à ce petit monde. Je pris mon portable : heureuse que la nouvelle technologie existe ! Elle est tellement utile dans des cas comme celui-ci ! Je regardai mon répertoire... Qui appeler. That is the question ! Jin Hyung ? Non il doit dormir, et puis même... Il va encore trouver à redire. Il ne faut pas que je l'embête trop, il me supporte déjà au quotidien ! Ming Yue ? Je viens de le quitter... Ça ne va pas le faire si je lui demande de ma raccompagner – après m'avoir retrouvée – alors que je lui ai dis que ça n'en valait pas la peine tout à l'heure. Ji Eun ? A cette heure, elle est peut être couchée, ça m'embêterait de la déranger... Et puis mon doigt tomba sur Lee Wei. J'hésite... J'hésite... Mais qui appeler d'autre ? Personne, il était bien trop tard, peut être que lui était toujours éveillé. Bref, je ne perds rien de toutes façons – par contre je suis sûre qu'il va encore me tuer... Je décidai donc de l'appeler.

« Lee Wei, c'est Mi Ae, ça va ? Dis moi... Je suis un peu perdue, tu ne pourrais pas m'aider ? »

J'ai la classe n'est-ce pas ? Appeler mon grand frère vers vingt trois heure. Je n'ai vraiment aucune pitié. Mais il fallait bien que je rentre... Non ? Je pense qu'il va durement se mettre en colère, mais pas grave. Je lui explique mon problème, lui disant que j'étais sur cette place, que je ne la connaissais pas et que j'aimerais bien retrouver mon chemin. Je lui décrivais approximativement la place en allant demander aux personnes quel était don nom. J'essayais de l'indiquer au mieux. J'ai hâte qu'il me retrouve, mon sauveur !

 

Bon j'avoue, c'était très culotté de ma part de l'appeler à une telle heure pour qu'il vienne me récupérer dans un coin paumé. J'aurais réellement aimé pour lui – et pour moi aussi parce que je vais quand même prendre – que ça ne soit qu'une blague. Mais non. Je suis sûre qu'il s'attendait à avoir mon appel, il est tellement tard que ça ne pouvait être que moi... Et je préfère l'appeler plutôt que d’essayer de retrouver mon chemin. Je serais capable de finir complètement perdue oui. Les gens sont de moins en moins nombreux dans les rues, celles-ci s'assombrissent de plus en plus... Et bizarrement je n'ai pas envie de les traverser. Aucune n'est inspirante, surtout quand on est une jeune femme de dix neuf ans. C'est pour cela que je préfère rester assise sur mon petit banc et l'attendre. Il m'ordonne de ne plus bouger, il se mettait à ma recherche.

« Okay, je ne bouge pas, je t'attends... » lui dis-je.

Je ne suis même pas sûre qu'il est tout entendu. Je n'avais pas été très précise avec la description de cette place. Certes, il y avait des tonnes de restaurants, j'en avais cité deux ou trois, mais je ne les connaissait pas, j'étais justement ici pour les découvrir. Mais le fait d'être perdue m'avais coupé l'appétit. Il fallait que je patiente... Patiemment. Je sortie de ma poche mon portable, que je venais de ranger machinalement, ainsi que mes écouteurs. Je mis un peu de musique dans mes oreilles, ça m'aiderait certainement à attendre et à me changer les idées. C'est hallucinant comme l'inconnu me fait peur maintenant. Dire que plus jeune j'étais montée à Séoul toute seule pour retrouver mon oncle et ma tante... Où est donc passé cette petite fille qui n'avait pas peur de l'étranger ? Elle n'avait pas totalement disparue, mais dans un moment comme celui-ci je me sentais plus en danger qu'autre chose. Je n'avais plus tellement à perdre en arrivant à Séoul, plus à gagner du moins. Enfin tout est relatif puisque mes parents me manquent horriblement, même si je ne veux pas encore vraiment ma l'avouer je souffre de cette absence. Mais tout est de ma faute. J'espère juste qu'ils vont bien. Vous n'imaginez même pas combien de fois j'ai rêver de prendre un billet de train et de faire le chemin dans l'autre sens. Je n'ai plus le temps de m'occuper de ça. Je vais faire comme d'habitude : attendre le jour où je craquerais, où il faudra que je les vois ! Pour le moment je lutte plutôt bien, mais il faut dire que j'ai déjà une belle petite famille à Séoul, hormis mes « parents ». Lee Wei en fiat parti d'ailleurs. Je ne sais pas si il se rend compte à quel point il est important pour moi. Il n'y a que lui que je peux déranger à toute heure sans qu'il m'en veuille pendant une éternité. Je sais que je vais sûrement avoir le droit à un sermon, telle une gamine, mais je le mérite. Et il passera vite à autre chose.

En tout cas, je suis rassurée car je n'avais pas l'air de le réveiller. Ça sent le vécu, c'est ça que vous avez envie de me dire non ? Et bien oui, c'en est ! Vous n'imaginez même pas combien de fois il est venu en pleine nuit à ma rencontre. Souvent, trop souvent même ! Si j'avais été à sa place, je m'aurais déjà défoncée. Je ne sais pas encore quelle torture je me serais infligée, mais je sais que je me serais bien fait comprendre : pas deux fois ! Surtout si je me dérangeais dans mon sommeil. Oui cette phrase sonne très mal. Elle a des consonances schizophrène non ? Mais bon, il a plus de patience que moi et j'apprécie beaucoup ce trait de caractère. Enfin patience, tout este relatif n'est-ce pas ?

Au bout de trois quart d'heure – et oui le temps passe quand on réfléchie – alors que je m'étais levée pour faire les cents pas, je me rends compte qu'il est là ! Il m'avait retrouvée ! J'avais déjà imaginé les pires scénarios de la terre. Mais ils s'étaient déjà tous envolés, dès que je l'avais vu. Malheureusement, ce n'était pas encore mon moment préféré, il fallait passé par les engueulades. Enfin... C'était souvent sec avec lui, mais j'aimais la manière dont il disait les choses. En plus, il avait parfaitement deviné la raison pour laquelle j'étais venue jusqu'ici, ce n'était que pour les restaurants. Une soirée à danser, ça donne faim, ce n'est pas lui qui me dirait le contraire. Je n'arrivais pas à le prendre au sérieux, du moins pas complètement. Dès qu'il eu terminé, j'enchainai :

« J'aurais beau essayé de me prendre pour Indiana Jones avec Google Map, je ne pense pas que je m'en sortirai mieux, si tu vois ce que je veux dire. Même avec un carte je n'arrive à rien... Et puis un restaurant c'est mieux qu'une pizza non ? »

J'étais connue pour avoir un sens de l'orientation pitoyable, mis à part pour revisiter des endroits que je connaissais comme le fond de ma poche. En parlant de poche, mon portable y avait repris sa place.

« J'ai du talent hein ? Pour trouver les endroits paumés ! »

Je changeai de ton, il fallait que je reste un minimum sérieuse car, tout de même, il venait de se déplacer pour mes beaux yeux. Je fis donc un pas vers lui avant de le prendre dans mes bras quelques instants, les temps de le remercier comme il se doit :

« Le temps que tu as mis, je m'en fiche, du moment que tu es là, ça va. Merci beaucoup d'avoir assez de « patience » pour mes petites bêtises. »

Je regardai ensuite la place. J'avais l'art pour me perdre, l'art pour les blablas inutiles, mais aussi l'art pour manger. Et bizarrement ma faim était revenue. Je sentais mon ventre me parler. Je levai donc le regard vers Lee Wei et lui demandai :

« T'as pas faim ? Parce qu'avec cette histoire j'ai rien mangé... Pis zut, que t'ai faim ou pas, je t'invite ! »

J'ai bien souvent du mal à ne pas être redevable envers les gens qui m'aident. Il m'était impossible de ne pas l'être avec Lee Wei. Si je ne l'étais pas avec lui, avec qui le serais-je ? Je l'accrochai donc pas le bras et lui lançai :

« C'est toi le chef ! Tu veux lequel ? »

 

C'est toujours dangereux pour une fille de traîner le soir quand elle n'est pas accompagnée. C'est quand même hallucinant la différence qu'il y a entre les réactions des mecs dans les rues que je sois avec d'autres amies ou entourée d'homme. Dès qu'on est en compagnie d'un individu de sexe masculin, personne ne nous accoste ! Alors que quand on traîne en bande de nanas ou seules, c'est l'horreur. Ils se permettent de vous accostés, de faire des remarques sur vos tenues sans aucun respect ! Ça m'est déjà arrivée d'entendre des propos comme « t'es bonne tu sais ». Peut être que ça les fait marrer, ces pauvres types, mais ça me fait plus peur qu'autre chose. Pourtant, même si ça m’effraie quand je me retrouve dans cette situation, je ne pense jamais à se danger avant de sortir. Ou de fuguer si vous préférez. Je sais que je serais sûrement seule pour faire les trajets, mais c'est plus fort que moi, il me faut ces petites soirées de liberté. Même si après je dois déranger mon petit monde pour qu'on vienne me chercher telle une princesse. Comme ce soir entre autre. Mais je ne suis pas fière de moi, je vous l'assure ! J'aimerais bien être une experte en orientation pour pouvoir me débrouiller seule. En faite pour ne pas avoir d'ennui il faut être un gars. J'aurais bien aimé que mes parents aient un garçon, mais ça n'a pas été le cas... Et je pense que c'est assez visible ! Je ne leur en veut pas pour ça hein, j'aime bien ma position de fille, mais ça aurait été plus pratique pour ce genre de sorties... A des heures pas possible !

Lee Wei avait l'air blasé. En même temps, il avait tous les droits de l'être, il était vingt trois heure passé, il m'avait chercher dans toute la ville pendant trois quart d'heure avec le peu d'informations que j'avais pu lui donner. Ah ! En description aussi je suis une experte ! La prochaine fois, peut être que je réfléchirais à deux fois avant de me lancer dans une folle aventure, à la recherche de quoi me remplir le ventre. Oui, je ne vais pas dire que la prochaine fois j'essayerais de ne pas fuguer ou d'avoir une idée foireuse, ce genre de promesse, je ne la tiendrais pas. Je ne sais pas vraiment si Lee Wei comprend à quel point c'est important pour moi. Même si c'est dangereux j'ai de plus en plus besoin de m'évader. Mais bon, j'ai le droit à un mauvais traitement. Oui, il me maltraite, avec son doigt sur mon front. Il est agressif hein ? Non je rigole bien-sûr, il n'y a pas plus gentil et attentif à moi que lui. J'avais quand même réussi à lui décrocher un petit rire, j'essayais de dire quelques bêtises... J'étais plus gênée par la situation que quiconque. Je savais qu'il ne fallait pas trop que je me vante de mes exploits, je n'avais même pas besoin de lui pour me le dire. Mes managers s'en occupaient très bien. Voire même trop bien... Et ne parlons pas de Jin Hyung. J'ai intérêt de me faire toute petite quand je rentrerais... Il va encore trouver une excuse pour qu'on s'engueule. Bref... Je me concentre donc sur mon cher grand frère. Oui, il est en quelques sortes mon grand frère adoré que je n'ai jamais eu – comme quoi mes parents sont méchants ! Son « rire » se remplace par une petite moue. C'est vrai qu'il était toujours là, qu'il me retrouvait tout le temps, mais le jour où j'aurais besoin de lui et qu'il ne pourra pas venir, je pense que je serais assez embêtée. Au lieu de répondre je préfère le remercier d'être venu. Oui j'avais de la chance d'avoir un mec comme lui qui veillait sur moi ! Ce qu'il m'avait dit m'avait un peu refroidis, je pense que l'idée de me retrouver seule, sans aide, serait assez embêtant. Quoiqu'il y aurait encore Jin Hyug, il viendrait sûrement... Ou même les managers dans ce cas là. Mais c'est moins bien de passer par eux. J'ai plus de chance de me faire véritablement savonner. Alors que Lee Wei ne me dénonce jamais. Je lui fis un signe de la tête que il me dis qu'il ne fallait quand même pas que j'abuse de ma chance. Et il me refit le supplice de l'index sur le front.

Mon ventre se remis à parler, il était vide depuis de nombreuses heures. J'avais fais pas mal de sport en plus, donc il criait vraiment famine. Je l'obligeai donc à venir avec moi dans un restaurant. Autant l'invité, puisqu'on est là, tous les deux. Il n'avait pas dis non, il aurait pu, donc j'en concluais qu'il ne devait pas avoir manger ce soir, lui aussi ! Et il avait chois des ramens. Quel bon choix, je m'empressai de lui faire savoir, même si, vu l'heure, il m'était impossible de dire non à un plat :

« PARFAIT ! Des ramens pour monsieur donc ! J'ai lu dans un magazine que celui là était bien, on va le tenter ? Il t'inspire assez ? »

J'avais sorti mon portable de ma poche pour en être sûre, je n'avais pas une grande mémoire. C’était bien lui que j'avais noté dans ma petit note spécial restaurant. Tout était parfaitement classé, comme d'habitude, dans mon portable. Mme Mi Ae est connue pour être une maniaque ! J'en suis fière ! Je le pris par le bras et nous nous dirigeâmes vers l'entrée. A cette heure là, en plus, il ne devait pas y avoir grand monde, on serait servie rapidement ! La classe non ? Comme quoi il y a des avantages à arriver tardivement dans un restaurant. Je demande au serveur une table, pour deux personnes, et oui, c'est un petit tête à tête. La traversée du lieux se fit sans problème, il n'y avait pas grand monde, nous avons donc eu le droit à une table tranquille dans cette belle ambiance traditionnelle. J'ai toujours aimé le japon, je ne sais pas pourquoi, c'est un pays qui m'attire !

« Ah ! Je ne sais pas toi mais je peurs de faim ! »

Lui dis-je en prenant la carte des menues. Je savais que tout allait me faire envie mais... Il fallait que je sois raisonnable, non ? Oh et puis, on est pas à une infraction près ce soir. Je lançais quelques regards à Lee Wei, voir si il trouvait son bonheur :

«  Alors tu as choisis ? »

 

Lee Wei méritait bien une jolie petit invitation. Un jour, quand je serais plus grande – je parle en maturité – je le remercierai en l'invitant dans un restaurant digne de ce nom. Le remercier de quoi ? De toujours être la pour surveiller et s’inquiéter d'une des filles les plus chiantes que la terre n'est jamais connue. Si dieu avait réellement créé des anges, il en faisait partie ! Mais bon, le fais que je fasse quelques bêtises nous faisait profiter d'une petite soirée – ou d'un début de nuit, comme vous préférez – en amoureux ! Cela faisait un bon moment que je n'avais pas fait un petit restaurant avec celui que je considère comme mon grand frère. Un restaurant de ramen, c'est ce qui nous intéressait. Il n'y avait rien de plus calant que ce genre de repas, nous allions donc bien manger et évidement bien dormir cette nuit ~. Je me faisais un plaisir d'ouvrir la marche, en temps que hôte, je me devais de conduire mon invité dans ce petit restaurant. Et comme d'habitude, il plaisantait. L'ambiance avait tout de suite changée ! Je lui donnai un coup de coude en le regardant d'une œil amusé aussi, évidement que mes magasines étaient sûrs et fiables ! Et au pire qu'est-ce qu'on perdait ? J'étaic capable de manger tout et n'importe quoi, la preuve, il m'était déjà arrivé de cuisiner pour moi même. J'avoue que ça n'avait pas été le meilleur des repas que j'avais mangé... Mais je l'avais fais ! Donc c'était comestible... Enfin, je crois !

Quand nous avons passé la porte que ce petit restaurant, l'odeur arriva directement à nos narines. Il n'y avait pas beaucoup de monde, vu l'heure, donc nous serons sortis rapidement, juste après avoir manger. C'est la raison pour laquelle j'aime manger le soir, c'est calme et ça va vite. Enfin, du coup, nous n'avons pas attendu longtemps. Aussitôt accueillis, aussitôt assis et bientôt servis. Il ne fallait que choisir. La carte offrait un grand choix, et j'avais du mal à choisir évidement puisque tout me donnait l'eau à la bouche. J'exprimai ma faim. Mon ventre gargouillait et réclamait déjà son plat... Sauf qu'il allait d’abord falloir que je passe par la case torture avec mon choix.

« Ah ! ... »

J'allais répondre, sortir une autre bêtise, du genre «  tu vois, je savais qu'on pouvait se fier à ses magasines, rien qu'à l'odeur en plus ! » Mais la suite de sa réplique m'avait coupé. On s’inquiétait pour moi ? Sûrement. Mais j'avais l'habitude de vivre avec ce poids sur mes épaules. Mes parents avaient peut être été très inquiets quand j'étais partie... C'était même certain. Mais e même temps, comment en être sûre, je n'avais jamais eu de nouvelles de leur part. Donc oui, j'ai appris à vivre avec, si bien que cette phrase fait l'effet d'une claque. Oui, Ryu devait s’inquiéter... Mais surtout Jin Hyung. Je n'avais pu prévenir ni l'un, ni l'autre. Si j'avais eu la bonne idée de demander la permission, je n'aurais jamais pu sortir... Je ne serais pas ici en ce moment. Mais ce n'était pas le moment de regretter, de toutes façons, je ne regrattais rien ! Surtout pas une soirée riche en émission comme celle-ci ! Je venais de voir deux personnes que je n'avais pas vu depuis longtemps et qui, je l'avoue, m'avait bien manquées ! Je sortis de mes songes, et de la carte pour répondre :

« Oui, on s'inquiète sûrement... Mais bon, il n'y a plus de raison maintenant, n'est-ce pas ? Et puis, ils doivent le savoir, je vais bien finir par revenir. »

Je posai ma carte sur la table, me frottai les mains et changeai de sujet. Je lui demandai ce qu'il souhaitait manger, je pouvais tout payé, il n'avait pas à s'en faire : je l'invitais, je l'avais dit ! Il avait choisis des ramens aux crevettes, un très bon choix je dois dire. Je ne connaissais pas très bien les plats japonais. J'entendais toujours Jin Hyung dire qu'il fallait aller au Japon pour avoir droit à un restaurant digne de se nom et je n'en doutais pas. Donc c'était encore mes débuts dans cette gastronomie... J'avais hâte de goûter ce que j'avais choisis :

« Héhé ! Des crevettes, c'est bon ça ! Tu me feras goûter ? Indiana Jones va tenter une nouvelle aventure, les ramens sauce soja ! A ce qu'il paraît, c'est le plus simple, la base ! Mais n'ayant jamais goûté je ne puis dire, donc je me lance dans une nouvelle mission ! Prêt pour cette nouvelle aventure Marion Ravenwood ? »

Tant qu'à faire, autant continuer cette plaisanterie jusqu'au bout ! Et puis, ça lui allait bien non, Marion ? Ah décidément j'allais peut être lui trouver un surnom digne de ce nom ! Un verre en guise d’apéritif venait d'arriver, c'était surtout pour nous faire attendre puisque nous venions de passer notre commande, si vous voulez mon avis. Lee Wei pris le sien, je le suivis avant de répondre à sa nouvelle question :

« Ah ! Le travail!& bien écoute ça roule assez bien, peut être mieux qu'à certaine périodes ! On bosse assez en ce moment, mais c'est le boulot, je pense que tu connais et que tu es peut être même plus chargé que moi ! Mais je suis contente, ça va bientôt faire un an que nous faisons notre duo avec Jin', on va avoir un anniversaire à fêter ! »

Je lui souris, j'aimais parler avec lui de mon métier. Il s'y connaissait, je pouvais lui demander des conseils. Et c'est pour ça que je lui faisais part d'un peu tout :

« Mais bon, une année un peu difficile... Ils étaient durs, tes débuts à toi aussi ? »

Je n'avais peut être pas assez pris le temps de parler de sa carrière avec lui... Mais maintenant que j'avais vécu la mienne, j'avais envie de voir comme ce passait celle des autres.

 

Il était rare que je rentre d'une des mes soirées folles sans que j'entende parler de Jin Hyung ou même de mon cher manager, Ryu ! Bref, Lee Wei n'était pas le seul à s’inquiéter, je ne savais très bien, mais ça ne me stoppait pas dans ma course... A dix neuf ans, on est un peu fous dans sa tête, ils étaient tous plus grands que moi, ces adorables messieurs ! Il n'y avait que Ming Yue qui pouvait me comprendre, ou Gabrielle, parce qu'on avait le même âge – et qu'on était pas plus mature les uns que les autres, mais c'est une autre histoire que je ne suis pas en mesure de vous raconter ! Je savais bien que même si ce n'était pas la première fois que je m'aventurais dans ce genre de délires, même avec l'habitude, l’inquiétude des gens qui m'aimaient ne baissait pas... Lee Wei conclue donc une chose, si quelqu'un m'attendait à la maison il ne valait mieux pas trop traîner car cette ou ces personnes allaient se faire un sang d'encre de ne pas me voir arriver. Je n'avais jamais imaginé Jin Hyung m'attendre à la fenêtre de notre appartement, s'inquiétant... Mais je n'en savais rien, peut être jouait-il le jeu ? Peut être ne voulait-il pas me le montrer. Cette idée me traversa la tête et me glaça le sang... Je n'avais jamais envisagé les choses de cette manière. Mais je reviens dans sur l'essentielle : mon repas avec Lee Wei, j'allais avoir la nuit pour pensé à ce genre de possibilité, avec ma petite musique et ma couette. Le rêve quoi. Je hochai la tête : oui, après ce repas, on allait en direction de la maison. Je n'allais pas désobéir à ses ordres !

Ce gars était exceptionnel, j'admire son naturel et sa manière de dire les choses. Autant on peut parler de sujets difficiles, il peut me passer un savon gentiment, autant on arrive aussi à partir très loin dans des sujets plus simples et plus drôles. Quelle idée avait-il encore eu de m'appeler Indiana Jones ! Bon, j'avoue que je n'en étais pas très loin, même si je devais bien approfondir mes idées d'aventure... Un restaurant, ce n'est pas aussi classe que les tombeaux ou toutes les choses fabuleuses qu'il a découvertes... Mais je prenais quand même cette comparaison pour un compliment ! Je le fixai pendant ces dix secondes de silences. J'avais peur d'avoir dis une bêtise, mais je finis par l'accompagner dans son rire : oui je n'étais pas une grande aventurière et alors ? Ce n'était rien ! J'avais quand même le titre d'Indiana Jones !

« Un problème ma chère ? La sauce soja, c'est une carte sûre, tout bon aventurier sait ce qu'il peut ou ne peut tenter et quand et où ! Tu vois ce que je veux dire ? C'est comme ça qu'on remarque les vrais aventurier ma petite ! »

Je lui rendais son sourire moqueur, fière de ma réplique qui n'avait pas fait avancé grand chose ! Je passais ensuite à mon speech sur mon petit duo. Je me rendais compte, en parlant de lui, que je prenais toujours un petit air enjoué. Alors certes les choses ne se passent pas comme je le voulais, mais j'en tirais quand même de bons souvenirs... Et même si je disais qu'avec Jin Hyung tout n'était pas rose, je ne pouvais pas dire que c'était tout à fait noir aussi ! Je m'étais entichée de ce groupe, c'était le mien et j'avais réellement une place même si j'allais faire en sorte d'améliorer mes performances. Si je suis si obstinée à apprendre un instrument, c'est aussi bien pour me sentir un peu plus utile dans le groupe, ne pas m'occuper que du visuel, que pour me rapprocher de mon partenaire... Ce dernier point est à améliorer en premier, je dirais, c'est pour cela qu'il allait falloir que j'adopte des nouvelles résolutions le plus tôt possible ! La fin d'année tombait bien n'est-ce pas ?

Je regardai Lee Wei faire sa petite prière habituelle, cela me fit sourire. Nos repas étaient arrivés pendant que je faisais mon blabla et que je repensais à mon groupe. Mes ramens me donnaient l'eau à la bouche, mon estomac les appelait. Je saisi donc les baguettes et les trempai dans mon bol. Avant de prendre ma première bouchée, je demandai à mon ami comment il avait vécu ses débuts. J'étais encore un peu dans mes débuts, et je voulais savoir si c'était normal, si j'avais vécu les choses comme mes aînés, à quelques différences près. J'écoutais attentivement ce qu'il me disait tout en savourant mes ramens. Ah ce que j'avais fait mon dieu ! C'était le repas idéal, chaud et appétissant. J'avais l'impression que j'en rêvais depuis des mois !

« Oui ! Plutôt top comme tu dis ! Ça me rassure d'entendre ça de ta part ! Ça a beau être un métier très prenant, je dois dire qu'il apporte beaucoup ! »

Je n'échangerais ce métier contre rien au monde, moi non plus. Je remerciai mes parents de m'avoir poussée à me lancer dans cette voie, je n'imaginais pas que cela prendrais tant d'ampleur. Surtout qu'il y avait eu cette histoire de Fact & Fiction qui m'avait bien démoralisé... Mais c'était de l'histoire ancienne n'est-ce pas ?

« Et puis, quand on a une renommée comme toi, c'est plutôt agréable non ? »

J'étais une grande fan de la plus part des groupes qui avaient fait leur apparition dernièrement... Et anciennement ! Et je n'avais pas de honte à le dire, au contraire. J'avais toujours dis que je supporterais les groupes de l'agence, autant les récents que les anciens !

« Et sinon, ça te plait ? Mon magasine ne disait pas que des bêtises hein ? Je savais que c'était une bonne pioche ! Une carte digne d'une grande aventure ! »

 

Débattre sur ce genre de sujet avec moi, c'était aussi utile qu'un objet de décoration. Il m'arrivait de parler de mes faits et gestes démesurés, mais ces conversations n'étaient là que pour faire joli puisque je ne suivais que très rarement les indications que l'on me donnait... Comportement stupide, je ne dirais pas le contraire, mais depuis quelques années, j'ai beaucoup de mal à être aussi carrée qu'avant. Dur à croire que la petite Mi Ae était tellement sage qu'elle ne désobéissait quasiment jamais à ses parents ! Depuis que j'étais à Séoul j'en avais fait voir de toutes les couleurs à mon oncle et à ma tante, ils avaient l'habitude maintenant – ils me laissaient même me débrouiller, je les soupçonne même d'être content que je ne sois plus sous leur toit, mais c'est une aussi affaire. Je pense que quand on vit dans une extrême pendant un moment, avec toutes les barrières et les contraintes qu'elle impose, c'est tout à fait normal de passer à l'autre pendant un moment. Ma période d'adolescence – que j'essuie encore parce que j'ai quelques séquelles – fonctionne exactement comme ça ! Il faut juste attendre un peu, histoire que je mûrisse. Et un jour, tout mon entourage sera étonné, ce jour où j'aurais bel et bien évoluer ! En attendant, il faut prier pour qu'il ne m'arrive rien... Il m'arrive de la faire... Pour moi même. Mais je demande surtout de grandir.

Mais revenons à nos moutons. Vous savez, mon cher compagnon pour cette fin de soirée à beau être le plus gentil de tous les grand frère que j'aurais aimé avoir, il a toujours eu le dont pour trouver le moindre petit hic et me le faire souligner à sa manière. Oui, ça peut être insupportable, mais à la longue, on s'habitue ! Et il faut dire que je n'ai pas mis très longtemps avant de rentrer dans son petit jeu. C'est pour cela que je rigolai lorsqu'il me fit sa réflexion, tout en baissant les yeux et faisant une petite grimace. Je plaçai ensuite mon doigt devant ma bouche et secouai mon autre main en lui disant :

« Chuuuuuuuut, chuuuuuuuut ! Espèce de petit méchant qui ne tiens pas sa langue ! »

Je lui lançai un petit regard complice pour commençai à manger. Mes ramens me donnaient tellement envie ! Vu toutes les minutes – voire même les heures – que je venais de passer dehors à courir, marcher et attendre sagement, je les méritais non ? La conversation changea de cap, après être passé sur mes pitoyables talents d'exploratrice, le boulot fit son show ! Nous n'avions pas un métier facile, comme tous les jobs par moment, je pense, mais il faut dire que nous avions de sacré avantages quand même. Je pense qu'il y avait plus à plaindre non ? Donc je hochai aussi la tête quand il me répondit que le boulot d'idole, c'était comme tout, avantages et inconvénient, il fallait savoir faire la part des choses. Je continuai sagement de remplir mon ventre que ne me demandait que cela depuis quelques heures. Enfin non, je ne savais pas que j'avais autant faim justement. Je n'étais pas habituée à manger des ramens, j'avais du mal à gérer avec la cuillère et les pâtes... Les bruits de bouches, c'était sympathique aussi, mais à ce qu'il paraît c'est bien d'en faire !

UBKI est un des groupes auxquels je m'intéresse beaucoup, la présence de Lee Wei est peut être le premier facteur puisqu'il est en quelque sorte un de mes modèles. Croyez le ou non, j'ai l'art pour admirer les gens, la place de modèles est très accessible chez moi... Après il y en a des que l'on suit plus que d'autre ! Je ne sais pas si on arrivera à la hauteur d'un groupe comme celui-ci ! Mais une chose est sûre c'est qu'on fera notre possible pour ! J'ajoutai mon rire au sien :

« Oui oui... On verra bien quand le jour viendra, mon p'tit vieux ! Qui sait, peut être que le publique voudra du nouveau ? »

Question rhétorique, la réponse était évidement oui ! Non je plaisante ! J'adorai répondre à ce genre de petite plaisanterie de sa part ! Je savais que, quoiqu'il en soit, les UBKI resteraient nos aînés chéris ! Pour rien au monde je chercherais à les imiter, puisque ça serait impossible... Ils sont tellement unique ! Je n'attendis pas de réponse de sa part et réenclenchai un autre sujet de conversation : ma fameux magazine qui n'avait absolument pas eu tord ! Mais à ce que je voyais, il était de bonne humeur et prêt à me lancer quelques piques amicaux :

« En effet... C'est dommage hien ? Du coup, je t'ai appelé ! Il fallait bien que j'ai un témoin pour prouver à ce magazine qu'il avait des défauts ! »

Lui disais-je en posant ma joue contre mon point fermé. Je rigolai ensuite avant de reprendre un bouché de mes pâtes. J'avais bientôt terminé ! Ce qui me fit pensé que je devais goûté celle de mon partenaire !

« Dis, je peux goûter ? »

Je lui fis un petit moue, histoire qu'il ne puisse refuser !

 

Je regardai mon interlocuteur avec un des ses regards qui disaient : « Mais bien-sûr, fiche toi de moi en plus, petit innocent ! » en ajoutant un sourire amusé. Il avait de la chance d'être mon grand frère préféré, j’espère qu'il en était conscient ! J'avais eu du mal à m’accoutumer avec son coté «  qui aime bien châtie bien », j'ai toujours été susceptible. Mais grâce à lui, ce petit défaut à vite été corrigé, j'ai fini par comprendre qu'il ne faisait que chahuter... Et ça à même fini par me plaire, puisque je prends toujours part à ce jeu ! Même si je perds souvent, je m'en fiche, ça nous permet de passer un bon moment, de rigoler un petit peu quoi. Je changeai d'expression : je secouai la tête en agitant la main :

« Non, non, un vrai petit ange, un vrai ! »

J'observais son petit sourire sarcastique, ah oui, il était tellement crédible. Il me faisait rire. Je finis par abandonné, lui montrant qu'il avait gagné. On ne se bât pas contre des cas désespère – et puis il était mignon donc bon... Vous voyez, c'est toujours un atout d'avoir du charme. Notre petite conversation pris un autre cap, naturellement. Lee Wei faisait partis de ces personnes avec qui j'étais naturelle... Enfin, je le suis avec pas mal de monde, me direz-vous. Je sais parler facilement aux gens, je n'ai pas peur de faire la gaffe du siècle, ni de la honte – même si c'est assez gênant il faut prendre sur soit. Je ne tente pas de sujets trop risqué avec les inconnus, histoire de bien commencer. Cela ne fait pas de moi une experte, mais je préfère parler avec les gens, même pour ne rien dire, que de paraître silencieuse et froide. Bizarrement, à chaque fois que je pense à cela, je pense à mes parents. Je les imagine comme ça, je n'ai plus tellement de souvenirs d'eux, je construit une image d'eux avec tellement peu de chose. En ce moment, ils n'arrêtaient pas de venir traîner dans mes pensées... Ou que j'aille, j'avais l'impression de les voir... Parfois je poursuit des vieux dans la rues car ils leurs ressemble. Je n'en parle à personne, j'ai trop peur qu'on me dise qu'il vaudrait peut être mieux que j'aille les revoir... Et peut être que c'était la bonne chose à faire... Mais je me voyais pas revenir chez eux, me pointer comme une fleur chez moi et prendre de leurs nouvelles... Ou même appeler. Je suppose qu'ils n'ont pas déménagé. Ils me répétaient, quand j'étais petite, que jamais ils ne partiraient d'ici, qu'ils aimaient trop l'océan et les plages pour quitter cette endroits. Jamais ils n'iraient jusqu'à Séoul, jamais. Je le croyais, moi aussi je n'avais pas envie de partir du coup... Mais eux, ils ne sortaient vraiment pas souvent. Même pour la plage ou l'océan, jamais ils ne sortaient dehors. Ils restaient avec moi, enfermé dans cette grande maison. Le temps passait.

Je sortis de mes pensées, il ne fallait pas que je m'enfonce dans des trous comme celui-ci alors que j'étais avec quelqu'un. Je me remis donc dans la conversation : un jour Lee Wei tu verras, les Janus arriveront sur le podium ! Non, je rigole, j'aimerai un jour que nos duos collaborent, ça serait un honneur pour moi d'être aux côtés de mon grand frère sur une scène – et non dans une simple salle de danse comme nous avons l'habitude de faire ou plutôt nous avions. Cela faisait longtemps que je n'avais pas fait une petite séance avec lui, il allait falloir qu'on en discute – comment croyez vous que je suis devenue une si bonne danseuse ? J'avais des modèles et je me suis grandement inspirée. C'est un secret, n'est-ce pas ? Je lui fis un petit sourire avant de prendre une autre bouché de mes pattes. On m'avait toujours dis que c'était très consistant... Et bien je découvrais que c'était vrai ! Je commençais à être calée. Ce restaurant faisait de très bon petits plats, nous en plaisantions encore avec Lee Wei, ou plutôt, il se moquait de moi et de ma petite excuserions du soir. J'avoue que ça avait été une idée stupide, mais je ne me voyais pas rentrer et me préparer à manger. Surtout qu'il y avait des chances pour que Jin Hyung dorme ! Et donc pour que je ne me fasse pas disputer ce soir... Je préférais que ça attende demain.

« Hum.... Je sais pas... Non peut être pas quand même. On met un petit plus alors ? »

Je sortis mon portable et lui tendais pour qu'il fasse un petit émoticône, de son choix, dans ma liste, à côté du nom du restaurant :

« Vas-y ! Note-le ! Fais un petit smiley à côté, ou un cœur, ce que tu veux, d'ailleurs... »

Je le laissai prendre mon téléphone et noter le tout. Personnellement, j'approuvais le petit bonus, même si il n'avait pas été loin du malus ! Cette histoire me fit rigoler. Je lui avais demandé si je pouvais goûter à ses nouilles, il avait accepté, évidement, si lui aussi goûtait aux miennes, je hochais la tête.

« Okay mon capichef ! »

Je fis le signe « okay » avec ma main droite en m'avançant pour prendre une bouchée de ses ramens à la crevettes. Ce plat sera peut être pour la prochaine fois ! Je secouais la tête, comme pour répéter « oui ». Dès que j'eus finis, je m'exprimai :

« C'est très bon ! J'aime beaucoup, la prochaine fois, que prendrait peut être ça, sauf si je joue encore l'aventurière ! »

Je rigolai en lui préparant à lui aussi une bouchée, j'essayais de faire au mieux ! Une fois les pattes enroulées autour de mes baguettes, je lui tendis, comme il l'avait fait pour moi :

« Allez : Aaaah ~ Pour une fois que je peux jouer les grandes avec toi ! »

 

« Non, non, un vrai petit ange, un vrai! » Je riais à cette réponse, et faisais un geste rapide de la main, en hochant la tête, comme pour lui dire 'tu vois'. Un petit sourire naquit sur mes lèvres, tandis que je lui répondais pour finir : « A la bonne heure, nous sommes d'accord alors. » J'aimais bien l'embêter comme ça, l'ambiance était toujours plus ou moins légère quand j'étais en sa compagnie. Malgré cela, elle savait tout de même qu'elle pouvait me parler quand elle voulait. Je n'étais pas du genre à juger, mais plutôt à écouter. Mes conseils pouvaient sûrement paraître bidon de temps à autres, mais c'était comme ça que je fonctionnais. Et à part avec l'autre cas social de Nathanaël qui pensait que je faisais ça avec un but précis, ça ne m'avait jamais apporté de problèmes. « Hum.... Je sais pas... Non peut être pas quand même. On met un petit plus alors ? » Je venais alors me tapoter le menton avec mon index, signe que je réfléchissais, puis en prenant une dernière bouchée de pâtes, je lui disais :

« Ce serait être trop sévère je pense...Va pour le petit plus alors. » Je ne savais même pas comment nous en étions arrivés à parler de ça, mais cela n'avait pas la moindre espèce d'importance pour moi en fait. Je souriais, gentiment, buvant un verre d'eau en vitesse. Quand elle me tendit son téléphone, je la regardais avec un air un peu confus. Qu'est-ce qu'elle voulait que je fasse au juste ? « Vas-y ! Note-le ! Fais un petit smiley à côté, ou un cœur, ce que tu veux, d'ailleurs... » Aaaaah d'accord. Je pouffai de rire, et mettait le smiley -thumbs up- à côté. La seule chose que j'espérais, c'était qu'elle n'essaierait pas de le retrouver toute seule, car sinon j'étais parti pour une autre vadrouille dans deux à trois semaines. Une fois que c'était fait, je lui rendais son téléphone. « Okay mon capichef ! » Après cette réponse, je lui faisais donc goûter mon plat, qui allait d'ailleurs bientôt toucher à sa fin. « C'est très bon ! J'aime beaucoup, la prochaine fois, que prendrait peut être ça, sauf si je joue encore l'aventurière ! » Mes yeux se plissaient légèrement tandis que je me mettais à rire de nouveau :

« Oui hein, c'est bon ! Et puis range ton habit d'aventurière au placard pour deux semaines au moins, pense à ceux qui doivent venir à ta rescousse.  » Disais je en lui tirant la langue.

Cette fois, ce fût à elle de me préparer une bouchée, comme demandé un peu plus tôt : la sauce soja, un classique, mais ce n'était pas moins bon pour autant ! « Allez : Aaaah ~ Pour une fois que je peux jouer les grandes avec toi ! » Je souriais et ouvrais la bouche pour qu'elle me le donne. Une fois que c'était fait, je couvrais légèrement ma bouche de ma main, pour mettre toutes les nouilles dans ma bouche sans paraître... Enfin, manger des pâtes, ça n'avait jamais été le truc le plus appétissant de la terre à regarder quoi, surtout des pâtes. Voyez ça comme une marque de respect.

« C'est vraiment très bon aussi ! Il mérite son bonus ce restau'! » Je souriais tandis que de mon côté, j'attrapais la dernière crevette restante de mon bol.

Le repas touchait à sa fin, et nous avions tous les deux finis nos ramens. Délicieuse, aucun doute à avoir là dessus : «  Je vais te ramener chez toi maintenant Mi Ae, il se fait vraiment tard... » Disais-je en réchauffant mes mains dans la petite serviette chaude et parfumée qu'ils ramenaient toujours à chaque fin de repas.

 

Spoiler:

 

Une fois de plus, je me repris en train de rire. Cela faisait vraiment longtemps que je n'avais pas passé une aussi bonne soirée. Déjà, j'étais sortie discrètement de la maison pour me faire une petite sortie avec Ming Yue, j'avais pu partir dans mon petit monde d'enfant une fois de plus, et ensuite, j'étais revenue durement à la réalité en me perdant, mais mon amour de grand frère était venu à ma rescousse. Je savais que, même si il m'en mettait parfois plein la figure – on aimait bien se chahuter quoi – il était et resterait une personne avec qui je peux parler et qui sera toujours derrière mes fesses. Autant avec les avantages et les désavantages de cette surveillance continue – même si ces dernière année ça s'était un peu calmé. Au fond, ça ne me dérangeait pas de me faire engueuler. Peut être que c'était ce que je recherchais en faisant ce genre de fugues. Je n'irais quand même pas jusqu'à dire que je recherche absolument à capter l'attention sur moi ou même inquiéter tout le monde, mais peut être que c'est une façon pour moi d'exprimer un mal être et d'essayer de m'en tirer. On dit bien prendre l'air ou le large quand on souhaite s'écarter de quelques choses. Peut être que c'est mon cas. De plus, le large, même si je n'ai jamais pris le bateau, je le connais. Il existe quelques kilomètres qui séparent Séoul de Busan, des kilomètres que j'ai fais et qui j'espère refaire prochainement.

Je fis un hochement de tête accompagné d'un petit sourire : oui nous sommes d'accord, c'était un vrai petit ange, comment en douter ? Je levais les yeux au ciel avant de me pencher sur mon plat. Ah, je l'avais bien mérité, vu tout ces course poursuite avec Ming Yue... Nous n'avions eu le droit qu'à une petite pause pour déguster un chocolat chaud... Qui était délicieux ! Au moins, maintenant, j'avais un petit smiley à côté de ce nom de restaurant sur mon portable. Je savais donc que c'était une bonne adresse, en plus, je n'ait pas la seule à pensé ça puisque c'était Lee Wei qui avait mit se fameux petit bonhomme à côté du nom. Dès que mon téléphone repassa dans mes mains, j'ajoutai entre parenthèse : by LW, comme ça je me souviendrais que je n'étais pas la seule à noter ce soir là. Et ça compterait double, bref, encore des manies de gamine n'est-ce pas ? Pensez ce que vous voulez, je suis fière d'en être une, même si ça m'attire pas mal de problème...

D'ailleurs, Lee Wei avait bien raison en me disant qu'il fallait que je pense à mettre cet habit d'aventurière au placard. Je rigolais. Oui, avec tout ça j'avais presque oublié qu'il était là parce que j'avais eu besoin d'un courageux chevalier pour me retrouver en pleine nuit à Séoul. Il avait été parfait, et moi, j'étais là à raconter des conneries. J'avais toujours été comme ça, mais c'en était peut être trop maintenant que j'avais dix neuf ans. Je n'étais plus la gamine qu'il fréquentait avant, du moins en age... Niveau caractère et comportement, il allait falloir que je règle les horloges. Elles étaient un peu en retard. Je lui tirai la langue à mon tour. C'était à mon tour de lui donnée la bouchée maintenant qu'il venait de le faire avec moi afin que je puisse goûter ces exceptionnelles pasta – bon nous ne sommes pas en Italie, mais ce n'est pas grave... Il méritait bien son bonus, c'était le mots du chef. Ce compliment j’accompagnai d'une phrase qui me fit un peu moins rigoler, c'était le temps de rentrer, il était tard maintenant. Je lui souris :

« Ouais, tu as raison, il est tard, soyons raisonnables... Enfin, façon de parler hien ? »

Je n'étais pas le genre de fille à être raisonnable, je pense. Je profitais de la chaleur de ces petites serviettes avant d’affronter le froid. Lee Weii me ramena rapidement à l'appartement, normal, vu l'heure il ne fallait pas traîner et en plus la circulation était fluide. Au moment de se quitter je lui fis un sourire et le remerciai, toujours en plaisantant... Enfin plus ou moins :

« Merci pour tout, mon cher chauffeur, ce fut un plaisir de te revoir et de passer un peu de temps avec toi. J’espère juste que la prochaine fois ce ne sera pas dans de telles conditions & qu'on aura plus de temps. Merci pour tout & désolée pour le dérangement, même si je sais que ça sert à rien de s'excuser... Par principe ! »

Je lui fis un clin d'oeil avant de claquer la portière, me redresser et partir en direction de cet appartement.