Cela faisait un bon quart d'heure que Xiao Yu était allongé sur le lit, fixant le plafond et ne pensant à rien. Mais cette fois-ci il n'était pas seul. Le poids sur son torse le lui rappelait dès qu'il essayait de bouger. Ryu était littéralement tombé de fatigue. C'était assez adorable de le voir dormir, la bouche entrouverte et respirant profondément. Bien qu'il aurait préféré qu'il continue à l'embrasser comme il venait de le faire. Il fallait bien l'avouer, Ryu était incroyablement excitant, mais bien heureusement, l'ambiance sensuelle avait aussitôt laissé place à un certain moment de tendresse. Il n'aurait pas pu se retenir si ce n'avait pas été le cas. C'était bien la première fois qu'il avait le droit à autant de douceur en une seule journée à vrai dire. Et c'était aussi la première fois qu'il prenait autant soin de quelqu'un.
La journée avait quelque peu dérivée de ce qu'il avait initialement prévu mais ça ne le dérangeait pas plus que ça à vrai dire. Bien sûr, il se serait volontiers passé de l'épisode de la piscine (et il ne doutait pas que Ryu aussi) mais il préférait largement être ainsi, avec le japonais endormi dans ses bras plutôt qu'au bureau à remplir des papiers sans importance. Faisant en sorte de ne pas réveiller la belle au bois dormant, il se tourna sur le coté afin de lui faire face et de, il fallait l'avouer, le reluquer sans vergogne. Et cette foutue bouche, il n'arrivait pas à se la sortir de l'esprit. Il avait envie de l'embrasser, encore et encore, jusqu'à suffoquer. Lentement, il passa son pouce dessus, en retraçant les contours avec envie. Finalement, le surnom stupide de tout à l'heure lui allait incroyablement bien. Ryu ressemblait à un ange. Mais, il n'eut pas plus le temps de l'admirer que l'autre papillonnait des cils, se réveillant doucement. Yu sourit en le voyant se frotter les yeux comme un gosse et le laissa se réveiller calmement. «MM .. J’ai dormi longtemps ? Ne me dis pas que tu m’as regardé dormir tout le temps ?» Il ne répondit pas et se positionna à quatre pattes au dessus de lui, un sourire moqueur accroché aux lèvres. « Si, j'ai pas pu fermé l’œil, tu ronflais. » Il enfouit sa tête dans le cou de Ryu, y déposant de petits baisers. Il n'allait tout de même pas lui avouer qu'il n'avait fait que fantasmer sur ses lèvres pendant près de deux heures. Ça heurterait sa fierté déjà bien amochée depuis tout à l'heure. Lui qui s'était promis de s'isoler de toute relation humaine se faisait encore une fois emporté par ses sentiments. Ce n'était pas une bonne chose, il s'attachait trop au japonais pour que cela lui soit bénéfique. Il remonta ses baisers le long de sa mâchoire, mordillant pour y laisser des traces de son passage et s'arrêta au coin de ces lèvres tant désirées. C'en était presque du masochisme tellement il avait envie de l'embrasser. Il pouvait sentir le souffle de l'autre contre sa bouche. Il lâcha un « tss » agacé et finalement combla l'espace les séparant. C'était impossible pour lui de résister, c'était comme si les lèvres de Ryu lui hurlaient de les maltraiter. Et il n'allait pas s'en priver, collant son corps au sien avec force, il l'embrassa avec force. Son manque de souffle le força à se séparer de lui. Il profita du fait que Ryu soit encore dans le brouillard du réveil pour retracer sa carotide du bout de sa langue puis le marquant à la base du cou, aspirant sa peau. Fier de son œuvre, il se recula et sourit. « Tu es encore plus attirant comme ça. » Il ne laissa pas le temps à l'autre pour l'arrêter ou protester replongeant aussitôt pour mordre puis passer sa langue sur ces blessures amoureuses avant de l'embrasser tout autour puis recommencer. Il reprit son sérieux après une série de baisers taquins au coin des lèvres de Ryu et posa sa tête sur son torse, fermant les yeux en entendant les battements de son cœur qui l'apaisaient. Il aurait aimé pouvoir exprimer ses sentiments, confier ses pensées à Ryu, lui dire « Je suis content d'avoir réussis à te rassurer. Je ne veux plus jamais te voir pleurer. » mais c'était encore au dessus de ses forces. Il n'était pas encore prêt à s'ouvrir à ce point. A la place, il prit la main du japonais et ferma les yeux. Il voulait rester comme ça, juste un court instant. Il avait l'impression d'être un gamin, être celui qu'il fallait consoler. Il n'aimait pas se sentir faible, il n'aimait pas être aussi dépendant mais il n'arrivait pas à se détacher de Kanzaki. Malgré les apparences, il était quelqu'un de très tactile. Il n'irait pas jusqu'à dire « sensible » non plus, il ne fallait pas pousser. Ça faisait juste longtemps qu'il n'avait pas eu ce genre de contact. En général, la seule chose qu'il arrivait à obtenir c'était du sexe sans sentiments, du cul pour du cul, après chacun retournait de son coté sans un au revoir.
Il souffla de contentement et se leva du lit, attrapant un gilet avant de le passer par dessus son débardeur. « N'oublies pas que c'est à toi de préparer le dîner Ryu. » Il lui lança un sourire moqueur avant de lui souffler à l'oreille « J'ai hâte de te voir avec un tablier. » Oh, ça risquait d'être plutôt marrant de voir l'autre s'affairer aux fourneaux. A vrai dire, il ne mangeait jamais chez lui. Il ne se souvenait même plus de ce qu'il y avait dans son frigo et encore moins dans ses placards. Le seul rangement qu'il utilisait était l'étagère au dessus de l'évier. Celle des sucreries. Il se demandait toujours comment il arrivait à ne pas prendre de poids étant donné qu'il ne mangeait quasiment que ça. C'était, il fallait l'avouer, son point faible. Le reste du temps, il commandait chez le traiteur ou mangeait au restaurant. Il pouvait bien se le permettre, ce n'était pas comme s'il avait besoin de surveiller son budget. Il s'étira, lança un dernier clin d’œil à Ryu et s'éclipsa dans le salon, séparé de la cuisine par un simple comptoir. Il ricana en voyant le magnifique tablier rose offert par sa mère il y a quelques temps, trôner sur le porte serviette. Il lui avait bien répété qu'il n'en avait pas l'utilité mais elle avait insisté, rabâchant sans cesse qu'il devait mieux se nourrir et qu'au pire, sa future femme pourrait l'utiliser pour lui préparer de délicieux petits plats. Si seulement elle savait qu'il voyait mieux un beau jeune homme dedans qu'une gonzesse... Dans tous les cas, il attendait de voir le résultat sur Ryu. Espérant que ce dernier savait préparer à manger. Sinon, il avait le numéro du traiteur en haut de son répertoire. Au cas où...
De toute façon, ce n'était sûrement pas lui qui allait donner des leçons de cuisine à Ryu. Il n'approcherait plus jamais cette cuiseuse clairement maléfique ni même la gazinière qui lui avait valu plus d'un accident. Il se souvenait encore de la dernière fois qu'il avait tenté de cuisiner. Il avait déclenché l'alarme incendie et avait fini à l'hôpital à cause d'une brûlure. Il n’exagérait pas quand il disait que le monde culinaire avait quelque chose contre le lui. De toute façon, les seules choses qu'il achetait dans les supermarchés étaient pour la plupart du temps des bonbons et autres cochonneries. Avec un peu de chance, ils trouveraient un cadavre de paquet de pâtes ou un sachet de riz ? Qui sait sur quoi ils pourraient tomber en fouillant là-dedans ...

Xiao Yu ricana face à la question de Ryu qui venait juste de le rejoindre dans le salon. Il se pencha à son tour à l'oreille de Ryu avant de lui répondre en murmurant « Tu n'imagines même pas... » Ça lui faisait du bien de retrouver enfin le Ryu qu'il connaissait. Taquin et sensuel. Il profita de la vue quand il vit ce dernier enfiler le tablier, et le reluqua de la tête aux pieds d'un air carnassier. C'était bien mieux que ce qu'il imaginait. Il se contenta de s'installer sur le tabouret, près du comptoir pendant que Ryu s'agitait dans tous les sens pour fouiller dans les tiroirs. Ce qu'il avait envie de manger ? Aucune idée. A vrai dire, il avait envie de sucre (comme d'habitude en fait) mais il doutait de la réaction de Ryu s'il lui disait qu'il avait envie de se goinfrer de Tagadas. « Je sais pas, du saumon ? » A vrai dire, c'était le seul poisson qu'il aimait. Il était plutôt difficile en matière de bouffe. Il fit cependant la moue en entendant l'autre faire une remarque sur le contenu de ses placards. Il n'aimait pas manger chez lui. C'était plutôt déprimant de manger seul dans un grand appartement vide non ? Au moins, ce soir il se trouvait en charmante compagnie avec son cuisinier au tablier rose. Il rosit un peu en voyant l'autre découvrir sa réserve pas si secrète que ça de bonbons dignes d'un gosse de 7 ans. Il se leva dans l'espoir d'arrêter le massacre de sa cuisine mais fut arrêté par un Ryu les bras sur les hanches lui débitant un flot de paroles. Il resta un instant figé puis se mit à rire doucement. Il le faisait penser à une femme au foyer mécontente. C'était plutôt drôle à voir en fait. Surtout si on ajoutait au fait qu'il portait ses vêtements et un superbe tablier. Toujours le sourire aux lèvres, il se laissa faire quand l'autre s'approcha d'un air aguicheur tout à fait au goût de Yu. « Surtout que je suis motivé à te faire le repas et que tu pourras m’observer à la tâche à ta guise qu’en dis-tu ?» « J'en dis que la proposition est très alléchante. » Il grogna un peu en sentant le japonais commencer à lui faire un suçon sûrement très visible, étant en dessous de l'oreille et donc pratiquement incachable. Mais c'était un simple retour des choses disons. Il lui en avait bien fait plusieurs lui. Il ne chercha cependant pas à se dégager. Ça en restait très agréable bien que dérangeant par la suite. Il était prêt à se recevoir des remarques des quelques membres du staff et de Hope. Enfin, surtout de Hope. Un peu frustré, il voulut l'embrasser mais se fit aussitôt remballer par un « Après les courses tu auras droit à nouveau à toucher mes lèvres ~» taquin. Et agaçant aussi. Il fronça des sourcils et fit claquer sa langue. Vraiment agaçant. Il n'aimait pas ne pas obtenir ce qu'il voulait dans l'immédiat. Pas vraiment patient la bête à vrai dire. Il allait en finir avec ces p*tains de courses ! Déterminé, il attrapa la liste de courses que Ryu lui tendait et la fourra dans ses poches. Oui, il était vexé. Mais au moins, il avait une motivation pour y aller. « Je reviens dans quelques minutes. » Il fut arrêté dans son élan une nouvelle fois par une main le retenant. « Ne prend pas trop de temps » Oh, il n'avait pas interet. Il le voulait son diner et son Ryu en tablier s'affairant aux fourneaux. Il le regarda d'un air faussement peiné et lui demanda d'une voix tremblotante « Je n'ai même pas le droit à un baiser d'encouragement ? » Il savait bien que c'était peine perdue de toute façon, Ryu ne reviendrait sur ça. Il soupira agacé et sortit dans le couloir direction l'ascenceur. Il sortit la liste de sa poche avant de froncer les sourcils. Ryu avait vraiment besoin de tout ça pour préparer un vulgaire saumon ? Bah, de toute façon, il n'y connaissait rien. Une fois l'ascenseur déscendu, il enfila son manteau et sortit. Okay, il se pêlait les miches mais tant pis. Il avisa l'enseigne de la supérette qui brillait en bas de la rue et entreprit sa marche. En espèrant de ne pas tomber sur des gens suspects. Parce que bon, la nuit à Séoul craignait un peu dans ce quartier. Une fois arrivée dans ce lieu quasi inconnu qu'est le supermarché, il fronça les sourcils en avisant les rayons. Si seulement c'était mieux indiqué... Et puis, la vendeuse était vraiment à désirer. Ils pourraient au moins y embaucher des employés plaisant à regarder mais non. C'était même tout le contraire. Ce qu'il détestait ce genre d'endroits bon sang. Il ne répondit pas quand la femme (ou plutôt le monstre) lui lança un « bonsoir » joyeux.Brave bête. Lui méchant ? Oui. Mais il assumait. Il s'élança dans les rayons, liste à la main, cherchant tout ce qui y était écrit. Il lui fallut même se battre pour le dernier pot de sel. Finalement, il avait gagné grâce à l'argent, encore une fois. Il n'avait vraiment aucun sens de la dépense. C'était pourquoi la personne avait qui il venait de se disputer semblait si heureuse. Il lui proposé 73000 won pour du sel qui en valait seulement 4000. Enfin, là n'était pas la question. Finalement, content d'avoir survécu à cette dure épreuve qu'était celle des courses, il se dirigea vers la caisse, paya sans lancer un seul regard vers la vendeuse et s'en alla, sac en main. Mais comme on le sait tous, le sac plastique n'était pas la meilleure invention au monde. Tout d'abord parce que ça tuait les bébés phoques et les dauphins (mais ça, Yu s'en foutait) mais surtout parce que quand le poid est trop lourd, le sac craque. Et connaissant la chance incroyable qui poursuivait Yu depuis toujours, il craqua. Mais devant le pallier de l'appartement. Tout était ok. Il jura tout de même, se plaignant de préférence assez bruyamment pour attirer l'attention de Ryu et ramassa tant bien que mal les produits tombés par terre, laissant la porte ouverte pour pouvoir effectuer plusieurs voyages. Il s'arrêta de grogner en voyant Ryu téléphoner. Avec quelqu'un de proche apparement. Bah, il faisait ce qu'il voulait hein, ils étaient pas en couple. Ouai bon okay, il était jaloux mais ça, il l'était tout le temps avec tout le monde. « Tu es rentré ? Désolé j’étais au tel… Tu es là depuis longtemps ?» « Non, je viens d'arriver mais j'ai fais tomber les courses devant la porte. » Il se justifia en marmonnant dans sa barbe des vulgarités en mandarin adressées à cet enfo*ré de sac de m*rde. Il était la victime dans tout ça ! Il retourna aussitôt pour chercher le reste des courses et les posa (les balança serait un terme plus correcte) sur le comptoir, lâchant un soupir exténué et très exagéré. On avait l'impression qu'il venait de faire la guerre. « C'était horrible, je ne veux plus y retourner. La vendeuse était vraiment effrayante, glauque et avait un sourire de psychopathe. En plus, j'ai dû me battre avec un homme qui sentait très mauvais pour le dernier pot de sel. » Il adressa des yeux de chiens battus à Ryu, espérant se faire consoler mais visiblement, il venait d'être ignoré. Il geignit et s'affala sur le comptoir. Mais bon, ça en valait la peine. Nan, sérieusement, Ryu en tablier. Ca valait tout l'or du monde. « J'ai le droit à mon baiser maintenant ? » Il attrapa Ryu par le bras et l'attira vers lui. Il descendit du tabouret sur lequel il venait juste de s'asseoir et posa ses lèvres quémandeuses sur celles de son cuistot attitré. Il le laissa pourtant s'échapper avant que cela s'approfondisse. Il s'approcha de la gazinière et fixa les boutons maudits d'un air haineux. « Je te laisse faire, cette cuisine me hait. » Pas que cette cuisine d'ailleurs, il était tout simplement nul aux fourneaux, mais il préférait garder ça sous silence.

Dès qu'il eut entendu le mot « dessert », ses yeux s'illuminèrent littéralement. Un vrai gosse mais l'appel du sucre était plus fort que tout. Il fit la moue quand il se fit éjecter de la cuisine mais celle-ci s'effaça bien vite. Il était plus amusé qu'autre chose par le comportement de Ryu. L'épisode de la piscine semblait être sorti de son esprit, du moins, pour l'instant. Il s'installa sur le tabouret du comptoir, sa main soutenant son menton, un sourire aux lèvres. L'autre attachait ses cheveux avant de se mettre à cuisiner. Il aimait les cheveux de Ryu, il trouvait ça incroyablement sexy. Il avait envie d'y passer la main encore et encore. Ses yeux descendirent quelque peu sur sa nuque marquée et sur sa chute de rein. Il lui avait bien dit qu'il avait le droit de toucher avec les yeux non ? Alors il n'allait pas s'en priver. Quand il y pensait, c'était plutôt étrange comme situation. Ryu n'avait jamais cuisiné pour lui de cette façon. Peut-être qu'un jour il trouverait quelqu'un avec qui il pourrait partager sa vie et qui lui fera la cuisine comme Ryu le faisait maintenant. Enfin, il ne fallait pas trop espérer non plus. Il était bien trop fermé aux autres, ça risquait d'être difficile. Et puis, il avait le temps. Pour l'instant, ses coups d'un soir et son Ryu qui prenait soin de lui lui suffisaient largement. « Ah vraiment ~ Il va falloir que je t’apprenne à faire quelques trucs pour te nourrir. Je me demande comment tu fais pour ne pas avoir de diabète et tenir avec des placards vides. Ah là là.. M’enfin, cela me dérange pas de cuisiner j’adore ça mais, je n’ai pas envie de te donner de mauvaises habitudes ~ » Il fronça les sourcils et croisa ses bras sur le comptoir avant d'enfouir son visage dedans. « J'ai pas envie d'apprendre à cuisiner ... » C'était beaucoup trop dangereux ! Et puis, il ne voyait pas où était le mal d'aller se nourrir au restaurant. C'était pas pire qu'à la maison si ? Il marmonna quelques mots dans sa barbe pour se plaindre de cette corvée qu'était la préparation de la bouffe. Comment Ryu pouvait apprécier ça ? Pour lui, ça ressemblait à un parcours du combattant. Il ne comptait même plus les fois où il s'était brûlé ou coupé. Quoi que, avec un professeur comme le japonais, il pouvait bien faire quelques efforts... Mais à vrai dire, il serait plus distrait par lui que par son cours. « Pourquoi pas ? Moi je pense pas que ce soit une mauvaise habitude... » C'était vrai quoi, il aurait bien aimé avoir un Ryu cuistot pour lui tout seul ! Quoi que, il se doutait bien que l'autre avait d'autre chose à faire que lui préparer à manger tous les soirs. Il resta pendant un petit moment à observer Ryu qui s'agitait devant son plan de travail, nettoyant à chaque aliment cuisiné. Il se releva aussitôt quand il vit Ryu s'approcher, cuillère en main, soufflant sur la soupe chaude. Il joua le jeu quand il lui demanda d'ouvrir la bouche savoura le liquide. C'était vraiment délicieux. Et ce n'était pas peu dire de la part de Xiao. Franchement, il était étonné que Ryu soit un aussi bon cuisinier ! « C'est vraiment bon ! » Il avait l'air d'un gosse à s'extasier devant une simple soupe. Il ne manqua pas de se resservir dès qu'il reçu la cuillère en main. Il ne fallait pas qu'il abuse non plus, de peur de se faire engueuler. Qui sait ce dont Ryu était capable s'il se retournait et que les trois quart de la soupe avait disparus. Et il se savait capable de vider la casserole. Au bout de trois gorgées, il lécha la cuillère et reporta son attention vers le porteur du magnifique tablier. Il continuait à tourner et retourner le couvert dans sa bouche, distrait. Et il pouvait l'être en voyant le postérieur de Kanzaki pas assez mis en valeur à son goût. Il aurait dû lui filer un pantalon trop petit et là, il aurait pu se rincer l’œil en direct. Mais il préférait largement que Ryu se sente à l'aise dans ce genre de vêtement que dans un slim moulant. Mais il faudrait qu'il y pense un de ces quatre. Il eut un petit sourire diabolique en sortant son portable de sa poche. Il devait absolument immortaliser ce moment. Il le sortit discrètement et captura Ryu dans son tablier rose avant de le mettre en fond d'écran. Il le posa à coté de lui et adressa un petit air innocent au japonais quand il se retourna et se pencha vers lui. « Je savais que j’étais désirable mais, pas à ce point ~» « Et bien maintenant tu le sais. Tu es incroyablement sexy. » Il avait planté ses yeux dans ceux de Ryu en lui déclarant ça, s'amusant à lui lancer des regards suggestifs. Il profita des deux baisers mais les lèvres s'éclipsèrent bien vite pour lui demander en murmurant si c'était l'effet que le tablier lui faisait. « Peut-être bien.» Il le laissa s'éloigner avant de reprendre son portable et d'admirer son nouveau fond d'écran. Si jamais il se faisait griller à prendre ce genre de photos, Ryu allait littéralement le tuer. Mais bon, le risque en valait la peine. Il le rangea dans sa poche et reporta son attention sur le four qui continuait à chauffer. Et dire que lui n'arrivait même pas à l'allumer. C'était assez pathétique. « Il faudrait peut-être que je songe à me les couper un peu tu en penses quoi ? Avec une couleur rousse et quelques bouclettes ? C’est Hope qui me l’a proposé je devrais peut-être tenté plus vite que prévu.. Tiens en parlant d’elle.. J’ai entendu dire que tu voulais la faire quitter son boulot de staff pour qu’elle devienne idole non ? Tu n’as pas d’autres protégés en tête ? Des groupes ce n’est pas ce qui manque… Bien que je sois heureux de n’avoir plus que deux groupes à m’occuper à plein temps pour ma part vu les numéros qu’ils sont pour certains ~» Il leva un sourcil au flot de parole que venait de débiter Ryu. Mais ce qui le fit tiquer le plus fut sa proposition à couper ses cheveux. Bon, il fallait l'avouer, il fantasmait complètement sur la coiffure de Ryu. Changer ? Hors de question, il était bien trop sexy comme ça. Mais bon, après tout, l'autre était majeur et vacciné, il n'avait pas vraiment de conseils à lui donner. « J'aime tes cheveux comme ça. » Hope, Hope, Hope. Comment en étaient-ils arrivés à parler d'elle ? « Ouai, elle a du talent mais est trop borné pour le voir. Je ne veux pas d'autre groupe. Je la veux elle. » Il avait dis ça sur un ton sévère et déterminé. Il ne fallait même pas essayer de lui faire changer d'avis. Il voulait faire de Hope une star, même si elle avait un caractère de merde et qu'ils n'arrêtaient pas de se battre. Mais ses pensées furent vite interrompues par l'odeur de chocolat. Il se pencha par dessus le comptoir et observa attentivement les gestes de Ryu qui déballait et cassait ses précieux chocolats. Il salivait d'avance. Toute cette nourriture lui donnait vraiment faim. « Et voilà terminé ! Je n’ai plus qu’à faire cuire avant qu’on mange !! Me reste plus qu’à laver mais, tu vas m’aider n’est-ce pas ? Parce que je sais que tu m’adores **» « Ehh ? C'est pas celui qui cuisine qui range ?! » Mais bon, il était vrai qu'il adorait Ryu donc il pouvait bien faire ça pour lui. Il se leva et viola la limite de la cuisine. Il ouvrit le lavabo et le remplit d'eau avant d'y vider la moitié du produit vaisselle. Non, il n'avait pas de lave vaisselle. Tout simplement parce qu'il n'en avait pas l'utilité et parce que la femme de ménage qu'il avait engagé s'en chargeait très bien. Il y plongea tous les ustensiles à portée de main et fut surpris par la quantité de mousse qui commençait à se former. Oups. Il stoppa l'eau aussi vite et tenta de faire disparaître le savon qui débordait sur le plan de travail. Il avait bien prévenu qu'il était une vrai calamité en cuisine, et ça impliquait aussi le rangement et le lavage. Il attira Ryu à lui pour lui montrer l'étendu des dégâts. Il allait encore se faire rouspéter. Tss, il n'était vraiment pas fait pour ça. Il pesta et attrapa la mousse dans ses mains pour la jeter... dans la poubelle. Ce qui d'après les gros yeux que lui faisait Ryu ne semblait pas être la meilleure idée qu'il avait eu. « Quoi ? C'était pas indiqué sur la bouteille que ça moussait à ce point ! » Il se retourna les mains recouvertes de savons et plaqua Ryu contre le comptoir et lui dessiner de superbe moustaches blanches. « Même avec cette tête tu es attirant. » Il voulut l'embrasser mais la mousse l'en empêcha. Et il ne voulait surtout pas effacer son magnifique chef d’œuvre. A la place, il lui baisa le cou, à l'endroit exact du suçon qu'il lui avait fait tantôt. Il s'écarta aussitôt avant de retourner à son évier débordant. Tant pis, il n'avait pas envie de s'éterniser sur la vaisselle pendant 15 ans non plus. Il retroussa ses manches avant de plonger ses mains dedans, y lavant les couverts et les rinçant au jet juste après. Il les empila tant bien que mal puis se retourna fier de lui vers Ryu qui était occupé à autre chose. Il s'approcha par derrière et posa sa tête sur l'épaule du plus petit, tentant d'attirer l'attention en y déposant de petits baisers et de lui mordiller l'oreille. Il serait bien passé directement au dessert s'il voyait ce qu'il voulait dire. « Ne, abandonne un peu le rangement et occupe toi de moi.... » Il ponctua sa phrase d'un baiser sous l'oreille, essayant de faire craquer l'autre.

Yu sourit doucement en voyant Ryu respirer rapidement, cherchant à retrouver son souffle. Il était dans le même état que lui. Ryu était bien le seul à pouvoir lui soutirer autant de baisers et de tendresse. D'habitude, il se contentait de prendre sans rien donner en retour mais là, c'était différent. Ryu était différent. La race humaine ? Il avait perdu foi en elle depuis bien longtemps. Mais quand il voyait le japonais sourire, pleurer ou faire preuve d'autant d'attention envers lui sans arrières pensées, il commençait à reprendre espoir. Ressentir de telles choses comme la tendresse ou un attachement profond. Ça faisait bien longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Peut-être qu'il commençait à changer après tout ? Il se laissa faire quand il sentit les lèvres de Ryu papillonner sur les siennes, le regardant droit dans les yeux.
« J’aime vraiment ton regard.. Et les traits de ton visage… Je suis séduisant mais, tu l’es tout autant ~» Il sourit narquoisement. « Je sais. » Puis il se tût. Il resta silencieux, à observer l'autre dans les yeux, passant sa main sur ses hanches et le collant à lui. S'il avait pu, il serait resté comme ça pour toujours. Front contre front, se contentant de douces caresses. Il ferma les yeux, savourant ce moment. Depuis combien de temps n'avait-il pas été traité de la sorte ? Il ne se souvenait même. Ryu avait su gratter la surface, il n'avait pas abandonné l'idée de le connaître, de le détacher de cette image d'enfoiré narcissique qu'il se trimbalait. Et il lui en était reconnaissant. « Merci. » Peut-être le remerciait-il pour le compliment ou pour simplement être là. Il ne savait pas lui même à vrai dire. Il se contenta d'enfouir son visage dans le cou de Ryu, respirant son parfum, profitant de sa chaleur. Au fond, Yu se donnait une image de dur mais il n'était rien d'autre qu'un gosse, réclamant attention et tendresse. Quand il entendit Ryu lui souffler que leurs moments ensemble lui avait manqué, il ne répondit rien. Que pouvait-il répondre de toute manière ? Bien sûr que ça lui avait manqué aussi mais il était trop fier pour l'avouer. Il préférait garder une attitude détachée, faire comme si il n'était pas atteins par ces mots alors que c'était tout à fait le contraire. Pour toute réponse, il resserra son emprise autour du corps contre lui. Ce court moment fut cependant coupé par Ryu qui l'emmena de force sur le canapé, souriant. Une séance « massage » hein ? Il était sûr de s'endormir s'il le faisait. Mais bon, si ça l'amusait. Il garda un visage parfaitement impassible, obéissant au conseil de Ryu qui lui disait de s'allonger. Il ferma une nouvelle fois les yeux et sourit en sentant l'autre s'asseoir sur son bassin. Et p*tain, l'autre savait s'y prendre. Il en aurait presque gémit de bonheur s'il ne se l'interdisait pas et qu'il ne commençait pas à s'endormir. Il l'avait bien dit, ce genre de truc avait un effet soporifique sur lui. Ses mains passaient et repassaient le long de son dos, remontant légèrement son t shirt et laissant apparaître le bas de son tatouage, recouvrant toute sa colonne vertébrale. Il n'en était pas particulièrement fier. Il l'avait fait sur un coup de gueule. Ça ne représentait rien de particulier pour lui, juste une décoration. Il grogna légèrement quand il sentit la bouche de Ryu se poser sur son cou pour lui refaire un énième suçon. Le prochain qui lui demanderait où il avait obtenu ce genre de marques, il le tuerait. Il le laissa tout de même faire, profitant. Le souffle chaud dans le creux de son épaule l'apaisait. Il se sentait partir pour une longue sieste mais c'était sans compter sur l'insupportable japonais qui semblait en avoir décidé autrement. Il écarquilla soudainement les yeux en sentant les caresses et massages devenir des chatouilles. Et dieu seul savait qu'il était extrêmement sensible à ça. Il se mordit la lèvre de toute ses forces pour s'empêcher d'éclater de rire mais c'était plus fort que lui. Il craqua et se mit à rigoler comme un demeuré, cherchant à se dégager de la torture que lui infligeait le plus petit. « A-arrêtes çaaa, bordel Ryuuu uh uh, hahaha ». Au final, il réussit à se libérer de son bourreau quand l'autre, explosé de rire s'était étalé sur le parquet, se tenant le bide. Une autre personne que Ryu serait actuellement décédé si elle avait tenté la même chose. Un peu énervé d'avoir été arraché des bras de Morphée et cherchant vengeance, il se laissa lui aussi tomber du canapé pour se placer à quatre pattes au dessus de l'autre. Son froncement de sourcil s'atténua cependant quand il entendit la voix joviale de Ryu s'excuser puis repartir dans un rire. Même énervant, il en restait adorable. Quel enfoiré. Il resta cependant quelques instants silencieux, observant Ryu reprendre peu à peu son sérieux. « Báichī » C'était étrange, il avait l'impression que plus rien n'était tabou entre eux. Indéfinissable. Leur relation était simplement indéfinissable. Ils n'étaient pas amants et pourtant, ils s'embrassaient, se caressaient et se chamaillaient comme un couple. C'était sa boue de sauvetage, celle qui l'empêchait de couler, de s'isoler et sombrer. Encore une fois, leurs lèvres se rencontrèrent, comme si elles ne pouvaient pas se séparer trop longtemps. C'était magnétique. Il se laissa attirer contre Ryu, collant leurs torses et leurs bouches. En voyant celui en dessous de lui fermer les yeux, il resta à l'admirer, retraçant les traits de son visage de ses doigts, suivant la ligne de la mâchoire pour s'attarder sur les lèvres rougies. Il descendit sur le cou, les épaules pour refaire le chemin inverse. Avide, il reprit le baiser avec plus de vigueur, mêlant leurs langues, explorant l'antre humide de son compagnon, cherchant la domination. Il mordit la lèvre aguicheuse de Ryu, comme pour le punir de ne pas le laisser prendre le dessus du baiser. Quand l'air vint à manquer, ils se séparent. Ce baiser avait été plus intenses que les autres, les laissant pantelants et essoufflés. Il lécha la légère blessure qu'il venait de laisser sur sa lèvre inférieur, cherchant à se faire pardonner et appuya son front contre l'épaule marquée du japonais. Il s'apprêtait à recommencer à l'embrasser quand la minuterie du four retentit enfin, les faisant se séparer. C'était sans doute mieux comme ça, il ne savait pas s'il aurait pu se retenir de continuer. Il ne voulait clairement pas coucher avec Ryu. C'était hors de question. Il ne voulait pas souiller cette relation par du sexe. Ça rendrait leurs échanges vulgaires. Au final, Ryu ne serait plus rien qu'une conquête s'il faisait ça. Il ne cherchait certainement pas à briser ce qu'ils avaient battit pendant tout ce temps. Il déposa un baiser sur le front du Japonais avant de se lever souplement et de se diriger vers la cuisine. Il tremblait légèrement à cause de l'échange mais fit de son mieux pour ne pas le montrer, s'arrêtant de le four. Cet instrument du diable. Défiant tout maléfice, il appuya sur un bouton au hasard (et ça semblait être le bon, dieu merci), prit le torchon juste à coté, enveloppa sa main dedans et en sortit le plat. Au moins quelque chose qu'il avait réussit à faire. Il ricana d'un air vainqueur avant de le poser sur le comptoir. Il préférait laisser le reste à Ryu sous peine de faire une connerie. Satisfait, il prit les baguettes trainant par là et gouta un morceau de poisson, ne résistant pas à la tentation. « Aah, ch'est chaud .. » Il se força tout de même à avaler et tira la langue quelques secondes. Il s'était brûlé. Ça lui apprendrait à piocher des les plats sans y être autorisé... Si même manger devenait dangereux. Il avait bien dit que le monde culinaire avait quelque chose contre lui. Ça ne l'empêcha pas de servir tous les plats sur la table et de s'asseoir noblement sur la chaise. Vu comme ça, il avait l'air d'un vrai petit prince attendant son repas. Il attendit que Ryu ne prenne place à son tour. A peine l'autre eut-il le temps de s'asseoir qu'il sautait déjà sur la nourriture, baguettes en main. C'était vraiment délicieux. Il ne savait pas que Ryu pouvait cuisiner aussi bien. Quoi que, ça ne l'étonnait pas vraiment. « C'est délicieux Ryu. Je suis désolé de t'annoncer ça mais je vais devoir te garder chez moi pendant un moment. » Il sourit à la façon d'un prédateur, et lui fit un clin d’œil avant de rajouter « Moyennant salaire, bien entendu. » C'était tellement divertissant de taquiner Ryu.

Il était étonné de voir que Ryu accepterait aussi facilement... A la base ça n'avait été qu'une blague (et oui, il savait plaisanter) mais l'autre semblait prendre ça au sérieux. Il était assez gêné de voir que Ryu s’inquiétait vraiment de sa santé. A vrai dire, le « je serais plus rassuré » avait été la seule chose qu'il avait retenu. Il planta son regard dans celui du japonais, souriant légèrement en le voyant tirer la langue comme un gosse. Il était vraiment une des seules personnes pour laquelle il ressentait une once d'affection. Les autres étaient des pourris, égoïstes et pervertis par l'argent. Pas Ryu. On avait beau répéter à Xiao Yu que le monde n'était pas comme il ne considérait, il n'arrivait pas à y croire. La seule exception de son entourage se trouvait en face de lui, mangeant le repas qu'il avait préparé, chez lui et entre deux baisers.
Il resta un moment silencieux, savourant le dîner, un très léger sourire à peine visible aux lèvres.

« En échange du repas j’aimerais bien que tu sois mon professeur de natation. Il faut que j’apprenne à vaincre ma peur, et j’aurais trop honte si c’était quelqu’un d’autre ~ Mais, on peut ajouter option langue naturelle aussi après tout, je crois que j’ai besoin de cours à ce niveau non ? »

Il posa ses baguettes en entendant la demande et but une gorgée du contenu de son verre. Donner des cours à Ryu ? Il se savait mauvais pédagogue. Trop exigeant et impatient. Il n'était pas certain d'y arriver. Enfin, si, il y arriverait mais au prix de quoi ? Si à la fin ça devait dégrader leur relation, il en était hors de question. Il prit bien son temps avant de répondre. Mais après tout, si Ryu le lui demandait … Peut-être que ça lui ferait plaisir d'apprendre avec lui ?

« Je veux bien essayer. Je ne suis pas sûr d'être un bon professeur mais si ça peut t'aider. »

A noter qu'aujourd'hui, le grand Xiao Yu, l'égoïste nombriliste avait accepté de rendre service (?) à quelqu'un et avait même fait preuve d'humilité en se décrivant comme un mauvais professeur. Bon, c'était sûr que Ryu n'était pas n'importe qui mais tout de même. Ce jour était à marquer d'une pierre blanche. Et il devait avouer qu'il était plutôt fier de lui. Enfin. Il pourrait l'être après avoir appris à Ryu que l'eau n'était pas une chose très dangereuse. Et puis, il adorait l'eau, ça ne le dérangeait pas vraiment de l'aider sur ce coup là. Bien qu'il n'aille pas souvent à la piscine (il avait autre chose à faire que jouer la truite), il fallait avouer qu'il avait de plutôt bonnes bases … Ouai bon, au bout de 100 mètres il pouvait plus bouger et rentrait en mode « cadavre » mais voilà. Il savait nager, c'était le nécessaire. Et puis, Ryu en maillot de bain, ça valait le coup. Il leva les yeux pour les planter dans ceux du japonais qui lui fit un clin d’œil, l'air malicieux. Xiao Yu sourit, attendrit et posa son menton sur sa tête, continuant à observer l'autre qui semblait se perdre dans ses pensées. Il repensa à l'option langue naturelle que lui proposait Ryu et ricana. Ils n'avaient pas vraiment besoin d'aller à la piscine pour lui enseigner ce genre de chose mais il était vrai que rien que le fait de penser à Ryu à moitié nu en train de l'embrasser à pleine bouche … Hum, ses pensées prenaient un très mauvais tournant.

« On peut déjà commencer la première leçon de « langue ». Quoi que tu sois déjà un très bon élève. »

Il se pencha au dessus de la table, son visage arborant un sourire carnassier. Leurs bouches étaient à quelques centimètres l'une de l'autre mais il n'amorça aucun mouvement pour les souder ensemble, se contentant de loucher sur les lèvres de Ryu. Quand on y pensait, ils avaient passé leur soirée à s'embrasser plus ou moins langoureusement. Non pas que cela fut désagréable, non, au contraire. Mais le fait était que cette relation était bien trop étrange. Bah. Ce n'était pas important de toute manière. Il embrassait Ryu parce qu'il aimait ça et qu'il se sentait drôlement bien avec lui, c'était tout. Il déposa un baiser chaste sur les lèvres de Ryu et se recula sans oublier de lui piquer un bout de poisson et de lui sourire innocemment comme il savait si bien le faire (attention, ironie). Il avait trop mangé mais ne pouvait pas s'empêcher de piocher quelques morceaux de saumons par-ci par-là. Sans doute allait-il exploser ? Il aurait dû savoir que les sucreries en début d'après midi n'était pas une bonne chose. S'il n'avait pas été élevé dans les normes de l’aristocratie et avec des parents à cheval sur les bonnes manière, il se serait volontiers affalé sur sa chaise en se flattant le ventre et en soupirant de contentement. Il se contenta de poser ses couverts et de boire le reste de son verre de vin. Il avait mangé bien trop vite, Ryu n'avait même pas finit. A vrai dire, il n'attendait qu'une chose : ce foutu dessert. Son fantasme de la soirée. Il attendit que l'autre ait avalé sa dernière bouchée pour se lever d'un coup et se précipiter vers le plat sucré afin de le ramener sur la table. Les odeurs de chocolat lui montaient délicieusement au nez et il en inspira l'odeur avec un plaisir non dissimulé. Il sortit également deux petites assiettes à dessert (sans doute les couverts qu'il utilisait le plus) et des cuillère. Il poussa négligemment les contenants du plat principal sur le bord de la table et y déposa au centre, le trésor en chocolat. Il était impatient comme un gosse. Il s'était rassit,, le dos bien droit et la cuillère en main. C'était presque s'il ne s'était pas mis à sautiller sur place.
Il servit Ryu et enfin, déposa une part dans sa propre assiette, les yeux brillants. Un vrai gamin. Autant dire que le dessert fut englouti en quelques secondes chrono. A peine le temps de tout savourer, il s'enfournait ce gâteau avec un grand enthousiasme pas très digne de sa réputation de manager froid et dangereux. Plus de celle d'un enfant de 7 ans à vrai dire. Il ne se serait pas sentit au bord de l'explosion au bout de la troisième part, il en aurait repris.

« Aiiish ... »

Il se frotta le ventre douloureusement. Il se sentait réellement au bord de l'explosion. Ce n'était pas dans ses habitudes de manger autant. Avec ce genre de repas tous les midis, il allait finir énorme en moins de temps pour le dire. Il rougissait un peu de son empressement à vouloir dévorer littéralement ce dessert mais ça avait été plus fort que lui. Il s'éclaircit un peu la voix, gêné et se versa un verre d'eau cette fois.

« Merci pour le repas Ryu. »

Il se contenta de ce remerciement. Il n'était pas du genre à chanter les louanges de quelqu'un pendant des heures et Ryu se doutait bien qu'il avait apprécié ce dîner. Sinon, il n'aurait pas fini son assiette et se serait contenté de le lui dire. Il jeta un œil à l'horloge accrochée au mur. Il n'était pas très tard, peut-être qu'ils auraient le temps de regarder un film ? A moins que Ryu ne préfère aller se coucher. Ce n'avait pas vraiment été une très bonne journée pour lui aujourd'hui, il devait être épuisé. Xiao se savait capable de s'endormir maintenant mais ça impliquerait de se réveiller vers les trois heures du matin. Quoi qu'avec son japonais comme nounours, ça pourrait l'aider à avoir une nuit complète cette fois, non ?

« Tu veux qu'on se regarde un film après ? Ou tu préfères aller te coucher, tu dois être fatigué non ? »

Ce type … aish. Il le chauffait vraiment. Jouer avec lui comme ça. On se demandait vraiment qui était le plus sadique des deux en fin de compte. Il pouvait vraiment pas détourner son regard de son regard aguicheur. Le pire était sans doute qu'il adorait ça. Mais bon, que Ryu ne vienne pas se plaindre après si au final il lui sautait dessus. Il n'était qu'un homme après tout. Bon, un homme légèrement supérieur aux autres mais un homme tout de même. Mais bon, c'était quand même difficile de résister à Ryu. Enfin, il fallait se rendre à l'évidence, ce type était juste. Sexy. Il n'y avait pas vraiment d'autres mots. Mais bon, ça ne l'empêcha pas de se remplir la panse de gâteau. Bon, à vrai dire, il n'y avait rien qui pouvait l'empêcher de se gaver de sucreries. Et dire qu'il ne prenait même pas de poids bien qu'il ne se nourrisse quasiment que de ça. Un coup de bol, il y avait certaines personnes comme ça après tout. Enfin, c'est pas comme s'il s'en préoccupait vraiment. Il se savait beau et il en profitait, point à la ligne. Il ne faisait pas grand chose pour s'entretenir . La perfection ne s'améliore pas de toute manière. Il remercia Ryu du repas.

« De rien ce fut un plaisir de cuisiner pour toi mon « enfant »»

Mon … enfant ? Oï, c'était quoi ça ? Il grogna en guise de réponse et fronça les sourcils en sentant sa main ébouriffer sa magnifique chevelure. Il le prenait pour quoi exactement, un gosse ? Il fit la moue, un peu vexé par ce surnom idiot. Nan, mais franchement, il n'y avait que Ryu pour l’appeler de cette façon ! Bon, en même temps, il était le seul assez proche de lui pour se permettre ce genre de fantaisie. Ce n'était pas comme s'il était quelqu'un de très sociable après tout alors des amis, il pouvait les compter sur les doigts d'une main. Une main atrophiée mais une main quand même. Enfin, là n'était pas la question. Quand Xiao Yu proposa à son compagnon de soirée s'il voulait regarder un film, il fut heureux d'entendre la réponse positive de l'autre. Il ne se voyait pas vraiment passer la soirée tout seul à mater un film stupide parce qu'il n'arrivait pas à s'endormir.
Des films, il n'en avait pas des tonnes à vrai dire. Ce n'était pas comme s'il en regardait beaucoup après tout, mais il supposait que c'était une bonne activité en fin de soirée et surtout, avec quelqu'un. Qu'est-ce qu'il pourrait bien mettre ? Et puis, il ne connaissait pas vraiment les préférences de Ryu en matière de cinématographie donc il ne pouvait pas vraiment choisir. Peut-être que le film qu'il allait mettre ne plairait pas à Ryu, qui savait ? Bon, de toute façon, il n'avait pas beaucoup de propositions à lui présenter. Un film comique, un film dramatique ? Aucune importance à vrai dire. Tant qu'ils étaient tous les deux, il doutait grandement de l’intérêt qu'ils y porteraient. Pourquoi pas ce film ? Une de ses conquêtes avec qui il était resté plutôt « proche » le lui avait prêté, argumentant à coups de « Tu vas voir, il est génial ! ». C'était quoi le titre ? A bittersweet life. Ça ne devait sûrement pas voler très haut mais c'était comme la plupart des films de divertissement mais il se voyait mal passer un documentaire sur la vie de Wolfang Mozart ou sur la Seconde Guerre Mondiale. Enfin. C'était pas comme si ça aussi, ça l’intéressait.
Il profita de la proposition de Ryu quand celui-ci lui signala qu'il allait laver la vaisselle et que pendant ce temps, il devrait aller prendre une douche. Il posa la pochette du DVD sur le lecteur, lâcha un petit « 'vais prendre ma douche ! » et se dirigea vers sa salle de bain. Une fois dans la salle d'eau, il se déshabilla vite et fonça sous l'eau brûlante. Ça faisait un bien fou, surtout avec la journée qu'il avait passé. Quelle idée il avait eu de courir jusqu'à la piscine, franchement ? En plus, sa voiture était restée à la NG du coup. Tant pis, il demanderait à Ryu de l'emmener demain ou il prendrait un taxi. Il ne se rabaisserait tout de même pas à utiliser les transports en commun. Il n'était pas tombé si bas. Rien que d'imaginer cette foule transpirante et le bousculant dans tous les sens. Ça l’écœurait.
Il se lava tout de même rapidement pour ne pas faire attendre Ryu et se rinça rapidement. Il sortit de la pièce désormais emplie de vapeur, une serviette autour de la taille pour aussitôt rentrer dans sa chambre, enfilant un jogging, un débardeur et se séchant sommairement les cheveux avec une serviette, histoire de ne pas mouiller son tee shirt. C'est donc la tignasse encore humide qu'il revint dans le salon pour aussitôt mettre en marche le lecteur DVD et la télévision. Attendant que Ryu ait fini sa vaisselle, il s'assit sur le canapé, les jambes et les bras croisés. L'autre arriva finalement, d'une démarche qu'il estimait particulièrement suggestive. Sans doute se faisait-il des films encore une fois ?

«Alors, quel film tu nous as mis ?»
« Je sais pas trop , je l'ai jamais vu. Ça s'appelle « Bittersweet life ». Tu connais ? Quelqu'un me l'a conseillé. Enfin, il m'a plutôt forcé à le lui emprunter mais bon. »

D'une pression sur la télécommande, le film débuta. Il partit éteindre la lumière, histoire de se sentir plus dans « l'ambiance » (bien qu'il se foute du film comme de sa première conquête) et attira Ryu contre lui quand il s'affala sur le grand canapé. Ils se retrouvèrent donc allongés, son torse collé au dos de Ryu et tout deux en train de fixer l'écran où défilaient des images. Qui au passage n’intéressaient pas le moins du monde notre pauvre Xiao Yu qui lui, préférait passer ses mains dans les cheveux du japonais et de garder une main sur sa taille afin de le rapprocher de lui.
Ryu était vraiment beau. Bon, c'était au moins la dixième fois de la soirée qu'il le pensait mais c'était plus fort que tout. Il sourit en voyant les yeux de l'homme collé à lui rivés sur la télévision et enfouit sa tête dans le cou de son « ami », y déposant quelques baisers avant d’inspirer son odeur et de fermer les yeux. Ah. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas autant ressentit le sommeil. Cela prouvait une nouvelle fois qu'il avait vraiment besoin de quelqu'un avec lui pour s'endormir. Et puis, si en plus ce quelqu'un n'était pas n'importe qui à ses yeux. Il ne savait pas, ça rendait ça … meilleur.
Le film passa très vite au final. Il n'avait pas vraiment suivit l'histoire, plus occupé à bécoter les épaules et la nuque de Ryu ainsi qu'à le serrer contre lui plutôt que se concentrer sur le scénario. Il bailla discrètement, se frotta les yeux et se blottit encore plus contre Ryu. Il n'avait aucune envie de bouger d'ici, il se sentait trop bien et au bord du sommeil.

« Ryu, reste comme ça encore un peu … s'il te plaît. »

Il n'avait même plus le courage d'ouvrir les yeux à vrai dire. La présence de Ryu avait des effets soporifique sur lui ou quoi ? Enfin, là n'était pas la question. Il avait juste la flemme de bouger.