« Bon travail, Jae Hyun-ssi ! Rentrez bien ! » « Oui, on a bien travaillé. Rentrez bien aussi, au revoir ! » répondis-je alors poliment, répétant plusieurs courbettes, le sourire jusqu'aux oreilles. Il n'était que 17h30 mais nous avions déjà fini le tournage de cette émission de divertissement. D'habitude, pour des raisons diverses, nous finissions plus tard. Ceci dit, cette fois, l'harmonie entre le staff, les différents invités et les MCs avait été telle que tout se déroula sans embûches. J'en étais ravi. Pas parce que je finissais tôt mais parce que le travail avait été particulièrement bien fait du coup. Ce genre d'émissions me stressaient un peu de temps à autres, surtout quand j'étais seul. En l'absence de Lee Wei-hyung, s'il était question de faire du fan-service, c'était fichu d'avance. Du moins, de mon point de vue (certaines fans se satisfaisaient -heureusement- de mes maigres tentatives). Mais on avait seulement fait appel à mes jeux d'esprit et on s'en était tenu à quelques blagues, des discussions sur les projets en cours des UBKI en individuel ou duo puis les jeux du show. D'où un grand sentiment de satisfaction et même un certain soulagement. Lee Wei ignorait ce qu'il avait raté ! Mais je comptais bien à ce qu'il regarde - comme un gamin montre fièrement à son père la bonne note qu'il a eu à son contrôle.
Les écouteurs dans les oreilles, la musique m'assourdissant déjà, je me dirigeai le cœur léger vers l'ascenseur. Direction le premier sous-sol pour rejoindre le premier parking. Je n'avais aucune raison de m'attarder. Je me disais même qu'en rentrant plus tôt, je pourrais peut-être appeler ma famille ou m'atteler à autre-chose. Les deux même si possible. Je discutais les deux, voire trois idées, ne me méfiant pas l'espace d'une seconde.

Me méfier de quoi ? me serais-je dit.
Si j'avais su ce qu'il m'attendait par la suite. Ah ça, c'était certain ! Je ne me baladerai plus aussi tranquillement après une émission.

Jouant avec mes clefs de voiture, je sors de l'ascenseur, saluant respectueusement quelques personnes du staff qui se dirigeaient ailleurs. Je me retrouvai donc seul, croyais-je, dans le calme du parking sous-terrain. Je balance ma tête sur le rythme d'une chanson de Beyoncé et déverrouille ma voiture. Je m'y installe et coupe le son. Je conduisais depuis peu (j'avais tout juste l'âge pour conduire en Corée) et n'étais pas franchement décidé à commettre des erreurs potentiellement gravissimes.
La clef prête pour que je mette le contact, je claque la porte, mets ma ceinture, m'enfonce dans mon siège et empoigne le trousseau et tourne. J'aurais pu démarrer sur le champ mais mon regard resta bloqué sur mon rétroviseur où trois jeunes femmes étaient visibles. Maintenant que j'entendais, elles hurlaient mon nom avec de larges sourires.

... C'est une hallucination, hein ? Voilà ma pensée. Je soupire en les voyant s'approcher de ma vitre mais profite du champ (enfin) libre pour faire marche arrière et filer.
« C'est quand même incroyable... Même dans un parking ? Bientôt, je vais les retrouver à me tenir la porte des toilettes... » me marmonnai-je. Je n'exagérais nullement, étant donné que j'en avais déjà chassé à cet endroit-là.
Par réflexe, j'ai regardé dans mon rétroviseur prêt à passer la barrière du parking. Je n'y croyais pas : elles étaient en voiture, à me coller au train. Mais ça n'allait pas durer : je riais intérieurement sachant que la barrière allait les coincer. Je rends mon ticket à la machine, la barrière s'ouvre sous les "Jae Hyun Oppa" hurlés et je redémarre sans la moindre réaction. Like a boss.

Ou presque, car quand j'entends un gros "clac", je comprends vite que ces tarés on forcé la barrière. Et mon fidèle rétroviseur me donna raison. J'accélère sans hésiter et essaye de les semer : je ne pouvais pas rentrer avec elles qui collent au train quand même !
C'est là que le film commence, je double les voitures, je tourne à droite, puis à gauche, je passe au orange mais rien à faire. Et je crois voir défiler ma vie quand elles me dépassent avec un superbe tête-à-queue des plus dangereux. Immédiatement je braque et tourne le volant pour ne pas leur rentrer dedans... tout ça pour mieux rentrer dans une autre voiture. Parfait... mais vraiment...
Je descendis, alarmé de ma voiture, espérant que rien de grave n'était arrivé, m'approchant de l'autre conducteur. « Est-ce que tout va bien ? » criai-je précipitamment mais à peine eus-je finis que... « GO JAE HYUN !! Tu vas bien ?? » « OMONA, OPPA !! » Mes yeux doublent de volume alors que je panique davantage. Comme si j'avais besoin de ça ! J'essayai de me frayer un chemin mais rien à faire et plus ça allait, plus de gens s'en mêlaient.

Ça avait pourtant si bien commencé...

Tic-Tac-Tic-Tac... Tel était le bruit qui résonnait dans mon bureau. Un bruit plus stressant qu'autre chose. Je ne devais pas m’attarder la dessus, je n'avais pas de temps à perdre. Il ne me restait plus qu'une semaine pour compléter mon projet ainsi que sa présentation. Même avec l'aide de mon équipe, nous étions bien trop juste au niveau du temps mais ce n'est pas mon genre de me laisser abattre. Pour ce projet je devais réaliser avec mon équipe trois tenue complète (tenue, accessoire, chaussure, bijoux, sac). Le gagnant sera élu lors du défilé. Je souhaitais vraiment montré ce dont j'étais capable car je savais bien que certaines personne pensaient que j'ai réussi en achetant les gens avec mon argent. J'étais bien décidé à montrer ce dont j'étais capable. Le soleil était déjà levé et mon équipe et moi étions toujours en train de travailler sur ce projet. Ayant passé toute la soirée à bosser sans une minute de pause, il était tant pour eux de rentrer chez eux afin qu'ils puissent se reposer, quant à moi je finirai ce qu'il restait à faire.
Je sorti de mon bureau et me rendis dans le hall principale saluant chacune des personne qui me saluait c'est- adire tout le monde. Étant la directrice de l'agence il était obligatoire pour eux de me saluer s'ils ne voulaient pas risquer de perdre leur travail. Ma voiture m'attendait devant l'entrée de l'agence gardé par mon le Monsieur de l'accueil au risque qu'on me la vole. Je lui donna un billet pour le récompenser et je me mis en route pour aller chercher les rouleaux de tissu que j'avais commandé. Je mis bien plus de temps que je ne pensais pour y arriver à cause de deux jeunes hommes en voiture qui ne cessaient de me suivre pour tenter de me draguer et d'avoir un moment de plaisir avec moi. comment pouvait-il oser aborder une fille comme moi avec une tête pareil? Se sont-il regardé dans un miroir? Heureusement pour moi j'ai réussi à les semer.
Je retournais à l'agence avec, à l'arrière les rouleau que j'avais commandé. Je ne devais pas perdre une minute, je devais donc me dépêcher. Alors que je roulais paisiblement en écoutant une chanson des UBKI, mon trajet fut bien turbulent. Une voiture remplit de filles semblait suivre une autre voiture. Je pouvais les entendre crier bien qu'elles étaient devant moi. Je les vis accélérer et se mettre sur l'autre voix tendant leur bras par la fenêtre. A gauche, a droite, encore à gauche, encore à droite, la voiture devant moi me donnait vraiment mal au crâne. Avec ce genre de personnes sur la route, j'avais bien peur pour ma vie. Je les clac sonnais mais rien à faire, à croire qu'elles n'entendaient même pas le bruit. Qui était cette personne qui les rendaient ainsi? Ne pouvait-elle pas s’arrêter? Ça éviterais vraiment un accident....
Oops, j'ai parlé trop vite. Je devais m'y attendre. Voila que ma voiture était abimer à cause de ces deux voitures. heureusement pour moi, je n'avais rien. Le conducteur avec qui je venait d'avoir un accrochage s'approcha de ma vitre. « Est-ce que tout va bien ? » Je n’eus même pas le temps d'apercevoir le visage de cette personne que ces folles furieuse vint l'entourer. Je n'en pouvais vraiment plus, elles me faisaient perdre mon temps à bloquer la route. Je descendis de ma voiture afin de leur rappeler que leur voiture bloquaient la route. Je leva le ton, étant maintenant énervé « YAH! BOUGEZ DE LA, VOUS VOYEZ AS QUE VOUS BOUCHER LE PASSAGE? » mais rien à faire elle ne prêta même pas attention à mes paroles. Cette personne me disait quelque chose, je l'avais déjà vue quelque part. bien qu'elle était de dos, je pouvais savoir qu'elle ne m'étais pas inconnu. Lorsque cette personne ce tourna je confirmai alors mes pensé. C'est bien ce que je pensais, c'était bien lui, Jae Hyun, l'homme de mes rêves, mon idoles. J'étais bien contente de le voir là, en face de moi, si proche mais je n'avais pas le temps de lui témoigner mon amour. Ces folles continuaient à crier son nom. Je détestais vraiment ces fans qui ne laissaient pas leurs idoles respirer. Jae Hyun semblait, lui aussi, ne pas apprécier cette situation, je pouvais le lire à son expression. Je décidai de jouer sa wondergirl. Je pris un de mes rouleau de tissu assez léger et je le pointa tel une épée en direction de cette bande d'hystérique en criant « YAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ». Je l'agita alors de gauche à droite les éloignant alors de mon prince charmant. Elles étaient là, à se demander qui était cette folle tout en s’éloignant de plus en plus de lui, assez pour qu'il puisse prendre la poudre d’escampette. Je le regarda croisant pour la première fois son regard dans le mien mais pas le temps d'apprécier ce moment. Je lui fis un signe de la tête avant de lui dire « Qu'est-ce que tu attends, c'est maintenant ou jamais! ». Apparemment il comprit de suite ce que je voulais lui dire. Je continuais à les menacer avec mon rouleau lorsque je baissa accidentellement ma garde. Elles se regroupèrent toute sur moi et commencèrent à me tirer les cheveux avant qu'une autre ose frapper mon jolies visage. « Hey! Ne savez-vous pas qui je suis? Vous allez me le payer! ». leur dis-je en tenant ma joue à l'aide de ma main droite. Je n'arrivais vraiment pas à croire qu'elles osaient toucher une fille d'une classe social comme la mienne. Comment pouvait-elle oser me frapper? Je n'étais pas très doué pur me battre malgré l'air cool et forte que je me donne c'est bien pour cette raison que je me retrouva à terre subissant les coup de pieds au ventre de ces filles. Comment des filles pouvaient-elles être si brutale? « Notre Oppa c'est enfuis à cause de toi! Tu vas nous le payer! » Elles me relevèrent alors que je n'avais même plus de force. Je fermai les yeux apercevant l'une des filles lever de nouveau sa main pour me frapper. J'attendais, mais rien ne se passa, j'ouvris alors les yeux lorsque je vis un homme tenant le poignet de cette fille. Le visage de cette personne était flou. Que m'arrivait-il? Je commençait à perdre connaissance.

C'est quand même monde. On signe un contrat pour être chanteur, simplement faire de la musique, partager son amour de la chanson et des émotions, voilà qu'on se retrouve avec tout un tas d'absurdités. Je me disais soudain qu'il fallait ajouter une close "effets indésirables" et "nous ne serons pas tenus pour responsables" dans lesdits contrats. Cela comprendrait les vêtements débiles qui piquent les yeux et grattent la peau, les lentilles et maquillages à t'en brûler les membres et te faire prendre deux bons kilos, les pairings complètement délirants des fans qu'on nous force un peu à reproduire sur scène pour du "fan-service", les journalistes un peu trop (voire totalement) éreintants et enfin tout un chapitre sur le nombre de folles (et fous) dingues qu'on serait susceptible de rencontrer. Ou comme dans mon cas, qu'on risquera de se faire carrément poursuivre par les fous du volants.
Est-ce que ma très chère sœur se serait vraiment prêtée à ce genre de choses ? Quand elle comptait passer les auditions alors que je révisais, pensait-elle vraiment à tous les côtés du métier ? Les bons comme les mauvais ? Les merveilleux comme les infernaux ? Je ne sais pas mais si oui, elle ne m'en avait jamais parlé. Du coup, quand j'ai voulu reprendre son rêve et le concrétiser à sa place, je ne savais pas que je faisais un pacte avec le ciel, contractant un autre automatique avec l'enfer. Il suffisait que je quitte la scène ou mon appartement parfois pour tomber directement si pieds sous terre, une chaleur insupportable m'assaillant.

Oh j'en avais connu des situations délirantes avec les fans mais là, ça dépassait tout. Je venais d'avoir accident, quelqu'un était peut-être blessé et avait besoin d'aide... et c'est moi qu'elles venaient voir. Dans cinq minutes, elles demanderaient certainement si elles peuvent m'aider et de leur signer quelque-chose si ce n'est pas une photo ou autre chose.
Je m'impatientai devant elle, essayant néanmoins de me frayer un chemin. Je me suis essayé deux-trois fois à leur faire entendre raison mais voyant que je perdais mon temps, je les poussai un peu. Ce qui n'arrangeait visiblement rien aux choses. Ce genre de situations... « YAH! BOUGEZ DE LA, VOUS VOYEZ PAS QUE VOUS BOUCHER LE PASSAGE? » entendis-je soudain. Je me retins de rouler une fois les yeux face à une qui m'agrippa "gentiment" la manche, le délire total. J'essayai de les éloigner sans que ça ne fasse un nouveau scandale dans un magasine. Alors je regardai, choqué et soulagé à la fois. C'était de loin la première fois que quelqu'un s'interposait pour m'aider.
Mon moment d'égarement fut coupé net par une fan visiblement irritée par cette intervention surprenante. Je lui prenais gentiment les deux poignets et la calmait avec quelques mots soufflés.

Je jetais un coup d’œil autour de moi et voyais à chaque fois que de plus en plus de monde s'attroupait autour de nous, les gens médusés par la scène. Un violent mal de crâne me prit alors que soudain, la plupart des tarées avaient disparus. « Qu'est-ce que tu attends, c'est maintenant ou jamais! » Je fronçai les sourcils en la regardant. Quoi ? Partir ? C'était quand même moi qui avait rendu cette situation insupportable, ce n'était pas à elle de s'occuper de ces folles... J'étais de plus en plus surpris par cette sauveuse improvisée. Elle se donnait beaucoup de mal après tout pour m'aider ou peut-être juste se débarrasser de cet amas de groupies. J'hésitai l'espace d'un instant et m'arrêtai dans mes pas mais je finis par reculer encore un peu. D'abord doucement comme pour m'assurer que ça n'allait pas dégénérer pour elle, puis je me mis une claque mentale : ce n'était pas le moment de se faire prendre dans un scandale. Déjà que les rumeurs sur Lee Wei allaient bon train, qu'on n'aille pas dire que je me retrouve dans des accidents de voitures, mettant en danger des fans et autres débilités qu'on pourrait inventer.

Je décidai de rejoindre ma voiture plus loin. Sans même mettre ma voiture, je libérais la route d'au moins une voiture, la mienne. Plus les minutes passaient et plus partir devenait une décision bien trop lourde sur ma conscience. Alors que je réalisais, en me regardant dans le rétroviseur, que je ne m'étais même couvert d'une casquette ou affublé de lunettes, je vis avec horreur un groupe qui se formait. On aurait dit une meute de loups... sans la classe bien entendu...
Mes mains se fermèrent plus fort sur le volant et je tournais pour la garer. Je chopai des lunettes que j'agrippai à mon col et sortis sans plus attendre de la voiture. Il était hors de question que je laisse ça arriver. J'étais la "star", c'était à moi de gérer ce genre de choses, que ça me plaise ou non. Ensuite, j'étais un être humain normalement constitué. Enfin, je n'étais pas un lâche. Je refusais aussi que cette jeune femme se retrouve dans des histoires pas possibles à cause d'adolescentes écervelées qui n'ont rien de mieux à faire de leur vie...

« Notre Oppa c'est enfuis à cause de toi! Tu vas nous le payer! » en hurlait une alors que je m'approchai davantage. J'en poussai quelques-unes pour me faire un chemin, agacé. Cette histoire allait trop loin et quand je vis le poing d'une d'entre elle se lever, la conductrice maintenue par les autres, je me jetai presque sur elle. Ma main se ferma durement autour de son poignet alors que je la fusillai du regard. « Je suis là maintenant... Et quoi ? C'est ça le spectacle que tu m'offres ? » mon regard était de plus en plus dur. Comme ma prise autour de son poignet. « La prochaine fois que je croise ton chemin, j'espère voir quelque-chose de moins pitoyable. Je ne veux pas de ce genre de fans. Ni moi, ni UBKI. Allez partez ! » Elles étaient restées hébétées à me regarder. M'impatientant, je montait le ton en leur disant de ficher le camp avant que leurs mères les voient dans un magazine à scandale. Accompagnant ceci d'une bousculade à celle dont je détenais le poignet prisonnier. Je la lâchai d'ailleurs aussitôt, craignant de finir par le lui briser. Cela finit par les faire partir alors que je pestais en marmonnant.

Mon regard retomba immédiatement sur la conductrice qui m'avait défendu. Je sentis le sang descendre de mon visage, je devais être livide... Qu'avaient-elles fait ? Je regrettai soudain de les avoir laissé partir... Ou même de l'avoir laissé un instant seule avec ces folles. Je m'agenouillai à ses côtés et la relevai doucement. « Hey ? Hey...? Tu m'entends ? » Ses yeux étaient fermés. Pas vrai, c'était vraiment du délire !
Je la soulevai sans grande peine et rejoignis sa voiture abandonnée sur la route. Placée du côté passager, je m'assurai qu'elle était bien installée, murmurant quelques mots ça et là puis allai démarrer l'engin, histoire de ne pas cumuler d'accidents et se garer plus loin... Ou la conduire à l'hôpital si il n'y avait pas d'évolution... En conduisant, je jetais de temps à autres des coups d’œil vers elle pour voir si elle allait mieux et ce n'est qu'en voyant sa tête bouger que je me garais sur le côté pour couper le moteur. « Tu te réveilles enfin. Comment tu te sens ? » demandai-je aussitôt mais doucement. « Je suis vraiment désolé pour tout ça... Il serait peut-être plus prudent d'aller à l'hôpital au cas où, hm ? »