« Vous voulez connaître ma vie ? Je vous préviens, j’ai beau être une idole reconnue parmi tant d’autres, ma vie n’est pas ce qu’il y a de plus rose. Mais bon commençons par le commencement.

Je suis née aux Etats-Unis à Los Angeles. J’y suis restée jusqu’à l’âge de cinq ans si mes souvenirs sont bons. Ma vie là-bas était tout ce qu’il y avait de plus beau. J’étais la princesse de mes parents, qui avait monté une société qui marchait très bien. Je ne saurais vous dire dans quoi il travaillait exactement puisque j’étais trop jeune pour comprendre et puis, je m’en fichais un peu. L’essentiel était que j’avais ce que je voulais quand je le voulais. Oui, avec ma famille nous faisions partie de ce qu’on appelle communément « les nouveaux riches ».
Mon père a toujours été quelqu’un de très ambitieux, c’est sûrement le seul trait de caractère que l’on a en commun lui et moi. Lorsque j’ai eu cinq ans, nous avons déménagé ma mère, mon père et moi en Corée du Sud. Mon père voulait développer son affaire dans son pays natal. Malheureusement pour lui, son affaire en Corée n’a pas du tout fonctionné et sa boîte a coulé. Il a perdu tous les investisseurs qu’il avait et nous étions croulés de dettes. A ce moment là, je me suis rendue compte que la vie n’était pas aussi rose que je l’avais cru jusque là. Mon père a dû emprunter de l’argent à des gens pas très commodes pour pouvoir rembourser. Sauf que vous savez comment ça se passe hein. On emprunte une petite somme d’argent et lorsque l’on ne rembourse pas dans les temps, on en doit toujours plus à ces gens là.

Pendant cinq ans, j’ai vécu dans la peur. Tous les jours nous étions en train de fuir ces mafieux. Nous vivions cachés, je n’allais même pas l’école. C’est maman qui me faisait les cours, lorsque nous n’étions pas en train de courir à gauche à droite. Puis un jour, j’ai vu mes parents partir. « On revient, on va chercher de l’argent » voilà ce que mon père m’avait dit en quittant, avec ma mère, notre cave qui nous servait d’habitation. Et moi bien entendu, trop naïve et stupide, je croyais vraiment qu’ils allaient revenir. Au bout d’une semaine, j’ai compris qu’ils m’avaient abandonné. Bizarrement je ne leur en voulais pas. Je me persuadais qu’ils étaient partis pour mon bien. J’ai commencé à faire la manche et à voler les différentes épiceries pour me nourrir. Mais un jour, alors que j’avais treize ans, je me suis faite attraper. Non, par un épicier ou la police, mais par un des membres du clan auquel mon père devait de l’argent. J’avais le choix ; soit je le suivais, soit il m’emmenait directement à la police. Bien entendu, j’ai choisi de le suivre. Là-bas ils m’ont proposé de travailler pour eux, afin de rembourser les dettes de mes parents. Je suis donc devenue serveuse dans l’un de leurs bars, puis hôtesse. Les clients m’adoraient, et moi je me détestais. Je détestais mes parents pour m’avoir pourri la vie, et avoir fait de moi ce que j’étais.

Peu à peu, je me suis intéressée à la musique. Un jour, alors que je chantais dans l’un des bars de « ma nouvelle famille », un producteur m’a repéré. Il semblait être un habitué du bar, et venait souvent me voir chanter, d’après ses dires. Après une longue discussion avec le boss du clan, celui-ci a accepté que j’entre dans l’agence à condition que ce soit lui qui touche mon salaire jusqu’à ce que ma dette soit épongée, ce qui était loin d’être le cas.

Cela fait maintenant cinq ans que je suis dans l’agence ; j’ai débuté en tant qu’Idole à l’âge de dix-huit ans. Je peux vous dire que ce que je fais me plaît énormément même si je suis toujours liée à des scandales plus scandaleux les uns que les autres. J’espère juste pouvoir retrouver ma liberté très vite. »