Han So Kai and Sun Lee Wei in: Rencontre avec le destin. Ou la terrasse des Berges de Mangwon en fait.

Une voix résonne dans la pièce...

Naniga jiyuu nanoka. Naniga tadashiinoka.Kimyouna yumemite.Samayou kage.Mieteiru youde.Nanimo mietenai Kyoz….

Je manque de m'étouffer et la seule chose qu'on peut entendre alors dans ma chambre, c'est ma toux qui me met les larmes aux yeux. Je donne un coup de poing contre mon bureau, passant l'autre dans mes cheveux, je reprends mon souffle... Je me maudis de penser qu'un jour je pourrais chanter à nouveau, je me maudis de vouloir... chanter, je me maudis simplement sans aucune raison. Je maudis cette maladie qui m'a tout pris, je suis épuisé. Assis sur le sol, la tête contre mes genoux entourés de mes bras, j'attends. Je ne sais pas quoi, mais une fois de temps en temps j'ai ses doutes qui me submergent comme si je ne pouvais penser à rien d'autre. Je suis un idiot. Au bout d'une bonne demi-heure, je me relève et jette un œil autour de moi.

« Kai, t'es un imbécile... » Oui, je le sais. Je me jette sur mon lit et regarde mon plafond blanc comme si c'était la plus belle chose au monde. Le signal d'un nouveau message retentit et seul mon bras bouge pour atteindre ma table de chevet ou ce dernier est posé. Je n'ai même pas essayé de deviner qui ça pouvait être, mais lorsque j'ouvre le sms, un sourire se dessine sur mes lèvres.

« Annyeong, c'est le destin ; ) un petit tour aux terrasses de Mangwon ça te dit? Mais oui ça te dit, quelle question : P on dit 15 heures alors. Bye ! » Lui alors. Je me lève de nouveau de bonne humeur, quoi ? Je ne vous l'ai pas dit ? Mes mini-dépression ne dur pas plus longtemps que ça ! Enfin c'est surtout des remises en question, mais tout le monde à ses problèmes. Et puis shit ! On s'en fout un peu. J'écris rapidement une réponse comme si ma vie en dépendait.

« Si tu es en retard, je ne t'attendrais pas ! » Oui c'est amical n'est-ce pas ? Mais j'aime le taquiné, c'est plus fort que moi. Qui aime bien, châtie bien non ? Je pense à mettre mon appareil photo dans mon sac, je ne risque pas de perdre le Nord, je suis toujours un paparazzi, pensez tout de même a pas l'oublier ! Je porte déjà mon jean et mes bottes, il ne me reste qu'a enfilé le haut, me donner un coup de peigne et me voilà prêt. Je me regarde dans le miroir et franchement... Je me trouve classe comme ça, enfin ce n'est pas inhabituelle hein, mais bon j'aime cette tenue. Je quitte la maison rapidement et téléphone en main, je me rends au métro. Il aurait pu me rejoindre prèt de chez moi quand même ! Hein ? Je suis un râleur ?... pff n'importe quoi ! Mais vous savez, les filles c'est bien connu pour faire la gueule, faut croire que j'ai dû en être une dans une autre vie. Ou pas. J'ai peut-être simplement raté la bonne sortie et fini dans le mauvais corps, c'est plus logique étant donné que j'aime les hommes. Je m'éloigne ? En effet. Je reste debout le loin du trajet, pas de chance pour moi c'est à côté d'une vieille femme qui aime la parlote que je me retrouve. Mais elle était adorable hein, j'aime parler aussi donc ça va. Mais à cet âge ils ont juste un petit souci qui m'embête, le radotage. C'est insupportable T_T. Arrivé a destination, je prends le bus jusqu'à notre point de rendez-vous. La prochaine fois je prends ma voiture ça ira plus vite.

14h47. Bon je suis en avance. Il y a beaucoup de monde ici, en même temps vu toutes les activités qu'ils proposent ça ne m'étonne pas. Je m'assois sur la murette devant l'entrée et attend en fixant l'heure de mon téléphone.

J'ai seulement l'impression d'être une lycéenne à son premier rendez-vous, c'est trop fun !

 

En dehors de fixer mon téléphone portable, je jette de temps en temps un coup d'oeil aux arrivant. Plusieurs filles sont venues m'accoster, je ne savais que c'était un endroit idéal pour se faire draguer, mais pas de chance pour elles, aucune ne sera en mesure de m'intéressait. Mais loin d'être le souci le plus important de ma vie, j'oublie rapidement leur existence et me retrouve de nouveau seul à attendre Lee Wei. Je fais tourner la bague qui se trouve sur l'index de ma main gauche lorsque sans que ne puisse m'y attendre j'entends les paroles d'une de mes chansons et mon cœur rate un battement et accélère ensuite lorsque je me rends compte que c'est la suite des paroles que je chantais chez moi avant de... enfin avant que ma voix ne m'abandonne. C'est quoi cette blague au juste, faut qu'on m'explique. Suis-je un jouet avec lequel il est amusant de s'amusait là-haut, ou alors est-ce simplement le destin, parce que sans même avoir à me retourner je sais avec certitude qui a mis en marche cette chanson. Je me mordille la lèvre, que je le veuille ou non mon passé me rattrape, c'est inévitable et je commence à le comprendre chaque jour un peu plus. Je veux que cette chanson, cette voix qui était la mienne continue de passer en boucle éternellement, c'est frustrant. « Alors, qu'est-ce que tu dis de ma nouvelle sonnerie? » Je tourne légèrement la tête pour le regardait du coin de l’œil et aborde un sourire. Il n'aura pas mis longtemps à découvrir qui je suis, bien que cela ne doit pas changer grand-chose pour lui, pour moi c'est énorme.

Depuis deux ans j'ai fuit la scène, enfin ce n'est pas comme si c'était de ma faute, mais c'est dur de me souvenir de toutes ses choses sans avoir envie de faire marche arrière.

Les bonnes choses, comme les mauvaises. La grande scène, les nombreux sièges vides, remplis en quelques minutes avant une prestation, les cris des fans, les costumes pour la plupart ridicule, mais qu'on nous oblige à porter, les micros qui déconnent ou qui vole dans tous les sens. Les oublie de paroles, les nombreuses chutes et boulettes en direct. Les rires, les pleures, les remerciements, tout... tout était si incroyable! Mais c'est terminé, fini. Le fait qu'il sache que j'ai fait partie de ce monde doit surement aussi vouloir dire qu'il a des questions et bien que j'étais décidé à le prendre seulement comme « victime » au début, je l'aime bien -sauf que ça ne m'évitera pas de sortir des scoops- alors je vais simplement répondre.

« Bon bah voilà, ça te fait quoi d'apprendre que je viens du même milieu que toi, surpris ? Je suppose que tu dois avoir des questions à me poser non? Après tout je suis ton « Sunbae » ou plutôt... j'aurais dû l'être. » Dis-je en souriant, il est hors de question que je laisse paraitre mes « vrais » émotions. Je me lève de ma murette et le regarde avant de reprendre.

« Au passage tu as mis ma chanson préférée en sonnerie, cette fois c'est sûr c'est le destin ! » Je ris, mais n'en pense pas moins, il y avait combien de chance pour qu'il choisisse pile ce moment et pile cette chanson ? Peut être que je me fais trop d'idées.

 

Lorsque j'ai reçu son sms j'étais content, vraiment. Pour une certaine raison plus je passe du temps avec lui, plus j'ai envie d'être en sa compagnie, même si ça me permet de récolter des informations par la même occasion, je me mentirais à moi-même si je disais que c'était seulement pour ça. Je suis peut-être un idiot, mais un idiot lucide qui sait sans peine déchiffrer ses sentiments. Les montrer, ça c'est autre chose. Je sais aussi que s'il veut me voir, la découverte d'une partie de mon passé n'est pas à exclure, il a surement fait des recherches, demander à ceux qui par chance se souvienne de moi... Je joue les modestes, mais je sais que ma disparition soudaine a dû surprendre pas mal de monde. Après tout seul l'ancien directeur de l'agence est au courant des véritables raisons qui m'ont poussé à tourner le dos à mon rêve, ma carrière. J'ai l'impression d'avoir une boule au ventre dès que j'y pense, m'impliquer trop sérieusement ne me fera que souffrir davantage. Serais-je capable d'oublier un jour ce sentiment d'échec, de manque et de frustration que je ressens ? Pourrais-je tourner la page... Je l'ignore.

Entendre une de mes chansons soudainement si proche de mon oreille aurait pu me faire perdre mon calme, mais en dehors de mon coeur qui s'agite bien trop vite et de ce sentiment de surprise, je réussis à me maîtriser. Si je devais réagir au quart de tour cela ne me ressemblerait pas et je ne veux pas qu'il se pose trop de questions, c'est une barrière que j'ai créée entre moi et les gens depuis deux ans et elle ne sera pas facile a brisé. Certains pourraient penser que je suis trop sensible et que j'aurais dû prendre le dessus, je le pense aussi. Mais perdre mon petit frère, ma capacité a chanté, mon rêve, mon futur en moins de quelques mois... n'est-ce pas assez pour être brisé ? Aurait-je dû encore perdre plus pour que cela explique ce que je ressens ? Depuis quand n'ai-je pas pleurer ? Depuis quand n'ai-je pas lâché prise ? Cette carapace qui m'entoure m'empêche de craquer, de faire face à la réalité. Un jour quelqu'un réussira peut-être à me faire sortir de cette bulle et me soulager afin que je puisse de nouveau avancer un pas après l'autre et non... reculé. « Surpris ? Surtout que tu m'en aies fait tout un flanc l'autre jour alors que tu fais exactement pareil. En activité ou pas, c'est pareil, ne tente pas de jouer sur les mots. » Mon sourire subsiste encore sur mes lèvres, comme pour être totalement opposé a mes sentiments.

« Tu as raison, désolé. » Que puis-je dire d'autre ? Je voulais lui répondre que tout cela n'avait aucune importance, que de toute façon c'était du passé, le fait que j'étais une idole autrefois n'a rien à voir avec le moi d'aujourd'hui... Mais je ne veux pas trouver d'excuse. Debout je continue de le regarder alors que lui fait de même, avec une certaine... insistance je dirais. Je me regarde alors. Quoi, je ne suis pas bien habillé ? Un truc cloche ? Je souris.

« Il y a un problème avec ma tenue ? » Dis-je en m'arrangeant un peu, puis je croise les bras en reposant mon attention sur lui, me doutant que Wei a des choses à demander, j'appréhende un peu « LA » question, mais je me suis déjà préparé a devoir lui répondre. « Bon... Qu'est-ce qui a fait que tu as arrêté ? Et... tu n'as jamais songé à essayer encore ? » Même si je m'y attendais je dois avouer que ça fait mal. La deuxième partie surtout. Essayé encore ? Oui j'ai même voulu le faire un peu plus tôt, mais ma voix ne me l'a pas permis alors comment pourrait-je seulement... Le vouloir n'est pas suffisant dans mon cas, il n'y a aucune chance pour que cela arrive un jour et sans men rendre compte mon visage se ferme pendant que je pense à tout ça. « Je pose sûrement les mauvaises questions... » Sortant de mes pensées je reprends un sourire l'air de rien et hoche horizontalement la tête pour le rassurer.

« Non non, ne t'inquiète pas. » Je m'assoie à côté de lui et j'apporte ma main droite au niveau de mon cou faisant signe de « mort » l'air de dire « ma voix est out ». Accompagné d'un :

« Je n'ai plus les atouts que j'avais à l'époque. Que peut faire un chanteur sans voix après tout ? » Sans rentrer dans les détails je ne veux pas lui mentir, si je veux me rapprocher de lui je dois essayer d'être un maximum honnête avec lui.

« Enfin comme je te l'ai dit, c'est du passé.» Rajoutais-je un nouveau sourire aux lèvres. Terminant. « Tu veux savoir autre chose ?»

 

Je me demande si mon comportement est assez crédible, ses deux dernières années et ses derniers mois, les gens que j'ai fréquentés ne me poser pas de questions, personne n'essayait de savoir d'où je venais, ce que je faisais ou encore par où j'étais passé alors il était facile pour moi de jouer au type à la belle vie sans aucun souci. Mais devant Lee Wei, c'est comme si plus je suis à ses côtés, plus il pourra voir à travers moi, sincèrement cette idée me fait peur. J'ignore comment réagir dans ses moments là, est-ce que je serais seulement capable de le regarder en face et de sourire ? Je ne comprends pas pour quelle raison cela me travaille, mais je pense que depuis deux ans, c'est la première personne avec qui je parle honnêtement. Et je veux rester honnête avec lui. Mais en aurait-je le courage jusqu'au bout ? « Y-Y-ya-ah ! Non sérieux, tu t'es vraiment excusé ? Tu ne veux pas le refaire, histoire que ça me reste bien en mémoire? » Sur le coup je ne m'en suis pas vraiment rendu compte, mais est-ce si... bizarre ? En effet je ne m'excuse pas souvent, mais je n'en ai pas vraiment eu l'occasion en même temps et puis là... Je ne suis pas totalement aussi serein que j'en ai l'air, ça doit jouer sur mes réponses. Han So Kai ! Reprends-toi tout de suite mon vieux ! Je souris en le regardant.

« Désolé. » J'attends quelques instants et tire la langue. « Convaincant ? » Alors, ça me ressemble plus ? J'espère en tout cas. Je croise les bras, je ne veux pas l'inquiéter. Par la suite je sens son regard sur moi, ça ne me dérange pas au contraire même. J'aime attirer les regards et mine de rien, le sien encore plus, ça me permet de faire de même. Il est plutôt classe comme type, je suis sûr que dans ses bras on se sentirait en total sécurité non ? /tousse/ A quoi je pense dans ses moments-là moi ! Bon sang... « Non non, aucun! »

Lorsqu'il me pose finalement la question que j'attendais c'est différent de ce que j'avais imaginé. Assez dur à encaisser et je laisse apparaitre sur mon visage plus de sincérité qu'auparavant. Mais c'est assez difficile de se dire que la moitié de ma vie a servi à rien, toutes les choses que j'ai donné, tout ce que j'ai reçu, c'est comme si tout n'avais été qu'illusion. Je réussie à lui faire comprendre clairement la raison pour laquelle je ne peux plus chanter, même si je le voulais. Ça me tue de le dire a voix haute, même si je ne l'avouerais pas, je pense qu'au fond de moi... je n'arrive pas encore à me faire à cette idée, c'est bien pour ça que je continue d'essayer de chanter alors qu'on me l'a interdit... « Je suis désolé si j'ai manqué de tact... Je ne savais pas. » J'ai bien remarqué son air triste et je ne peux pas lui en vouloir, si les rôles avaient été inversé j'aurais surement réagit de la même manière.

« Tu ne pouvais pas savoir et ne t'en fais pas, ce n'est pas si grave. » Mensonge. Terrible mensonge ! Comment je peux dire cela avec le sourire, je ne sais pas... Essayant de ne pas l'inquiété je sors une nouvelle phrase, mais son air sérieux sur le visage me perturbe... J'ai encore ce sentiment d'être mis à nu, c'est frustrant... Je le regarde, sourire aux lèvres. Sourire qui s'efface lorsque j'entends. « Oui, une dernière chose. Depuis combien de temps, tu te mens à toi-même, comme ça? »Mon coeur s'arrête, le temps s'arrête, je n'entends plus rien et ne vois plus rien c'est comme si cette simple phrase venait de résumé deux ans de ma vie. Je... je sens de l'eau sur mes joues, surpris je les touche avec ma main me rendant compte que ce sont des larmes.

« He ? Que... pourquoi. » Je suis assez déstabilisé. Totalement perdu, je ne comprends pas ce qu'il m'arrive... C'est quoi se délire, pourquoi je pleure !

« Désolé, je... désolé. »Oui je ne vois pas quoi dire là tout de suite... essuyant mes larmes avec les manches de mon haut tour à tour, elle ne s'arrête pas. Je n'ai pas pleuré depuis longtemps et là, pourquoi devant lui, pourquoi maintenant ? Il va me prendre pour un fou à chialer sans raison. Je le regarde, j'ai honte... Je me lève et me mets dos à-lui, pour répondre.

« On dirait que tu as touché un point sensible, je me sens stupide... » Ce n'est pas moi ça ! J'aimerais me jeter dans un trou et ne plus en sortir.

Qu'est-ce que je suis censé dire maintenant ?

 

« Pas le moins du monde, malheureusement. » Je souris sans rajouté quoi que ce soit, regardant droit devant moi, c'est un bel endroit, il y a tant à faire ici et pourtant je ne suis jamais venu, je vis à Séoul depuis toujours et il y a pourtant tellement de choses que je ne connais pas. J'aimerais pouvoir en profiter plus, c'est ce qui me traverse l'esprit à cet instant. Venir ici, rire honnêtement et m'amuser avec mes amis ou la personne que j'aime, n'est-ce pas un rêve faisable ? Ça mettra du temps, mais au moins il est à porter de main, ce n'est pas quelque chose que je ne peux pas faire... Je dois dire que le fait qu'il sache que j'ai eu une vie de star me soulage un peu, depuis que je suis devenue un paparazzi, mentir est un peu devenue trop une habitude chez moi. Enfin mentir, je dirais plutôt le manque d'information que je révèle... j'ai tendance à tout garder pour moi, ça me permet de ne pas être blessé et en effet, quelque part je me voile la face, si quelqu'un venait à me demander si je suis heureux, je pense que je ne saurais pas quoi répondre et que je sourirais simplement. Je ne veux pas que les gens me prennent en pitié si jamais ils savaient. Mais à force de garder ça en moi, je continue de me fermer devant les personnes avec qui je pourrais m'entendre. Je me ferme et feinte que tout va bien pendant que mon cœur à l'intérieur, pleure. « Si c'est pour raconter n'importe quoi, c'est peut-être mieux que tu te taises Kai. Épargne-toi ça. »

Lee Wei est le seul à m'avoir percé à jour, depuis deux ans personne n'a cherché plus loin que ce que je voulais bien montrer. Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Je l'ignore. Mais je n'arrive pas à retenir mes larmes, elles coulent le long de mes joues sans que je ne puisse rien y faire, comme si elles avaient décidé de répondre à ma place... Je suis perdu, j'ai retenu mes sentiments pendant deux ans, même lorsque je pensais à mon petit frère, je n'arrivais pas à pleurer, mon coeur se protégeait et je l'avais enfermé a double tour, est-ce que Lee Won a trouvé la clef à mes dépends ? « Tu... Hey...? » J'ai honte, je voudrais seulement qu'il n'ait rien vu, je veux m'enfuir loin, me cacher... Comprendre ses larmes, comprendre ce qu'il se passe. La seule chose que je puisse faire est de m'excuser encore et encore, je suis tellement confus, je ne voulais pas lui montrer un visage pareil, il va me prendre pour un idiot... Idiot que je suis bien sûr ! Bon sang, je suis maudit. « Mwo ? N-n-oon ne t'excuses pas... » Je peux remarquer sans peine qu'il ne sait pas comment réagir, je le comprends ça serait pareil pour moi et c'est pourquoi je me sens encore plus ridicule... J'ai juste l'impression de le faire se sentir mal à l'aise alors que ce n'était pas mon intention ! Si j'avais su que cela tournerait ainsi je serais resté chez moi ! Ah... je me sens juste tellement stupide, vraiment... vraiment stupide ! Je lui tourne le dos pour ne pas qu'il me voit aussi faible, aussi pitoyable ! Mais cet idiot vient me rejoindre et me fait en plus le regarder, je rougis de honte ! Pourquoi... « Ne te sens pas stupide pour si peu. Et puis... ça doit te faire un bien fou de lâcher prise, non ? » Je me mords les lèvres, essayant de me retenir de pleurer encore et encore... Mais quand il me prend dans ses bras, la chaleur que je ressens, le bien-être qui m'envahit d'un coup, comme si j'avais recherché ce simple geste depuis toujours. Au fond si quelqu'un avait pu me prendre dans ses bras il y a deux ans comme Lee Wei le fait en ce moment, peut-être que je ne me serais pas renfermé, surement que j'aurais pu craquer et lâcher prise, si seulement il avait été là... Ma main vient se poser dans son dos attrapant son pull le serrant entre mes doigts comme si je n'avais que cela a quoi me rattraper et murmure.

« Cinq minutes. Laisse-moi seulement me montrer faible cinq minutes s'il te plait. » Dit-je avant de pleurer toutes les larmes de mon corps contre sa poitrine. Je veux tout laisser sortir, je peux le faire avec lui, je veux me vider de toute cette souffrance qui me pèse, même si après ça je dois m'enfermer dans ma chambre pour ne plus en sortir à cause de la honte, je sens que dans ses bras je peux être enfin moi. Les secondes, les minutes passent, mais j'ai seulement l'impression que le temps c'est arrêté pour moi et qu'il va bientôt pouvoir se remettre en marche. Je ne sais pas si cela sera bénéfique, mais en ce moment je peux penser à tout ce qui m'a blessé, tout ce qui m'a été arraché et en pleuré de rage, de tristesse... j'inonde le pull de Lee Wei, mais je suis prêt-à-lui racheter le même en autant d'exemplaire qui le souhaite tant qu'il me laisse apaiser mon coeur un instant.

Après quelques instants je décolle ma tête de son torse et essuie mes larmes d'un revers, abordant un léger sourire, je garde cependant la tête baissée.

« Désolé, je me suis laissé aller, mais ça m'a fait du bien. Merci. » C'est vrai que je me sens mieux, j'aurais peut-être du faire cela avant, mais malgré que je ne pense pas ouvrir ma barrière a beaucoup de monde, mon coeur a choisi de laisser Lee Won entrer alors que puis-je faire contre ça ? Je n'oublierais jamais ma peine et ma frustration, mais je ne m'étais pas senti aussi léger depuis longtemps.

« On va... Boire un truc hein ? C'est ça... j'ai soif... » Dit-je en commençant à marcher pour m'éloigner, est-ce que j'avais l'air convaincant ? Non hein... Mais je ne sais pas quoi dire, j'ai seulement honte et je me sens minable. Pour l'instant je n'arrive pas à le regarder dans les yeux de peur de voir la déception et la pitié. C'est... affreux.

 

Déjà que c'était un de ses mauvais jours où je tente l'impossible au risque de me limer le moral vers le bas, me voilà en train de pleurer toutes les larmes de mon corps contre un homme que je ne connais pas tant que cela en fait. Mais même auprès de mes amis, je n'ai jamais eu la possibilité ni même l'envie de me montrer faible pour soulager ma peine. « Autant que tu veux... » Je n'attends pas vraiment son approbation pour me mettre à laisser libre cours à mes sentiments qui se transmettent par ses flots de larmes que je ne peux stopper. La vie nous met souvent des bâtons dans les roues et je suis surement l'une de ses victimes les plus touchés, mais on dirait qu'elle sait aussi comment nous guider vers la solution qui pourra nous apaiser. En l'occurrence, je pense que ma rencontre avec Lee Wei n'ai pas dû au hasard. Je ne suis pas croyant, mais peut-être que le destin, existe vraiment. Le fait qu'il ne me pose pas de questions, qu'il ne parle pas et reste là à me tenir contre lui, c'est tout ce dont j'avais besoin, je me sens bien et je me surprends à vouloir rester dans ses bras... Mais j'ai aussi très honte de lui faire face, je suis un homme après tout, pleurer comme ça dans les bras d'un autre homme, ce n'est pas vraiment le genre de choses dont on peut se vanter. « Il n'y a pas de mal à craquer de temps en temps. Je ne m'y attendais pas... C'est tout. » Je souris, ça je n'ai pas eu de mal à le remarquer. Je ne m'y attendais pas non plus faut dire, si quelqu'un m'avait dit ce qui allait ce passé, je ne l'aurais surement pas cru, alors... « Désolé si j'ai été trop loin... Mon but n'était pas de te blesser... Plutôt de te faire ouvrir les yeux... Un peu... » Je hoche la tête sans le regarder, je le sais très bien et je ne lui en veux absolument pas, au contraire je devrais même le remercier... sincèrement. Mais là, tout de suite je veux oublier cette honte, je ne veux pas me sentir mal à l'aise à ses côtés, pourtant j'ai simplement l'impression que je ne peux pas le regarder dans les yeux. Je m'éloigne pensif, rougissant à cause de l'embarra, mais il me rattrape. « Il y a un bar dans le coin il me semble... Mais t'y vas pour te bourrer la gueule ? Il est un peu tôt non ? » ...

« Si c'est le cas, tu comptes m'en empêcher? » Bien que je vous assure je n'avais aucune intention de me mettre minable pour oublier... Ce n'est pas mon genre, puis j'ai déjà ma gorge assez détruite pour que j'ingurgite toutes ses boissons alcoolisé... Mais je finis par le suivre. Où ? Je l'ignore, il ne m'a absolument rien dit. Quand on arrive devant un endroit ou l'affiche du jour semble assez... perturbante. Des concombres de mer ? J'essaie d'imaginais a quoi ça ressemble. Oui j'avoue ne jamais en avoir mangé, donc je ne sais absolument pas ce que c'est, je suis un ignorant, oh dieu pardonne-moi. Je le regarde avec un air amusé et interrogatif à la fois, montrant l'affiche du doigt.

« C'est assez spécial non ? » « Oublie, ici ça craint on se casse. » Son visage n'a pas manqué d'attirer mon attention. Laissant échapper un rire étouffé, je le laisse enfin sortir pour reprendre.

« Je ne savais pas que tu étais fan de ce genre de choses ! » Oui c'est de la pure ironie. Je me sens mieux d'un coup ! J'en oublie presque ce qu'il vient de ce passé, mais mon regard se pose à nouveau dans le sien, ce qui me ramène à la réalité. Je détourne mon regard dans la direction opposée, mes joues rougissantes j'ignore ce qu'il m'arrive, mais... moi qui me protéger des gens comme un antivirus protège un ordinateur, me voilà à me conduire comme un idiot devant ce type. Je le déteste pour me faire me sentir aussi faible... Je lui attrape instinctivement la main pour qu'il s'arrête de marcher et lui dit.

« Attends, maintenant que tu m'as montré les... concombre de mer, tu veux aller où ? » Dis-je un ton moqueur sur le visage... Je dois agir naturellement, c'est ce que je me force à faire, je ne veux pas sembler bizarre après ce qu'il vient de ce passé, je n'aime vraiment pas l'idée qu'il garde cette image là de moi...

 

« Non non... Tu fais comme tu le sens après tout. Je te ramènerai chez toi si tu n'es plus en état de le faire tout seul. » Sur le coup je l'imagine bien me porter ou me demander mon adresse tandis que je n'aligne plus deux mots dans la même phrase... Cette pensée me fait sourire et même si je n'aime pas me rendre minable volontairement, si je peux boire pour oublier et me soulager rien qu'une fois, alors je préfère que ce soit avec lui... Après tout il a déjà vu un côté de ma personnalité que je ne montre à personne, c'est énorme de mon point de vue.

« C'est sympa, même si tu ne dois pas savoir où j'habite, alors au final ça te poserait surement plus de problèmes qu'autre chose, non ? » Par la suite je le suis sans savoir exactement où il compte m'emmener, je ne sais même pas comment je suis censé réagir face à ce qu'il vient de ce passé. Mais j'oublie d'être embarrassé devant l'affiche qui me fait face... Je me doute que ce n'est pas vraiment ce qu'espéré Lee Wei en voyant la manière dont sa figure se décompose, mais ça me fait rire, j'y peux rien ! Et le voir gonfler les joues gêner, le rend encore plus mignon. « J'imagine que si je te dis que je n'ai jamais mis les pieds ici, tu ne vas pas me croire hein? Bon au moins tu souris... C'est toujours ça. » Et voilà, je suis encore gêné, décidément quelque chose cloche chez moi. J'évite de répondre, tandis qu'on se met à marcher sans vraiment savoir où nous allons. Je ne veux pas continuer à me sentir embarrassé indéfiniment, alors je me décide à lui demander ce qu'il souhaite faire, lui attrapant la main sans vraiment réfléchir. « Boire... Mais pas là.» Je ne me souviens pas de la dernière fois où je me suis rendu dans un bar pour boire avec quelqu'un. Mais ce n'est pas une mauvaise idée, l'alcool est un bon moyen d'oublier après tout, bien que je n'aie jamais choisi cette solution facile.« Ici ça devrait pouvoir le faire, non? » Je regarde l'endroit et je trouve aussi que c'est pas mal. De toute façon il n'y a pas mieux dans le coin !

Je n'ai pas le temps de répondre qu'il me tire à l'intérieur. Je ne comptais pas refuser, au contraire. M'enfin je découvre qu'il a un côté assez entreprenant qui ne me déplait pas. Installé dans un coin, loin des regards, je m'adosse au mur ayant toujours du mal à le regarder dans les yeux, je préfère laisser mes yeux parcourir la pièce. « C'est moi qui offre, fais toi plaisir... » Je souris.

« Merci, je plains cependant ton porte-monnaie, j'espère que tu ne regretteras pas. » Dis-je d'un ton légèrement taquin. Tandis qu'une serveuse s'approche et s'arrête a notre table.

« Que puis-je vous servir ? » Elle semble nous relooker tour à tour, il n'est pas difficile de deviner ce qu'elle pense, deux beaux gosses seuls. Mais dommage pour elle, personnellement les filles ne m'intéresse toujours pas. Je lui réponds donc.

« Un whisky » généralement, je ne bois pas de whisky sans coca, mais si je veux me souler la gueule, c'est surement le meilleur moyen. « Préparer une bouteille entière pour moi s'il-vous-plait » dis-je avec un sourire sur les lèvres. Une fois qu'elle a pris la commande de Lee Wei également, elle s'en va et je sors un stylo de mon sac, qu'est-ce qu'il fait là ? J'en ai toujours un sur moi, ça peut être utile, puis attrape la main de mon camarade. Écrivant mon adresse sur sa paume.

« Au cas où je n'ai plus la capacité de te noter mon adresse par la suite, je ne voudrais pas m'imposer chez toi. » Je tire la langue, puis mon premier verre vient d'arriver, je le tombe illico et en demande un second. Sortant mon paquet de cigarette, cigarette que bien sûr ont m'a déconseillé, mais bon...

« Je suppose que tu ne fumes pas ? » Bien sûr que non, ça m'étonnerais qu'un chanteur se détruise la voix volontairement, mais moi... qu'ai-je à perdre ?

 

« C'est sympa, même si tu ne dois pas savoir où j'habite, alors au final ça te poserait sûrement plus de problèmes qu'autre chose, non ? » Certes. Encore une fois, il a raison. Mais sérieusement, il pourrait pas juste dire : « merci » au lieu de me faire remarquer à chaque fois que je me lance dans quelque chose de périlleux ? Oui, je serai dans la panade si je dois retrouver où est-ce qu'il habite et qu'il se met minable au point de ne pas pouvoir me l'expliquer. Mais, je saurai me débrouiller si ça arrive. Alors, je sais que c'est un peu tôt pour dire ça, mais : bon dieu qu'il arrête de chercher la petite bête et qu'il me fasse confiance !

« Oui, mais non... » dis-je avec un léger air agacé. Tout ce que j'espère ce qu'il ne va trouver quelque chose à redire genre : « tu vois, tu le dis toi-même. » Soudain, je comprends enfin ce que c'est. Un concept très simple, mais qui tient à cœur de beaucoup de gens. Moi aussi je crois.

Avoir le dernier mot.

Après mon petit intermède : concombre de mer aka humiliation journalière, nous nous dirigeons vers un vrai bar, ou disons plutôt : un normal. Une fois installés à l'intérieur, je dis à Kai de ne pas se préoccuper du prix des boissons, c'est moi qui offre. Je lui dois bien ça après ce que j'ai fais -car oui je me tiens encore pour responsable de l'état dans lequel il était un peu plus tôt-. Il me sourit et mon palpitant défaille. Mes mains sur mes cuisses se crispent, serrant fort mon jean entre elles. « Merci, je plains cependant ton porte-monnaie, j'espère que tu ne regretteras pas. » Cette fois, c'est à mon tour de sourire. Je hoche par la négative pour le rassurer :

« T'inquiètes pas pour ça, j'ai un peu de marge. Tant que tu ne dévalises pas leur cave à vin, ça devrait le faire. » Dis-je en riant quelque peu.

C'est ça le problème des produits importés, forcément il faut amortir leurs coûts, et après ça coûte la peau des fesses. Non sérieusement, je déconne même pas en plus. Heureusement, je n'aime pas le vin, espérons que ce soit pareil pour lui, quand bien même j'ai dis que j'offrais alors si il aime, je n'aurai pas le choix.
La serveuse arrive à notre hauteur pour prendre nos consommations, et je remarque sans peine ce qu'elle fait, ce qui me fait sourire, elle est tout aussi discrète que moi on dirait. « Un whisky. Préparer une bouteille entière pour moi s'il vous plaît » Bon et bien si j'avais encore des doutes, là je n'en ai plus. Le grand Kai prépare une cuite, et moi je me retrouve cantonné au rôle de Sam, capitaine de soirée. Enfin non.

Capitaine de fin d'après-midi, de presque soirée.

Du pareil au même vous me direz. « Pour moi ce sera un Schwepps aux agrumes s'il vous plaît. » Oui, vu que je vais reprendre la voiture, autant éviter de me tuer sur la route, et de le tuer aussi, car même si je ne sais pas où il habite, vu comment il part, il ne va plus être frais bien longtemps. Je l'observe chercher quelque chose, silencieusement, et lorsqu'il attrape ma main, je penche la tête perplexe... Il est en train d'écrire dessus. « Euh... » Lorsque je peux récupérer ma main, je regarde ce qu'il a écrit : « Au cas où je n'ai plus la capacité de te noter mon adresse par la suite, je ne voudrais pas m'imposer chez toi. » Je lève la tête vers lui et plonge mon regard dans le sien :

« Ah oui, ce n'est pas... Nos verres arrivent, et Kai bois le sien avant que j'ai le temps de dire « ouf », j'écarquille les yeux : ...Putain t'as une sacré descente toi! » Dis-je en trempant les lèvres dans mon Schwepps, médusé par ce que je vois : il commande déjà un deuxième verre. A cette allure-là, il va vider sa bouteille de whisky avant que je finisse mon verre. Pur en plus, quand je disais qu'il n'allait pas rester lucide très longtemps. Il sors un paquet de cigarettes, tandis que je continue de boire : « Je suppose que tu ne fumes pas ? » Je hoche la tête, posant mon verre sur la table :

« Tu supposes bien... Je fais courir mes doigts sur le bois de la table et finis par de nouveau plonger mon regard dans le sien : Dis, je me demandais... Comment ça se fait que tu peux te balader comme ça... ? Personne ne te reconnais jamais ? Même là où tu bosses? » Dis-je curieux un peu.

C'est vrai quoi, déjà que ça ne doit pas être facile à supporter, mais si en plus il doit subir les nombreuses questions de ses collègues tous les jours... Mes doigts s'arrêtent de courir d'un seul coup... C'est exactement ce que je suis en train de faire. Je me mordille la lèvre et attrape mon verre, en buvant une gorgée de nouveau : «  T'es pas obligé de me répondre, ça ne me regarde pas après tout, je veux pas t'embêter avec ça... Dis-je en fixant le liquide de mon verre comme s'il était la chose la plus importante de ma vie à ce moment.

 

« Oui, mais non... » D'après son air agacé, il semblerait que je l'ai vexé, j'ai bien envie de m'excuser, mais je préfère ne rien rajouter. L'épisode qui suit me fait rire et me détends au point d'en oublier ce qu'il vient de ce passé, mais la réalité est assez tenace et elle revient toujours à la charge, alors prendre quelques verres pour ne plus me poser autant de questions me semble être la bonne solution. Installé à la table du bar, je préviens Lee Wei qui se propose de payer que je ne me retiendrais pas sur la note. « T'inquiètes pas pour ça, j'ai un peu de marge. Tant que tu ne dévalises pas leur cave à vin, ça devrait le faire. »

« Tu as de la chance, je n'aime pas le vin. » Dis-je un sourire aux lèvres. Ce qui est vrai, autant j'adore le jus de raison et les abricots, autant je déteste le vin... Quoi ? Les deux n'ont aucun rapport ? Et alors, j'aime, j'aime ! Bordel cherché pas plus loin... Tss. La serveuse un peu relookeuse viens prendre nos commandes et je lui dis clairement de me préparer une bouteille entière pour moi ! Une fois que je l'aurais terminé je suis certain d'être KO, quoi que ça risque d'arriver même avant vu la manière dont je tiens l'alcool, je ne bois jamais donc forcément je suis loin d'être très résistant. Bref ma commande passée je laisse Lee Wei prendre la sienne sans rien rajouter. « Pour moi ce sera un Schwepps aux agrumes s'il vous plaît. »

« Je peux avoir confiance en toi pour me ramener en un seul morceau hein. » Je tire la langue, puis lui note mon adresse sur la main, histoire qu'il sache où justement... me reconduire, comme quoi j'ai bien fait de ne pas prendre ma voiture pour venir, ça aurait été gênant. « Ah oui, ce n'est pas... » La serveuse revient et j'enfile le premier verre avant de commandé immédiatement le second. « ...Putain t'as une sacré descente toi! En fait...»

« Même moi j'ignorais que j'en avais une pareil pour dire vrai. » Ce qui est vrai, je suis décidé à boire pour ne plus me prendre la tête avec ce qu'il s'est passé plus tôt, donc je me dépêche de boire avec l'envie de ne plus savoir qui je suis, cette descente vient surement de là. Je sors mon paquet de cigarette, je maudis les cigarettes autant que je ne peux m'en penser. Quand j'étais chanteur j'évitais tout ce qui pouvait atteindre ma voix, mais aujourd'hui ma gorge a déjà bien pris, alors je n'ai plus rien à craindre. Je suis un éternel inconscient de vous l'avoue. « Tu supposes bien...» Mon second verre arrive et je le tombe aussi rapidement que le premier et renvoie la serveuse m'en servir un autre, elle va me prendre pour un alcolo, mais je m'en fous. Au moins je réussis à regarder Lee Wei dans les yeux, c'est une preuve que ça marche ! « Dis, je me demandais... Comment ça se fait que tu peux te balader comme ça... ? Personne ne te reconnaît jamais ? Même là où tu bosses? » Un sourire se dessine sur mes lèvres « T'es pas obligé de me répondre, ça ne me regarde pas après tout, je ne veux pas t'embêter avec ça... »

« Beaucoup de choses se sont passés, j'ai quitté le showbiz très vite et les gens oublient ou font semblant d'oublier, ils pensent que je suis juste une « ressemblance » ou simplement ne pose aucune question, ma vie ne les intéresse pas, alors il se fiche de savoir ce qu'il m'est arrivé, au final je suis devenue Han So Kaï. Une personne tout à fait banale. » Ça me fait mal de dire ça de cette façon, je termine mon troisième verres, puis le quatrième et le suivant... Ma tête tourne.

« Ça fait mal... d'être oublié. » Je ne suis plus dans mon état normal et il faut savoir que quand on boit on a tendance à dire ce que l'on pense vraiment. Je soupire, mais un bon et vrai soupire digne de ce nom !

« Wei, ramène-moi à la maison s'il-te-plait. J'ai l'impression que je vais devenir une loque si je continue à boire. » Oui, j'y ressemble déjà certes, mais il semblerait que j'ai encore un minimum de conscience, mais forcément, plus aucune force et aucune envie de bouger, ouai... c'est la vie, c'est comme ça, alors porte-moi mon amouuur !