« Mahji-ah~ Ne t'inquiète pas, je vais rester avec les membres de mon groupe. Tu as bien bossé aujourd'hui, repose-toi ! » ma tête se décala de mon cellulaire. Je regardais un instant l'appareil en plissant les yeux, comme si Jang Gun, mon meilleur ami et correspondant téléphonique, allait deviner mon regard. Et, croyez-moi ou non, mais en replaquant mon téléphone sur mon oreille, Jang Gun me disait d'arrêter d'envoyer des foudres avec les yeux par ondes. Je souriais silencieusement en entendant sa voix pleine de vie. « D'accord mais sache que si tu te fais encore harceler par une fan, c'est avec un couteau que je viendrai à l'hôpital. Ou non... Je le lancerai par ta fenêtre. Tu sais que j'en suis capable ! » Son rire résonna à l'autre bout de la ligne, me faisant rouler des yeux : j'osais juste espérer qu'il me prenait au sérieux... Car j'en étais bel et bien capable. J'avais pour ça la capacité à lancer parfaitement mes couteaux et avec, la folie de vouloir vraiment le faire si besoin.

Un fin sourire aux lèvres, j'eteignais l'écran, notre discussion terminée sur un 'et j'irai te visiter en prison' que j'avais plutôt mal accepté. Le portable glissé dans mon sac de sport, je me massai le cou en sortant du bâtiment. On m'avait assigné un nouveau planning avec de nouvelles idoles. Et j'allais devoir couvrir des concerts aussi prochainement. J'avais insisté pour voir le visage de chacune des personnes que j'allais devoir protéger avec mon équipe. Déjà par souci professionnel évidemment. Mais aussi parce que ma motivation s'en trouvait redoublée. Quand je voyais ces jeunes visages innocents, je repensais à celui de Jang Gun à ses débuts et avant sa première altercation avec des fans... Pas question que ces idiots sans cervelles mais à la tête d'ange se lancent dans n'importe quoi - désolée mais ils ont aussi des têtes d'idiots, hehe.

Mes oreilles bourdonaient, encore traumatisées par les cris des fangirls. Je me promettais de ne plus retirer mes boules quiès lors de fan-events, ces filles avaient elles aussi de la voix et hélas, rien de franchement mélodieux. Les "oppa" hein... ça allait bien. Alors un peu de musique était la bienvenue dans le creux de mes oreilles. Je me coupais de tout bruit disgracieux et avançait tranquillement pour rejoindre la voiture quelques rues plus loin : on se gare où l'on peut ici.

Entre deux chansons, des cris réussirent à faire trembler mes oreilles. Je regardai alors deux adolescentes courir, excitées, passant devant moi comme des bolides de formule un. Plus loin, à une rue encore de l'endroit où ma précieuse Hyundai reposait, un troupeau se formait. Les gens formaient un cercle sur un groupe agglutiné au milieu même de la route. Génial, pensai-je, je n'allais pas pouvoir bouger avant un moment à cause de cette circulation perturbée. Curieuse, j'écoutai les conversations à ce sujet.. et mon sang ne fit qu'un tour au mot 'écrasé'. Sous cette mêlée digne d'un rencontre de rugby se trouvait des gens. Je lancai mon sac dans un coin plus ou moins sûr avant de relever mes manches et attacher mes cheveux. « La police a été appelée, je vous donne cinq secondes pour déguerpir ! » hurlai-je en chopant les moins décidées. Sans grand mal, passai celles-ci et me frayai un chemin entre les coups. Dans ces situations le mieux était de les éloignées les unes des autres de manière à attirer leur attention et régler le problème autrement. Mais là, j'optais pour quelque-chose de plus radical. De mon sac, j'avais eu le temps de choper de quoi faire un tour bruyant.
Quelques secondes plus tard, des bruits perçants déchiraient la rue... comme des coups de feu. Mais il n'en était rien, l'intérêt, c'était juste qu'elles le croient. Et qu'elles pensent à la police un instant.

Dans cette nouvelle panique causée par mes soins, d'autres passants intervinrent pour dispercer le groupe et je me jetais sur des gens à terre. Et quand je croisai le regard de l'homm, mes yeux grossirent soudainement.

Pas de doute possible.
Sun Lee Wei était sous les yeux. Idole très connue. Assez pour que je sache les plaintes de mes collègues quant à devoir les protéger. Je realisais alors : ce n'était pas une cohue ordinaire. Et elle allait reprendre potentiellement tant qu'il était là. Je jetai un regard paniqué vers la jeune fille, histoire de m'assurer de son état. « Rentre chez toi vite avant d'être blessée ou de te faire arrêter ! Allez, file ! Et toi... tu viens. » j'avais poussé la jeune fille et tiré ensuite le poignet de l'idole vers moi sans réfléchir davantage. Il fallait qu'il soit loin avant qu'elles ne se rendent compte. Je dus bien bloquer quelques coups de panique mais je sortis rapidement en tirant avec moi un artiste.
Je ne lui delandai pas son avis, chopzi mon sac et le menai des rues plus loin avant qu'une ne voit ce qu'il se passe. Ce n'est qu'un moment après que je laissai son poignet. Mes yeux sévères, j'ouvrzi immédiatement la bouche. « Les idoles ne sont-elles pas censées faire attention en sortant ? Tu aurais pu y laisser un bras ! Et elles... » j'inspirai un coup en surveillant les alentours. Deux goulées d'air plus loin, je repris calmement. « Elles ne vont pas te lâcher maintenant... Surtout celle qui n'ont pas pu te voir, la rumeur va vite se répandre. Tu devrais rester à un endroit sûr, un moment... Le temps que les autorités fassent leur travail et dispersent les gens. » je le fixai, essayant de juger de son état. « Tout va bien au moins ? » demandai-je finalement, soucieuse.

Je détestais vraiment le showbiz.
Dire que j'étais censée me reposer cette semaine, mon congé commençait fort.