Une vie de banlieusards, une vie de débauches, une vie remplit d’amour et c’est ce qui comptait pour la famille Shin. L’argent ne fait pas le bonheur, mais ce ne serait pas transgresser cette idée de mentionner, qu’il y contribue. Vivre d’amour et d’eau fraiche cela va un temps, car l’envie de voir d’autres horizons survint. Un monde aux faux semblants, aux vices, face à ces richesses ostentatoires, il succomba. Ce père de famille qui travaillait jours et nuits pour subvenir aux besoins de sa famille. Cette épouse, qu’il pensait être la femme de sa vie, ces deux fils, dont ils imaginaient déjà des parcours dès plus brillants au fil des années ; mais on sait jamais à quel point, l’Homme peut-être imprévisible et lui, il le fut. Du jour au lendemain, faisant passer sa fuite pour un accident mortel de la route, il quitta cette famille…

Le lendemain après avoir fêté ses douze ans, Byung Chul descendit un matin. Il se rappela toujours de ce silence, ce froid par ce beau jour ensoleillé et sa mère assit silencieusement sur le balcon, le regard dans le vide. Séoul, elle n’avait pas perdu son train-train quotidien. Son grand frère immobile dans la cuisine ne sachant quoi faire… L’habitude de sentir l’odeur du café frais mélangée à celui de la cigarette froide -dont il n’arrêtait pas de se plaindre chaque fois qu’il se levait- n’était plus. Comme un étrange pressentiment, ce jour-là, il ne dit rien. Comme si les paroles, qu’il allait prononcer, seraient de trop. Plus de vie, plus de joie, plus cet amour ambiant et réconfortant qui planaient dans cette maison ; quelqu’un manquait et si il avait su, il ne se serait pas levée ce seize Mars. Une disparition dans ce monde qu’ils s’étaient construits. Ils pensaient que rien ne pouvait arriver, qu’ils ne seraient jamais touchés par les maux engendrés par la perte d’un être cher. Cependant, peu à peu, le mutisme fut sa sortie de secours et les études, une certaine échappatoire. Quant à son grand frère, la violence fut son défouloir, l’alcool son élixir. Sans qu’aucuns mot ne viennent expliquer ses actes et cette entrée en enfer, il se foutait bien des conséquences. On leur avait ôté cet être qui équilibrait leur monde, qui donnait envie d’avancer, auquel ils s’identifiaient et se reposaient un peu chaque jour et auquel ils ne trouvaient pas seulement un père, mais aussi un ami, un confident. Une union fusionnelle d’un père avec ses fils partit en éclat, laissant au fil des jours le sentiment d’une profonde solitude et d’un chaos total.

Leur mère sombra dans l’alcool et par la même occasion, la folie l’engloba. Des moments d’ivresses où le jeune adolescent avait le droit à bon nombre de remarques et davantage, quand ce n’était pas à son grand frère à qui elle s’en prenait.. Allant jusqu’à lui reprocher la disparition de son père. Une telle accusation qui, facilement ancrée dans l’esprit d’un jeune adolescent à l’esprit si fragile ; que cela en devint rapidement une évidence à ses yeux. Même si personne ne pouvait prédire cet abandon, à force de l’entendre ; Byung Chul en resta persuader une bonne partie de sa vie et encore maintenant, il a des doutes. Puis, le destin nous fait rencontrer certains individus lors de notre parcours. Certains vont vous détourner encore davantage du droit chemin. Quant à d’autres, au contraire, ils vont vous ramener à la raison. Ils vont vous donner une seconde chance. Et, la chance de ne pas sombrer entièrement lui était offerte. En était-il méritant ? À dix-sept ans, après les cours, dans vieux bars miteux de la capital, notre futur star en herbe était connu pour ses représentations dans ces genres d’endroits. Aussi miteux que cela pouvait paraître de l’extérieur, à l’intérieur, Byung Chul se sentait bien. Ambiance chaleureuse, personnes souriantes. Ce fut aussi un moyen pour lui de ramener de l’argent chez eux, aidant le nouvel homme de la maison, qui collectionnait les petits boulots du matin jusqu’au soir... Rien de bling-bling, juste le son d’une guitare sèche accompagné de celui d’un piano, il fredonnait sur ce son des airs bien connus de cette voix transcendante. Tellement envoutante et reposante à la fois qu’il en attira une oreille experte. Ce fut un travail de longue haleine pour sortir notre jeune homme de la vie où il s’était terré, mais cette personne réussit tout de même à le pousser à accomplir son rêve… Un professeur de chant de son établissement sortit de nulle part, changea à jamais la vie de notre jeune banlieusard.

Le remplaçant de cette présence paternelle longtemps oubliée, notre jeune chanteur n’y croyait pas. Craintif, il pensa d’abord à ces magouilles de vieux séniles voulant donner l’illusion de grand rêves pour les ruiner par la suite. Mais il était bien trop jeune et il lui parut si sincère qu’il se laissa finalement tenter … Peu sure de lui, il allait à chaque fois à reculons à toute ces répétitions. Aucunes places n’étaient faite pour lui, les mots de sa mère résonnait encore fraichement dans sa tête et se réactualisait lorsqu’il rentrait à la maison. Une situation familiale qui s’améliora aussi après six ans d’enfer, son frère trouva enfin un travail stable et bien payé. Pour leur mère, elle en vint à intégrer un hôpital spécialisé pour guérir sa dépendance à l’alcool et de sa démence. A croire que tout lui souriaient enfin. Alors, au fil de ce petit jeu de répétition, il y prit goût et il ne vit plus que la musique comme seule et unique passion ; sa sortie de secours.

Une tendance pas très apprécie de l’aîné. Il commença à veiller sur son éducation, comme l’aurait fait leur père. Il redoutait les désirs de son frère à vouloir devenir l’une de ces idoles. Il craignait les retomber sur lui et ne se fit pas prier pour lui en faire part. Néanmoins, c’était sans connaître Byung Chul ; il l’écouta sans suivre ce conseil. Ce dernier s’attacha à cet espoir et était prêt à montrer à tous de quoi il était capable. En revenant au professeur de musique, ce dernier parvint à lui permettre de passer une audition et Byung Chul fut retenu pour entrer au sein de l’agence. Dans la musique, il s’épanouit entièrement. Cependant, il avait quelques lacunes en danse. Alors, lors de ces années en tant que Trainee, il fait encore en sorte de l’effacer pour s'approcher encore un peu plus de son rêve.