« Voilà comme ça et surtout n’oublie pas le jeu de jambe ! Si tu l’oubli encore une fois je te mets mon pied dans les fesses ! »

D’un seul coup, la musique pop qui occupait cette salle de danse venait de se couper, laissant place aux souffles de deux jeunes gens fatigués. D’ailleurs, l’un d’entre eux était une jeune femme aux cheveux très longs et au sourire merveilleux. Celle-ci portait un sarouel en toile noir et un débardeur blanc alors que sur sa tête trônait un bonnet multicolore. Lentement, elle rangea la salle alors qu’elle se trouvait enfin seule. Elle était contente de cette journée et rien qu’à la regarder on pouvait le deviner.

Qui y a-t-il de plus beau dans la vie ? Suivre ses plus beaux rêves ? Vivre une vie de saint ? Vivre selon ses propres lois ? Ses propres rêves ? Rang Bia ne sait pas, Rang Bia ne saura jamais. Elle l’a fait sa vie, elle était entrain de la faire. Comblée ? Un peu qu’elle l’était, qui ne le serais pas à sa place ? Elle avait tout, tout ce qu’une femme pouvait désirer. Seulement parfois, assise sur son divan, le regard dans le vague, il lui arrivait de repenser, de repenser à avant lorsqu’elle était plus jeune, lorsque tout cela à commencée. Pourquoi y repenser là maintenant ? En faisant son ménage elle avait retrouvé ce livre, cet ouvrage. Ce journal témoignant de sa petite vie presque tranquille. Comment penser, comment dire, comment faire. Elle avait toujours pensée que ce journal avait disparus après tout ses déménagements, toutes ses affaires dont elle s’était débarrassée. Que de souvenirs ? Elle ne pouvait pas dire qu’elle regrettait, il n’y avait que les faibles pour ça. Clignant pourtant les yeux, elle les déposa sur le journal alors qu’elle passait une main sur sa couverture, sur sa surface. Un sourire lui venant aux lèvres, elle l’ouvrit enfin, ses yeux se déposant sur la première page alors que, des mots écrit d’une main jeune et tremblante désignait ses mots, désignait un nom, son nom, Hee Rang Bia.

« Dis-moi, quel est ton rêve ? »

14 Avril,
Cher journal,
Hier, Rang Na et moi nous avons accompagnée maman à son cour de danse classique. J’étais vraiment heureuse de voir ça ! Mon cœur battait la chamade et je suis certaine que s’était le cas de Rang Na aussi. Maman était si belle, si gracieuse, si légère. Je suis tombée amoureuse, Rang Na aussi. Je lui ai même demandé si elle aussi voulait en faire et crois moi qu’elle m’a dit oui ! Je suis tellement heureuse. J’aimerais vraiment que papa et maman nous apprenne à vivre ainsi, de danse et surtout, d’envie.

25 Septembre,
Cher journal,

Une nouvelle journée vient de s’écouler, aujourd’hui, j’ai passé mon premier concours de danse. J’étais réellement stressée, je crois qu’on ne peut pas être aussi stressée, aussi nerveuse que je l’ai été moi-même aujourd’hui. Pourtant la danse ça me connait, je n’ai que six ans mais maman dit que je suis très douée. Depuis mes trois ans je suis une ballerine. Maman dit toujours que plus tard ça m’aidera, que la grâce et la légèreté seront visibles à travers moi. Je trouve ses mots bizarres et pourtant ils me plaisent. J’aime tout ce qui touche à la musique, à la danse, je pense que, c’est ce qui me permet de m’évader depuis sa mort. Je n’étais pas seule comme tu le sais, elle était là, cette seconde moi. Dire qu’il y avait deux Rang Bia, que l’une d’entre elle est en parfaite santé alors que l’autre, était malade à s’en damner. Sais-tu ce que cela fait d’avoir une sœur jumelle plus faible que sois ? De la voir tous les jours s’éteindre un peu plus, presque oublier qui elle est, qu’elle est entrain de se demander ce que ça fait de vivre. Elle aimait la danse, elle aimait me voir danser. Voilà maintenant trois mois qu’elle s’est éteinte et pour elle, jamais je n’arrêterais. C’est une promesse ?


21 Mai,
Cher journal,

J’ai finalement décidée de le faire, de suivre se rêve dont nous avions parlé elle et moi. Même si je le ferais seule, je sais qu’elle m’y accompagnera et je pense que c’est bien ce qui me donne la force de le faire. Je n’abandonnerais pas, jamais. Je sais que Rang Na marche derrière moi-même si elle n’est plus là. Elle guide mes pas. Lorsque je danse, elle danse avec moi. J’ai seulement bien peur, et si je ne réussie pas ? Que vais-je faire ? Je stresse souvent pour un rien je sais, mais comprend moi. Ce n’est pas quelque chose de facile que de se sentir traquer par ça, par un rêve que seule je dois réaliser. Papa et maman sont derrière moi de toute façon, raison de plus pour ne pas décevoir ? Maman dit que j’ai la volonté, que je sais me battre mieux que personne. Je demande à voir.

01 Janvier,
Cher journal,

Une nouvelle année ? Encore une. Pour cette année maman m’a demandée de faire un vœu alors que papa était entrain d’agiter un petit drapeau multicolore devant mon nez. Qu’ils sont idiots tous les deux. Seulement je les aime ? J’ai l’impression de n’être comprise que par eux, qu’ils sont là uniquement pour moi alors que, dans un sens je sais que c’est parce qu’ils me protègent. Ils ont déjà perdus une enfant, ils ne veulent pas perdre la deuxième. Je les comprends, je les comprends tous les deux. L’autre fois, lorsque j’ai gagné se premier concours il y a un an, maman m’a appelée Na’. Pourquoi m’avoir donnée le surnom de ma défunte sœur sans le remarquer ce jour là ? Je ne lui en veux pourtant pas, je sais que ce n’est pas de sa faute, qu’elle souffre, tout le monde souffle. Seulement, je ne veux pas passer ma vie à penser à elle, je dois penser à moi ? Après tout, même si je le l’effacerait jamais, je suis en vie. Ainsi donc une nouvelle année commence, ma véritable vie aussi.

21 Mai,
Cher journal,

Aujourd’hui j’ai fais une nouvelle connerie, tu vas rire ! Je suis rentrée à la maison et j’ai dis à maman que j’étais enceinte. Elle est tombée dans les pommes, marrant non ?
… Bon ok ça l’est pas, je me suis faite tuée quand j’ai dis que s’était une blague. Elle ne sait vraiment pas rire parfois !

21 Juin,
Cher journal,

Que dire mon ami… Applause me ? J’ai réussi tu sais ! Bien que j’ai essayé mainte fois de chanter pour peut-être me lancer dans une carrière musicale sans succès –je chante comme une grenouille sous l’eau- et que j’ai paniqué sur une scène –alors que je devais simplement regarder les gens et faire l’arbre dans une pièce de théâtre- j’ai finalement pu montrer ce dont je suis capable ! La danse est ce que j’aime le plus au monde et après beaucoup d’effort et de sueur qui sentent le porc, il a été conclu que je deviendrais la chorégraphe des starlettes ! Si ce n’est pas merveilleux ! J’ai beau avoir un rêve pour deux, j’aiderais les autres à s’en sortir, quitte à les maltraiter pour y arriver ! Je suis tellement heureuse, viens que je t’embrasse !

Elle se mit lentement à rire alors que le chat là laissait enfin seule car son ventre lui criait famine. Elle aimait beaucoup, lorsqu’elle était seule dans son lit, repenser à ce qu’elle avait vécu lors de son apprentissage de la vie. Les cotés positif qui s’y trouvait lui avait toujours réchauffé le cœur. Mais bien sur, il existe beaucoup de mystère entourant son être.. Elle n’y pensait jamais d’ailleurs à moins qu’on le lui rappel. Ses yeux, lentement se fermèrent alors que ses doigts glissaient sur son propre ventre plat. Finalement, le sommeil l’avait attrapé et elle, se laissait bercer par se dernier.