Hey Chingu! J'ai encore des trucs a te dire!

✱  Je fume trop, c'est clair ! Mon bon, à chacun son vice...!
✱ J'ai l'air un peu bohème, la comme ça... Un peu trop romantique sur les bords. Mais je suis moins gnan-gnan qu'il n'y paraît et j'ai la tête sur les épaules.
✱ Une partie de ce que je gagne va au traitement médical de ma mère. Ca ne la guérira pas mais ça rendra ses jours plus paisibles.
✱ Même si je me suis un peu assagit, je suis le genre de type à aimer faire la fête ! Disons que pour toute "sagesse", j'ai apprit à jouer d'un peu de modération dans ma consommation.
✱ Je voulais devenir infirmier mais la vie est un peu chienne, du coup j'ai dû arrêter pour subvenir directement aux besoins de la famille. Mais ça ne me stigmatise pas.
✱ J'ai parfois posé en amateur pour quelques photos. A la réflexion, je me demande si ça ne paierait pas un peu mieux que mon boulot... A méditer.
✱ Il y a trois ans j'ai fait le vide dans ma vie, après un trop plein. Ou après un trop vide, d'une certaine manière. J'ai pas spécialement mieux réussi au second essai et là, j'entame le troisième, je suis un optimiste.
✱ Je suis fils unique ! Mais ça ne m'a pas manqué de ne pas avoir de frères et soeurs et mes parents ont été très présent dans ma vie !

Mon histoire t’intéresse? Tu veux donc en savoir plus encore... Waah je me sens honoré que tu sois aussi curieux a mon propos! Si c'est comme ça, je vais tout de dire!

Posé en tailleurs sur son canapé, Sun Ju observait entre ses mains la dernière lubie de sa mère. Lui offrir un journal intime, à son âge, c’était quand même tout un concept en soi. La couverture reliée était épaisse, le petit cadenas discret… On aurait vraiment dit le journal type qu’on offrait aux adolescentes. Allez savoir pourquoi soudainement, sa mère voulait qu’il s’y mette !

Sun Ju se laisser renverser sur le canapé, le journal tombant mollement de ses mains au parquet et il pousse un long soupire. Qu’est-ce qu’il pourrait bien raconter dans un truc comme celui-là. Et à quelle date commencer ? Celle d’aujourd’hui ? Non… Ca aurait été bête : ce serait passer à côté de tout ce qui faisait de lui l’homme qu’il était aujourd’hui. Alors quoi ? S’il devait choisir une date pour être la première, laquelle ce serait ?

Sans doute celle de cet après-midi de février… Lorsqu’il avait vu ce drôle de garçon de l’autre côté de… De tout en fait. Ce n’était qu’une rue et pourtant, c’était aussi la séparation qui existait entre les deux hémisphères d’un même monde. Et il y avait donc ce petit garçon d’environs son âge. Leurs regards se croisaient souvent, comme se trouvant inéluctablement, même lorsqu’ils ne se cherchaient pas. Ca avait attisé un peu la curiosité de Jun Su. C’était comme entretenir, soudainement, une sorte de relation épistolaire sans que l’échange soit réellement postale. Plutôt juste… Psychologique. Ou émotive. Ouais… Peu de chance qu’il ait vu les choses comme ça à l’époque parce qu’il devait avoir six ans à tout casser mais aujourd’hui qu’il en avait vingt-quatre, il pouvait bien romancer un peu non ? Au pire osef comme on dit… C’était son journal, il pouvait bien idéaliser si ça lui faisait plaisir.

En tout cas, si cette date était choisit pour être la première, la seconde aurait sûrement été leur rencontre. Lui qui était si timide, si réservé, avait finalement été le premier à nouer le contact avec « Jae Jun ». Ca avait été trois fois rien et puis d’un autre côté, ça avait été le début d’un grand tout. Le début d’une amitié comme on en rencontre qu’une seule fois dans une vie et encore, pour peu qu’on sache la reconnaître et l’attraper sans la laisser filer. Quelques mots maladroits, dit avec ce cœur d’enfant qui rendait tout plus facile, des jeux de gamins, des secrets, des bouderies… Si jeunes pour refaire le monde et pourtant, c’était un peu ce qu’ils faisaient malgré ces deux pôles qui s’opposaient autours d’eux.

La suite du journal contiendrait sûrement des tas de dates ensuite qu’il partagerait avec Jae Jun. Pas qu’avec lui bien sûr… Mais quand même. Parce qu’ils avaient été les deux grands copains, les inséparables ! La personnalité de l’un venait toujours teinter un peu la personnalité de l’autre, ce qui fait qu’ensemble et séparés, ils n’étaient jamais tout à fait pareil. Mais c’était bien. C’était vivre et redécouvrir le monde malgré les soucis de classe sociale et de concept du genre.

Forcément il devrait mettre la date du 13 janvier d’une année dont il n’était plus tout à fait certaine de se souvenir du dernier chiffre. Paradoxale mais peu importe. Le jour où il avait expliqué à sa mère, bouleversé, comme les filles ne lui faisaient pas d’effets. Sun Ju se souvenait encore par cœur des cajoleries maternelles pour le réconforter. Les mots tendres qui rassurent… Et qui permettent là encore d’évoluer tout en douceur, de se découvrir. D’accepter aussi… Parce que c’était toujours délicat, même quand on s’assumait, d’accuser le coup de sentiments qui sortaient du cadre de l’amitié pour celui qui n’aurait dût être que le meilleur ami.

La date d’un premier baiser qui avait été partagé, il en avait eu la certitude… Et puis la date du lendemain, quand l’ardoise semblait avoir été effacé… Le silence, l’acceptation encore. La vie qui reprend son cours et qui, semblable aux ressacs d’une mer tantôt trop calme, tantôt trop agité, balayait tout l’espace d’une seconde pour, parfois, rejeter sur le sable un peu de ce qu’elle avait prit.

Il y aurait des pages à écrire sur l’amour, sur la cohabitation… D’abord chez lui, chez ses parents, avec Jae Jun. Puis chez ce dernier sur la fin de l’adolescence. Enfin… La fin telle que l’âge légale au pays le disait en tout cas. Il y avait eu la tristesse lorsqu’il avait découvert la maladie de sa mère, maladie incurable et longue qui un jour malheureusement toujours trop proche l’emporterait. La fin de ses études infirmières, le début d’une vie différente.

La passion, dévorante et d’une certaine façon destructrice. Elle avait été partagé mais exprimée de manière très différente. Les mots d’amour, les promesses… Les sens uniques. Et puis la résignation. L’impression que ce qui aurait dût être beau devenait laid.

On pouvait sûrement terminer ce chapitre de sa vie sur la date de son départ pour nulle part. Il avait fait ses valises, prit le premier train, tourné, visité… Il avait même fait quelques mois d’humanitaire dans les montagnes mongoles sous les encouragements de sa mère pour qu’il se vide la tête. Sa vie reprenait avec son retour au pays, sa réintégration dans la vie active, son soutient financier pour le traitement maternel. A défaut de la sauver, ça lui permettrait de vivre plus confortablement.

Il y avait eu les relations complexes, comme s’il n’avait jamais su se trouver quelqu’un capable de lui rendre l’amour qu’il espérait pouvoir donner.

Et puis il y avait aujourd’hui. Un nouveau jour, de retour dans une ville où il n’avait plus mit les pieds depuis presque trois ans. Le journal sur le sol était toujours vierge et pourtant, Jun Su avait l’impression de l’avoir tellement rempli, soudainement, que l’ouvrage pourrait en craquer. Plus de place dans le journal… Et pourtant, il lui faudrait bien des feuilles à rajouter… Parce que ce retour, ce n’était sans doute qu’un nouveau chapitre, n’est-ce pas… ?

Cette fois c'est au tour de mon Caractère

Sun Ju vient entourer d’un cercle rouge une petite annonce dans le journal du matin. Silencieux, il observe avec sa minutie habituelle les autres colonnes, toutes remplies d’offres d’emplois en tout genre qu’il ne pourrait jamais avoir. Le truc dans lequel il excellait c’était le social. Il nouait le contact avec les autres. Ca n’avait pas toujours été le cas, il avait même été un peu le mouton noir à l’école lorsqu’il était enfant du fait de sa timidité. Mais tout le monde évolue… Lui le premier.

Assistant de vie, c’était un peu tout ce qu’il pouvait se permettre d’être avec des études infirmières inachevées. Pas qu’il ait baissé les bras parce qu’il était plutôt passionné et tenace mais Sun Ju avait toujours eu le sens des priorités. A l’époque de ses études, ces dernières avaient brusquement changées, il s’était réorienté, il avait remodelé sa vie pour s’adapter à de nouvelles données. Certains disaient que cette adaptabilité lui donnait un côté mature qu’on a pas forcément à son âge. Possible. Ca ne l’empêchait cependant pas d’être un bon vivant, d’aimer les soirées, l’alcool… Enfin là ça faisait un an ou un an et demi qu’il évitait tout de même les excès.

Sa vie était une succession d’aléas qu’il prenait dans la figure et que, tel de l’eau, il laissait lui glisser dessus. Il avait jamais prétendu que c’était facile. Mais il avait jamais été très emporté. Avant ça allait, Jae Jun était l’énervé du duo, l’excessif un peu… Lui il finissait par en rire et tempérer. La fine équipe en sommes. Ca lui donnait un air un peu plus énergique qu’aujourd’hui peut être… Parce que maintenant, sa vie avait quelque chose de très calme, comme lui.

Un peu entêté quand même, il était le genre à avoir une idée « là » et pas ailleurs. Ca lui avait souvent valu de se cogner le cœur pour être honnête. Ca le rendait impulsif et entier dans ses relations. Lorsqu’il aimait, il aimait à 100%. Il savait détester aussi, mais c’était rare et les raisons étaient toujours assez nettes. Plus souvent il était déçu, blessé par une passion qui ne consommait que lui. On en revenait un peu au fait que son truc, c’était le social.

Sun Ju s’était toujours vu comme un idéaliste. Le changement ne lui faisait pas peur mais les moules oui. D’aussi longtemps qu’il se souvienne, il avait toujours été attiré par les personnalités un peu hors normes. Parfois ça permettait de rencontrer des personnes extraordinaires mais souvent, ça laissait place à des situations un peu complexe comme sa dernière relation. Il devait avoir un sale complexe pour avoir fréquenté un alcoolique dépressif et suicidaire hein ? Peut être que c’était ça, et la rupture difficile qui en avait découlée qui lui avait fait lever le pied. Ou peut être que c’était de s’être isolé de ce qui, pendant plus de dix ans, avait été un morceau de son univers.

Ca le laissait souvent dans un état d’incertitude et de nostalgie lorsqu’il se posait à la fenêtre de sa cuisine pour fumer une clope. Il pouvait rester là, immobile, longiligne, silencieux, dans l’obscurité créée par le jour baissant pendant un temps qui semblait parfois infini. Son regard se perdait quelque part sur un point aussi invisible qu’imaginaire et sur ses pupilles se dessinaient quelques scènes du passé. Ouais… Il était pas trop le genre à se projeter.

Sun Ju, jusque là distrait, se rebranche aux petites annonces. Un petit job d’appoint lui permettrait un peu mieux de se payer son nouvel appartement. C’était juste pour les premiers mois, parce qu’une caution ça coûtait une fortune dans les grandes villes. Il avait toujours eu une bonne notion de l’argent. Pas dépensier… Mais pas radin non plus. Fallait savoir se faire plaisir dans la vie et sans ça, il n’aurait pas pu vivre dans cette époque.

Son regard coule sur les qualités demandées pour un post… Rigueur, discipline, patience, esprit d’équipe. Ho, il les avait sûrement toutes en cherchant bien. Mais bon, il avait ses petits défauts. Par exemple, lorsqu’il arrivait à saturation, il préférait se soustraire au mal plutôt que d’y faire face de manière un peu plus brutale. Il n’était pas trop dans l’action, plus dans la réflexion. Peut être que finalement, un peu de timidité contrôlait une partie de sa personnalité…

La sonnerie du téléphone le sort de ses pensées et Sun Ju se lève pour aller décrocher. Bah… Il avait le temps. Il avait jamais été un gros angoissé de la vie…

Derrière mon écran, je suis MyPandaa, j'ai 28 ans. Si je dois noté ma présence sur le forum ça serait: {6/7}. Et pour finir, ce que je pense du forum est CUCURBITACÉE .