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MessageSujet: It's nice to see you again   It's nice to see you again EmptyMar 23 Juil - 15:37

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 It's nice to see you again




 





C’était un peu particulier d’être là à nouveau. En trois ans rien n’avait vraiment changé. Sauf lui sûrement. Ho, pas qu’il soit devenu un autre homme a réellement parler mais sa personnalité avait quand même prit quelques teintes parfois plus colorées, parfois plus ternes. Il y avait eu la Mongolie, la vie avec la maladie de sa mère, ses relations vouées à l’échec dès le départ, sa façon de quitter tout ce qui à un moment lui avait semblé être un boulet accroché à son pied. Sun Ju avait à la fois gagné en maturité sans doute, mais également découvert comme il était difficile d’arpenter le monde tout seul. Ho, des amis il s’en était fait plein… Mais il y a des choses qui ne se comparaient pas, voilà tout.

Et là il était là, arpentant les rues de Séoul, sac en bandoulière passé en travers du torse, écouteurs sur les oreilles avec le son un peu trop fort certainement. Ses mains étaient enfoncées dans ses poches, ses yeux mi-clos et il déambulait sans vraiment réfléchir. Ses pas le guidaient avec naturel dans des endroits qu’il avait arpenté bien des fois, quelques années plus tôt. Des lieux parfois chargés de souvenirs. C’était un peu bête de dire ça comme ça non ? Il avait l’air d’un vieux con qui parlait de sa jeunesse ! Il pouvait avoir l’air triste aussi. Pourtant ce n’était pas le cas. Bien qu’il soit partit entre autre pour cesser de souffrir et/ou d’être en colère, les raisons de son départ n’avaient pas laissées d’amertume en lui. En fait, chaque coin de rue était l’occasion d’un vieux souvenir agréable même.

La brise était légère, peut être un peu fraîche à présent que le soleil avait entièrement disparu et à lui s’était adjuvé les enseignes lumineuses et lampadaires pratiques mais source d’une pollution lumineuse tout à fait sous-estimé. Ouais, en Mongolie il avait découvert la voie lactée et le plaisir d’un ciel parsemé de temps d’étoiles qu’on aurait dit une plage de sable brillant au dessus de sa tête. Il avait même commencé à économisé pour le plaisir de s’offrir un télescope. Se faire deux ou trois heures de bagnoles pour aller se cailler en regardant les étoiles, c’était bien son genre !

Bref… Une odeur de café brûlant, d’alcool et d’épice vient chatouiller ses narines et Sun Ju s’arrête devant un établissement. Il observe la carte de manière pensive… Et finalement il vient retirer les écouteurs de ses oreilles, coupant le son et rangeant le petit appareil avec soin dans le fond de sa poche. Son regard en amende parcours les différentes boissons proposées… Et l’hétéroclisme des propositions le séduit ! C’était beaucoup, un peu fouillis et désordre auraient dit certains… ! Mais lui c’était toujours un peu tout ce qui avait piqué sa curiosité et voir des noms d’alcool qu’il ne connaissait pas du tout avait suffit à lui donner l’envie de pousser la porte du bar.

En plein milieu de la semaine et à une heure ou la plupart des familles étaient encore en train de dîner, l’établissement n’était pas bondé ni enfumé. Bonne chose en soit même s’il allait faire partit des enfumeurs. Enfin si c’était permis quoi. Sun Ju va jusqu’au bar, prenant place sur un tabouret en regardant un peu autour de lui le genre de population de l’endroit… Hétéroclite là encore. Un sourire passe sur ses lèvres, son sac finit au sol entre ses pieds et sa veste sur le tabouret d’à côté puisqu’il était encore vide. Son regard parcourt ensuite la surface du bar à la recherche d’un cendrier tandis qu’il pose son paquet de clopes devant lui et, finalement, il lève les yeux pour voir le barman histoire de lui demander s’il pouvait fumer donc et de lui demander un verre. Et c’est un peu là que la soirée prend une dimension pour le moins inattendue…

Aussi surprit que lui sûrement, Jae Jun se tenait devant lui, inchangé comme sortit du passé. D’accord, ça ne faisait que trois ans… Mais ça pouvait parfois sembler tellement long ! Lorsqu’il était partit, il était au moins certain que son ami n’avait pas ce bar ! C’était donc quelque chose de relativement nouveau, même s’il ne savait pas trop de combien… Il y a un moment de silence assez long pendant lequel chacun se remet probablement du choc de ces retrouvailles… Et finalement, un peu comme ça avait pu être le cas quelques dix-huit années plus tôt, c’est Sun Ju qui reprend la parole, d’une voix calme, un petit sourire discret passant sur ses lèvres.

Jae Jun. Le monde est petit.

Et le destin avait un certain sens de l’humour, n’est-ce pas ?

Tu vas bien ? C’est ici que tu travailles à présent ?

C’était un peu étrange et surréaliste, cette conversation presque ordinaire après trois ans de silence. Trois ans, ça méritait sans doute des tas de choses à dire, à raconter… Et en même temps, dans un moment comme celui-là, tout semblait soudainement ne plus avoir de sens ou d’intérêt. Il y a une courte pause et finalement, montrant son paquet :

Fumer est autorisé ?

Nouveau silence… Parce que mine de rien, la situation avait son lot de nervosité, certainement. Et c’était très bizarre que d’être nerveux en présence de Jae Jun ! Sa main tremble très légèrement autour de son paquet de cigarettes et il le repose sur le bar, venant coincer cette traîtresse un peu entre ses genoux. Mais une chose était certaine, qu’importe qu’elle soit partagée ou bien pas :

C’est inattendu… Mais ça me fait plaisir de te revoir.

De l’eau avait coulé sous les ponts. Difficile de dire s’il y en avait eu trop ou pas assez, mais à en écouter un peu les signaux de son cerveau et de son corps, ça n’avait pas eu de parfaites mesures bien équitables…





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MessageSujet: Re: It's nice to see you again   It's nice to see you again EmptyMer 24 Juil - 8:52

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Ce matin, comme tous les matins, en ouvrant les yeux, j’ai pensé à lui. C’était devenu machinal. Je ne pouvais rien faire d’autre avant de me souvenir de son regard, de sa voix, de son odeur, de la chaleur de son cœur. J’avais besoin de ça pour garder cette image de lui intacte, pour qu’elle ne s’efface pas. J’étais prisonnier du passé, enchainé à son fantôme. Trois ans. C’était à la fois court et pourtant une éternité. Chaque jour à se demander où il se trouve, ce qu’il fait. J’ai essayé de l’appeler pour m’excuser, il n’a jamais décroché. J’avais tout doucement réappris à vivre avec ce vide immense qu’il avait laissé. J’étais furieux contre moi, contre lui. Qu’il n’ait pas eu le courage de rester, de m’attendre. J’ai lutté pour ne pas devenir fou.
Au tout début, en poussant la porte de ma chambre j’espérais le voir dans le canapé devant la télé, grignotant son petit déjeuner, mais il n’y avait que ce silence pesant qui me brisait chaque fois un peu plus.

Les années avaient pansé la blessure, mais elle était susceptible de se rouvrir à n’importe quel moment. Je faisais de mon mieux pour m’en sortir. En parant, il avait emmené une partie de moi. Je ne me reconnaissais plus. Je me laissais aller, ne touchait pas à la nourriture et ne trouvait pas le courage de sortir de l’appartement. Il me manquait tellement que j’avais l’impression de crever. Mon cœur se tordait dans ma poitrine à chaque respiration. Je connaissais l’exagération humaine du cœur brisé, pour moi ça n’avait toujours été qu’une métaphore qui n’avait aucun lien physiologique. Alors non, je ne m’attendais pas à ressentir cette douleur dans ma poitrine. La nausée oui. La boule dans la gorge oui. Les larmes oui. Mais sûrement pas cette sensation que quelque chose se déchirait dans ma cage thoracique. A cet instant, j’ai compris que quoi je fasse, ou que j’aille, je ne pourrais pas me débarrasser de mon amour pour lui.

J’ai décidé de me reprendre en main. Je dépendais trop de Sun Ju. Je ne savais même plus comment j’avais fait pour vivre sans lui avant. Il fallait que j’avance seul, comme il avait su le faire. Dans le fond, il n’avait jamais vraiment eu besoin de moi. J’ai acheté ce bar pour m’occuper. Ce n’était pas un simple caprice. Je me donnais corps et âmes dans ce projet. Je m’occupais des comptes, des commandes, de la décoration, de la carte. Je voulais un endroit familial ou les gens pourraient se réunir, mais aussi un endroit qui se transforme la nuit pour faire la fête. Je n’avais pas perdu ce goût trop prononcé pour les excès. Depuis son départ ma consommation de cigarette avait largement augmenté. Je me foutais de tout. Quitte à crever autant que ce soit à cause de quelque chose que j’aime. J’avais mes employés que j’avais méticuleusement choisis. Je passais la plupart de mon temps dans ce bar, ou il n’y avait aucune empreinte de Sun Ju. C’était plus simple.

La soirée était plutôt calme, les clients débarquaient plutôt au début de la nuit. Les jeunes représentaient ma poule aux œufs d’or. Ils dépensaient sans compter et je savais comment m’y prendre pour les fidéliser. J’avais été à leur place. J’étais derrière le comptoir, essuyant quelques verres avant de les ranger quand je l’ai aperçu. J’ai cru à une hallucination. Après tout j’étais assez barré pour le voir un peu partout. Il ne m’avait même pas remarqué. Je posais doucement le verre que j’avais dans les mains avant de le faire tomber. Je sentais mon cœur tambouriner si fort qu’il était prêt à sortir de ma poitrine. C’était simplement une mauvaise blague. Il ne pouvait pas se pointer ici par hasard après ces trois années de torture. Le son de sa voix me fit tressaillir et un frisson me parcouru jusqu’à l’échine. Il était la devant moi, comme s’il n’était jamais parti. J’étais trop surpris et en colère pour lui répondre. J’avais envie de lui hurler dessus et de le secouer en lui disant tout ce que j’avais sur le cœur mais je me contentais d’un froid et distant « Salut ».

J’avais souvent espéré le voir franchir cette porte, mais maintenant qu’il était là, je me sentais comme un gamin perdu. Si j’allais bien ? Non. Une bombe venait de s’abattre sur moi et je ne savais pas comment m’en sortir. Je tentais de garder le ton le plus neutre possible. « Oui le bar m’appartiens. T’as l’air d’aller bien en tout cas ». Effectivement, il avait l’air plutôt en forme. M’avoir quitté semblait lui avoir réussit et d’un côté je ne pouvais pas lui en vouloir. Je n’étais qu’un petit con, incapable d’assumer mes envies. C’était fatigant de m’aimer. Il avait sûrement fait le bon choix. Je fixais son paquet de clope et attrapais le mien avant de déposer un petit cendrier devant lui. Il n’y avait presque personne, ça ne dérangerait pas. Je fouillais dans ma poche et allumait d’une main tremblante mon bâton empoisonné. J’en avais besoin plus que jamais. Les mots restaient coincés au fond de ma gorge. Il fallait que je prenne sur moi, que j’évite de l’agresser encore une fois. « Ca fait un bail. T’étais passé où ?». Même si je faisais de mon mieux pour rester calme je ne pouvais m’empêcher de l’imaginer avec quelqu’un d’autre, ailleurs. Je ne voulais pas lui faire de reproches, mais mes neurones avaient complètement cramés. Ca me faisait mal de le voir.

« Tu veux boire un truc ? ». C’était stupide. Il n’était pas venu pour repeindre les murs. Je lui tournais le dos quelques instants le temps de me reprendre un peu pour ne pas lui sauter à la gorge. Il était encore plus beau qu’avant. Je m’en voulais tellement de l’avoir laissé partir. « Tu m’as manqué ». C’est une chose que je ne lui avait jamais dite en dix huit ans même si aujourd’hui il m’était encore impossible de lui avouer en le regardant dans les yeux.  Je tournais légèrement la tête pour l’observer. « T’as l’air en forme. ». Je me sentais mal à l’aise, je ne savais pas quoi lui dire. Je ne pouvais pas lui faire la conversation comme si rien n’était arrivé. Je n’en avais pas la force.


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MessageSujet: Re: It's nice to see you again   It's nice to see you again EmptyJeu 25 Juil - 11:01

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A première vu, on aurait pu croire que Jae Jun n’éprouvait guère de plaisir à le trouver là. D’une certaine façon c’était vrai. Toute son attitude, sa façon de l’observer, le timbre de sa voix… Autant de choses qui semblaient souligner à quel point Jae Jun était emprunt de frustration rien qu’à l’avoir sous son nez. Mais pour qui le connaissait (et Sun Ju pensait encore très bien le connaître malgré ces trois dernières années) le simple fait qu’il ouvre la bouche pour le saluer était la preuve qu’au-delà de son attitude et de ses mots, une partie de lui, aussi infime soit-elle, appréciait de le revoir.

Soyons honnête : Sun Ju ne s’était pas attendu à ce que son meilleur ami (ancien meilleur ami peut être ?) lui saute au cou en hurlant des « tu es revenuuuuuuu ! » tonitruant. Il aurait trouvé ça bizarre et franchement, pas sûr qu’il aurait apprécié le changement de personnalité… Là, le Jae Jun qu’il retrouvait était… Tel qu’il l’avait quitté d’une certaine manière, l’amertume en plus. Et Dieu seul savait comme l’amertume pouvait cause son lot de problèmes. Jae Jun avait les traits un peu tirés et sa silhouette de profil soulignait un peu mieux le poids qu’il avait peut être perdu.

Ainsi donc le bar était à lui. Sacré investissement. D’une certaine façon, c’était un peu le destin qu’il se sente attirer par ce bar alors que celui-là même qui le tenait avait été son ami le plus proche et même le jeune homme dont il avait tant été amoureux quelques années plus tôt. Toutefois, compte tenu des réticences évidentes de Jae Jun, ce n’était peut être pas le moment de parler des choses de cette façon à voix haute… Quant à lui qui semblait aller bien, Sun Ju réfléchit avant de tempérer à sa manière :

En tout cas je ne vais pas très mal, je suppose.

Dire qu’il se sentait « bien » aurait été mentir. Outre le fait qu’il soit là, obligé de s’entretenir avec un vieux démon, il y avait sa dernière relation raté, la maladie de sa mère qui prenait chaque jour un peu plus de place dans leurs vies, ce genre de choses. Se plaindre n’avait jamais fait partit de ses défauts premiers et s’il ne cherchait pas spécialement à cacher ce qui le travaillait, il ne le mettait pas non plus en avant.

Un cendrier arrive devant lui et vraisemblablement, il n’était pas le seul à avoir soudainement besoin de nicotine. Pas besoin d’être un génie pour comprendre que Jae Jun était vraiment sous le choc de ces retrouvailles. Son caractère ne devait pas avoir beaucoup changé pour qu’il y réagisse de cette façon. Si lui-même finissait par laisser tomber pour arrêter de se faire mal, Jae Jun continuait de s’enfermer dans sa coquille pour anticiper le mal. Deux manières de se préserver très différentes, incompatibles et qui les opposait étrangement. Pas qu’une méthode soit plus saine qu’une autre sûrement ceci-dit…

La voix de Jae Jun revient flotter dans l’atmosphère, légèrement rauque d’un chouille de brusquerie et de cordes vocales encombrées par la cigarette.

Environs trois ans, effectivement.

Et dit comme ça ça lui semblait tout aussi court que long. Quant à l’endroit où il s’était rendu :

J’ai tourné un peu. Je me suis même retrouvé un mois et demi en Mongolie juste après être partit. J’avais besoin de respirer et de me recentrer sur moi-même.

Il aurait d’ailleurs pu y rester des mois encore si trop inquiet de la santé de sa mère il n’avait pas éprouvé une envie viscérale de revenir s’assurer qu’elle avait tout ce dont elle avait besoin, comme avant son départ.

Nouveau hochement de tête à propos du verre qu’il souhaitait boire et de faire :

Tu as quelque chose de précis à me conseiller ?

Il savait encore ce qu’il aimait non ? Jae Jun se retourne… Et le surprend. Mais genre… Réellement. Peut être qu’en 18 ans c’était la première fois qu’il entendait ces mots sortir de la bouche de son compagnon. Ca n’avait pas été dit très fort… Mais c’était assurément sincère et pendant une seconde, Sun Ju ne se sent pas très fier de sa propre attitude d’il y a trois ans. Ho, il savait que ça avait été nécessaire. Jae Jun n’avait pas été prêt mais ne semblait pas non plus disposer à l’être, d’une certaine manière et Sun Ju n’avait pas envie de finir par lui en vouloir, le lui reprocher et souffrir d’un amour à sens unique qui ne l’était pourtant pas vraiment, n’est-ce pas ? Bref… Ca aussi ça semblait être une réminiscence de quelque chose venant de très loin.

Pour ce qui était de sa forme :

Toi tu sembles avoir perdu un peu de poids et manquer de sommeil.

Autant le dire. Mais d’autres choses n’avaient pas changé comme ce regard en obsidienne dessiné à la plume, ces traits légèrement durcis, cette trop grande taille qui lui donnait quelques centimètres sur lui alors qu’il était déjà plutôt grand lui-même… !

Ca te plaît ce boulot ? Ca fonctionne bien ?

Puis parce qu’un bar était tout de même un endroit de sociabilisation, l’air de pas y toucher :

Tu as rencontré beaucoup de nouvelles personnes ?

Et finalement, lorsque son ami est à nouveau en face de lui, tout en reposant un instant dans le cendrier la cigarette qu’il avait allumé quelques instants plus tôt, il assure avec toute la sincérité dont il pouvait témoigner :

Je te demande pardon si je t’ai fait de la peine. Tu m’as manqué à moi aussi.






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MessageSujet: Re: It's nice to see you again   It's nice to see you again EmptyJeu 25 Juil - 13:11

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Son visage me renvoyait dix huit années de souvenirs en pleine gueule. Les bons comme les mauvais moment. Je me sentais submergé par tant d’émotions que j’avais l’impression de me noyer, de ne plus pouvoir respirer. Il avait été le centre de ma vie durant toutes ces années même si je n’avais jamais su lui montrer correctement. C’était comme si je le redécouvrais. Il n’avait pas l’air d’avoir trop changé. Toujours le même, humble, calme et débordant de douceur. J’aurai aimé être comme lui. Savoir m’exprimer, sans me mettre en colère systématiquement. Avec son absence j’avais appris à me contrôler, à ne plus tout casser sur mon chemin. Je ne dirai jamais que son départ avait été une bonne chose, mais il m’avait fait comprendre à quel point j’avais pu être stupide.

Ce n’était pas simple de garder un air naturel, face à son joli minois. Je hochais la tête. Alors comment ça il n’allait pas bien, mais il n’allait pas mal non plus. On avait chacun nos démons. J’aurai aimé lui demander ce qui le tracassait ou bien ce qui s’était passé, mais il était encore trop tôt pour entrer dans les confidences. Même si j’avais l’impression de le connaître comme personne d’autre, à cet instant, nous étions presque deux étrangers, mal à l’aise. Et dire que ce garçon avait presque été ma moitié. C’était fou comment les choses pouvaient se dégrader en si peu de temps. Trois ans. Oui.

Je haussais un sourcil. La Mongolie ? Je n’y aurais jamais pensé. Je le voyais plutôt en chine, se lançant dans la protection des pandas. Un truc qui lui correspondait. « T’avais besoin d’air. Je comprends ». En fait non, je ne comprenais pas vraiment. Je savais que j’y étais pour beaucoup, mais je n’étais peut être pas le seul fautif dans l’histoire. « Tu vas mieux maintenant ? ». Ma question sous entendais quelque chose comme : tu compte rester ou bien tu vas encore te barrer comme un voleur ?

A l’époque je lui aurai servi un bon grand verre d’alcool, histoire de lui retourner le cerveau. Aujourd’hui, je ne pensais pas qu’il ait besoin de se bourrer la gueule, en tout cas pas dans mon bar. Sans dire un mot, je faisais chauffer un peu lait avant de le verser dans une tasse et d’y ajouter une bonne dose de chocolat. Je fis glisser lentement la tasse vers lui. «Les enfants adorent. C’est réconfortant à ce qu’il paraît. T’as l’air d’en avoir besoin». Depuis quand est ce que je me souciais des enfants ? Depuis l’ouverture du bar. J’avais appris à apprécier leur compagnie. Ils me faisaient du bien. « Pour le moment ça marche plutôt bien. Ca me prend du temps, c’est sûrement pour ça que j’ai l’air fatigué. C’est sympa de voir du monde tous les jours. Ca permet de s’accrocher. Disons que je rencontre des personnes différentes chaque jour. Rien de plus ». Tous ceux ayant eu la gentillesse de venir vers moi avait été rembarré. Pourquoi ? Parce qu’il n’était pas Sun Ju. Que personne ne serait assez bien. Personne ne pouvait lui arriver à la cheville. « Et toi ? T’as fait de belles rencontres ? ». En fait je ne voulais pas savoir, mais c’était pour la forme.

Ma cigarette s’était consumée en un rien de temps, ce qui soulignait encore plus mon état de stress. Je me retenais pour ne pas en sortir une seconde, mais je ne résistais pas. Mécaniquement, ma main s’insinua dans mon paquet. Je la portais à mes lèvres et l’allumais. Ses mots me firent l’effet d’une bombe. Me faire de la peine ? C’était bien faible pour qualifier la souffrance. Je me penchais sur le comptoir afin d’approcher mon visage du sien pour que seul lui puisse entendre mes paroles. « De la peine ? J’ai cru crever quand t’es parti». C’était bien vrai. Je me suis laissé mourir et j’aurai pu y rester si je ne m’étais pas repris en main. Me redressant, je le regardais dans les yeux. J’aurai pu vouloir le tuer, il m’aurait fait fondre. Je n’avais jamais su lui résister. « Tu vas dormir où ? ». Il était revenu mais je ne savais pas s’il avait un endroit ou rester. Sûrement chez ses parents.

J’avais tellement galérer ces trois dernières années que je ne voulais pas recommencer, mais il venait de détruire le mur que j’avais mit si longtemps à construire. En quelques secondes il avait tout détruit sur son passage. « J’ai changé tu sais ». Encore une phrase sortie de nul part, mais je voulais qu’il le sache, juste au cas ou il disparaitrait à nouveau. J’étais toujours un petit merdeux capricieux, mais je connaissais la valeur des choses. Je n’étais vraiment pas doué pour parler, le balançais des phrases sans aucun lien quand elle me venait à l’esprit. Ce n’était pas toujours facile de me suivre.


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MessageSujet: Re: It's nice to see you again   It's nice to see you again EmptyJeu 25 Juil - 16:25

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La vérité, c’était que peu importe combien de temps avait coulé sous les ponts, ils s’étaient mutuellement blessé. Vingt-quatre heures seulement auraient pu s’écouler que la situation aurait probablement été identique, à peu de chose près. Sun Ju n’était pas idiot… Il savait en partant que son départ ne serait pas ni facile ni agréable pour Jae Jun. Peut être qu’il avait simplement espéré qu’une partie même infime de son ami trouve malgré tout un peu de paix de cette façon. Il n’avait pas envie d’être une croix à porter. Disons qu’il aurait pu s’y prendre autrement, assurément. Ses erreurs se trouvaient là. Peut être pas que… Mais globalement, les plus grosses y étaient.

Cette façon de lâcher un « je comprends » était révélatrice à elle toute seule du fait qu’au contraire, Jae Jun ne comprenait pas. Ou ne voulait pas comprendre, ça marchait aussi. Il ne pouvait pas vraiment le lui reprocher. Lui qui d’ordinaire était d’un naturel plutôt conciliant et qui préférait mettre les problèmes à plat, en discuter… Il avait finit par se laisser coincer tout seul dans une situation où il n’y parvenait plus. Il avait fuit, peut être lâchement… Mais c’était difficile que d’accepter d’en porter seul le blâme dans une situation où il avait effectivement craint d’y laisser trop de plumes.

Est-ce que leur relation était rattrapable ? Une part de lui avait sûrement pensé que oui. Qu’elle le serait toujours, peu importe le conflit. Etre les « meilleurs copains » c’était pour le meilleur mais c’était aussi parfois pour le pire ! En dix-huit il n’y avait pas que des accolades ! Quelques disputes, plus ou moins sévères… De rares bagarres qui finissaient généralement aussi vite qu’elles avaient commencé parce que de toute façon il était très mauvais bagarreur et il soupçonnait Jae Jun d’avoir toujours eu des scrupules à lui coller un coup de poing ! Enfin qu’importe…

Une question tombe, pas agressive mais bon… Sun Ju acquiesce, même s’il devait reconnaître que le problème avait été enterré plutôt que résolu. Mais bon… En surface ça semblait un peu revenir au même. Un chocolat chaud lui est servit, ce qui l’étonne passablement… Et la réflexion qui suit encore plus ! Décidément, Jae Jun avait plus changé qu’il ne l’avait soupçonné. Entre cet aveu de manque, ce chocolat chaud et ces histoires d’enfant, Sun Ju avait quand même mit un pied dans une autre dimension hein ! Il remercie néanmoins avant de prendre la tasse, la portant à ses lèvres pour doucement souffler sur la surface de la boisson brûlante. Et c’est un peu comme ça qu’il réalisait que la nervosité du moins lui donnait un peu froid. Ou plutôt qu’elle lui donnait les mains glacées.

Quelques mots pour lui expliquer comment se déroulait sa vie en ce moment et plus particulièrement sa vie au bar… Et à nouveau, Sun Ju se contente d’acquiescer, silencieux. Excusez-le mais là il était en mode « esquive » dans le sens où il cherchait à éviter de souffler sur les braises d’une colère palpable chez Jae Jun. Il était quand même heureux de savoir qu’il n’était pas seul quoi qu’il n’ait pas réellement douté de sa capacité à s’entourer. De fait, que ce soit par politesse ou réel intérêt, la question lui est retournée et Sun Ju hoche à nouveau légèrement la tête de manière positive.

J’ai rencontré quelques personnes intéressantes. J’ai découvert des choses qui m’ont fait du bien, d’autres qui m’ont fait du mal. Le parcours d’un homme normal je suppose. J’ai grandit aussi d’une certaine façon.

Mais pas assez vite à son goût compte tenu des erreurs qu’il avait parfois répété de manière complètement stupide. Mais bon, cette fois, certaines choses lui étaient rentrées dans le crâne ou en tout cas : il l’espérait.

Jae Jun retourne chercher une cigarette alors que la précédente s’était déjà entièrement consumée… Et Sun Ju vient également prendre une bouffée de la sienne avant de venir écraser le mégot dans le cendrier. Bon en tout cas ils étaient toujours autant fumeurs. Un truc qui n’avait quand même pas changé. Par contre son cœur se rétrécit dans sa poitrine lorsqu’avec un tact et une subtilité à l’épreuve des balles, Jae Jun vient l’accuser, à sa façon, de lui avoir fait plus de peine qu’il ne pouvait le supposer. Il a la décence de baisser les yeux un instant, reposant sa tasse sans vraiment y toucher, pas très fier, pour ne pas dire honteux. Les vrais amis se sont ceux qui ne vous font pas pleurer, il paraît. Ils avaient eu quelques ratés à ce niveau là et le pire, c’est que ce n’était même pas voulu.

J’ai éprouvé du chagrin moi aussi. Mais ce n’était pas le but, Jae Jun. Je sais que j’ai eu tort, que j’aurais sûrement dû faire les choses d’une autre façon. Et je comprends que tu sois fâché… Peut être qu’à l’occasion, on pourra en reparler si tu veux.

Mais bon, il savait d’une expérience un peu triste que Jae Jun et le bavardage ça faisait deux. Au minimum quoi. Et maintenant qu’il était bien remonté, ça devait être pire ! A propos de son logement il répond rapidement :

Je me suis trouvé un minuscule appartement dont la caution va me coûter un bras. Il se libère dans trois semaines et en attendant, je suis chez mes parents. J’ai réussi à me faire engager dans le coin par une société de service, ça va se tasser.

Et de fait, un peu curieux quand même de ce qui avait bien pu changer d’autre dans la vie de Jae Jun :

Tu vis toujours au même endroit ?

Quant à avoir changé… Sun Ju hoche la tête, même s’il reconnait volontiers :

Beaucoup. Et en même temps pas du tout, c’est un peu troublant. Ou bien c’est juste une sorte de mirage un peu bizarre.

Ou bien encore le simple reflet de son propre malaise qui grimpait à mesure qu’ils discutaient. D’ailleurs, même si ça fait naître une boule dans son estomac :

Tu préfères que je m’en aille ?

Et signe qu’il parlait simplement de l’instant présent, il ajoute :

Je peux revenir une autre fois si tu veux. Ca ne m’ennui pas, je comprendrais.

Mais tout de même, que Jae Jun n’en doute pas une seule seconde :

J’ai envie de rencontrer et de bavarder avec cette personne que tu as pu devenir en trois ans en tout cas de mon côté.

Il disait pas ça pour lui forcer la main… Mais on n’effaçait pas autant d’années d’amitié d’un revers de manche n’est-ce pas ? Néanmoins Sun Ju était du genre patient… Ca prendrait le temps qu’il faut pour que cette fois, Jae Jun soit prêt. Les attentes n’étaient juste pas les mêmes qu’à l’époque.







Dernière édition par Bae Sun Ju le Jeu 25 Juil - 16:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: It's nice to see you again   It's nice to see you again EmptyVen 26 Juil - 9:06

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Je n’aurai jamais imaginé qu’être amoureux pouvait être aussi douloureux. Depuis toutes ces années j’avais eu la personne idéale en face de moi, mais j’étais tellement aveugle que je ne l’avais pas remarqué. Pourquoi est ce que j’avais si peur d’assumer cette relation ? Parce que si l’on était réellement ensemble, il pourrait me quitter en se rendant compte que j’étais loin d’être quelqu’un de bien pour lui. Au final c’était exactement ce qui s’était passé. Il était tout pour moi, mon meilleur ami, mais aussi ma famille. Quand on aime quelqu’un, on ne le laisse pas partir. Le pire c’est que je n’avais pas essayé de le retenir. Je l’avais regardé sans dire un mot. Ce caractère pourri me venait sûrement de mes parents qui n’avaient jamais su se parler. Il s’adressaient à peine la parole et se souvenir me fait encore frissonner aujourd’hui. J’avais pourtant juré de ne jamais leur ressembler.

J’étais tellement terrorisé à l’idée qu’il me dise qu’il avait rencontré quelqu’un et qu’ils filaient le parfait amour que j’appréhendais sa réponse. Elle fut aussi vague que la mienne. Je ne voulais pas dépasser les limites en lui demandant combien d’histoires il avait eut durant ces trois années. A cet instant, c’était complètement déplacé. Encore une chose qui avait changé chez moi, je savais me taire quand il le fallait.

Si je ne me retenais pas, je fumerai mon paquet de cigarettes entier. J’écrasais mon second mégot dans le cendrier en soupirant doucement. J’avais gardé tellement de chose en moi que j’étais sur le point d’imploser ou d’exploser. Je ne pouvais pas me permettre de taper une crise dans mon bar. Il fallait que je continue de donner une bonne image de moi, d’un homme mûr et sûr de lui. Tout ce que je n’étais pas. Est ce que notre lien si particulier avait été brisé ce jour la ? Je ne voulais pas qu’il me demande pardon, puisque j’étais le responsable, mais d’un autre côté, je n’attendais que ça.  Je n’avais même pas la force de répondre. Je me sentais coupable de le faire se sentir si mal. Je manquais vraiment de tact.

J’étais sur le point de lui de venir chez moi, avant de me raviser. Rien n’avait changé. Sa chambre était restée intacte, la tasse qu’il avait posée n’avait pas bougé de place ni, le bouquin qu’il avait oublié. C’était comme si j’avais toujours attendu qu’il revienne. Je n’avais pas déménagé au cas ou il tenterait de me contacter. « Oh d’accord. Comment va ta famille ? ». Je ne les avais pas vu depuis son départ. Un morceau de sa phrase me fit tiquer. «  « Une société de service ? Pourquoi ?» J’avais du en louper des choses pour me sentir autant largué.

« Oui je suis toujours dans l’appartement, j’ai pas vraiment eu le courage de partir. Et puis c’est plutôt pas mal comme endroit. Je m’y plais. ». J’y avais vécu mes meilleures comme mes pires années. Il y avait trop de souvenir pour que je les abandonne. J’aurai aimé lui sourire, mais je n’y arrivais pas. Je n’étais plus le même et pourtant, je me trouvais toujours aussi con. Par reflexe, j’attrapais son bras un peu brusquement en lâchant un «  « NON » un peu trop fort. «  « Ne pars pas ». J’avais si peur qu’il disparaisse à nouveau que je ne pouvais pas le laisser passer la porte du bar. «  « Reste autant que tu veux ». J’avais l’impression d’être un gamin s’accrochant désespérément à sa peluche préférée.

Je lâchais doucement son bras, me rendant enfin compte de mon geste. Je me massais la nuque un peu mal à l’aise. «  « Je.. enfin… si… Tu veux qu’on aille quelque part ? ». Ce fut laborieux mais je l’avais dit. Il était hors de question qu’il parte sans moi. « J’essaierai de pas t’en foutre plein la gueule, promis… ». Je pensais que c’était utile de lui préciser que je ne passerai pas mon temps à lui hurler dessus s’il acceptait de rester un peu avec moi, que je ferai des efforts pour comprendre. Je me demandais si ce malaise entre nous allait disparaître ou non.  «  « Je suis pas devenu quelqu’un d’autre non plus. Je suis toujours moi mais en version 2.0 ». C’était plutôt une bonne image de ce que j’étais devenu. Une amélioration de moi même. «  « J’ai encore des choses à toi à l’appartement, je ne sais pas si tu veux les récupérer ? »

C’était tout de ce qui m’avait raccrocher à lui durant son absence, je ne sais pas si je pourrais m’en séparer.


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MessageSujet: Re: It's nice to see you again   It's nice to see you again EmptyVen 26 Juil - 15:11

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Sun Ju ne quittait pas son ami du regard, comme pour bien imprimer sur sa rétine chaque petit pixel de lui. C’était absurde parce que s’il avait eu des talents de dessinateur, Sun Ju aurait assurément pu le redessiner les yeux fermés. Mais bon, ça semblait être un état d’esprit un minimum commun parce que malgré sa frustration évidente et ses envies visibles de se détourner, Jae Jun en revenait toujours à lui, lui aussi. En fait, ils en étaient revenu à cette époque où, à six ans, ils s’observaient depuis leur côté de la route, comme pour se jauger. Mais à présent plus rien n’était aussi simple. La naïveté enfantine avait laissé sa place à l’appréhension adulte.

La nervosité de Jae Jun se traduisait d’une multitude de façon, en commençant par cette seconde cigarette qu’il vient écraser dans le cendrier en soufflant ce qui lui restait de fumée entre les lèvres. Il avait éludé le sujet lorsque Sun Ju avait proposé de prendre le temps d’en reparler, à l’occasion. Pas que ça l’ait réellement surprit mais ça lui avait soutiré un tout petit soupire tout de même. Peut être qu’il avait changé oui, sûrement même. Mais alors au moment de se mettre à table, ça semblait toujours avoir autant de mal à sortir hein ?

La discussion est légèrement réorientée et à propos de ses parents :

Mon père va bien. Ma mère est toujours malade. Aujourd’hui un peu plus qu’hier mais un peu moins que demain. Elle réagit bien au traitement mais ce dernier l’affaiblit énormément. Merci de t’en soucier.

Il hésite un moment à lui retourner la pareille… Parce que bon… Il était là lorsque les parents de Jae Jun l’avait un peu fichu dehors quoi. Ceci étant dit, après un instant et avec prudence, il demande quand même :

Tu as eu des nouvelles des tiens ?

Pas qu’il les ait beaucoup aimé, forcément ! Mais bon, c’était aussi une manière d’être polie quoi. Quant à la société de service, Jae Jun à l’air de pas trop comprendre de quoi il est question et après un moment de réflexion pour réfléchir à la manière la plus simple de résumer ça, il explique :

Je suis assistant de vie. C’est un peu comme de l’aide à domicile si tu veux. Enfin non, c’est même tout à fait ça ! Comme j’ai une formation médicale, même non aboutit, je vais généralement chez des personnes âgées ou a mobilité réduite pour raisons médicales. Je m’assure qu’elles mangent, s’hydrate, prennent soin d’elles… Je leur tiens compagnie et je fais un peu de ménage pour elles si c’est nécessaire.

Hé oui, ça avait ses côtés moins reluisants ! Mais même si faire la cuisine et le ménage chez les autres ne l’enthousiasmait pas plus que ça, le reste du travail lui permettait de se sentir utile et au fond, c’était tout ce qu’il demandait. Pour le moment il n’était encore assigné à aucune famille. En général un assistant de vie en avait deux, voir parfois trois… Puisqu’ils ne passaient souvent que deux à trois fois par semaine la journée chez l’habitant. Bref…

A propos de l’appartement il avait simplement acquiescé… Avant de sursauter lorsque Jae Jun avait brusquement saisit son bras ! Ho attention : il ne lui avait pas fait mal ! Mais il l’avait surprit, ça oui ! Sun Ju avait écarquillé les yeux alors même qu’il avait faillit carrément tomber de son tabouret tant il avait été saisit par ce mouvement soudain et cette exclamation du cœur ! D’ailleurs le siens s’était mit à battre la chamade et il n’avait tout d’abord pu que bredouiller un « d’accord » stupéfait et à peine audible.

Ca l’avait également saisit un peu émotionnellement parlant, forcément… Et ce « ne part pas » qui précédait une proposition de rester autant qu’il le voulait ne faisait qu’en rajouter un peu à son sentiment de culpabilité. Ca le froissait un peu d’une certaine manière… Avant qu’il n’ait réellement pu réfléchir, c’est un Jae Jun mal à l’aise qui lui proposait soudainement de sortir.

Maintenant ?

Il pouvait quitter en plein service ou quelque chose comme ça ? Quant à essayer de ne pas lui en mettre plein la figure, Sun Ju à un petit soupire avant d’assurer fermement :

Ecoutes, si t’as besoin de ça… Vas-y. Moi j’ai besoin qu’on en discute de toute façon, qu’on crève l’abcès parce que sinon y aura toujours une gêne. Je préfère qu’on retire l’épine, quitte à ce qu’elle crée finalement une hémorragie.

Qu’ils en finissent… Ou qu’ils redémarrent. Mais pas qu’ils restent dans l’entre-deux à se faire du mal par leur simple présence.

Mais si tu râles, moi aussi je vais râler. J’ai mal fait des trucs… Mais j’avais mes raisons aussi. Tu es fâché et moi aussi je suis fâché. Je dis pas qu’on a tous les deux raisons de l’être. Je dis juste que si on n’exprime pas ces sentiments négatifs, ça va nous pourrir l’existence.

Il acquiesce brièvement à propos de ses choses restées à l’appartement de Jae Jun, ajoutant néanmoins :

Plus tard.

Il s’en était passé pendant trois ans alors il pourrait encore s’en passer un moment hein…

Je sais que c’est pas ton truc de discuter, même avec moi. « Surtout » avec moi aujourd’hui. Mais va bien falloir que tu te forces un peu.

Sun Ju avait conscience d’être un peu brusque… Mais bon, fallait qu’il lui soutire une réaction de toute façon hein… De fait, puisqu’il n’y avait pas répondu :

Si tu y es disposé, ça me dirait qu’on aille quelque part oui. Et si t’as besoin d’une nuit de sommeil pour y réfléchir, demain ça me dira toujours de me faire cette sortie.






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MessageSujet: Re: It's nice to see you again   It's nice to see you again EmptyLun 19 Aoû - 9:36

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Je savais que sa mère était malade, mais en trois ans son état avait pu s’améliorer ou empirer. Elle avait été une mère pour moi aussi. Elle m’avait plus ou moins donné tout ce que la mienne ne m’offrait pas. Du temps, et de l’attention. Sun Ju était proche de ses parents, mais comment ne pas l’être. J’étais désolée d’apprendre que malheureusement, elle était loin d’être guéri. Je n’étais vraiment pas doué aves les mots et je ne trouvais rien à dire pour traduire ma peine. C’était vraiment infernal d’être aussi renfermé, de ne pas savoir s’exprimer comme tout le monde. Je n’étais pas fait pour les grands discours. En ce qui concerne mes parents, nous n’avons jamais été une famille. Depuis qu’ils m’avaient mis à la porte je ne les avais pas revu, ils n’avaient pas cherché  à reprendre contact et c’était aussi bien ainsi. Je n’avais pas besoin d’eux, ils n’avaient jamais été la pour moi alors pourquoi se faire du mal pour des gens comme eux.

« Oh tu sais c’est comme si j’avais jamais existé. J’ai pas essayé de les voir. C’est mieux comme ça. J’étais pas le fils qu’ils voulaient. On peut rien y faire. Ils restent ensemble juste pour leur image, en réalité ils peuvent pas se voir ». Je n’ai jamais eu de bons souvenirs de ma famille. Les parents de Sun Ju m’avaient donné plus d’amour que les miens réunis et je n’avais jamais su les remercier.

Je l’écoutais en hochant la tête, je trouvais dommage qu’il ait arrêté ses études mais il n’avait pas eu le choix. « Et tes études ? Tu comptes les reprendre après ? Tu sais, si t’as besoin, tu peux bosser un peu ici ». Je m’étonnais moi même à lui proposer un boulot. Ce n’était pas de la pitié, mais j’avais besoin d’un serveur, l’autre étant parti quelques jours plus tôt. C’était aussi un moyen de l’avoir près de moi, de le garder à mes côtés et peut être tenter de le séduire à nouveau. J’étais toujours le même con, un peu trop coincé, mais aujourd’hui je savais à quel point il était important. Je ne survivrai pas à une autre séparation. Je t’aime. Je le pensais, mais je n’arrivais pas à le dire.

C’était certain qu’il fallait que l’on discute. Ce n’était pas mon truc. Il avait de la chance lorsque j’alignais trois phrases à la suite. J’étais stupide. Je ne pouvais pas lâcher le bar comme ça, il avait raison. Il avait cette façon de balancer les bons mots pour me remettre à ma place et pour me rassurer. « J’ai besoin de savoir et de comprendre. Je peux plus vivre comme ça avec toutes ces questions et ces doutes ». C’était trop dur. Après trois longues années, l’occasion de s’expliquer arrivait enfin. J’étais nerveux. Il avait raison d’être en colère, je ne pouvais pas lui en vouloir. « D’accord, on va parler. Mais on se dit tout. On garde rien pour nous ». Oui c’était moi qui disais ça, j’étais prêt à balancer tout ce que j’avais sur le cœur. Je ne pouvais pas prendre le risque de faire un faux pas et de le faire fuir à nouveau. Il attendait quelque chose de moi et j’allais le lui donner. Pour une fois, j’allais être un mec bien.

« On peut se voir demain matin ? ». J’étais trop pressé pour attendre l’après midi. La nuit allait déjà être assez longue.  J’attrapais discrètement sa main sur le comptoir et la caressait doucement avec mon pouce. Je n’étais pas doué pour ce genre de geste tendre, mais il fallait bien commencer un jour. Je plongeais mon regard dans le sien, prenant garde à ne pas me noyer. « Tu veux qu’on se retrouve ou ? Dans le parc près de l’école ? ». C’était bien l’endroit où l’on avait le plus de souvenirs. Je me disais que ce serait plus simple d’ouvrir mon cœur dans un endroit familier. Un endroit où on avait presque tout partagé.

Je serrais un peu plus fort sa main comme pour vérifier qu’il était bien la. Je ne me lassais pas de le regarder, de respirer son odeur. Je m’imprégnais de lui. J’avais été en manque de ce mec. Pire que la clope. J’avais besoin de lui, c’était vital. « Promets moi que tu seras la ». Il fallait que je sois sûr. Je me penchais sur le comptoir, collant mon front au sien. « Promets le». Je sentais nos souffles se mélanger et mon cœur se tordre. Je l’aimais comme un dingue.


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MessageSujet: Re: It's nice to see you again   It's nice to see you again EmptyMer 21 Aoû - 8:38

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Jae Jun lui dépeint un portrait de ses parents qui ne lui était évidemment pas inconnu. Alors ils n’avaient vraiment pas changé, n’est-ce pas ? C’était tellement absurde. Su Jun n’avait jamais comprit comment les parents de son ami avaient à ce point pu passer à côté de ce dernier alors que pourtant, sur le papier, ils avaient tout. Comme quoi, le bonheur est rarement là où on l’attend, n’est-ce pas ? Quoi qu’il en soit, Sun Ju a un petit hochement positif de la tête ainsi qu’un petit « désolé » calme et sans apitoiement. C’était triste mais c’était comme ça depuis longtemps et même si on ne s’habituait jamais vraiment au manque, il connaissait assez l’autre homme pour savoir que s’appesantir ne servait strictement à rien.

Quant à ses études, Sun Ju n’a pas vraiment l’occasion de répondre, Jae Jun le prenant un peu de cour en lui proposant un emploi à même son bar. Lui-même semblait avoir parlé plus vite qu’il n’avait pensé et un bref silence un brin gêné s’était installé jusqu’à ce que Sun Ju hoche négativement la tête.

Non, je ne pense pas que j’en aurais l’occasion. Et je te remercie pour ta proposition mais j’aime le travail que j’ai en ce moment, même s’il y a forcément des moins bons jours.

En tout cas, la proposition prouvait bien que malgré tout, malgré sa frustration et sa colère, malgré sa rancune et ses envies de l’envoyer mourir, Jae Jun n’avait pas tout à fait coupé le cordon, n’est-ce pas ? Ca lui mettait un peu de baume au cœur et en même temps, ça le rendait un peu honteux. Au fond, lui qui reprochait aux parents de Jae Jun d’être passés à côté de ce dernier ne pouvait pas tellement parler : il avait fait pareil. Mais Jae Jun aussi était passé à côté de lui. Parce que ça aurait été injuste de prétendre qu’il n’avait pas essayé.

Sun Ju avait été amoureux, l’avait exprimé, démontré… Et il avait été certain qu’à un moment, ça lui avait été retourné. Mais Jae Jun n’était pas fait dans un bois similaire au sien, ça avait été compliqué, un peu déchirant… Et les relations où l’on s’enfermait à sens unique n’étaient pas vraiment ses aspirations les plus secrètes. Alors ça avait été dur mais avant qu’ils n’en viennent à se reprocher d’être tels qu’ils étaient… Il était partit oui.

Bref… Il venait de le brusquer un peu… Et Jae Jun lui donnait l’occasion de découvrir comme effectivement il avait pu changer. Son ami ne se braque pas… Et même qu’il accepte de parler, reconnaissant lui-même qu’il en avait besoin, que ça leur avait manqué. Extraordinaire comme deux amis qui pensent se connaître par cœur pouvaient ne pas se comprendre parfois. Sun Ju acquiesce lorsque Jae Jun demande une conversation « totale », sans secret, sans rien du genre. Ils allaient en quelque sorte se mettre à nu et même à lui c’était une perspective qui faisait un peu peur. Toutefois, s’il n’existait qu’une seule personne avec laquelle il ait envie de ce genre de chose, c’était bien Jae Jun alors il n’allait pas reculer.

D’accord Jae… Pas de non-dit.

De toute façon, malgré tout, il était assez convaincu que ce serait plus facile pour lui de s’exprimer que pour Jae Jun. Ca avait jamais été son truc et même si Sun Ju avait toujours été très fort pour le deviner, certaines choses n’étaient pas faites pour rester subtiles. Elles devaient être exprimées. Il y aurait probablement de tout… Du positif comme du négatif. Parce qu’ils avaient des reproches à se faire et rien ne servait de les taire. C’était au contraire le meilleur moyen pour repartir sur de bonnes bases… Ou se quitter une bonne fois pour toute, comme ces amitiés d’enfants qui ne durent jamais toute une vie. Peut être que c’était pour ça aussi que Sun Ju avait voulu de plus. Une relation plus adulte pour leur vie d’adulte…

Les doigts de Sun Ju se referment sur la main de Jae Jun lorsque ce dernier vient saisir la sienne, caressante. Ca aussi c’était neuf. Est-ce que c’était mal de penser que s’il était resté, Jae Jun n’aurait jamais été autant sur la bonne voie ? Sans doute que c’était un peu déplacé oui… Et en même temps, ils avaient foncé dans le mur avant ça alors il pouvait au moins saluer les progrès que cette séparation avait causé.

Demain, ça me va. En soirée parce que je travail. Tu commences à quelle heure ? 19h ça serait bien non ?

Quant au lieu, un sourire se dessine sur ses lèvres. Ha… Jae Jun savait choisir ses endroits au moins ! Voilà un lieu qui leur rappellerait bien des souvenirs ! De fait, Sun Ju acquiesce, se troublant un peu lorsque se penchant par-dessus le bar, la grande silhouette de Jae Jun vient chercher une proximité avec la sienne, moins grande. Leurs fronts se touchent, leurs soufflent s’entremêlent et les battements de son cœur se font un peu trop rapide. Encore un peu et il aurait les mains moins et l’effet petits papillons dans l’estomac, le truc d’ado qui finalement était indémodable, peu importe notre âge. En tout cas, une partie de lui n’avait pas oublié, c’était certain.

Je promets.

Oui il serait là. Jae Jun pouvait se tranquilliser… Sun Ju lève sa main libre, venant la poser sur la joue du jeune homme, caressant de son pouce, redessinant la courbure d’un œil en amande. Il vient finalement décoller son front pour venir baiser avec douceur celui de Jae Jun et finalement, il se remet debout, récupère son sac et de sa poche il tire un peu de monnaie à poser sur le comptoir.

Je vais te laisser, on a besoin de réfléchir avant demain.

Il reste néanmoins debout à le regarder quelques instants… Avant d’avoir un petit sourire, répétant :

Je serais là. A demain, passe une bonne soirée.

Et sur ce, il ne peut que tourner les talons, le cœur un peu gros. La nuit risquait d’être difficile…






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