“ Essaie de sourire un coup pour voir ?

Aujourd'hui allait sûrement apporter son lot de surprise, il n'y avait pas de doutes à se faire là-dessus. Les fans attendaient ce jour depuis maintenant plusieurs semaines, et finalement nous y étions. Le fansign évent allait se dérouler dans le centre commercial de Myeongdong, et tout était prêt pour accueillir les fans dignement. C'était ce que je me disais en observant la place encore vide qui allait dans moins de dix minutes accueillir une grande foule. Et je n'avais pas l'air d'être le seul impatient,  le brouhaha que j'entendais un peu plus loin, m'affirmait que cette après-midi risquait d'être bien occupée. Et si j'étais heureux à cette idée, j'en connaissais un autre qui devait l'être beaucoup moins.

« Essaie de faire une autre tête, après elles vont penser que tu es malade, et elles risquent de te tenir la jambe plus longtemps, tu sais ? » Je croisais ensuite les bras, et lui offrait mon sourire le plus narquois.

Oh oui, je savais et sûrement mieux que personne à quel point ce genre d’événement lui déplaisait. De plus, cette fois Yong Sun n'était pas là pour superviser, car il devait régler des problèmes suite à une rumeur lancée sur le net...
Après, il y avait encore des gens qui se demandaient pourquoi j'y passais si peu de temps ?
N'empêche, je le plaignais sincèrement cette KCD n'y avait pas été de main morte avec lui, et je me demandais comment est-ce qu'il allait réussir à s'en sortir indemne. Enfin, même si cette histoire me tracassait, il ne fallait pas qu'elle altère mon humeur, car aujourd'hui, je n'étais pas là pour moi, mais plus pour toutes les personnes qui faisaient la queue depuis des heures, pour simplement obtenir un autographes des UBKI.
Je comprenais les réticences de Jae Hyun, parfois c'est vrai que les fans qui passaient devant nous, étaient étranges et leurs réactions démesurées. Ils y en avaient, qui voulaient vous serrer la main, ou encore prendre une photo. Certaines étaient effrayantes, ça il n'y avait pas à dire. Mais je voyais cela comme une partie de notre travail ? Même si il y avait des dérapages, c'était le lot de toute célébrité.

Seulement allez faire comprendre ça à Jae Hyun, qui en ce moment-même, j'étais certain, ne jurait que par son ventre. Mais j'étais prévoyant, parce que justement, je connaissais la bête, alors après avoir vérifié qu'ils nous restaient assez de temps, je sortais un sandwich de mon sac, et lui posais sous le nez :

« Là, comme ça tu n'auras pas à t'éclipser pour une pause déjeuner. Et soit gentil avec elles d'accord ? Tu imagines l'embarras si tu en fais pleurer une de nouveau ? » Oui, je l'embêtais car une chose pareille n'était jamais arrivé. Malgré son manque d'enthousiasme, et le fait qu'il ne donne pas beaucoup de cœur à la tâche par moment, personne n'avait pleuré à cause de lui.

Pourquoi est-ce que je songeais d'un coup que le « pas encore » était de circonstance ?  

“ Non mais, au moins pour leur sécurité

Fansign Évent. Dans fansign, un mot me gênait énormément et pour vous aider à trouver lequel, je n'avais aucun problème avec le fait de signer. Ce n'est un secret pour personne à NG. Go Jae Hyun a un sérieux problème avec certains de ses fans. Je l'admets. Certains de mes fans, seulement 99% d'entre eux, avaient la fâcheuse tendance à me rendre nerveux. Plusieurs fois, j'avais refusé des interactions avec eux et encore après avoir été suivi dans la rue par une bande de folles. Puis il y a eu aussi la course poursuite en voiture. En fait, depuis que j'avais des fans, je tournais un vrai James Bond. J'attendais mon oscar même si mes poursuivantes avaient bien plus de mérite que moi dans leurs rôles.
Bref, rencontrer les fans, ce n'était pas ma tasse de thé. Et les fansigns ne faisaient pas exception. Lee Wei de son côté... sa bonne vision des choses étaient presque frustrante. Oui parce que d'une certaine façon, j'avais dans l'espoir d'échapper à cette séance de signature. Si il y mettait trop de bonne volonté, nous étions condamnés à faire ça tout le long de notre carrière. Car les fans allaient en redemander. Mais il était inutile de lui demander de rejoindre ma cause, inutile. Comme il l'était de me demander des efforts de comportement. Je n'avais pas envie de serrer la main à des inconnus qui me hurleraient dans les oreilles mon prénom : ça va, je suis ni sourd, ni atteint d'Alzheimer.

Je venais de signer un autre CD en tenant la main... non, la main happée - voilà qui est plus correct - par une assayante brune que je fusillai du regard. Quand elle la lâcha enfin, après un coup d'œil pour rassurer les gardes du corps, j'admirai cette extrémité de mon corps comme si cela faisait des années que je ne l'avais pas vu. Puis j'affichais mon air dépité ouvertement en regardant mon hyung à mes côtés. Ses joues devaient lui faire mal... « Essaie de faire une autre tête, après elles vont penser que tu es malade, et elles risquent de te tenir la jambe plus longtemps, tu sais ? » facile à dire, Mr. Colgate Total White, pensai-je. Lui, il était né avec un écarteur de dents dans la bouche, à se demander si ses parents étaient dentistes. « Si jamais mon avis t'intéresse, sache que c'est elles qui risquent quelque-chose plutôt. J'ignore encore quoi... » j'avais secoué ma main en disant ça, espérant lui donner un peu de vie.

Mon regard austère plana sur les queues devant moi et je me demandais pourquoi. Pourquoi on faisait attendre ces gens des heures dans des conditions parfois agaçantes pour des gens qui ne voulaient même pas tant les voir. Bon, d'accord, seulement moi. Même notre manager voyait d'un bon œil ces événements... Mais voilà, c'était quand même mal de les faire venir gaspiller leur temps pour un vulgaire gribouillage sur un papier dont ils ne feraient absolument rien. Certaines voulaient juste nous voir de près. Ok, et ensuite ? Cela justifiait-il vraiment tout ça ? Moi ? Faire preuve de cynisme et de mauvaise foi ? Ok, mais va simplement falloir vous y faire...Puis j'avais de réelles bonnes raisons d'être ainsi. Lesquelles, vous demandez-vous, n'est-ce pas ? Il allait être l'heure de déjeuner. Enfin, pour moi. J'avais tenu jusque-là sans broncher. J'avais été respectueux et poli. Mais c'était une diablerie d'efforts que de ne pas me lever et aller chercher de quoi manger au distributeur qui me faisait de l'œil. Cela aurait aussi soulagé mon postérieur, car un autre inconvénient residait dans le fait qu'on devait se tenir assis tout ce temps. Cela me faisait penser à ces années de collège et lycée, les fesses vissées sur un siège en bois...
Je rêvais de notre pause, prenant une gorgée d'eau. « Là, comme ça tu n'auras pas à t'éclipser pour une pause déjeuner. Et soit gentil avec elles d'accord ? Tu imagines l'embarras si tu en fais pleurer une de nouveau ? » voilà comment casser mon rêve et me tacler bien gentiment en plus. J'ignorais si je devais me montrer reconnaissant qu'il ait pensé à moi ou frustré et agacé. Puis je n'avais fait pleurer encore personne ! Pas encore, mais ça allait venir. Si pas une fan, j'allais me faire pleurer moi-même de tristesse. Je donnais un long soupir en le regardant tristement.

« Le plus triste là-dedans c'est que je ne sais même pas si tu penses vraiment à mon bien ou si tu t'amuses juste, Hyung... ». Je le remerciai d'un hochement de tête pour le sandwich et en croquai un bout sans attendre une autorisation. Même avec ça, une nouvelle arriva devant nous. Discrète, elle fit très vite et me souhaita même bon appétit. Voici le petit 1% que j'apprécie. Par contre la suivante ... alla jusqu'à me demander de quoi était fait le sandwich que je mangeais. Oh non,une fétichiste, pensai-je avec sarcasmes... et une pointe d'interrogation. Je pris son CD pour lui signer entre deux coups de mâchoire. Elle insista, agissant visiblement comme si je n'avais pas entendu. Avec un soupir, je finissai mon "boulot" et lui demandai « Pourquoi ? Tu veux peut-être que je partage ? je secouai immédiatement la tête et lui rendait son CD et son poster. Elle posa un cadeau sur la table avant de dire qu'elle faisait juste de très bons sandiwchs. Enfin dire, elle vociferait m'enfin... « Ah oui ? Tu devrais aller en faire un alors... tu sais, chez toi... » elle ne releva même pas le caractère sarcastique et fila. Je sais ce que tu vas dire mais elle a plutôt l'air de l'avoir bien pris. Puis regarde comment elle t'a fait ! Tu devrais me remercier... » j'avais lâché ça en pointant le cadeau sur la table : des figurines en pâte à sel censées nous représenter. J'ai bien dis "censées".

Je soupirai encore en toisant les deux "œuvres d'art" et lui demandai « Si je leur dis que j'ai des hémorroïdes, tu crois qu'ils vont m'autoriser à m'évader ? Oh mon dieu, attend... il y en a une qui agite un dessin yaoi. Je veux partir....... » nous avions une gagnante ! « Non franchement, toi tu resterai et moi je signerais plein de feuilles que tu donnerais ? Ça évitera qu'un malheur arrive et j'aurais été gentil d'y penser avant de partir, hein ? »

“ Essaie de sourire un coup pour voir ?

Il était terrible tout de même, le regard fixé sur la foule qui ne désemplissait pas, je n'arrivais pas à comprendre ce qui lui déplaisait tant dans ces événements. Je pouvais concevoir que le fait d’interagir avec des fans qui semblaient branchées à une prise de 3000 volts puissent surprendre, mais ce n'était pas la première fois qu'il faisait cela. Nous faisions partis des anciens de l'agence, ce genre de formalité n'avait plus de secret pour nous. Pourtant, aussi loin que je me souvienne, il avait toujours été réticent au point d'en être désagréable.

Pas que le fait que Jae Hyun soit désagréable ait un quelconque effet sur ma personne. Non, moi j'avais l'habitude.
Mais il avait tendance à oublier que nous n'étions pas tous mentalement préparé à nous recevoir son cynisme en pleine figure.
Cela dit, Jae Hyun resterait Jae Hyun, on ne le changerait pas. Aujourd'hui, comme d'habitude, j'allais être en charge d'arrondir les angles. Eh non, je ne pouvais m'empêcher d'essayer de le raisonner.
J'étais celui qui voyait des bonnes intentions partout, même quand il n'y en avait pas, celui qui était aussi parfois un peu trop arrangeant et conciliant.

Vous vous souvenez ? Sun Lee Wei.

« Si jamais mon avis t'intéresse, sache que c'est elles qui risquent quelque-chose plutôt. J'ignore encore quoi... » Désespéré,  je venais frapper le top de ma tête avec la paume de ma main, roulant des yeux. Je me penchais légèrement vers lui et lui soufflais : «  Ton avis ne m'intéresse pas, tu me connais, non ?  » Je me redressais et lui offrais un sourire entendu. Il était rare que j'ai 'l'avantage', alors sans pour autant en faire tout un plat, je comptais tout de même en profiter.

Il en faisait tellement des tonnes, mais restait encore si prévisible qu'il était facile de l'embêter. Je l'observais alors, lui et son air de chien battu, non sans lui sourire en retour, histoire qu'il comprenne bien que je n'étais pas dupe.  
Ne vous y méprenez pas, je ne suis pas quelqu'un de méchant. Mais dans un duo, on marche pas deux, pas à un et demi.

« Le plus triste là-dedans c'est que je ne sais même pas si tu penses vraiment à mon bien ou si tu t'amuses juste, Hyung... » Discrètement, je pouffais de rire, et lui faisais le signe de la victoire avec mon index et mon majeur : « Tu veux que je sois honnête ou simplement gentil, choisis bien la réponse change selon ce que tu demandes.» Bien sûr que j'avais pensé à son bien, en lui préparant ce sandwich, mais l'un n'excluait pas forcément l'autre, si ?
J'attrapais alors un CD et le signais, tout en souriant à la jeune femme qui semblait sur le point d'exploser.

Après 'en larme' ou 'de rire', tout dépendait de ce que j'allais décider de lui dire.
Exactement la raison pour laquelle, je ne lui dis rien du tout, et hochais gentiment la tête.
Je reportais alors mon attention sur Jae Hyun et les personnes qui passaient devant lui, la scène qui se déroula alors me laissa quelque peu hagard, je ne savais pas vraiment si je devais rire, ou... Oui bon, il était préférable que je reste en dehors de ça finalement. Il savait tout de même s'y prendre, peu importe si ça lui plaisait ou pas. Mais je tendais l'oreille, curieux. Jusqu'à ce que l'on me pose quelque-chose sur la tête. Surpris, je me redressais, et touchais du bout des doigts l'objet non identifié...De la peluche... Et ce qui ressemblait à des oreilles de lapin... Elle venait bien de me poser un serre-tête lapin sur la tête ?
Je déglutissais avec peine, embarrassé, mais c'était un cadeau comme un autre...Et puis si je ne le portais pas, ça risquait de faire scandale.

« Ahem... Merci beaucoup. » Elle s'en alla toute heureuse, et moi je n'osais même pas regarder Jae Hyun qui allait sûrement m'en faire voir de toutes les couleurs.

Mais la nouvelle discussion qui se déroulait à côté de moi attira mon attention sans le vouloir, je posais les yeux sur le fameux cadeau, perplexe. « Je sais ce que tu vas dire mais elle a plutôt l'air de l'avoir bien pris. Puis regarde comment elle t'a fait ! Tu devrais me remercier... » Derechef, je roulais des yeux.

« Et si elle l'avait mal pris hein? En tout cas pour l'instant, tu gardes ça... J'ai déjà l'air d'un lapin de Pâques, je pense que tu as un peu plus de marge que moi... » dis-je en détournant la tête, comme si je ne lui avait rien dit de très ennuyeux. Je préférais porter toute mon attention sur la foule en face de nous qui semblait réellement être électrique. C'était agréable à voir, mais en même temps assez stressant. Il fallait bien faire, quoi qu'il arrive.

Je signais les CD de manière presque machinale. Un sourire par ci, un gentiment petit mot par là, et le tour était joué. « Si je leur dis que j'ai des hémorroïdes, tu crois qu'ils vont m'autoriser à m'évader ? Oh mon dieu, attend... il y en a une qui agite un dessin yaoi. Je veux partir....... Non franchement, toi tu resterai et moi je signerais plein de feuilles que tu donnerais ? Ça évitera qu'un malheur arrive et j'aurais été gentil d'y penser avant de partir, hein ? »  Je le regardais, l'air de lui dire 'sérieusement ?'
La fille au dessin Yaoi s'approchait de nous, qui plus est :

« Fais comme tu le souhaites, mais tu as vu la foule qu'il y a en bas ? Tu penses vraiment en sortir en un seul morceau ? Moi je dis ça, je dis rien hein... Après tout, si tu as des hémorroïdes, vaut mieux que tu files après tout.  » Sourire mesquin plus loin, je ne m'occupais plus de lui, comme pour lui laisser l'occasion de partir.

Vif d'esprit comme il était, j'étais certain qu'il comprendrait vite que je me fichais de lui.