Dong Wook s'était réveillé de mauvaise humeur. C'était sa mère qui l'avait tiré du lit, en l'appelant sur son téléphone. Pour plusieurs raisons, notamment pratiques, l'adolescent n'avait pas passé la nuit chez lui, mais dans l'appartement d'une de ses connaissances. La soirée avait été longue... Et trop épuisé à l'issu de celle-ci, il avait demandé au concerné de l'héberger pour cette nuit. C'est donc sur les coups de huit heures du matin que sa mère l'avait appelé. Il avait ignoré ses questions quand elle lui avait demandé où il était, lui demandant de but en blanc si elle avait quelque chose à lui dire. Elle s'était inquiétée durant de longues minutes, avant de lui dire que quelqu'un avait téléphoné. C'était visiblement un appel important, provenant d'une agence en ville. Dong Wook avait sourcillé à cette anecdote. Déjà, le fait qu'on l'appelle sur le fixe pour une affaire importante était plus que surprenant ; il prenait bien garde à tenir sa famille éloignée de toutes ses magouilles, pas tant par égard que par envie d'avoir la paix. Il avait réfléchi un instant sur le potentiel locuteur à qui sa mère avait pu avoir affaire, et il en conclut qu'il s'agissait de la New Generation. Il y connaissait une journaliste, mais il ne voyait pas trop pourquoi elle souhaitait le contacter. Quoi qu'il en soit, il avait rapidement abrégé l'appel, annonçant qu'il serait à l'appartement dans une trentaine de minutes.

Il avait quitté l'appartement de son ami après l'avoir vaguement remercié. Sur le chemin, il n'avait eut de cesses de se demander pourquoi cette agence avait put le contacter. Cette personne qu'il connaissait là-bas avait dit qu'elle pourrait essayer de lui trouver un emploi... Mais qu'elle ait fait les démarches sans qu'elle le tienne au courant lui semblait bizarre. Du coup, l'adolescent ne savait pas trop à quoi s'attendre, et ça ne lui plaisait pas. Une fois arrivé chez lui, il s'était rapidement préparé pour être présentable selon ses propres critères, avant d'appeler l'agence. On lui demanda de venir le plus rapidement possible à l'accueil, et qu'il pouvait venir accompagné s'il le souhaitait. Une fois encore, il avait sourcillé à ce propos... Et songeant qu'il n'avait besoin de personne pour régler ses problèmes, il s'était rendu en solitaire à l'agence.

Vingt minutes plus tard, Dong Wook atteint finalement l'imposante bâtisse. Sans perdre de temps, il se dirige vers l'entrée, sans porter d'attention aux regards qui lui sont adressés. Mains enfoncées dans les poches, son habituel air patibulaire au visage, il va se poster devant le secrétariat où il donne son nom et la raison nébuleuse de sa venue. Aussitôt, un homme vient à lui, lui demandant de la suivre. L'adolescent sonde le visage de l'inconnu. C'était un homme grand, à l'attitude imposante, au visage dur et grave. Dong Wook se souvient de lui ; il l'avait déjà vu, et pas plus tard qu'hier. Et forcément... Il en vient à se poser d'autant plus de questions quant à cette convocation. Néanmoins, il ne bronche pas, et suit en silence l'employé, les mains toujours résolument vissés dans les poches de son hoodie.

Une fois arrivés dans une salle de réunion vide, on fait signe à Dong Wook de s'asseoir. La bouche étroitement close, son regard sombre posé sur l'homme, il prend place, attendant des explications. De longues secondes de silence s'en suivent, que l'adolescent ne cherche pas à rompre. Un magazine est alors poussé en sa direction, ouvert à une page bien précise. A nouveau, son vis-à-vis parle pour lui expliquer très rapidement l'état des faits. Ils avaient un problème. Le regard de l'adolescent se fait plus interrogateur, avant qu'il ne daigne saisir le catalogue devant lui. C'était un de ces magazines à scandales, auxquels il ne portait aucune sorte d'intérêt... Et pour une raison qui lui échappe totalement, il se voit sur une de ces pages, en compagnie de l'homme en face de lui, dans une situation particulièrement compromettante. D'autant plus, il ne se souvenait pas avoir approché cet inconnu d'aussi près. C'était à peine s'il lui avait adressé la parole, la veille au soir. Le jeune homme fronce les sourcils, avant de relever les yeux vers le salarié, attendant des explications. De toute évidence, c'est un malentendu, ce à quoi Dong Wook opine. « Si, j'me souviens de vous. » dit finalement le garçon d'une voix plate. « Vous êtes une célébrité, ou un truc dans le genre ? » questionne t-il. Pour qu'il accorde autant d'intérêt à son image publique, c'était sûrement être le cas. Son interlocuteur poursuit bientôt, lui disant qu'il devrait faire une déclaration publique pour nier le quiproquo de cette photo, dont la presse risquait de faire ses choux gras. Le plus jeune sourcille à nouveau, bien qu'il comprenne l'urgence de la situation... Après, faire une déclaration publique, comme disait l'autre, n'avait rien pour lui plaire. Mais avait-il seulement le choix ? Ni l'un ni l'autre n'avait envie que cette photo tombe entre de mauvaises mains, même s'il était sûrement déjà trop tard. « Okay, si vous voulez. 'faudrait faire ça quand ? » questionne t-il. « Non, je suis pas encore majeur. Au pire, je peux mentir pendant le truc, j'ai pas de notoriété publique. »

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