Tae Hyun, ça pourrait être ce petit gars-là que tu vois en train de jouer dans un parc avec quelques amis qu’il s’est fait à l’école maternelle. Ça pourrait être, ce petit con qui garde la tête baissée tout en bousculant les passants, les lunettes tombantes le long de son nez et qui se ferait emmerder par ses camarades de classe parce que c’est un binoclard-chouchou-de-la-prof. Ça pourrait être aussi, le branleur qui reste le cul sur ce banc à contempler le ciel sans aucunes arrières pensées qui lui traversent l’esprit au lieu d’aller à l’entraînement. Finalement, tout ça, c’était lui.

Tae Hyun est l’aîné d’une petite famille modeste. Ses parents tiennent une petite boutique de tofus tandis que son unique petit frère glande encore, une année de plus, au collège. Quand Tae Hyun n’était encore qu’un brave gamin, il était souriant, serviable et ne cessait jamais de s’amuser avec les petits riens qu’on lui offrait en guise de jouets. Il n’était pas difficile. Il était même adorable. Seulement, lorsqu’il grandit, la vie fut plus rude, plus sauvage envers lui alors qu’il n’avait rien demandé. Il voulait juste rester le petit garçon à sa maman, mais il avait bien fallut avec l’âge s’en défaire. En réalité, il avait eu beaucoup de mal, il n’y était pas parvenu aussi facilement qu’on aurait pu le croire. Il se faisait souvent charrier lorsque certain de son collège le surprenait encore à faire des câlins à ses parents ou même à prendre la main de sa mère dans la rue. Ça paraissait pourtant tellement mignon aux yeux des adultes, mais ça paraissait bien trop stupide aux yeux de ceux de son âge. Autrefois, il n’avait pas comprit ça et il avait fallut qu’une bande de brutes épaisses s’en prennent à lui pour lui faire comprendre qu’il devait impérativement jouer dans la cour des grands. Il avait mit un certain temps avant qu’il ne comprenne pourquoi on s’acharnait autant sur lui. Il avait vu souvent sa chaise et sa table hors de la salle de classe, il avait vu ses affaires dans une poubelle ou même il s’était retrouvé plus d’une fois en train d’embrasser le sol. Bêtement. Mais à force, il avait finit par se forger une nouvelle identité, un nouveau caractère, une nouvelle carapace. Il devenait plus fort, plus incontrôlable. Du jour au lendemain, il passait d’un élève studieux et très silencieux, à l’élève bien plus que mauvais et qui ne cessait d’être agité dans tous les sens pendant les heures de cours. Finalement, il était devenu un vrai monstre. Du moins, il était un monstre au sein d’un établissement scolaire, mais lorsqu’il rentrait chez lui, il restait ce brave gars aux yeux de ses parents qui s’étaient, d’ailleurs, retrouvés dans une incompréhension la plus totale en sachant que leur enfant était devenu le caïd de l’école.

Les bagarres. Les exclusions. Les insultes. L’énervement. Ces choses étaient devenues son nouveau quotidien. Il était devenu aussi cet être ingérable à l’égard de ces professeurs et il refusait catégoriquement de faire le moindre effort. Il ne voulait plus redevenir ce bonhomme fragile et naïf que tout le monde apprécie. Non. Il voulait se faire reconnaître et que les autres le craignent s’il le fallait dans les couloirs ou dans la cour de l’école. Et tout cela, pour acquérir d’une certaine popularité. Il se mettait à sécher les cours et à y aller que très rarement. À la place, il préférait passer son temps dans un club de danse ou même avec la petite bande qu’il avait construite avec quelques potes pour aller animer – à leur manière – les rues de la ville. Puis, il devint en quelque sorte l’un des numéros « uns » de la danse. Il avait obtenu cette réputation après s’être inscrit par pur hasard à un concours de danse et qu’il avait brillamment remporté. C’est à partir de ce jour qu’il s’était dit que les bancs de l’école ce n’était plus pour lui et qu’il valait mieux que sa passion devienne son métier. Il ne s’imaginait pas chanteur, ni même l’un des « rôles » principaux de son groupe, mais il voulait être au moins l’une de ces personnes en arrière-plan et qui accompagne les leaders sur certains rythmes. C’est pour cela qu’il n’a jamais hésité à se présenter à l’agence de New Generation et même si ses débuts furent éprouvants et que certaines personnes se sont amusés à lui briser ses espoirs, il a toujours donné son cœur et son âme pour sa réussite. Il ne voulait rien d’autre que ça. Durant une longue période, il fut stagiaire avant de pouvoir intégrer un groupe et pouvoir se faire reconnaître, mais aussi pouvoir faire partager son savoir-faire et sa force dans les deux domaines qu’il cultive avec plaisir un peu plus chaque jour.

Malgré ses bonnes volontés, encore aujourd’hui, il continue à se faire passer pour une gros abruti de service qui s’en fout de tout et qui passe son temps à ronfler ou à jouer aux jeux-vidéos. Peut-être, se fait-il passer pour un imbécile finit à l’urine en apparence, mais en réalité, c’est un vrai cœur d’or. Mais n’agit-il pas comme ça juste pour faire rager ceux qui se sont foutus sur son chemin ?