Si je me rappelle bien, le réveil à sonner vers sept ce matin. Le seul problème à ce genre de matinée, c’est que même si deux heures se sont écoulés depuis que je me suis levé, c’est que je ne suis toujours pas parvenu à faire sortir mon cher Yun Sook de son lit. Cette espèce de gros lard n’arrive jamais à se réveiller. Il ressemble un peu à cette fameuse Belle au Bois Dormant, cette nana qui passe plus de cent ans à pioncer avant de se réveiller grâce à un pauvre type qui a réussit à conjurer les mauvais sorts de la sorcière tant détestée de tous alors qu’elle est franchement bien plus cool et plus original que toute la population entière de ce putain de bouquin – ou de ce dessin-animé selon les goûts et les couleurs. Et, en parlant de cette blondasse décolorée, Yun Sook est bien. Beaucoup plus pire. On a toujours beau le secouer, le sortir de son lit volontairement en le tirant par les pieds, lui mettre de l’eau en plein visage, il ne se passe absolument rien ! Il ne bouge pas ! Il ne bronche pas ! Il est comme… mort. Dès fois, c’est assez flippant. Je me demande comment il fait pour avoir le sommeil aussi lourd et qu’il puisse dormir sur ses deux oreilles quand nos chers voisins ont décidés de faire une petite fête à la dernière minutes jusqu’à l’aube. Je crois bien être le seul qui n’arrive pas à fermer l’œil de la nuit aussi facilement que lui. Monsieur a un coup de barre, il lui suffit de fermer les yeux et il part directement dans un autre monde. J’aimerais bien avoir son secret.

Ça fait une bonne demi-heure que je commence à avoir faim et que mon ventre gargouille jusqu’à l’entendre au fin fond des Etats-Unis et surtout, je commence sérieusement à avoir mal au ventre. En plus, hier soir, j’ai un peu - beaucoup – été atteint par la fainéantise de manger. Je m’étais fais une petite séance de sport improvisé dans la soirée et en rentrant, j’étais bien trop fatigué et je n’avais pas eu le courage de me faire un petit truc à me mettre sous la dent. Du coup, après ma douche, je me suis directement couché. J’ai le ventre atrocement vide et le seul qui sait le remplir, c’est Yun Sook. Je ne cesse de faire des allés et retours entre le salon, la cuisine et sa chambre. J’ai beau le secouer, lui tirer le bras, le chatouiller, il dort encore. Il me désespère. J’ai envie de lui arracher les yeux quand il fait ça et que ça commence sérieusement à me gonfler. Personne dans ce satané groupe n’ose aller le réveiller parce qu’il faut utiliser de manières assez machiavélique pour qu’il parvienne à enfin mettre un pied à terre. Autant vous dire que le premier qui parvient à le faire se retrouve avec l’obtention d’une médaille d’or comme aux Jeux Olympiques pour un jeu bien différent. Pour la énième fois, je retourne dans sa chambre. Elle est toujours plongée dans l’obscurité, mais je parviens parfaitement à voir où je mets les pieds grâce aux rayons de lumières qui se filtrent à travers les volets. Je me hisse en travers de ce bazar, son bordel qui ressemble à une jungle où même Tarzan n’oserait pas s’aventurer avant de m’asseoir sur le bord du lit de mon collègue qui dort à poing fermé. Je le secoue vivement en râlant :

• « Yuuuun, bouge-toi, j’ai faim ! »

Mais aucune réponse ne se fit entendre, même pas un grognement juste pour me faire comprendre qu’il m’a entendu ou même que mon geste l’a profondément emmerdé alors qu’il est sûrement en train de rêver de la Fée Clochette en train de lui faire un striptease. Je soupire et le regarde d’un air blasé en me heurtant toujours face au silence de cette statuette humaine qui ne veut pas cligner des yeux, même pas une fraction de seconde. Sans même réfléchir, je m’approche une seconde fois de lui pour mordre son bras assez fort, mais pas jusqu’au sang non plus pour ne pas montrer cet acte de cannibalisme qui m’a traversé l’esprit en espérant de pouvoir le réveiller. En y pensant, ça semble être une raison pitoyable et que personne ne pourrait y croire sauf que ça se fait, eh oui, chez les L.BEE pour réveiller un certain leader, mais encore une fois même s’il a changé de place et que sa main est venue soigneusement lui masser l’endroit où je l’avais mordu, il n’a toujours pas bougé et me fait maintenant dos. Je tire une moue des plus boudeuses avant de me pencher vers son visage, soudainement une idée me vient en tête et j’imagine déjà sa réaction ce qui me fit esquisser un sourire. C’est alors que je prends un air des plus sérieux avant de lui murmurer au creux de l’oreille :

• « Yun Sook, si tu ne te lèves pas dans la minute qui suit, je te fous à poil et je te viole, compris ?! »

Peut-être que cette fois-ci, il allait enfin m’entendre.

Enfin, il se décide d’ouvrir les yeux ! Il était temps puisque je commençais sérieusement à en avoir marre et en plus, j’ai bien cru que j’allais terminer par mourir de faim avant de me faire dévorer par une horde de berger-allemand. Sagement, j’attends un petit moment pour ne pas le harceler dès son réveil, déjà qu’il est assez dur de la feuille pour le réveiller, si je viens à lui prendre la tête dès qu’il ouvre les yeux, je crois qu’il ne me le pardonnera jamais et que je pourrais toujours aller me faire voir chez les grecs pour que se soit moi qui parvienne à l’extirper de son lit. L’expression sur son visage semble me montrer à quel point, il était bel et bien en train dormir et qu’il ne se payait pas ma tête en faisant semble de continuer sa nuit. Il semble même que je l’ai dérangé en plein milieu d’un rêve puisqu’il a cet air qui ne trompe pas et qui reste plein d’interrogation, le fait de ne pas comprendre s’il a mit les pieds dans la réalité ou dans la fiction de son cerveau. Pire qu’un gamin celui-là !

Parfois, je me demande s’il ne fait pas exprès de me faire poiroter un peu plus longtemps lorsque je parviens à le réveiller. Une fois, j’avais eu une de ses envies de l’assassiner. J’avais lutté durement, pendant des heures, et une fois qu’il avait ouvert les yeux, je pensais que je pourrais enfin le voir se lever et gambader tel un lapin un peu partout dans le dortoir, mais non ! Il était resté dans son lit et s’était rendormi… Je crois que ce jour fut le plus pire de toute sa vie parce que, finalement, j’avais opté pour une meilleure méthode que la douceur et il s’était reçu un seau rempli d’eau à la tronche. Je me souviens aussi qu’il m’avait engueulé comme du poisson pourrit et il m’avait boudé durant toute la journée. À le regarde, il ne faisait plus le fier ni son beau-gosse dans un état pareil. Il m’avait même ordonné de changer les draps de son lit, mais avec les autres, on en avait un peu profité pour l’empêcher un peu plus en clamant qu’il n’avait pas réussit à se retenir durant la nuit. Nous sommes des peaux de vaches chez L.BEE et ça ne changera sans doute pas. C’est, sans doute, depuis ce jour qu’il m’agace à ne pas se réveiller. On dirait que l’on s’échange la faute mutuellement sans arrêt. Ce jeu n’aura donc jamais de fin ? Eh bien, on sera obligé de continuer notre petite routine ainsi, mais qu’est-ce que j’ai bien pu faire au bon Dieu pour qu’il me colle avec un type pareil dans le même groupe ? Après tout, et en y repensant, s’il n’était pas là, je pense que ça serait la mort. Oui, je l’avoue même si ce n’est pas dans mon habitude, que sans ce gaillard, on se ferait vraiment chier !

Je suis toujours assis sagement à côté de Yun Sook, je l’entend bailler à plusieurs reprises, attendant qu’il émerge un peu du brouillard de son sommeil avant qu’il ne pointe son regard sur moi et qu’il me dise d’une voix enroué :

• « Je te manque à ce point pour que le grand Jae Hyun vient ainsi me réveiller violemment ? Ash ! C’est quoi cette manie de prononcer des paroles aussi abjects ? Et si j’accepte ton offre… Tu me violerais réellement ? »

Qui lui a permit d’en rajouter une couche et d’en profiter pour se foutre littéralement de ma gueule ? Est-ce qu’il pense vraiment qu’il m’est indispensable pour ne pas me séparer de lui ? Si c’est le cas, il se met bien le doigt dans l’œil jusqu’au coude ! Le pire dans tout ça, c’est que je vois sa tête de cornichon tous les jours et ça me suffit largement, je ne m’imagine pas aller à sa rencontre lorsque nous avons le droit à quelques jours de congés. Ah non, merci ! Ca serait, surtout, une bonne occasion pour le jeter par la fenêtre définitivement. De plus, je me demande comment il peut sortir ce genre de blague alors qu’il vient à peine d’ouvrir. Moi, je ressemble plus à un ours mal léché qui n’hésiterait pas à donner un bon coup de pattes et d’envoyer quiconque se faire balader sur les champs de pâquerettes qui oserait me réveiller surtout si c’est sans aucune douceur.

Sa dernière réplique me fait sourire. Il ne sait donc pas de quoi je suis vraiment capable et contrairement à lui, je ne suis pas le genre de mecs qui parvient à attraper aussi facilement quelqu’un dans ses filets pour ensuite lui faire une petite visite guidée de ma chambre. Ah, mon cher Yun Sook… Si tu savais ! Je le suis du regard en train de s’extirper hors de son lit et je remarque avec surprise le style de sous-vêtement qu’il porte… Avant, je n’y avais jamais prêté attention. Est-ce qu’il porte aussi ce genre de trucs quand il ramène une fille ? Arg, ça doit être une horreur, les pauvres ! À mes pensées, je pouffe légèrement de rire, elles doivent quand même être terrorisée en voyant ça, c’est un coup à devenir aveugle !

• « Tu m’as obligé à dire ça, tu ne voulais pas te lever ! » lui expliquais-je tout d’abord avant de rajouter par ensuite : « Tu ne devrais pas me tenter, tu ne sais pas de quoi je suis capable. Tu pourrais perdre ce charmant caleçon à cerises plus vite que tu ne le penses ! D’ailleurs, qu’est-ce que tu fous avec ça sur le cul ? Tu sais que ça pique les yeux ? » ajoutais-je avec humour avant de me pencher vers sa direction et de tendre mon bras, m’étalant sur son lit par la même occasion pour lui donner une bonne tape sur les fesses.

• « Allé, grouille ! On a la dalle dans cette baraque ! »

Une bonne galère qui s’achève. Il était temps, enfin ! Je n’en peux vraiment plus de venir le secouer tous les matins et d’espérer en vain qu’il se décide à poser l’un de ses grands et horribles pieds d’ogres à terre. J’ai certainement mis plus longtemps que d’habitude pour qu’il ouvre les yeux, mais j’ai eu de la chance, il s’est vite levé de son lit. Seulement, je ne m’attendais pas à ce qu’il me fasse l’honneur, ou plutôt l’horreur, de laisser tomber mes yeux sur son caleçon affreusement laid et qui pourtant moule à la perfection son popotin. Non, mais qu’est-ce qu’il me prend à lui mater l’arrière-train comme ça ? Je dois vraiment avoir un problème ces derniers temps pour reluquer le rappeur de mon groupe. Je me secoue mentalement mes pensées qui divaguent afin de retrouver toute ma lucidité et l’embête un court instant encore en lui infligeant une légère claque sur ses fesses bien rebondies pour qu’il s’active un peu plus vite. Je l’entends légèrement se plaindre, chose qui me fait esquisser un sourire amusé de sa réaction avant de m’étaler, tel un gros cochon, sur son lit tandis qu’il s’affère à retrouver un bas de pantalon, qui doit sûrement traîner dans son bordel, pour sortir librement de sa chambre. Durant ce temps, je savoure cette petite victoire matinale. Une de plus. Et il ne manquerait plus qu’il aille faire une sieste dans la journée pour que je lui arrache les yeux. Pour l’instant, j’arrive à vaincre sa « fainéantise » extrême, mais pour combien de temps ? Un jour, je suis certain qu’il ne prendra même plus la peine de me répondre et qu’il me laissera mourir de faim. Bon oui, d’accord, je l’avoue, je pourrais très bien me faire un petit-déjeuner, seul, surtout à mon âge, mais personne ne fait des pancakes aussi délicieux que Yun Sook ! Comment vivrait-on si ses pancakes n’existaient pas ? On serait tous mort de faim dans ce groupe ! Ça serait l’apocalypse. La fin du monde. Finalement, avoir fait sa rencontre est une très bonne chose même s’il a beaucoup de mal à se réveiller et qu’il doit aimer nous mettre en retard lorsque notre planning est assez chargé et que nous n’avons pas le temps de nous poser deux petites minutes. Je ne compte plus le nombre de fois où nous nous sommes fait arracher les cheveux par notre manager. Heureusement pour nous, aussi, qu’il n’est pas un mauvais gars qui oserait nous jeter comme des vieilles chaussettes dans un panier à linge sale. Je laisse un léger soupire sortir d’entre mes lèvres avant d’entendre une voix s’élever dans la pièce :

• « À te voir allonger comme une princesse… C’est plutôt moi qui devrait te violer, tu ne crois pas ? Tsss ! »

Hm ? Mais, qu’est-ce qu’il me raconte ? Déjà, il fait erreur sur ma position. Je ne suis pas allongé comme une princesse… Si c’était le cas, j’aurai une meilleure allure que celle-ci, je suis en train de me casser l’épaule plutôt qu’autre chose. J’exagère à prendre ses paroles au premier degré, je sais qu’il me dit ce genre de trucs uniquement pour me faire réagir, soit. Si tu le souhaites mon cher Yun Sook, mais tu le sais autant que moi, qu’à présent, je prends toutes tes répliques, comme celle-ci, à la rigolade. À cette pensée, je ne peux m’empêcher de sourire. Oui, vraiment sans Yun Sook, je m’ennuierais. Ce n’est pas que les autres sont toujours de mauvaises humeurs ou ayant un caractère de chiasse dans des toilettes publiques, mais je cerne parfaitement sa personnalité et elle m’a toujours amusé. Je crois bien que c’est le seul type - que je n’avais pas croisé depuis des années - qui a su me redonner le sourire après cette longue lutte que j’ai mené aussi bien pour réussir, qu’auprès de ma famille. Je finis par me tourner vers sa direction avant de le regarder avec un air sérieux qui ne me ressemble pas.

• « Oh oui, Yun ! Prend-moi comme tu ne l’as jamais fais ! » dis-je avant de pouffer de rire et de me redresser sur son lit, m’asseyant au bord de celui-ci et lui faisant désormais dos. « Qu’est-ce que j’aime tes belles paroles qui s’épanouissent dans l’air… » rajoutais-je avant de me tourner brusquement pour le regarder : « Quoi ? Pourquoi tu fais cette tête ? Je t’ai choqué ? Non, pas possible ! » dis-je ironiquement.

Je ne sais jamais comment nos blagues peuvent tourner dans ce sens. Oh, après tout, c’est uniquement pour s’amuser. Il faut bien s’occuper comme on le peut au risque de terminer à regarder étaler comme des gros porcs sur le canapé devant la télévision à manger des chips. Il vaut mieux que cette ambiance soit reine de notre quotidien sinon on s’ennuierait beaucoup trop. En clamant cette plaisanterie, assez de mauvais goût, envers mon camarade et lorsque je fis volte face sur sa réaction plus que surprise, je me suis demandé si je n’y suis pas allé trop loin. C’est vrai, même si nous nous connaissons depuis un certain temps maintenant, peut-être, a-t-il caché, depuis tout ce temps, une facette que je ne lui connaissais pas. Au pire de me faire engueuler comme un putois, qu’est-ce qu’il peut bien m’arriver ? Qu’il me fasse la gueule ? Je ne pense pas qu’il agisse de la sorte, ça ne lui ressemblerait pas. Avec le contre-jour que peut bien produire la luminosité en-dehors de sa chambre, je ne parviens pas à clairement remarquer l’expression de son visage. Je sens juste un regard imposant se pointer en ma direction, mais sans plus, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il s’approche de moi avec cette démarche de félin qui a trouvé une proie tentante. Eh oh ! Il se passe quoi là au juste ? J’ai uniquement sorti cette vieille vanne pourrit jusqu’à la moelle pour plaisanter un moment, c’est tout ! Je ne lui ai pas demandé sérieusement de me sauter dessus et puis, je le vois très mal s’intéresser à la gente masculine. Lui, abandonner les douces saveurs d’une charmante demoiselle ? Jamais de la vie. Je pense qu’il se jetterait du haut d’un pont s’il restait que des hommes sur terre. Il ne sait pas ce qu’il rate, mais bon, tant pis, après tout, c’est sa vie, ses choix et pas les miens. Mais, je l’avoue, qu’à cet instant, je suis perplexe. Est-ce qu’il se fout de moi ou est-ce qu’il a vraiment une idée tordue derrière la tête ? En fait, je crois qu’il a une idée tortue pour se foutre de moi plutôt. Bon, d’accord ! Qui n’a pas rêvé de manger ce mec là ? Mais non là, je ne comprends pas son objectif, surtout à mon égard. Mine de rien, il me met la pression… Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Je me sens nerveux. Stressé. Euh ? Jae Hyun, c’est pas le moment de flancher et de montrer que tu crois réellement à son cinéma. Malgré tout, mon regard ne peut se détacher de lui et je le vis devenir très proche de moi et c’est à ce moment là que je peux clairement voir l’expression de son visage qui m’était encore inconnu. Le pire dans tout cela, c’est que je reste silencieux comme une tombe. Je pourrais le prévenir d’arrêter ses conneries au risque que je marche vraiment dans son jeu et que je vienne à le pousser, le jeter violemment sur le lit et le violer. Non mais, il faut vraiment que je me calme ! Ce n’est qu’une impasse pour se foutre de moi parce que j’ai fais un vilain jeu de mot, c’est tout. Pourtant, je sens mon cœur battre comme un dingue, je ne parviens même plus à le contrôler. Mes doigts viennent serrer brutalement ses draps, je les sens devenir moites. Pourquoi ? Tu le sais que ce n’est qu’un jeu. Un jeu dangereux, peut-être, mais je ne dois pas m’y fier. On a toujours fait ça, depuis qu’on se connait, pourquoi est-ce qu’aujourd’hui, je prend la chose autrement ? Ça ne va vraiment plus dans ma tête. Je bouillonne. J’ai chaud. Je veux sauter dans un lac gelé pour me remettre les idées en place. Je suis vraiment dingue. Dingue de Yun Sook ? Non, ce n’est pas possible ! C’est juste une illusion. Puis, même sans m’en rendre compte, je vis son visage se rapprocher dangereusement du mien. Mais qu’est-ce qu’il fout ? Surprit par cette décharge électrique que m’a apporté ce léger et doux contact de ses lèvres en travers de ma bouche, j’eus comme un réflexe de me reculer, mais quelque-chose, ma conscience m’en a empêché et comme par automatisme, mes yeux se sont glissés sur son regard pour y déceler une once de plaisanterie à son égard avant de rester bloqué au niveau de ses lèvres.

• « Hm… tu n’as pas idée à quel point je vais… »

À quel point, il va quoi ? Non, mais… J’ai vraiment besoin d’aide ! Il n’y a vraiment personne dans ce dortoir pour venir nous interrompre là ? C’est à croire qu’ils le font tous exprès de se ramener lorsqu’il ne le faut pas, mais là… Evidemment, il n’y a jamais personne quand on a vraiment besoin d’aide. Je ne doute pas du jeu de Yun Sook, mais moi… Je risque de sérieusement craquer ! Il y a encore quelques minutes, j’avais vraiment envie de manger un de ces pancakes fait maison, mais là… Je risque de bouffer lui et rien d’autre. Et puis, qu’est-ce que c’était que cette voix ? Il veut me rendre fou, ce n’est pas possible. Chapeau mon cher Yun Sook, tu m’as fait perdre les pédales avec succès. Je te déteste ! Puis, soudainement, sans même que je me rendre compte des choses, il prit appuie sur mes épaules pour me forcer à m’allonger et ensuite, grimper à sa guise sur mes jambes afin de se retrouver à califourchon au-dessus de moi. Non, mais Yun, je te jure… Descend et vite ! Fais quelque-chose, arrête ce putain de jeu, c’est plus drôle là ! Mais non, au lieu de ça, je parviens à regarder le chemin que trace ses yeux sur mon apparence avant de se rapprocher d’avantage de moi nous collant brusquement l’un à l’autre. Je le bouffe dans, trois, deux…

• « Me mettre le tee-shirt sur le dos, car y caille tu n’as pas idée ! »

Je me mis à pouffer de rire comme un pauvre con ! Il m’a bien eu et il sait que son jeu à fonctionner à la perfection. Nerveusement, je ne peux m’empêcher de sourire, intérieurement, j’ai envie de le tuer. Il en a mit du temps pour arrêter sa mascarade de mauvais goût. Mes mains vinrent se pose sur mon visage. Je le déteste, je le déteste, mais je me déteste aussi d’avoir pu croire ou de m’être laissé emporter par ces belles paroles. Ah, j’ai voulu jouer, je me suis bien planter et en beauté. Il doit bien se foutre de moi maintenant. Je laisse mes index de chacun de mes mains se séparer du reste de mes doigts pour laisser mes yeux voir ce qui se passe derrière cette « protection » improvisé à la va vite. Il sourit. Je le déteste encore, tiens !

• « Espèce d’enfoiré ! » ne pus-je retenir masqué derrière mes mains. « Tu t’es bien foutu de ma gueule… J’me vengerais ! » lui dis-je à nouveau avant de retirer mes mains et de me redresser comme je le peux malgré son poids encore sur mes jambes. « T’es dégueulasse avec moi, tu sais que j’pas de femelles quand j’veux sous la main, moi. Je ne m’appelle pas Yun Sook ! » rajoutais-je avant de laisser tomber ma tête contre son épaule. « J’te déteste ! Fais-moi un câlin pour la peine ! » réclamais-je sans vraiment lui donner une autorisation et tout en enlaçant sa taille de mes bras. « Et j’veux des pancakes ! » n’oubliais-je pas de le lui rappeler.