Dans un parfait confort, enroulé dans ses couettes et calé entre plusieurs coussins, le jeune homme avait fini par s’endormir niché dans son nid en coton. Les partitions éparpillé de sur le lit jusqu’au sol, la guitare reposé contre le mur non-loin. Rien ne troublait ce sommeil. Même les bruits extérieurs ne vinrent l’interrompre. Il s’imaginait de nouveau dans son appartement à Paris. L’odeur de crêpes concoctées par sa mère allait surement le réveiller, en envahissant toute sa chambre. Surement allait-elle entrer dans la pièce et ouvrir les rideau en lui annonçant qu’il était de se lever. Cependant, le fait même de sortir un orteil n’était envisageable dans un tel confort. Ni trop chaud, ni froid, aucunement étouffant. Il faudra surement s’y mettre à plusieurs pour réveiller l’animal. Hier soir, il n’avait pas fait attention à l’heure et donc, il tenta de remplir son cota d’heure en grignotant sur la matinée. Tant pis l’heure qui tourne et tourne. Il ne dormait plus vraiment. Ses yeux restaient clos comme pour se languir encore de ce moment. Une autre position. Il se relogea et retomba dans les bras de Morphée. En un instant, il se sentait bien. Tellement bien qu’il le manifesta sur les bandes sonores de sa chambre. Prémices de sa retombée dans un sommeil, il n’en entendit pas quelqu’un faire interruption dans son antre. Tout était si calme pour lui. Surement trop calme, mais il n’avait pas à s’en soucier - plus à apprécier, voyant le moment de la journée. Le grincement de la porte ne l’importuna même pas. Et, dans la scène de cette douce matinée, mademoiselle Santana y apporta sa touche personnelle.

Le choc de l’ustensile contre la casserole fit sursauter notre jeune garçon. Totalement perdu et s’asseyant de suite, il ouvrit en grand les yeux et cherchant tout autour d’où tout ceci venaient. Il croisa le regarde Madison et en aperçut son orchestre au passage. Instinctivement, il grogna, finissant la note par un hurlement. Non pas ça. Encore un peu, juste encore un tout petit peu. Il avait beau avoir fait un de ces bons dans son lit, Raphaël se réfugia encore sous sa couette. En espérant, y être assez en sécurité pour qu’elle l’oublie. Ce n’était pas humain d’être réveillé à cette heure-ci. Oui, même si il ne savait pas encore quels chiffres étaient inscrits au cadran, cela ne restait pas humain. Pourquoi n’avait-il jamais songé à installer un verrou à cette fichue porte ? La tête sous les oreillers pour camoufler un tant soit peu le vacarme, il espérait qu’elle se lasse et s’en aille. Mais, cela aurait été sans connaitre Madison. Cette dernière lui cria alors qu’il était l’heure de se réveiller, en l’affublant d’un charmant surnom. Puis, quel travail ? Avait-il loupé quelque chose dans le planning ? Sa couette le découvrit et il se retrouva recroqueviller dans son lit quasi vide. Vêtu d’un simple pantalon en toile, il n’était pas très habillé pour accueillir quelqu’un dans sa chambre. Son petit confort lui avait été ôter. Cette fille devait être une tortionnaire dans une vie antérieur ; ce n’était pas possible autrement. Il se posa rapidement sur ses coudes. Grimaçant encore pour s’habituer à la lumière entrante et apercevoir au mieux sa colocataire, il était encore un peu sonné et il avait bien du mal à trouver ses mots face à tous ce tintamarre.

Bonjour. Même cela, il eut du mal à le reformuler en guise de réponse à celui bien trop enthousiasme de sa maknae. Surement encore en état de choc, il devrait être pourtant habitué. Ce n’était pas la première fois qu’il avait le droit à un réveil aussi mouvementé. Certes, efficaces mais quand même, il avait toujours eu un penchant bien prononcé pour la manière douce. La main de la jeune femme vint lui ébouriffer ses cheveux. Tellement dans les vapes, qu’il ne réagit aucunement. Tel un pantin sans âme, il se redressa un peu plus pour s’assoir au bord du lit. Un bâillement sans ménagement intervint. Les yeux se trouvait dans le vague. Ils finirent par observer Madison farfouiller dans son armoire. Qu’allait-elle encore lui faire subir ? Voyant le sol jonché de vêtement, du rangement ? Ca pouvait bien attendre, si c’était cela. Mais non, ce n’était pas cela. Des affaires à lui tombèrent sur sa tête et le pressa à ce qu’il s’habille. En temps normal, chez notre jeune français, c’était petit-déjeuner et ensuite, la phase salle de bain. Oui, à peine un pied en dehors de son lit, il pensait déjà à ce qu’il pourra bien manger. Un véritable ventre sur pattes. Néanmoins, la seconde partie où elle mentionna ce fameux petit-déjeuner, le réconforta quelque peu. Quelque peu car, elle lui donna un temps à respecter et en cas de dépassement, il serait encore plus mal barré. Et, venant de Madison, il ne le prenait jamais à la légère. Bref, elle repartit de sa chambre et après émergement, il daigna enfin à lâcher un ;

« Bonjour. »

Le calme revint. Il se leva finalement après, dix bonne seconde à profiter de cette absence de bruit. Ses pied le trainèrent jusqu’à la salle de bain. Laissant tomber les vêtements proche du lavabo, il se déshabilla pour prendre une douche. L’eau chaude lui donna davantage l’envie de retourner au chaud dans son lit. Puis, dans un élan de courage, il actionna l’eau froide en délaissant celle chaude. Un choc efficace, il y prit un sacré coup de fouet. Sortant de là, il s’enveloppa dans sa serviette et laissa ses cheveux mouillés livrer bataille en haut de son crâne. Il observa la porte. Un verrou. Il pourrait toujours s’enfermer ici pour lui échapper. L’idée l’effleura. Il en vint à y penser sérieusement.. Cela aurait une manière bien efficace à éviter le courroux de mademoiselle Santana. Mouarf. Il l’imaginait bien défoncer la porte pour entrer. Alors, évitons les pots cassés. Il s’habilla, sécha rapidement ses cheveux avec la serviette et mit tous ceci aux sals. Derrière moyens offert à lui pour y échapper, sa main sur la poignet, il soupira et décida finalement de sortir.

En arrivant dans la cuisine, il se méfia de suite à son sourire. Hésitant, il tira la chaise pour s’y assoir. C’était trop louche pour qu’il lui réponde. A la place, il semblait sur le qui vive de la moindre petite chose, qui lui tomberait au coin du nez. Même l’arrivé de son café, il le prit pour une possible attaque. Puis, les tartines entrèrent en jeu et notre jeune homme laissa tomber rapidement toute cette hésitation. En effet, il se rua sur ce petit déjeuner.

« Oh merci. Tu aurais pu être moins bruyante pour me réveiller, si tu souhaitais ne pas prendre le petit dèj’ toute seule, tu sais ? Surtout pour le petit déjeuner. Alors, nous allons où ? A l’agence ? »

Eh oui, notre jeune homme avait oublié quelques mots de Madison lorsqu’il s’éveillait. En effet, comme par exemple les termes « faut prendre des forces. », il n’avait pas cherché pour quelle raison. Le travail, imaginant qu’ils allaient se mettre en route à l’agence pour bosser tous ensembles. Tout innocent, attablé sans y voir un possible mal qui suivrait, Raphaël sourit finalement. En clair, il ne fallait pas avoir de discutions importantes avec le jeune homme à son réveil, parce qu’il n’enregistrait jamais tout. Puis, voyant le type de réveil qu’avait instauré Madi, c’était limite si il n’avait enregistré que bonjour. Cela fait six mois qu’il était en Corée du Sud et lors de ce laps de temps, il n’avait pas encore retenu tout les noms des idoles. Encore moins, il n’avait eu le temps de voir tout les talents qu’ils possédaient chacun. En faite, il avait l’allure d’un coréen avec un bon niveau dans la langue, mais il restait français voir anglais lors de ses références musicales. Une tartine dans la bouche, il n’attendit d’avoir fini pour demander ;

«  Quand est-ce qu’on rencontre tout le monde ? Et … pourquoi on ne peut pas avoir plus d’infos sur le fille, hum ? »

Cela le tracassait. Il avait déjà essayé de mener sa petite enquête, mais Madison était une véritable tombe sur le sujet et elle gardait bien les possibles infos pour elle. Qu'importe le chantage, trucs et astuces en tout genre, il en sortait perdant. Puis, la question à propos de Renji et Jun Wan survint. Au même instant, il y prit conscience. Oui, pourquoi n’étaient-ils pas présents avec eux ? C’était louches. Ils n’auraient pas pu prendre une longueur d’avance voyant l’heure.. Terminant sa deuxième tartine en y cogitant, Raphaël releva les yeux vers Madison en s’essuyant la bouche.

« … Qu’est-ce qu’on fait ce matin ? … » demanda-t-il, d’une petite voix et redoutant la réponse imaginée.

Si c’était ce qu’il redoutait, les gars avaient vu le coup venir et eurent de la chance de décamper au bon moment. Raphaël aurait du y penser. Avec l’approche du lancement et cela faisait un moment qu’ils n’avaient pas eu un entrainement made by Santana, le jeune chanteur croisa ses doigts pour qu’il se fasse de fausses frayeurs et but une autre gorgée de son café.