Aujourd'hui c'était une journée exceptionnelle. Aujourd'hui, j'avais invité un ami à venir passer la soirée avec moi en compagnie avec nos consoles adorées, j'étais heureux de cela car j'aurais pratiquement pu vivre ma vie sur ces petits bijoux. Vous devez vous demander, et alors, qu'est-ce que cela avait d'exceptionnel, tout le monde reçoit des amis à la maison. Oui, mais tout le monde n'a pas la chance, que dis-je, l'honneur, de s'appeler Katase Kenta. En cette magnifique journée, quelque chose d'exceptionnel était donc arrivé à mon humble personne: j'avais rangé mon appartement. Dans ce genre de situation, il n'est pas rare de retrouver des épaves de bouteilles vides, des chaussettes qui se sont perdues dans un coin de la maison pour une raison totalement inconnue et, surtout, des emballages de chocolat vide. Je devais bien avouer que, ces derniers temps, j'avais plutôt négligé ma maison alors que j'avais plutôt l'habitude d'être... soigneux? Bon d'accord je traversais une période de bordélisme aïgu mais, dans le fond, pouvait-on réellement m'en vouloir pour cette envie de foutre un peu de bordel dans ma vie?

En parlant de bordel, j'étais réellement doué lorsqu'il s'agissait de le faire. J'étais trop stupide pour réfléchir avant d'agir, je parlais à n'importe qui même si j'étais intimement convaincu que cela allait m'attirer des problèmes, bref, je n'étais pas très futé lorsqu'il s'agissait de prendre garde à ma carrière et aux choses qui auraient pu m'arriver si j'avais continué à agir de la sorte. Après tout, ce n'était pas comme si ma carrière avait déjà failli prendre fin à cause d'une femme. Ce n'était pas comme si je n'avais pas été assez prudent et avait manqué de précautions lorsque j'avais décidé d'entrer en relation avec elle. Non, vous devez vous tromper de personne car cela ne m'étais jamais arrivé. Quoiqu'il en soit, l'heure n'était actuellement pas à penser à la couleur de la nouvelle culotte de Tata Risa ou à d'autres souvenirs aussi désagréables que celui-là. Non, le temps était à quelque chose qui me rendait bien plus heureux que cette perspective de voir un passé assez ennuyeux se reproduire. J'allais recevoir un ami et cela, c'était très important.

Quelques minutes après avoir rangé ma serpillère avec un sourire plus qu'accompli, tel un hercule venant de nettoyer les écuries d'Augias, j'étais en affaire à la cuisine, occupé à préparer de quoi grignoter lors de notre soirée, chocolat compris. Il y avait un peu de tout car je savais depuis le temps que mon appétit n'avait de limite que le fond de ma réserve de chocolat et que je n'avais aucune envie de tomber à court de nourriture en plein milieu de la partie, ce qui se serait avéré plutôt désagréable pour l'affamé naturel que j'étais. Parfois, je me demandais comment je parvenais à garder un tel poids... Je souris un peu en allant poser les plats sur la table. En cet instant, si quelqu'un m'avait vu, il m'aurait certainement qualifié de ga...jovial. En effet, j'attendais la venue de l'un de mes amis avec un large sourire aux lèvres, préparant consciencieusement nos distractions du soir, à savoir quelques bières, de la nourriture et des jeux vidéos à n'en plus finir. Bien évidemment, certains d'entres eux, voire la plupart, étaient des versions originales de jeux de mon pays natal.

Une fois l'ensemble plait, je l'observais avec cet air accompli de gamin qui est persuadé qu'il a dessiné le plus beau chat du monde, si on assume qu'un chat possède 5 pattes et un orteil à la place du museau mais il ne fallait pas s'égarer dans une phase de débilité en cet instant: quelqu'un venait de sonner à l'entrée. Bien évidement, je savais à l'avance de qui il s'agissait, surtout que je n'avais pas invité grand monde aujourd'hui. Bon, après, je savais que mon ami avait proposé d'inviter une connaissance à lui mais, franchement, il oubliait vite ce genre d'idées habituellement alors il n'aurait pas pu en être autrement cette fois-ci. Pour cette raison, je m'approchai de la porte d'entrée et l'ouvrit sans attendre, affichant un grand sourire en pensant voir son ami des jeux vidéos mais, quelques secondes plus tard, je découvrais une personne qui, de toute évidence, ne devait pas être mon ami. Cela dit, peut-être qu'il avait récemment opté pour une nouvelle coupe de cheveux, s'était fait couper les chevilles pour perdre quelques centimètres et s'était fait greffer des parties féminines?... Non, ce n'était pas lui, impossible, il n'aurait pas pu faire ça.

Une fois mes hypothèses tordues effacées de mon esprit, je réfléchis un peu plus avant de me rappeler de cette jeune femme qui se trouvait devant moi. Je l’avais déjà rencontrée quelques temps plus tôt et, visiblement, la vie avait voulu qu’elle se trouve une nouvelle fois sur mon chemin. Mon sourire avait perdu d’un peu de sa vigueur mais je m’étais retenu de ne pas déchanter totalement… Après tout, elle m’avait un peu aidé la dernière fois : d’un autre côté elle n’aurait pas pu faire autrement que m’aider, vu l’état pitoyable dans lequel j’étais… Quoiqu’il en soit, je ne m’étais pas senti autorisé à me comporter d’une mauvaise manière avec elle et encore moins de la chasser ainsi alors qu’elle était venue jusqu’à chez moi… D’un autre côté… Pourquoi était-elle là ? Je la scrutai du regard pendant quelques secondes avant de dégager le passage pour lui permettre de rentrer, sans rien dire, refermant ensuite la porte derrière elle. Cela fait, je m’étais adressé à elle, assez intrigué.

« J’imagine que c’est toi la « connaissance » ? » Avais-je demandé sans rien ajouté.

Dans tous les cas si elle était venue là pour me violer j’étais mal barré puisque je l’avais déjà faite rentrer. Bref, ce n’était pas un problème puisque mon ami allait arriver d’une minute à l’autre… Enfin, notre ami. Quelque part, j’étais assez embêté de voir que mon compagnon de jeu avait réellement invité quelqu’un cette fois… Voilà, je ne lui suffisais plus, notre célibat touchait à ça… AH ? Mais attendez une minute, peut-être qu’en fait cette fille… c’était sa copine ? Je la regardai pendant quelques secondes en réfléchissant assez rapidement aux probabilités existantes… Il y en avait beaucoup… Mais je ne devais pas m’arrêter à ça, mon ami me l’aurait dit si c’était le cas, non ? La vie était parfois réellement difficile …

« Le salon est par là, avais-je dit en lui indiquant la porte qui y menait, tu peux entrer, il ne devrait plus tarder. »