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|  Sujet: MINAH ; La Rescapée Dim 26 Mai - 14:29 | |
| TITRE : MINAH ; La Rescapée
« Quoi ?! Tu… tu as fait quoi ?! », s’exclame soudainement Matthew, couvrant le son de la télévision et attirant l’attention étonnée d’Eve, qui ne l’avait pas souvent entendu élever la voix. Il faut dire qu’il était d’un naturel calme… et que présentement, c’était surtout l’inquiétude qui le mettait dans tous ses états. « Reste là, j’arrive tout de suite ! »
Matt raccroche avant de laisser le temps à Min Ah de dire quoi que ce soit, histoire qu’elle n’en rajoute pas ! Cette histoire qu’ils couvraient ne lui revenait décidément pas. Que Min Ah se fasse passer pour sa sœur jumelle, c’était une chose. Bien sûr, c’était la couverture parfaite d’un point de vue technique. Mais lorsque la sœur en question n’était vraiment pas de la bonne graine et traînait dans les endroits les plus louches tout en trouvant des ennuis avec tous les brigands de la ville, c’était une autre histoire ! L’inquiétude de Matt pétait l’échelle. Et avec Cassidy qui parcourait la ville pour trouver LE scoop du siècle, quitte à fouiner dans les pires quartiers et Eve qui avait quitté le Canada et, surtout, son centre de repos, pour venir s’installer avec lui, il allait finir par ouvrir un centre de baby-sitting ! Et le pire dans tout ça c’est qu’enfin, Matt avait l’impression de retrouver un semblant de vie normale. Il les aimait, les femmes de sa vie... même si elles pouvaient être incroyablement énervantes parfois !
Le cellulaire retrouve le confort de la poche de son jeans alors qu’il attrape à la vite ses clés et son porte-feuille. Eve a un regard interrogateur pour lui, mais l’homme se contente d’assurer à sa sœur aînée qu’il devait aller chercher Minah et qu’il n’en avait pas pour longtemps. Ou au moins l’espérait-il… et sur ce, il sort rapidement de l’appartement, dévale les marches du bâtiment et entre dans sa petite Toyota grise tout ce qu’il y a de plus banal. Entre autre parce qu’il était important qu’il passe pour un mec lambda… Mais aussi parce qu’il n’avait pas trop les moyens d’avoir mieux ! Il avait l’adresse donnée en tête et, surtout, connaissait très bien la ville même si ça faisait peu de temps qu’il y était. Matt n’était pas idiot et savait qu’il devait pouvoir s’orienter parfaitement dans ce dédale de rues inconnues. Elles l’étaient déjà beaucoup moins, heureusement, et pendant les derniers mois il avait longuement parcouru ces rues pour pouvoir s’y retrouver facilement.
Matthew se stationne non pas directement devant le casino dont l’adresse lui avait été donnée, mais à une centaine de mètres. Pendant une dizaine de minutes, il ne bouge plus, réfléchissant seulement. Bien callé dans son siège, main posée sur le volant avec nonchalance, yeux voilés par des verres fumés, il semblait parfaitement maître de lui-même. En vrai, il réfléchissait à toute vitesse, effrayé à l’idée que quelque chose tourne mal. Il devait être subtil, voire carrément invisible. Sinon, leur couverture risquait de tomber et ça, ce n’était absolument pas désiré. Finalement, convenant qu’il ne pouvait attendre davantage, Matthew s’étire pour ouvrir la boîte à gants. Il y fouille pour prendre, tout au fond de celui-ci, son arme de service qu’il glisse contre son dos, sous sa veste. Au cas où… On n’est jamais trop prudent et il se trouvait qu’il ne sous-estimait jamais les petites frappes avec lesquelles Rin Ah avait l’habitude de traiter. Au contraire d’une certaine jeune femme de sa connaissance !
Matt sort rapidement de la voiture, n’hésitant plus. S’il traînait trop, il allait avoir l’air louche et se ferait arrêter par un des gorilles qui gardait l’entrée. De fait, il se contente d’entrer dans l’édifice, tentant de se donner l’air d’un homme habitué à ce genre d’endroit alors que c’était très loin d’être le cas. Il savait que la salle principale était truffée de caméras, aussi n’y traîne-t-il pas, filant vers une salle réservée aux employés qui s’ouvre miraculeusement sous ses mains. Amen. Il s’assure que l’espace est dégagé, puis se glisse dans le couloir. Qu’est-ce qu’elle lui avait dit, déjà ? Une salle des employés, complètement à l’arrière de l’édifice. Matt prie tout en s’enfonçant dans le couloir, que personne ne vienne en sa direction. Il semblerait que Dieu entende ses prières et il se promet rapidement d’aller à l’église le dimanche prochain. Certaines choses ne changeraient malgré tout jamais, il faut croire…
Quoi qu’il en soit, Dieu est décidément avec lui sur ce coup-là parce que lorsqu’il trouve enfin Min Ah, c’est dans une pièce assez grande et avec des poutres de soutient du plafond, de quoi se cacher plutôt facilement. C’est derrière l’une d’entre elles qu’il se planque, tout près de sa coéquipière sans que la jeune femme ne le voit pour autant. Celle-ci était ligotée solidement sur une chaise, mais pas bâillonnée. Ces types étaient plus courageux qu’il ne l’aurait cru, hein… Lui, le bâillon, c’est le premier truc auquel il aurait pensé ! Plus loin, une conversation dans une langue étrangère qu’il identifie rapidement comme étant du russe ou un approximatif se fait entendre. Les types semblent se prendre le chou. C’est le moment ou jamais. Rapidement, Matt passe derrière sa collègue, plaquant une main contre ses lèvres pour qu’elle ne le trahisse pas sans le vouloir.
« Chut. C’est moi. », assure rapidement Matt, tout en chuchotant au creux de son oreille. « Il va vraiment falloir que tu m’expliques un jour comment tu fais ton compte… »
Et comment est-ce qu’elle avait fait pour appeler ?! En tout cas, il comprenait maintenant pourquoi sa voix lui avait semblée très lointaine… Cette fille était hallucinante. Rapidement, Matthew sort de la poche de son pantalon un couteau papillon. D’un coup précis de la lame, non sans un petit regard pour les autres gros idiots qui discutaient toujours plus loin, il coupe les liens aux mains de Min Ah avant de lui filer le couteau, histoire qu’elle s’occupe de ses jambes et de ses pieds. Une fois fait, il l’attrape rapidement par le bras, la fait pivoter sur elle-même et la plaque contre une grosse poutre de soutient, levant brièvement les yeux au ciel.
« Et maintenant, comment est-ce qu’on sort d’ici, Sherlock ? Si on repasse dans le casino, ma couverture est flinguée. », marmonne l’homme, lançant un petit regard aigu à sa collègue et amie… quoique malheureusement pas dénudé d’admiration. Elle avait le chic pour se foutre dans les situations les plus précaires… et toujours s’en sortir. « Visiblement, ton charme ne les a pas convaincu, très chère. Qu’est-ce qu’ils veulent ? »
Tant que les Russes continuaient d’hurler, tout était sous contrôle. Lorsqu’ils allaient s’apercevoir de la disparition de Min Ah sur cette chaise, par contre, mieux valait être déjà loin d’ici…
Dernière édition par Kang Matthew le Mar 11 Juin - 14:09, édité 1 fois |
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Song Min Ah
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 | | Sujet: Re: MINAH ; La Rescapée Ven 31 Mai - 22:06 | |
| TITRE : MINAH ; La Rescapée
HJ : Désolée pour la longueur, les autres seront moins trainants... ><
« Tu es complètement folle Min Ah... » me murmurai-je à moi-même en regardant devant moi, tombant directement sur mon reflet entre une bouteille de Vodka et une de Rhum. J'étais scotchée à cette vision, comme si elle avait aspirée mon âme. Un frisson couru alors le long de mon bras allant jusqu'à descendre le long de mon dos. Oui, pas de doute, j'étais devenue complètement folle. Tant que je croyais presque voir ma défunte sœur dans ce miroir or... c'était bel et bien moi.
Je pensais avoir tout envisagé, le moindre risque de cette mission. De l'éventualité que ma couverture tombe à celle que je puisse mourir en tant que Rin Ah. Rien ne m'avait pourtant arrêtée. A vrai dire, ce n'était pas le genre de choses qui m'auraient fait reculer d'un seul pas. J'y aurais pensé et y avais pensé très longuement certes, mais regardez où j'étais en ce moment même, prête à me faire dévorer par les loups. Ce n'est pourtant pas ça qui m'inquiétait à cet instant. Ce qui me faisait bien plus peur, c'était de passer devant un miroir et d'y voir sans cesse autre-chose que moi-même. Ma sœur ou de la pure folie. Au choix.
« Alors, ce sera quoi finalement ? » troublée, je clignai des yeux et regardai autour de moi : rien de plus que le barman qui devait attendre depuis vingt bonnes minutes. C'est ce que je déduisais, notant qu'il avait essuyé tous ses verres. « Va pour un Tango. Avec beaucoup de grenadine et de la Guiness de préférence » il hocha la tête avec un sourire et se mit au travail tandis que je faisais face à la salle. Quelques brèves minutes plus tard, ma collation dans la main, je me sentais finalement prête à jouer mon rôle de trouble-fête. Mon sourire s'agrandit alors que la place à mes côtés fut à nouveau occupée.
« En espérant ne pas t'avoir fait trop attendre » souffla d'une voix rauque « Dmitri » en me souriant. Oh non, il ne m'aurait jamais fait trop attendre...
Loin de ça.
La soirée alors laissée en suspens repris son court. L'alcool coula, l'argent tourna et en un rien de temps, j'avais construit mon propre piège au fur-et-à-mesure que le temps s'écoulait.
Et plus il s'écoulait, plus je le savais. Cela avait fait une heure que nous étions entré au casino quand il m'eut rejoint à nouveau au bar. Il avait prétexté une affaire à régler avec un collaborateur déjà et s'était donc absenté. Rien de suspect pour une raclure en son genre et pourtant, quelque-chose ne semblait pas aller. A commencer par cette soudaine invitation...
Son odeur affecte chatouilla mon nez alors qu'il se baissait à mon oreille, jouant à une table. J'accrochai alors à ses mots le plus possible pour faire abstraction de ce mélange abjecte de tabac, sueur et alcool de basse qualité. « J'ai une affaire pour toi, un moyen de te faire de l'argent et aussi de me rembourser. Tu organises toujours ces soirées non ? » j'élevai un sourcil, pour prétendre avoir un intérêt pour cette marchandise. En fait, j'étais agacée, n'étant pas venue pour traiter finalement avec quelqu'un d'autre et quand il fut question d'aller négocier les termes, mon alarme se mit en route.
On passa par une porte éloignée de tout et donnant sur le fond, rien de tel pour discuter tranquillement ... ou se débarrasser de quelqu'un (moi ? Cynique ? Non). Un verre de vodka désormais en main, je jouais la maladroite un peu ivre en trébuchant contre Dmitri. Un court et malheureux incident assez long et fortuit pour que je lui pique son téléphone en gloussant. Restait plus qu'à le garder au bon endroit et attendre. Et bien quoi ? Je ne pouvais reculer maintenant et encore moins appeler si je tenais un tant soit peu à vivre.
Il suffit d'un pas à faire, un seul, dans la fameuse salle pour que tout change. Je me retrouvais avec une arme braquée sur moi et mon très cher "ami" m'avait lâché en bredouillant des excuses à mon égard. Il me laissa ainsi, en charmante compagnie et prenant mon sac Gucci avec lui... Au diable le Gucci, je ne savais même pas ce que ça avait de plus qu'un autre sac, mais mon portable !
J'enrageai... tant que quand ils me demandèrent d'avancer, empoignant mon bras, je me laissais aller à mes réflexes...
La suite vous la connaissez. Tout ce mal pour finir sur une chaise, attachée, comme une vulgaire viande. Oh j'avais bien hurlé de rage, leur faisant savoir que j'allais leur faire regretter et que je n'avais pas besoin de m'appeler Ania pour comprendre ce qu'ils racontaient. Non pas que j'avais fait du russe, j'étais juste moins débile qu'ils ne le pensaient.
Proférant une énième menace, je fis tomber de ma manche le téléphone subtilisé de sorte qu'il se loge directement dans ma paume. Il ne fallait leur montrer aucun changement dans mon comportement alors que je tapais à l'aveugle le numéro de la seule personne de confiance. La seule personne qui pouvait aussi me tirer de là ; Matthew. Glissant ensuite l'objet sur la chaise à mon côté, me tordant le plus possible pour mettre le haut-parleur aussi, je guettais la porte par laquelle ils venaient de sortir. Je n'avais plus beaucoup de temps...
Mon cœur cogna un gros coup quand la voix de Matt résonna. « Matt, écoute-moi, j'ai très peu de temps. Je suis au Casino Seven Luck. Dmitri m'a demandé de l'accompagner pour discuter. Seulement son sens de la discussion est très... unique. Et disons que j'ai trouvé le moyen d'être prisonnière dans l'arrière salle... » j'avais l'air de garder mon sang-froid mais je n'en menais pas large. Ma sœur traitait vraiment avec des gens que rarement j'avais croisé... Je n'en revenais pas.
Matthew venait de couper et allait arriver, je lui faisais confiance mais je me sentais coupable de toujours le trainer dans mes plans zéro... Puis surtout, je ne pouvais plus rien faire à part observer, enrager et attendre. Ma paume enferma le portable : si j'avais gaffé, ce petit trésor serait mon lot de consolation.
J'ignore combien de minutes passèrent quand je me fatiguais enfin, réduite au silence. Mes bras étaient engourdis, faisant une rude concurrence à mes jambes. J'allais soupirer une énième fois en me demandant pourquoi les Song étaient tous suicidaires, quand une main se plaqua contre mes lèvres, retenant tout cri de surprise. Envie de hurler aussitôt supprimée que j'entendais la voix de mon coéquipier. « Il va vraiment falloir que tu m’expliques un jour comment tu fais ton compte… » mes dents mordirent immédiatement mes lèvres, retenant un léger rire et m'occupais plutôt de me délier les pieds une fois les mains libres. « Pour que tu me piques mes idées ? Sinon, je t'ai dis que tu étais génial ? » lançai-je enfin, libre de mouvements et rassurée.
Sans broncher, je le suivais. De toute évidence, ses idées seraient meilleures que les miennes. « Et maintenant, comment est-ce qu’on sort d’ici, Sherlock ? Si on repasse dans le casino, ma couverture est flinguée. » Je n'avais pas pensé à ça. « Visiblement, ton charme ne les a pas convaincu, très chère. Qu’est-ce qu’ils veulent ? » Je lui lançai un regard mauvais avant de daigner répondre. « Rin Ah avait des dettes auprès de Dmitri, il semblerait qu'elle n'était pas la seule. Dmitri est en mauvaise posture, sûrement avec ces hommes. Je pense qu'il m'a tout simplement vendue pour sauver sa peau mais après... » cela sous-entendait que d'autres personnes voulaient lui mettre la main dessus... « Et ils sont trop rustres pour comprendre mon charme... » ça, c'était pour ma fierté ! Et maintenant que celle-ci allait mieux, je fronçai les sourcils déjà à nouveau, il y avait plus urgent. « L'important c'est de trouver un moyen de sortir. De préférence, avant qu'ils ne découvrent ma disparition... » je regardai autour de nous, cherchant de quoi nous aider. Mon regard se posa alors sur le portable volé... « Le portable ! C'est celui de Dmitri, il a forcément leur numéro. Ça devrait être le dernier numéro composé. Ça pourrait les écarter, on prétexte un problème à l'entrer ou avec la marchandise ? Le champ serait libre ! » Sans attendre son avis, je m'exécutai puis lui tendait le téléphone, expliquant banalement qu'une voix d'homme passerait mieux. Désolée Matthew... Promis, je te revaudrai ça...
En attendant, j'essayais de voir si le téléphone sonnait bien et si les deux gorilles slaves avaient décampé au fur-et-à-mesure... Si cela eu l'effet escompté pour un des hommes, l'autre resta là. Évidemment ! Et du coup, à n'importe quel moment, il allait découvrir que je n'étais plus là...
Mon regard se tourna à nouveau sur Matt... |
| | | | | | Sujet: Re: MINAH ; La Rescapée Mar 11 Juin - 14:33 | |
| TITRE : MINAH ; La Rescapée
Un petit soupir franchit le seuil des lèvres de Matthew alors que sa collègue semble… parfaitement maîtresse d’elle-même. Pourtant, il était sûr qu’elle avait été morte de peur. Ce n’est pas qu’il voulait qu’elle reste traumatisée par ce genre d’expérience, au contraire. Le souci, c’est qu’elle ne semblait pas assez s’en rappeler pour éviter les situations du genre à l’avenir ! De fait, c’était toujours à refaire et il avait vraiment peur qu’un jour, sa témérité lui coûte la vie. C’était une terrible pensée à laquelle il tentait de ne pas s’arrêter parce que malgré tout, trop téméraire ou pas, il n’en restait pas moins que c’était leur boulot et qu’ils savaient tous les deux les risques qu’ils couraient à l’exercer. Paranoïer à ce sujet n’était qu’une perte de temps et de moral inutile. De fait, Matt se contente de soupirer, parce que de toute façon, ça montrait bien son exaspération sans qu’il ne fasse la morale à Minah !
Il lève aussi les yeux au ciel à ce sujet de lui piquer ses idées, faisant dans un premier temps remarquer quelque chose d’on ne peut plus juste.
« Il n’y a que toi pour mettre au point ce genre d’idées sans même y réfléchir à deux fois. », assure Matthew sans quitter des yeux les types plus loin. Son ton était toujours bas, limite feutré et ses mains se posent brièvement contre la taille de la jeune femme pour la pousser un peu vers la gauche, histoire qu’elle soit complètement hors de leur champ de vision. Sauf que bon… sitôt qu’il le remarque, il retire ses mains et rougit comme une tomate. Classe… Quant à être génial, ce qui lui offre une diversion, Matt convient : « Pas assez souvent. Répète-le, voir ? »
Une explication plus sérieuse suit quant à la situation et Matt fronce les sourcils. Tôt ou tard, la jumelle de Minah aurait été expédiée six pieds sous terre, quoiqu’il arrive. Il n’allait pas le répéter à sa partenaire, mais… ça lui semblait être évident. Quand on joue avec un feu si ardent, il nous brûle tôt ou tard. Plus tôt que tard, d’ailleurs… Il lève à nouveau les yeux au ciel à la suite toutefois, retenant un rire qui aurait sans contredit attiré leur attention. Il n’allait pas contredire, par contre. Parce que Minah possédait indéniablement du charme, c’était une évidence. Quant à ce qui urgeait, il acquiesce, son regard se posant à nouveau sur la jeune femme, sans vraiment la voir. Il réfléchissait à toute vitesse pour trouver une façon de s’éclipser dans la minute ni vu, ni connu. Parce que non seulement il tenait à la vie, mais il tenait aussi à sa couverture…
Puis, soudainement, Minah attire son attention sur un portable… qui n’était pas celui de la jeune femme, il s’en rendait bien compte. C’était la raison pour laquelle le numéro ne s’était pas affiché lorsqu’il avait reçu cet appel. Bien sûr, les mafieux étaient du genre à masquer leur numéro, hein. Sauf que bon… visiblement, c’était à lui de jouer les sbires des russes. Oh putain… En espérant qu’ils avaient des Coréens dans leur entourage, parce qu’il ne parlait pas un traître mot de russe ! Ou peut-être devrait-il plutôt utiliser l’anglais ? Hem… Il y a un moment d’hésitation pendant lequel Matt se contente d’observer l’appareil. Et finalement, il convient que l’action devait être… maintenant. Il ouvre le portable, fouille un moment dans la liste d’appel, puis prend l’avant-dernier appel en date. Parce que…
« Minah... C’est MOI le dernier appel sur ce portable. On aurait eu l’air intelligent si je m’étais appelé… », marmonne Matt tout en bousculant gentiment sa partenaire. Il a toutefois un petit sourire pour elle, signe qu’il la taquinait. En fait, ça le rassurait un peu de lui voir perdre un chouïa son sang froid dans la situation. C’était une preuve de sa bonne santé mentale… Le jeune homme glisse un bras autour des épaules de Minah, l’attirant doucement contre lui tout en portant le téléphone à son oreille. « Il faudra se préparer à courir…. »
Son cœur bat fortement dans sa cage thoracique et le sang afflux à ses tempes alors que soudainement, un des types à l’autre bout de la pièce répond. C’est l’anglais qui l’emporte, probablement dans le feu de l’action, mais ça ne semble pas choquer l’autre. Bonne pioche… On lui donne quelques ordres en anglais, on lui grogne dessus et Minah peut même apprécier la qualité des insultes qui lui sont lancées… et finalement, le type raccroche tout en se ruant vers la sortie… comme ses compères. Dieu… ils l’avaient échappé belle. Ces types n’étaient même pas assez intelligents pour vérifier que Minah était encore attachée sur la chaise. Ou bien ils se faisaient tout simplement trop confiance. La porte se referme derrière eux… et Matt a un long soupir soulagé.
« Merci, mon dieu… », murmure doucement Matt, ce qui n’avait malgré tout rien d’une façon de parler pour lui. Et c’en suit même un petit amen qu’il ne peut retenir. Il se détache finalement de Minah, convenant : « C’était une bonne idée. Bon, maintenant on sort d’ici, puis je me ferai un loisir de te signaler que je te l’avais dit. »
Qu’elle allait s’attirer des ennuis plus gros qu’elle ! Bon sang… Il allait vraiment mourir avant son heure juste parce que les femmes de sa vie le poussaient à s’inquiéter constamment, hein ! Quoi qu'il en soit, Matt saisit rapidement la main de Minah, l'entraînant vers la porte de la pièce. Il l'ouvre, observe les environs... déserts. Ces types étaient vraiment trop cons. Et sur ce, il s'élance, sans jamais relâcher Minah. Au cas où elle aurait soudainement la brillante idée d'aller jeter un coup d'oeil parce que le champ était libre. c'était tout à fait elle ça, hein. Il ne la sous-estimait plus ! Toutefois, ils finissent par arriver à l'extérieur en passant par la sortie d'urgence, sains et saufs.
« Ma voiture est stationnée plus loin... et tu viens avec moi. C'est non négociable. », ordonne gentiment Matt tout en glissant un bras autour des épaules de la jeune femme. Il s'était vraiment inquiété comme un con. Oh et... « Je te l'avais dit ! »
Puis, il montre le cellulaire tout en mentionnant :
« On garde ça… Ça risque toujours d’être utile. Pas un mot au commissariat, par contre. » Et le glissant dans sa poche arrière de jeans, il rectifie : « Je garde ça. »
Pour le moment du moins, parce que ça risquait d’être une source de problèmes de plus pour Minah, sinon !! Elle y était si douée…
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Song Min Ah
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| | Sujet: Re: MINAH ; La Rescapée Mer 3 Juil - 21:57 | |
| TITRE : MINAH ; La Rescapée
HJ : je n'ai pas fini de me relire, pardon mais comme je rame u__u j'ai peur de tout perdre... Si j'échappais aux réprimandes de Kang Matthew à la suite de cette histoire, ce serait soit un miracle, soit que j'étais finalement dotée d'une chance odieuse. L'espace de quelques brèves secondes, je songeai à peut-être m'arrêter à un tabac pour remplir une grille de loto. Vous savez, des fois que la seconde option soit la bonne...
Je clignai des yeux. Fallait arrêter de rêvasser. Non seulement, ce n'était pas le moment idéal pour ça mais en plus, il n'y avait quasi aucune chance pour que Matt ne me dise absolument rien au sujet de mes idées. Ou devrais-je dire, fantastiques et brillantes idées...
Je pinçai mes lèvres après qu'il eut souligné qu'il n'y avait que moi pour m'empêtrer dans ce genre d'histoires. J'avais une terrible envie de lui rétorquer qu'il y avait aussi ma défunte sœur mais ce n'était pas la comparaison idéale... Surtout si je tenais à avoir un minimum de crédibilité aux yeux de mon coéquipier. Aussi alors, un simple sourire suffit à une quelconque réponse. De toutes les manières, ce n'était toujours pas le moment pour ça. J'allais gentiment l'écouter pour une fois et me laissai même alors guider.
Mon sourire s'agrandit, me faisant presque oublier la peur qui me secouait encore un peu. Comme d'habitude, je ne voulais pas me montrer fragile, je préférai cent fois me laisser aller à la plainte. De cette façon, je gardais plein contrôle de mes émotions... pensais-je. « Je te le répèterai autant de fois que tu veux quand on sera sorti » lançai-je, regagnant presque aussitôt mon sérieux. J'avais presque oublié qu'il fallait sortir déjà. Surtout que les idées brillantes n'étaient pas mon fort ce jour-là... Comme d'habitude, il suffisait que Matthew apparaisse pour que je me sente chez moi : ça pourrait être au milieu du désert ou sur un bout de bois au milieu de l'océan, il en serait pareil. La mauvaise humeur en plus remarque, probablement.
J'avais essayé d'expliquer la situation aussi clairement mais rapidement que possible. Plus ça allait d'ailleurs, plus je réalisai réellement dans quoi on mettait les pieds. Ma culpabilité en pris un autre coup d'ailleurs. C'était injuste d'imposer une histoire pareille à mon plus proche ami. En même temps, une seconde pensée bien plus égoïste me faisait dire que j'étais bien contente qu'il soit toujours là.
Il fallait relativiser : mon champ de coupables potentiel devenait plus clair grâce à cette escapade. Peut-être que cela mettrait un sacré coup dans l'affaire. A défaut de donner un sacré coup à mon moral de calamité ambulante.
Je pensais encore jusque-là que mes propos avaient un peu de cohérence, surtout que mon idée me semblait cette fois correcte. Jusqu'à... « Minah... C’est MOI le dernier appel sur ce portable. On aurait eu l’air intelligent si je m’étais appelé… » je rougissais automatiquement de honte, me retenant de vouloir me taper le front... J'avais envie de me cacher mais préférai cent fois lui servir finalement l'excuse favorite des professeurs quand ils faisaient une erreur : « C-c'était pour voir si tu suivais ? » avais-je bredouillé en le regardant s'affairer. Mes sourcils se froncèrent un peu alors qu'il passa le portable à son oreille et me rapprochai de lui. Je tendais l'oreille bien consciente qu'en effet, dans tous les cas, il faudrait faire vite...
Ma respiration s'accélerait un peu en entendant la tonalité de loin, priant que je n'allais pas enfoncer Matthew dans une autre galère avec cette nouvelle suggestion. Un jour, il allait vraiment finir par m'en vouloir... Mais je n'y pensais plus quand on sembla répondre enfin. Mon souffle se coupa et j'accrochai ses lèvres du regard, comme si en les fixant, j'allais voir venir les mots qu'il voulait prononcer. J'y croyais à peine en l'entendant parler anglais, encore moins en voyant que ça avait fonctionné. Comme quoi, tout ce temps à utiliser leur langue habituelle à la place du coréen, ça n'avait pas réellement du mal. Je restai la bouche ouverte durant tout l'échange, mon sourire grandissant. On aurait cru que j'assistai à un match... et ce fut comme si mon équipe venait de marquer quand les deux gorilles disparurent derrière une porte sans même vérifier ma présence.
Je souriais discrètement en l'entendant murmurer un "Merci, mon dieu" et j'eus toutes les peines du monde à ne pas sortir un Amen, qu'il me ôta de la bouche. Et pas même deux secondes plus tard, mon petit poing alla se loger dans son épaule alors qu'il s'était senti obligé de souligner... qu'en effet "il me l'avait dit". Je préférais de loin garder en tête son compliment « Je te remercie quand même de remarquer qu'il m'arrive d'avoir de bonnes idées ! » Je me laissai tirer mollement sans broncher, sentant venir les réprimandes. Mais mon air boudeur était déjà parti. Elle allait juste essayer de l'écouter, le temps qu'ils sortent de là, au moins juste ça. Histoire que son canadien favori ne se fasse pas prématurément de cheveux blancs.
« Ma voiture est stationnée plus loin... et tu viens avec moi. C'est non négociable. » Ma bouche ouverte se referma aussitôt. Il me connaissait par cœur décidément. C'était peut-être mieux pour moi... mais pour lui. Je glissai doucement mes bras autour de sa taille comme pour m'excuser d'être une vraie calamité ambulante. Et bien-sûr fallait qu'il casse ce moment d'infinie douceur - oui j'en rajoute un peu, avec son "je te l'avais dit". Un grognement plaintif échappa ma gorge alors que je lâchai aussitôt. « Je sais... » mais il n'avait pas fini, il me privait même de ma trouvaille. Je la vis se perdre dans la poche de son jean, là où même moi, j'avais quelques petits scrupules à aller la chercher.
J'arrêtai de marcher aussitôt, tentant d'échapper à son bras autour de moi. « Matthew, mon Stephen Kang bien adoré... je te l'ai dis, tu as été génial. Non, tu es génial, voilà. Et je te suis très reconnaissante mais je ne ferais pas un pas de plus. » Je le regardai dans le blanc des yeux. « Je t'ai causé assez de soucis non ? Je préfère t'en éviter davantage... Moi, c'est différent, je n'en ai pas le choix. En plus, je t'ai déjà fait venir jusque-là. » Je soupirai un peu en tournant finalement la tête vers l'endroit qu'on venait de fuir, les bras croisés. J'allais encore nous attirer des ennuis si je restais là trop longtemps mais j'y tenais, il me fallait le portable. « Tu me connais, les informations que je n'aurais pas, j'irai de toutes les manières les chercher. Mieux vaut que ce soit via un portable. Allez, ne m'oblige pas à aller le chercher moi-même dans ta poche, on va m'accuser de harcèlement... » je tentai de plaisanter mais n'en démordais réellement pas. J'avais un peu peur que ce soit une autre mine à problèmes, quand ils se rendraient compte qu'à l'autre bout du fil, ce n'était pas l'un de leurs qui avait parlé. Ça n'avait pas de sens mais... « En fait... Je suis juste un peu désolée de toujours t'inquiéter... j'aimerais parfois te soulager un peu de tes responsabilités... » je m'étais rapprochée pour tapoter à intervalles réguliers son bras, un peu préoccupée. Il avait l'air toujours si calme et serein, je l'enviais pour ça. J'avais tendance à m'emporter malgré moi parfois. Et surtout devant lui, j'avais bien du mal à me montrer aussi forte que je le voulais bien. « Alors, t'en penses quoi ? Tu me le passes ? Je vais devoir t'acheter avec un repas n'est-ce pas ? » j'étais repartie au quart de tour, n'aimant pas m'attarder sur du sentimentalisme et toujours si peu décidée à avancer. |
| | | | | | Sujet: Re: MINAH ; La Rescapée Lun 22 Juil - 4:23 | |
| TITRE : MINAH ; La Rescapée
Matthew grimace alors que le petit poing de sa partenaire frappe son épaule, bien que ce soit davantage par réflexe que par réelle douleur. Oui eh bien la miss pouvait vraiment avoir des éclairs de génie et Matt ne remettait absolument pas ça en doute, hein ! Mais cette fois, elle aurait pu éviter d’avoir l’idée de venir ici, dans un premier temps. Surtout sans lui en parler… Ils étaient partenaires, oui ou merde ?! Ça arrache un petit soupir au policier, qui hausse les épaules tout en levant le regard au ciel. Il n’allait pas non plus l’encourager sur cette voie. Certes, l’idée pour se tirer de là avait été bonne, bien qu’elle ai comporté quelques failles, mais s’il l’affirmait tout haut, Minah n’allait plus que se souvenir de ça. Alors mieux valait éviter… Il n’avait pas nécessairement l’intention de la réprimander comme la petite fille qu’elle n’était pas, mais il n’avait pas non plus envie de la retrouver dans un fossé un soir, morte. Cette pensée arrache un petit frisson désagréable au jeune homme et il la chasse bien rapidement. Mieux valait ne pas devenir trop pessimiste…
De toute façon, son amie vient passer ses bras autour de sa taille et dans un soupir, Matt laisse quand même de côté ses récriminations. Ils allaient retourner chez Minah, ils discuteraient un peu et iraient probablement porter le cellulaire volé au commissariat où ils travaillaient. Puis peut-être qu’ils dîneraient ou un truc comme ça. Enfin… C’était bien lui d’être à ce point optimiste et idiot, pas vrai ? Parce que Minah n’y reste pas longtemps, se refusant vraisemblablement à le suivre. Et cette fois, Matt claque sa langue contre son palais dans un petit « tss » énervé ! Elle tente de le gagner par les sentiments, lui expliquant pourtant une connerie sans nom ! Elle voulait retourner là-dedans ?! Pour faire QUOI au juste ?! Ils allaient la flinguer dès qu’ils la verraient parce qu’elle s’était déjà sauvée une fois ! Et ils se douteraient qu’elle avait un contact interne. Eux non plus, ne pouvaient pas prendre de risques et ils en étaient sûrement bien plus conscients que cette petite sotte sans jugeote ! Matthew se demandait un peu pourquoi il n’avait pas parfois quelques pulsions violentes. Au moins peut-être qu’on l’aurait pris au sérieux, pour une fois…
« Non mais essaie même pas, Minah. J’ai tout sauf envie de rire, présentement ! », s’exclame le policier sur un ton tranchant qui ne lui était pas habituel. « Tu veux retourner là-dedans ? Tu es sérieuse ? Pour faire quoi au juste ? Te faire flinguer ?! C’est ça que tu veux ?? »
Mais ça le dépassait complètement ! L’homme glisse une main dans son front, renvoyant ses cheveux vers l’arrière même s’ils n’y restent pas longtemps. Et elle fait clairement pire que mieux en s’approchant pour lui caresser le bras, ayant des paroles complètement… sans sens. L’homme retire avec douceur la petite main de son bras, quoi qu’en usant d’une fermeté qu’il n’avait que trop peu souvent.
« Tu veux alléger mon fardeau en te jetant dans la gueule du loup, Minah ? Je n’ai jamais rien entendu d’aussi ridicule. En fait, tu t’en fiches bien, pas vrai ? Sinon tu ne t’inquiéterais pas pour moi en même temps que tu veux retourner là-dedans. », déclare Matt tout en faisant un pas vers l’arrière. Putain, il était con… Pourquoi est-ce qu’il s’était laissé entraîner jusqu’ici, tout compte fait ? « Tu te moques de ta vie et tu te moques de la mienne. Je me suis mis en péril pour aller te sortir de là, mais ça, ça ne compte pas. Je me demande vraiment si tu me considères encore comme ton partenaire. Je suis tout juste bon à te sortir de la merde quand tu en as besoin. Je ne sais absolument pas ce que tu fais. Depuis combien de temps on n’a plus travaillé en duo, dis-moi ? Je sers à quoi, finalement ? Pourquoi est-ce que je suis venu ici ?! »
Matt déglutit avec difficulté tout en détournant le regard. Il ne fallait pas croire que c’était facile pour lui de dire tout ça, mais il fallait bien que ça sorte un jour ou l’autre. Et c’était ce jour-ci, visiblement… Il n’avait pas fini, d’ailleurs, bien que lorsqu’il reprend la parole, ce soit sur un ton plus doux.
« Tu ne connais rien de mon fardeau. Tu savais que j’ai dût boucler Cassidy hier ? Bien sûr que non. Tu sais ce que c’est que de vivre avec Eve ? C’est revivre chaque jour son agression. Je me plains pas… Mais me parle pas de fardeau quand tu n’as pas la moindre idée de ce que je vis, trop perdue dans la peau de Rin Ah pour te reconnecter à ton univers à toi. »
Il a un geste d’impuissance en direction de la porte qu’ils venaient tout juste d’emprunter, las.
« Vas-y. Mais ne compte pas sur moi pour t’aider à plonger davantage. Je garde le cellulaire. Et je vais aller directement au commissariat pour faire un rapport sur ce qui s’est passé aujourd’hui. »
Du moins, si elle entrait à nouveau dans ce bâtiment…
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Song Min Ah
Je suis un(e) honnête citoyen(ne) ; ou pas ♥
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A l'hosto -pan-
Folle °°
| | Sujet: Re: MINAH ; La Rescapée Sam 24 Aoû - 23:01 | |
| TITRE : MINAH ; La Rescapée
Ce jour-là, j'étais à cent lieues d'imaginer la claque que j'allais me prendre. Et même si je l'en avais prédit, jamais j'aurais imaginé que ce soit Matthew qui doive me la mettre. Pourtant je sentais la douche froide venir au fur-et-à-mesure qu'il parlait, relâchant finalement tout ce qu'il devait probablement garder en lui depuis quelques temps. Je faisais une bien piètre amie, je m'en rendais compte. Et pour cause, j'étais trop occupée à courir après un fantôme en me faisant passer pour celui-ci. Et Rin Ah n'a jamais été l'amie de Kang Matthew. Alors comment aurais-je fait ? J'étais égoïste depuis l'ouverture de cette affaire... tant que je ne l'aidais pas en retour. Et je ne sougline pas ça parce qu'il faut absolument rendre tout ce qu'on nous donne. Non. Je le sougline car c'était mon devoir d'amie. Et parce que je prétendais tenir à mon coéquipier... Où était passé la Min Ah qui avait rencontré Matt sans jamais imaginer le lâcher ? Sans broncher, je l'écoutai. Parfois, je soupirai. Cela me semblait terriblement injuste. Puis une partie de moi avait peur. En fait, je ne concevai pas l'avoir énervé autant. Je regardai un instant l'endroit qu'il me pointait. Mais depuis qu'il m'avait si durement décrochée, je n'avais plus la moindre envie de penser à ce maudit Casino. J'aurais pu penser d'une autre manière : me dire que je n'aurais effectivement jamais dû embarquer mon coéquipier là-dedans. Mais s'il lui était arrivé un problème similaire, j'aurais haïs rester derrière. Je pensais bel et bien à lui comme un partenaire... et pourtant... Je debloquais. Je me pinçai les lèvres, restant silencieuse un moment, ne sachant même pas par où commencer, ni que dire. Chose rare. Un soupir s'échappa et je froncai les sourcils, les yeux me brûlant. « Si tu tiens à procéder comme ça... alors je te suis... » finissai-je par décrocher mais c'était loin de ce que je voulais vraiment dire. Je fis deux pas vers la voiture sans le regarder puis m'arrêtai. « Mais tu sais, Matthew, c'est justement parce que je ne sais pas grand-chose de ton fardeau que je suis comme ça. Je ne peux qu'imaginer seulement. Et il y a une chose dont je suis sûre, c'est que tes sœurs ont besoin de toi. Moi, Matt... » je prenais une petite pause pour jauger s'il allait me laisser le temps de finir ce que je me préparais à dire, sachant que ça n'allait pas forcément lui plaire. J'eus un petit pincement au cœur en me disant que c'est tout ce que j'étais capable de faire récemment avec lui ; des trucs qui ne lui plaisaient pas. Et encore, j'étais loin d'en avoir fini avec ça. Mais ne rien faire allait de toute façon être bien pire selon moi. Si jamais je laissais passer les chances que j'avais juste sous mon nez, tout ça n'aurait servi à rien... et je n'aurais plus rien non plus. C'était bien plus angoissant que l'idée de mourir... Ma lèvre inférieure finit sous mes dents une fois de plus alors que j'allais reprendre enfin. « ...moi, je n'ai plus personne vraiment. Ma jumelle est morte pile quand je me rends compte combien j'aurais voulu la revoir. Mon père et ma mère, ça fait longtemps qu'ils ne s'occupent plus réellement de ce qui m'arrive. Ils sont juste bien contents que je me charge de l'affaire de ma sœur. Et en fait, je m'en soucie peu de parents qui laissent leur fille vivre comme Rin Ah... Maintenant, je sais ce que tu penses, que je t'ai toi. Mais tu ne m'es pas exclusif Matthew, tu as d'autres devoirs. Je ne veux pas ébranler ton monde si ce n'est pas pour des cas très importants... De façon très maladroite, je le reconnais, je remarque... mais c'est ma manière de vouloir ton bien. J'essaye. » J'avais maintenu la tête baissée. Je l'avais mis en colère après tout hein, j'y croyais à peine... lui qui était si calme d'ordinaire... Je me mettais à penser des choses terribles, qu'il détesterait. Alors je me répétais qu'on était en effet coéquipiers. Un autre soupir glissa sur mes lèvres alors que j'avançais finalement vers la voiture. Je n'abandonnais pas tout, non, mais il avait raison : en restant plantés là, on n'allait qu'avoir des ennuis supplémentaires. Et je refusais de lui en rajouter davantage... Cependant on n'allait pas pouvoir laisser les choses en l'état. Mon dos s'enfonçant dans le siège, je regardais devant moi, attendant un peu. Je pensais aussi à lui demander pour sa sœur, plus tard, quand il n'aurait plus envie de me dévisser la tête par exemple. Et quand je serais revenue à moi peut-être ? Ha... Mine de rien, son discours m'avait complètement touchée... je men rendais compte alors que les larmes me montaient aux yeux : j'étais une idiote ! Mais pleurnicher ne servirait à rien, surtout que j'étais en tord. Les nerfs lâchaient juste... En jouant avec mes doigts, je repris. « Désolée si je te semble égoïste mais... je veux juste faire vivre encore un peu Rin Ah... » pas parce que mes parents avaient plaisir à penser que ça la maintenait en vie, pas parce que son ex-copain semblait l'aimer réellement et que ça entretenait un feu. Ni parce que c'était pratique pour la police. Mais parce qu'au fond, aussi, cela me faisait à moi du bien. J'en avais jamais autant appris sur elle qu'en devant prendre sa place. Qu'en me disant que je la jouais si bien, car peut-être on n'était pas si différentes, peut-être qu'on se connaissait bien mieux que ça. Peut-être... qu'on s'aimait fort. Je m'accrochais à cette pensée, mon seul bout de famille. De sang, s'entend. Je tournai la tête vers mon ami, car il était ça avant même d'être mon coéquipier, d'où le probleme justement... Je n'arrivais pas à savoir ce qui allait me tomber dessus, ni même comment j'allais me faire oublier... Je n'avais pas envie de le tenir à l'écart, surtout si c'était pour le perdre d'une façon autre qu'un danger de trop. Je n'avais pas envie de perdre Matthew dans tous les cas... « Je n'ai pas envie de me disputer avec toi... ni même de te mettre en colère. Et encore moins de te perdre. Alors... on fait comme tu dis... et on discute, si tu veux bien après. Ou quand tu voudras. » Je testais un peu pour voir si il avait toujours envie de me remettre en place. Il n'y avait que lui pour me calmer aussi facilement. D'ordinaire, je me serais indignée et j'aurais hurlé aussi. Mentis. Dis mes quatre vérités avant de débarrasser le plancher avec grand plaisir et claquant des semelles. Mais pas avec lui, pas avec Kang Matthew Jacob. J'avais assez fait de fautes et l'avais assez négligé comme ça ces derniers temps. Et je pouvais m'estimer heureuse de ne m'en prendre plein la figure seulement maintenant d'ailleurs... Cela faisait peut-être un moment qu'il en avait assez de mon comportement limite, oui, je me le répétais. Alors, oui, je laissais tomber le portable pour le moment, je laissais Matthew le déposer au commissariat et laissais aussi tomber ce casino. Peu importe ma crainte que ma couverture ne tombe si je ne faisais pas état d'une envie de représailles. Mais ça , je pouvais encore en discuter avec lui, ailleurs. « Chez moi après ? » lui soufflai-je, une question un peu faible. Au final, j'étais fatiguée, je m'en rendais finalement compte. Fatiguée de toutes les manières possibles... physiquement, psychologiquement et émotionellement. Le bout de mes doigts frôlèrent la ceinture reposant encore près de mon épaule alors que j'attendais un signe de départ imminent pour la boucler peut-être. Ma tête tomba contre mes mains.. « Peut-être que je devrais me prendre quelques jours... toi aussi... » j'avais murmuré ça d'une voix blanche, la fatigue commençant à m'assomer. « Ça ne changera rien mais je suis désolée. » |
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| TITRE : MINAH ; La Rescapée
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