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je suis la star des backstages ; staff
Hee Jun Ki

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MessageSujet: Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity   Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity EmptyMar 4 Juin - 22:14

TITRE :

 Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity




 


    « Peux-tu te placer un peu plus en lumière s'il te plaît ? Sinon, je vais avoir du mal à capter ton regard avec mon objectif. » demandais-je poliment, en pointant les projecteurs du bout des doigts.

    Je n'étais toujours pas habitué à mon statut de « professionnel ». J'avais un certain mal à diriger toutes ces stars, qui passaient devant mon objectif. Cet Aaron ne faisait pas exception à la règle. Ga Yoon avait encore un mal fou à reconnaître mon autorité parfois, alors comment est-ce que j'étais sensé m'imposer face à des gens que je ne connaissais même pas ?
    Je ne préférais pas trop réfléchir sur la question, pour m'éviter un mal de crâne énorme, et surtout pour que les gens autour de moi ne me prennent pas pour un fou furieux... ' A moins que cela soit déjà le cas ', pensais-je en observant le staff qui s'affairait un peu partout autour de moi.

    « Comme ça, c'est beaucoup mieux déjà... » J'avais pris cette habitude, de commenter à voix haute, le travail des idoles que je photographiais. C'était devenu une sorte de tic, comme pour oublier le fait que j'étais sûrement plus nerveux que cet Aaron qui faisait son travail comme un chef.

    Je me redressais, et observais les clichés que je venais de prendre, d'un œil avisé, en en supprimant certain. Ensuite, d'un coup d’œil à l'horloge, je congédiais mon modèle, pour qu'il aille se restaurer. Moi, je m'installais devant l'ordinateur pour faire passer mon travail directement sur le logiciel de retouche. Ce qui attira le regard curieux de certain de mes pairs. Notamment celui de mon assistante, qui pris la liberté de regarder par dessus mon épaule. Chose dont j'avais la sainte horreur. Alors, sans attendre, je me tournais vers elle, et tout en m'efforçant de lui sourire gentiment :

    « Est-ce que tu... Enfin, tu pourrais... Je n'aime pas vraiment... »  Balbutiais-je, alors que je sentais que mes joues s'enflammaient. Bon sang, Ji Kyan se rirait de moi s'il était dans le coin. J'étais tout simplement ridicule. Surtout qu'elle n'était pas particulièrement jolie. Alors pourquoi n'arrivais-je pas à aligner deux mots sans bafouiller comme un enfant de 10 ans ? « Va manger ? »

    Ma proposition la rendit perplexe, et moi j'avoue que je n'en menais pas large. Cependant, j'essayais de garder un minimum de contenance, pour me donner un air cool ou que sais-je. Ce n'était pas un ordre, mais je faisais tout pour que ça y ressemble, car je n'arriverais pas à travailler, si elle restait autour de moi.
    ' Quelle idée de me filer une femme comme assistante ? ' Grommelais-je dans ma barbe, tandis que je me levais pour me rendre dans les vestiaires, et y chercher quelque-chose à manger.

    Je m'apprêtais donc à entrer, jusqu'à ce que le bruit de quelqu'un à l'intérieur  ne m'arrête sec. J'attendais quelques minutes, mais une chose me fit tiquer. Si on ne comptait pas mes affaires, il n'y avait que celle d'Aaron à l'intérieur, et ce dernier avait quitté les lieux une bonne dizaine de minutes auparavant.
    Perplexe, je poussais doucement la porte, et me glissais à l'intérieur, sans que l'intrus ne s'en rende compte. L'intruse en l’occurrence. Et en plus, je la connaissais. Cette longue chevelure, je la reconnaîtrais entre milles.
    Mais ça ne m'aida pas à comprendre pourquoi elle était en train de fouiller dans les affaire de Jun. J'en fronçais les sourcils, et croisais les bras sur mon torse.

    Je me penchais donc vers elle, en regardant dans le sac qu'elle était en train de vider. « Est-ce que je peux t'aider ? Tu as l'air de chercher quelque-chose d'important, je me trompe ?.... C'est quand même assez effrayant Serenity, je ne sais pas si tu t'en rends compte. » Mon ton était étrangement calme, mais il ne fallait pas s'y fier, mon cœur faisait des bonds énorme, et je serais fort les poings, pour les empêcher de trembler.

    Serenity était sûrement la seule femme à qui je parvenais à parler sans gêne. Après tout, elle avait longtemps été ma meilleure amie... Puis j'avais décidé de m'éloigner, ne supportant pas l'idée qu'elle ait un petit copain.
    D'ailleurs... Petit copain... Aaron ?
    Est-ce que c'était ça l'explication ? Elle et... Ce petit bonhomme ? Non ?
    Surpris moi-même par les liens que je venais faire tout seul, je fronçais les sourcils, et reculais de quelques pas. Pressé d'obtenir une explication, je réitérais ma demande : « Bon, tu m'expliques ? » C'était étrange de se retrouver comme ça après des années. Elle, la tête dans le sac d'une idole, et moi le ventre criant famine.




Dernière édition par Hee Jun Ki le Ven 5 Juil - 18:45, édité 1 fois
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Kan Serenity

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MessageSujet: Re: Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity   Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity EmptyJeu 20 Juin - 19:07

TITRE :

 Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity




 

    it's not what you think it is...

    « ... Allez, Serenity... ça en devient ridicule là... » avais-je marmonné en avançant enfin vers la salle de détente. J'aperçus alors sa figure. Ses traits étaient concentrés, le visage impassible et les sourcils légèrement froncés. Ses yeux étaient fixés sur un bout de papier et pendant un moment, je me demandais s'il allait s'embraser sous ce laser. Il mordilla sa lèvre un court instant... et je n'en sus pas la suite, tournant les talons en me frappant le front.
    C'était la troisième fois que je rebroussais chemin, hésitant sans cesse. Et plus je tergiversais, moins j'avais de contrôle sur mon angoisse. Ce qui avait tendance à m'énerver davantage... Cette dernière hésitation n'échappait guère à cette règle et aussitôt, ma montre me fit savoir que les limites allaient être franchies : un léger son m'avertis que mon rythme cardiaque allait bientôt passer dans la zone rouge.

    Un soupir s'échappa.
    Il fallait que je vois la réalité en face : Aaron était mauvais pour ma santé. Je ricanai à cette pensée en rangeant le sac cadeau que j'avais sorti plus tôt. J'étais prête à balancer mon sac sur mon dos quand cette voix sonna derrière moi. Je me tournais, croisant le regard d'Aaron, ayant comme l'impression d'avoir été prise en flagrant délit. Ce qui mit ma montre farouchement en colère, tant que, par souci de discrétion, je la retirai et la glissai dans mon sac. Non mais franchement, franchement oui, si j'avais besoin d'un indicatif de ma gêne, mon visage était bien plus éloquent et pratique pour ça !
    Le brun échangea avec moi quelques mots ce qui me permit enfin de me débarrasser du poids dans mon sac, bredouillant que c'était pour les fois où il m'avait tant aidé. Et sans demander mon reste, j'étais partie car il parait que « j'étais pressée ».

    J'avais fuit dans un couloir deux étages plus bas. Mon cœur battait ridiculement fort et je n'avais nullement besoin de ma montre magique (et infernale) pour savoir que j'avais de très loin dépassé ma zone de confort. L'idée me coupa l'envie de la chercher d'ailleurs, décidant, qu'après tout, une autre matinée tranquille sans me préoccuper de mon rythme me ferait le plus grand bien. Alors ma montre, elle pouvait aller se balader ailleurs.

    Quelques heures d'entrainement divers plus tard, je prenais enfin une pause, me jetant sur mon sac. Mon ventre hurlait sa faim et n'attendait de moi qu'une chose : que je m'y soumette. Par soucis de sagesse (ou par le simple besoin d'échapper aux réprimandes), je cherchais l'heure dans mon sac. Comme d'habitude, mon portable jouait à cache-cache, me forçant à y aller tête et les deux mains dedans, bien moins classe et aventureux qu'un jeu de Professeur Layton mais ce n'était qu'une question de temps avant que ça n'en prenne les proportions. J'avais retourné mon sac. Certes, mon portable avait bien fini par en sortir mais... ma montre était bel et bien partie se balader ailleurs. « AISH et il fallait que ce soit la seule fois qu'elle m'écoute... » et mon sac vola sur la fin de ces paroles pleines de calme et de sang-froid.

    Je faisais les cent pas : où avait-elle bien pu finir. Je savais que ma montre marchait bien mais aux dernières nouvelles, Joo Min ne l'avait pas dotée de petites jambes. « OH MON DIEU, Joo Min va me tuer........... » et voilà comment Kan Serenity tomba inerte au sol. Le lendemain, on retrouva son corps bleuté allongé sur le sol. J'imaginais déjà les titres...
    Mais je me relevai : je n'étais pas assez chanceuse pour réellement mourir de cette chute, peu importe combien je resterais collée à ce sol. Alors autant sauver ma peau et enfin activer mes neurones. Un coup de pied mental au derrière qui ramena immédiatement le souvenir de quand j'avais glissé mon bijou de technologie dans mon sac... lequel contenait encore ... « Le cadeau de sunbae... aish... » C'était bien ma veine. J'allais faire quoi ? "Oh sunbae, je peux reprendre mon cadeau ? Oh puis non, tu peux le garder maintenant" ou non, prétexter que c'était un colis suspect ? Non, il ne me laisserait pas partir avec...
    Le pire en fait, c'était que j'envisageai vraiment cette idée.

    En réfléchissant, j'avais avancé vers le lieu du shoot d'Aaron. Heureusement qu'il m'avait dis où il allait d'ailleurs...
    J'étais alors arrivée en plein photoshoot, voyant mon idole poser sous les projecteurs avec une certaine admiration. Admiration qui tomba sec qu'il donna l'air de partir : combien de temps avais-je rêvassé et réfléchi à une idée potable ?
    Je me cachai en tous cas sans plus attendre le temps qu'il passe et me faufilai dans la salle, espérant tomber sur son sac, quelque part... comme par exemple... les vestiaires. J'étais plutôt fière de ma discrétion jusque-là et j'atteignis même le casier. N'ayant pas la moindre envie de perdre du temps supplémentaire, j'ouvrais sèchement la porte dudit casier et me la prenais en pleine figure. Ce qui précipita davantage ma recherche : il fallait fuir et vite.

    Le sac sortit, je fouinai dedans, trouvant sans mal la montre. « Ô toi, tu as de la chance de ne pas être vivante... » J'allai la passer à mon poignet mais le livre offert attira encore mon attention : quelque-chose y était glissé, formant une bosse entre les pages. Saisie d'un terrible pressentiment, je le chopai, l'ouvrai et tombai sur une lettre... l'écriture de mon stupide demi-frère, Daniel. Oh j'allai le tuer, le découper en petit morceaux et le déposer aux baguettes asiatiques dans un bentô que j'enterrerai ! Oui, voilà.
    Je lisais les balivernes qu'il avait écrit avec rage, le cœur serré quand... « Est-ce que je peux t'aider ? Tu as l'air de chercher quelque-chose d'important, je me trompe ?.... C'est quand même assez effrayant Serenity, je ne sais pas si tu t'en rends compte. »

    Eh bien voilà, je venais bel et bien de mourir. J'avais hoqueté un cri de surprise en faisant presque voler ce que j'avais dans les mains. Me retournant aussitôt, je faisais alors face à mon assassin. « Oh pour l'amour de Dieu, tu veux me tuer Hee Jun Ki ! » assenai-je alors le jeune homme en reprenant mon souffle et le poing contre moi... avant de réaliser qu'en effet... c'était Jun Ki.
    Hee Jun Ki. Celui-là même de mon enfance et adolescence... Incroyable. Mon expression de mourante s'en troqua pour une plus illisible. J'étais médusée. Tant que je n'avais même pas analysé le coup qu'il avait reçu par ma faute... Après tout ce temps, il fallait que ce soit dans CES conditions que je le retrouve en plus... « Bon, tu m'expliques ? » je clignai des yeux. « Euh... » je regardai autour de moi puis fermai mes lèvres, avalai ma salive, cherchant à revenir sur la planète bleue. Alors me vint l'excuse internationale, aussi connue pour être la plus nulle...

    « Ce n'est pas ce que tu crois ! Absolument pas. Je... » je n'avais en fait aucune envie de m'expliquer dans l'immédiat. Alors je fronçai les sourcils : « Puis c'est tout ce que tu as à me dire ?! Ô toi, je devrais te maudire... Ca fait longtemps qu'on ne s'est pas vu et toi... » je donnais l'air d'être agacée en poussant son épaule gentiment.
    Lui lançant un regard plein de reproches - oui, car moi je ne suis pas en tord hein - je me baissai enfin pour essayer de ramasser rapidement les objets du délit... avant qu'il ne les voit...
    Entre mes mésaventures avec Aaron et celles avec Jun Ki, j'étais le plus grand voyou de NG...


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MessageSujet: Re: Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity   Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity EmptyJeu 20 Juin - 21:07

TITRE :

 Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity




 


    ' Si je m'y attendais... ' était ce à quoi je pensais, en fronçant les sourcils légèrement, alors que je lui faisais face, à elle.

    Oui, je m'étais souvent dis que chaque personne devait avoir un «lui» ou un «elle».
    Pendant de longues années, Serenity avait joué ce rôle pour moi. Et aujourd'hui, même si je me plaisais à dire que ce n'était plus le cas. L'évidence était là, sous mes yeux. Même après cette longue 'séparation', mon cœur n'était pas dupe et il réagissait au quart de tour, alors qu'elle n'avait même pas dit un mot encore.

    Serenity et moi avions commencé avec un « nous ».
    Puis, Serenity était devenu ma « elle »
    Et les choses avait tourné de façon, à ce que moi, Jun Ki, ne termine qu'en simple « je »

    Alors que je songeais au fait qu'il fallait arrêter de ressasser le passé, Serenity s'occupait elle-même de faire la transition, en criant : « Oh pour l'amour de Dieu, tu veux me tuer Hee Jun Ki ! » J'avais à peine le temps de reprendre mes esprits que son poing vint heurter ma mâchoire, et ce : sans ménagement. Je reculais d'un pas ou deux, marmonnant des paroles totalement inintelligibles.
    En me redressant, je la fixais : complètement atterré. Est-ce qu'elle s'était rendue compte qu'elle venait de me cogner ? «  Si tu pouvais éviter de lancer tes poings à tout va, ma mâchoire t'en serait grandement reconnaissante.  » Précisais-je, en  massant l'intéressée, avec tempérance.

    Au moins, j'étais rassurée : elle n'avait pas changée. Du moins, pas à ce que je voyais présentement. Je m'en voulais presque de lui demander des explications, alors que de toute évidence, ça l'embarrassait : «  Euh... ». Je levais les yeux au ciel, pas surpris ni agacé, non. Juste blasé. C'était typiquement du Kan Serenity, et dans toute sa splendeur. Mais peu importe à quel point ça lui ressemblait : ce Jun là, quel genre de relation il entretenait avec elle ? Elle ne se permettrait p as de fouiller, si elle ne le connaissait pas, alors quoi ? Ma première hypothèse était donc vrai ?

    Qu'est-ce qu'il avait de plus que moi ?
    Deux zéros de plus que moi, à son salaire.
    ...Mais Nutty n'était pas ce genre de fille!

    Je secouais vigoureusement la tête, décidant d'arrêter les hypothèses vaseuses. Après tout, elle n'avait plus aucun comptes à me rendre depuis le temps.

    « Ce n'est pas ce que tu crois ! Absolument pas. Je... » J'arquais un sourcil, et pouffais de rire, amusée : «  Tu n'as rien trouvé de mieux ? Bon, admettons, tu n'es pas du tout en train de fouiller dans le sac d'Aaron comme je le crois.  » La plupart des gens normaux verraient ça comme de la moquerie. Non, moi je lui offrais vraiment une échappatoire. J'allais fermer les yeux sur ses activités de... Stalkeuse ? Puis je préférais me dire qu'elle était effectivement une stalkeuse, plutôt que d'imaginer l'éventualité qu'ils soient tous les deux ensemble.  

    « Puis c'est tout ce que tu as à me dire ?! Ô toi, je devrais te maudire... Ca fait longtemps qu'on ne s'est pas vu et toi... » Je penchais la tête sur le côté d'un coup, comme si elle venait de me frapper avec un marteau.
    Une moue sur le visage, en guise de première attaque, j'enchaînais par :

    «  Je ferme les yeux, mais vois à ne pas trop pousser hein, tu es quand même dans le vestiaire des garçons Nutty. Je m'inclinais un peu en avant, lui pokais le front, en souriant gentiment : Bien essayé le changement du sujet, mais ça ne prends pas avec moi. Je me redressais ensuite, et soupirais doucement : Tu as trouvé ce que tu voulais au moins ? Eh ?... Mon regard fut attiré par quelque-chose, ou plutôt par l'absence de quelque-chose. Je lui attrapais le poignet, et le levais doucement vers mes yeux  : Tu ne portes plus ta montre ? C'est plus facile de savoir que tu inventes des salades quand tu l'as. » De nouveau je souriais.

    Franchement, je ne savais pas comment je faisais pour parvenir à me comporter de manière aussi décontractée, et surtout pour ne pas lui demander qui était Aaron pour elle.

    Je n'apprécierai pas que ce mannequin, connu ou pas, soit celui qui ait pris la place que je convoitais tant, auprès de ma « elle »


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MessageSujet: Re: Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity   Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity EmptyLun 1 Juil - 17:47

TITRE :

 Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity




 

    Je ne me rappelais plus exactement dans quelles circonstances Hee Jun Ki avait disparu complètement de ma vie. Dans mes souvenirs, cela semblait avoir été quelque-chose de soudain. Mais en y repensant bien, cela avait été en fait une séparation longue et pénible. J'avais imaginé que les choses allaient redevenir comme avant et qu'il allait appeler un beau jour. Puis j'ai fini par changer de numéro de téléphone, sans oublier ce que cela incluait... Je l'avoue, moi-même, je n'avais pas réellement essayé de le re-contacter. Mais c'est lui qui avait changé à mon sens. Il n'y avait, de mon point de vue, pas une seule chose qui aurait pu justifier ce soudain changement dans notre relation.
    Heureusement, j'avais recommencé à vivre. J'avais de nouveaux objectifs, pas mal de temps pris désormais et quelques nouvelles personnes autour de moi. De quoi ne pas rendre évident le trou qu'il avait laissé. Pourtant, je ne lui en ai jamais voulu. Je n'étais pas vraiment facile avec lui et toute une enfance à venir me voir et céder à mes caprices de gamine, n'importe quelle personne sensée aurait pris la fuite. Lui, il avait tenu tout ça de temps. En fait, je n'avais ni le droit, ni la force de lui en vouloir.

    Comme je vous le disais, bien des fois, j'avais espéré avoir des nouvelles. Parfois même, avant de me coucher, je me demandais comment il allait et est-ce qu'un jour il referait un petit peu de place pour moi et un McDo (quoi ?). Mais si j'avais pu choisir, ce moment-là aurait été le dernier que j'aurais pu choisir.
    Tout premièrement, parce que j'avais l'air d'une voleuse. Et ça, peu importe qui vous prenait la main dans le sac, ça ne le faisait pas du tout. Ensuite, parce qu'en plus d'une voleuse, je pouvais parfaitement avoir l'air d'une groupie qui voulait avoir un objet de son « oppa ». J'était peut-être fan, j'en étais quand même pas non plus arrivé là. Et enfin, franchement, niveau retrouvailles, j'aurais préféré pouvoir me montrer sous mon meilleur jour. J'étais à l'agence, mince ! Il aurait pu me voir en train de bosser sur une chorégraphie ou me trouver en train de travailler ma voix. Mais non, c'était tellement mieux de me voir jouer les Cat's Eyes. Et encore, elles au moins, elles avaient eu la bonne idée de se masquer... Serenity, à partir de ce jour, il aurait sérieusement fallu penser à te balader avec une cagoule ou un masque. Voir les deux, comme ça tu aurais eu l'air d'un catcheur mexicain... bon, les muscles en moins... la taille colossale, on peut la retirer aussi...

    « Si tu pouvais éviter de lancer tes poings à tout va, ma mâchoire t'en serait grandement reconnaissante. » j'aurais bien pouffé de rire, étant donné qu'apparemment j'avais quand même une attaque digne de catcheur. Oh j'aurais pu, oui, si seulement ça avait été volontaire... et sur quelqu'un d'autre que Jun Ki aussi...
    J'ouvris de grands yeux, restant la bouche béante... avant d'avoir enfin une réaction appropriée « Ay... Quand est-ce que j'ai fait ça ? Pardon... » bon... presque appropriée : j'y travaillais. Je grimaçais un instant, rangeant finalement les mains que j'avais levées en me rendant compte de mon tord. Mon coeur cogna un gros coup. Si je ne finissais pas par m'achever toute seule, Jun Ki avait déjà deux raisons de le faire. Je me suis alors dit, Nutty, pense fort à tes noisettes car aussi jeune que tu es, ta vie part en cacahuètes...

    « Tu n'as rien trouvé de mieux ? Bon, admettons, tu n'es pas du tout en train de fouiller dans le sac d'Aaron comme je le crois. » ah bah voilà, ça y était finalement : il avait bien décidé de me tuer. J'aurais dû m'en douter de toutes les manières : j'avais toujours été transparente pour lui. Alors un mensonge aussi bateau, je ne voyais pas pourquoi il m'aurait fait le plaisir d'y croire ! Je m'éclaircis la gorge un peu, me jetant quand même sans honte sur la perche qu'il me tendait généreusement. « Oui, voilà, on va faire ça. Et on peut aussi admettre que je n'ai jamais été là et que je ne t'ai jamais sorti d'excuse aussi nulle ? » Serenity ou comment demander la Lune, le Soleil, le Système solaire entier et ça sans ses habitants - ne cherchez pas une raison à cette expression, elle est purement Nuttiesque et donc sans sens commun.
    J'étais loin d'en avoir fini pourtant, niveau demandes.

    « Je ferme les yeux, mais vois à ne pas trop pousser hein, tu es quand même dans le vestiaire des garçons Nutty. » Il marquait point. « J'imagine que ce serait aussi "trop pousser" d'oublier ce détail ou d'imaginer cinq minutes que je sois un garçon, hein ? » je hochais la tête, assumant la réponse que n'importe qui d'un zeste normal m'aurait faite. Je plissai les yeux en sentant son doigt sur mon front mais finissait par en rire malgré moi : je le sentais, c'est qu'il était donc réel - oui car en fait, j'émettais la possibilité que la crainte de me faire prendre me fasse avoir de terribles hallucinations. « Tu es réel alors... » avais-je quand même dit sans attendre de lui qu'il me comprenne. Ce serait probablement le cas mais ça me gênait d'avoir seulement pu penser qu'il était... produit de mon imagination. Jun Ki... je t'assure... tu n'es pas obligé de comprendre... priai-je dans ma tête.
    « Bien essayé le changement du sujet, mais ça ne prends pas avec moi. » mes yeux se clignèrent, m'évitant d'autres prières et de me ridiculiser davantage. Je lui lançai un mauvais regard sans daigner lui répondre : j'avais une mission à remplir. Je tentais d'ailleurs de m'exécuter sans m'attarder sur le contenu du sac de Jun... Après tout, j'aurais pu tellement en apprendre sur lui grâce à ça. Mais je n'étais pas prête psychologiquement encore à passer au niveau stalkeuse-fétichiste. Pas encore, non. Alors je me contentais de ranger et tenter de récupérer mon bien. « Tu as trouvé ce que tu voulais au moins ? Eh ?... » j'étais en train de ranger le cadeau d'une main que de l'autre, j'étais empoignée par le photographe. « Tu ne portes plus ta montre ? C'est plus facile de savoir que tu inventes des salades quand tu l'as. » j'ouvrais la bouche, ne croyant pas qu'il ait osé dire ça si naturellement. Je combattis un sourire, sentant le sang me monter au crâne. La pression aurait dû me faire rougir mais, croyez-moi, elle se concentra sur mes sourcils et je n'ai pu que lui envoyer un regard qui lui faisait comprendre que ce n'était pas drôle. J'aurais certainement été plus crédible si ça n'avait pas été lui en face de moi.

    « Si tu ne jouais pas l'inspecteur Barnaby, ça ferait longtemps que je l'aurais eu autour du poignet ma montre. Et je ne raconte jamais de salades, cette montre est juste défectueuse, bruyante et trop sensible... » pourquoi je m'acharnais à lui raconter n'importe quoi ? De toute façon, il savait très bien que c'était faux. Il détenait cette incroyable capacité à lire en moi avec une simplicité déconcertante. En fait, il était loin d'avoir besoin de la montre pour ça. « Ah ! Je l'ai ! Joo Min ne va pas me tuer pour l'avoir oubliée. On ne me retrouvera pas morte dans un buisson. Ça mérite une fête ça, non ? » J'hésitai à remettre ladite montre, sachant pertinemment qu'en l'enfilant maintenant, elle allait faire un vacarme pas possible. Encore une fois, je changeai de conversation en finissant de ranger. « Tu sais que je n'étais pas ici pour fouiller dans le sac d'Aaron mais moi je ne sais pas ce que tu fais là... C'est quoi ton excuse ? Hein ? Tu comptais te cacher à moi tout ce temps... » je prononçai la dernière phrase de façon moins tonique, cachant mes yeux dans le casier. J'y replaçai soigneusement le sac avant de refermer la porte métallique. Ma main y resta un instant posée avant que je me décide enfin à le regarder. Je sautais alors à son cou.
    J'étais trop embarrassée pour faire un vrai câlin alors je me contentais de "l'attaquer". « J'attends toujours mon McDo... »


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MessageSujet: Re: Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity   Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity EmptyDim 7 Juil - 19:43

TITRE :

 Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity




 


    N'empêche, une question d'une importance toute relative trottait dans mon esprit : pourquoi fallait-il que l'on se retrouve dans ces conditions ? De par le passé, la raison de mon retrait temporaire puis complet de la vie de Serenity avait été l'annonce d'un 'amoureux'. J'avais très mal pris la nouvelle, vu la couleur qu'avait pris mes sentiments, au contact de la jeune fille, des semaines durant. J'avais aimé Serenity, et encore aujourd'hui c'était le cas. Il fallait pourtant, qu'après toutes ces années, je la retrouve la tête dans le sac de son petit copain ? Ce n'était pas un peu trop cruel pour mon cœur ça par exemple ? Bon, il était évident qu'elle ne le faisait pas exprès, ou au moins, pas à mal en ce qui concernait ma personne : elle n'avait certainement aucune idée de ce que je pouvais sincèrement penser d'elle. Mais c'était tout de même frustrant.
    Je me promettais donc de ne plus jamais faire irruption de la sorte, peu importe les soupçons que je pouvais avoir, je ne tenais pas à tomber de nouveau sur une telle scène.

    Je hochais silencieusement la tête, terminant cet accord tacite avec moi-même. De plus, ce qu'il y avait de bien avec Nutty, c'était qu'elle était tellement dans son monde, que pour parvenir à la comprendre, il fallait y entrer, et donc laisser les pensées superflus derrière. Elle avait beau être parfois complètement barrée, sa façon de voir le monde était rafraîchissante. Et même si elle venait de me coller son poing dans la figure, la réaction qu'elle avait lorsque je lui faisais remarquer, était vraiment amusante. « Ay... Quand est-ce que j'ai fait ça ? Pardon... » Je secouais vivement la tête de gauche à droite, pour lui dire que ce n'était rien. La situation était déjà assez embarrassante comme ça, je ne tenais pas spécialement à m'attarder sur des détails du genre. Étrangement, j'étais certain que Serenity m'approuverait. « Oui, voilà, on va faire ça. Et on peut aussi admettre que je n'ai jamais été là et que je ne t'ai jamais sorti d'excuse aussi nulle ? » Qu'est-ce que je disais ?

    Un petit sourire en coin éclaira mon visage : «  Tu n'as jamais été là, et tu ne m'as jamais sorti une excuse aussi nulle, c'est noté.  » Je ris tout de même, elle m'en demandait beaucoup non ? Elle avait peur de quoi, que j'en parle ?
    Franchement, je n'avais pas la moindre envie de lui parler à cet Aaron.
    Elle avait peut-être honte ? Bah, je l'avais déjà connue dans des situations bien plus embarrassantes que celle-ci hein. Quoique... Cette fois-ci, c'était un peu différent. Sûrement que le temps passé y était pour quelque-chose.

    « J'imagine que ce serait aussi "trop pousser" d'oublier ce détail ou d'imaginer cinq minutes que je sois un garçon, hein ? » Je bloquais un court instant, incrédule. Avant de me mettre à rire de nouveau, donnez lui un bras, elle vous demandera tout le bras ! Je l'avais prise la main dans... le...sac...(pardonnez ce vilain jeu de mot), et cette discussion avait un peu pris des airs de négociations. «  Oui Nutty, oui ce serait trop poussé, tu ne veux pas non plus que l'on admette qu'ici c'est le vestiaire des filles, et que c'est moi qui ne suis pas à ma place pendant que tu y es ?  » Utiliser la logique de Serenity, c'était courir vers les maux de tête.

    Plus tôt j'avais dis qu'il était agréable d'entrer dans son monde, pas de raisonner comme elle.  J'avais eu le temps de le comprendre avec le temps.
    Par contre, essayer de la tirer dans le monde commun, ce n'était pas simple, ah ça non. « Tu es réel alors... » Ma première réaction fut de sourire, me demandant si elle était sérieuse, ma seconde d'élargir un peu plus ce sourire, me rendant compte que oui, elle l'était. Je lui poque le front plusieurs fois à la suite.

    «  A quoi est-ce que tu t'attendais, hein ? Un fantôme ?.....................................................Non, tu ne t'attendais pas à un fantôme hein ?  » demandai-je, en penchant la tête sur le côté. Je n'osais pas croire que cette option lui était réellement passée par la tête, mais avec elle, tout était possible. Elle n'avait pas de limite, c'était sûrement ce qui la rendait si attachante.

    « Si tu ne jouais pas l'inspecteur Barnaby, ça ferait longtemps que je l'aurais eu autour du poignet ma montre. Et je ne raconte jamais de salades, cette montre est juste défectueuse, bruyante et trop sensible... » Je croisais les bras sur mon torse, l'observant, amusé, pas moqueur non. Juste amusé. «  Mais oui, bien entendu, c'est la faute de la montre, pas de doute à avoir.  » Je souris derechef, trouvant inutile d'ajouter quoi que ce soit à cette remarque. J'étais tout de même plutôt conciliant non ? J'aurai très bien pu l'embêter plus que je ne le faisais. Mais mon but n'était pas de l'embarrasser, voilà pourquoi je ne le faisais pas. « Ah ! Je l'ai ! Joo Min ne va pas me tuer pour l'avoir oubliée. On ne me retrouvera pas morte dans un buisson. Ça mérite une fête ça, non ? » Je posais les yeux sur ce fameux bien, avant de réaliser ce qu'elle venait de dire. Ma tête tomba alors sur le côté, comme si ma colonne vertébrale venait de me lâcher. Je restai là, à la contempler, pendant encore une bonne minute avant de noter :

    «  Tu n'as vraiment pas changé d'un pouce hein... » Ou peut-être que si, elle était devenue plus belle.

    Stop.
    On rembobine, et on arrête de rougir comme un gamin surtout.

    De toute façon, je n'avais pas le temps de m'en préoccuper outre mesure, car Serenity était en train de me faire... des reproches ? « Tu sais que je n'étais pas ici pour fouiller dans le sac d'Aaron mais moi je ne sais pas ce que tu fais là... C'est quoi ton excuse ? Hein ? Tu comptais te cacher à moi tout ce temps... » Je me pinçais les lèvres, embarrassé à mon tour cette fois. Je me voyais mal lui donner les vraies raisons de ma 'disparition', mais je ne voulais pas non plus lui mentir, alors... Joker ?

    «  Imaginer que tu es un garçon, c'est ça ? Ok, ça marche, pas de problème. Et ensuite je lui offrais le sourire de 'désolémaistun'ensauraspasplus' ! Elle pouvait bien me l'accorder, non ? Je lui accordais beaucoup moi... Encore une fois, elle me sortit de mes pensées, en me sautant carrément au cou, surpris je reculais d'un pas, mais l'attrapais quand même... Ne sachant pas trop quoi faire de mes mains... Je décidai après mure réflexion de les poser sur son dos « J'attends toujours mon McDo... » Je n'arrivai pas à m'empêcher de rire à cette remarque, quand je disais qu'elle n'avait pas changé, ce n'était pas de la blague hein.   «  Ce soir ? A moins que tu ne sois trop occupée à ne pas fouiller dans le sac d'Aaron, sait-on jamais...  » Je terminai cette phrase par un sourire, agrémenté d'un clin d’œil qui voulait en gros dire :

    « Je n'en parle pas mais je n'oublie pas. »


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MessageSujet: Re: Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity   Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity EmptyLun 12 Aoû - 22:45

TITRE :

 Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity




 


    Mes yeux observaient enfin un peu plus mon vis-à-vis. Je l'avais immédiatement reconnu. Après tout, cette voix, ce regard, cette façon d'être, je les connaissais par cœur. Mais maintenant que je m'atardais sur son aspect, je voyais bien que quelque part, le temps avait fait son œuvre. Jun Ki avait déjà gagné des centimètres. Je levai la tête un peu plus qu'auparavant pour l'examiner - ce qui allait faire souffrir mon cou vu ma grande taille hein. Son style semblait aussi avoir évolué. Si le timbre de sa voix était reconnaissable, il semblait que ses tons étaient un peu plus graves ou au moins plus profonds. C'était là des détails pour la plupart mais je les trouvais importants étant donné qu'il s'agissait du résultat d'une évolution à laquelle je n'avais pu assister. J'aurais aimé voir un peu ce par quoi il était passé avec sa petite-sœur...
    Je me demandais d'un coup, réalisant ma curiosité : avais-je été trop collante ou accaparante par le passé ? Ça me semblait si naturel pourtant si il s'agit de lui... Mais mes préoccupations, si on pouvait leur attribuer ce nom, précédentes me rattrapèrent. Où encore le Hee Jun Ki de mon enfance avait changé ? Certainement pas dans sa gentillesse... ni dans sa tolérance à mon égard ! Et comme avant, jamais il ne me forçait à engager des conversations ou justifier des choses qui ne me plaisaient pas. En y pensant ainsi, je me sentais soit très égoïste, soit particulièrement chanceuse. Qu'est-ce que je racontais ? Dans tous les cas, j'étais chanceuse. Et égoïste alors........... Et là normalement, je suis censée penser à une sérieuse remise en question... plus tard. Hehe.

    « Tu n'as jamais été là, et tu ne m'as jamais sorti une excuse aussi nulle, c'est noté. » oui, sans le moindre doute ou demi-mot, j'étais chanceuse en effet. Je donnai un petit sourire à la suite de cette phrase, comme un “merci” silencieux. Je n'avais pas besoin de le dire oralement, je n'en ressentais pas le besoin, pas avec lui. Il savait. Enfin j'osais l'espérer. J'étais reconnaissante oui et pas seulement pour bien vouloir passer sous trappe cet épisode gênant. Si je devais faire une liste de tout ce que je devais à Jun Ki, j'y passerais bien plus que ma journée. On pourrait résumer le tout simplement par “avoir été là", c'était pourtant bien trop réducteur pour quelqu'un d'important comme lui l'était. Et les choses importantes qu'il m'avait apportées. « Maintenant que tu n'as rien pour penser que je suis une stalkeuse effrayante... » dis-je donc, soulagée d'après moi.
    C'était quand même magique de sa part... N'importe quelle situation embarrassante pouvait devenir légère entre nous... enfin à quelques exceptions près. Mon plus vieil ami coréen ci-présent n'avait jamais pour habitude de heurter ma fierté. Du coup, je n'avais jamais eu de réactions impulsives et bêtes sauf... ce jour-là où je lui ai fait avaler un mensonge à l'air anodin mais dont je n'étais pas très fière. Ah ça oui, mon orgueil et ma conscience avaient non seulement souffert de cet écart mais en plus, ils n'avaient jamais trouvé de terrain d'accord sur la question. Et c'est idiot car je m'en voulais toujours, même après tout ce temps sans s'être vus une seule fois. J'aurais eu l'air bien si jamais il m'avait demandé des détails à ce sujet... n'est-ce pas ?

    Mais il ne le ferait pas.
    Je le savais. Et cela n'allégeait pas ma conscience du tout.

    « Oui Nutty, oui ce serait trop poussé, tu ne veux pas non plus que l'on admette qu'ici c'est le vestiaire des filles, et que c'est moi qui ne suis pas à ma place pendant que tu y es ? » j'ouvrais la bouche en regardant en l'air, donnant l'impression d'y réfléchir réellement. Puis je le regardai, les yeux légèrement plissés. « Puisque tu le suggères ! Hee Jun Ki ! Que fais-tu dans le vestiaire des femmes ?! Je ne te pensais pas comme ça ! » avais-je finalement lâché toute contente avant de mimer un air choqué.
    On disait que j'avais une drôle d'imagination, il faut dire que Jun Ki l'entretenait aussi et n'avait rien à me jalouser à ce niveau. Le vestiaires des filles plutôt ! Je n'y aurais jamais pensé !

    Un petit rire s'échappa malgré moi. J'avais presque oublié ce que c'était vraiment de lui parler. Ça m'avait manqué... Il était bien plus vrai qu'un hologramme oui. Mais rien ne l'empêchait de re-disparaitre comme si il n'avait jamais existé. Avais-je envie qu'il reste déjà ? M'imaginais-je déjà faire souvent le garçon pour aller dans ce vestiaire ? Un fin sourire se redessina sur mes lèvres. Lui, il avait bien fait des pieds et des mains pour me rendre visite, ce n'aurait été que justice... mais rien n'étais moins sûr que le fait de pouvoir le faire... et devoir le faire.
    Je grimaçai un peu plus en sentant son doigt s'écraser plusieurs fois encore sur mon front. J'essayais de l'attraper. «  A quoi est-ce que tu t'attendais, hein ? Un fantôme ?.....................................................Non, tu ne t'attendais pas à un fantôme hein ?  » je levais des yeux ahuris sur lui. Un fantôme ? Je saisissai enfin son doigt avec un "ah" de satisfaction quant à cette prise. « Un fantôme ?! N'importe quoi ! Tu me prends pour une folle maintenant ? Un fantôme... » répétai-je en secouant la tête rapidement de droite à gauche. Puis je roulai un coup des yeux, dramatiquement presque, avant de le fixer à nouveau, sérieuse. « J'ai cru que tu étais un hologramme, c'est complètement différent ! Puis tu n'oserais pas me hanter hein ? » je lui offris un sourire en coin, un peu canaille.
    Entre nous, si cela devait seulement arriver dans une sorte de monde parallèle, il souffrirait bien plus que moi d'être mon fantôme ! Même moi, si j'avais le choix, je ne me suivrais pas moi-même. Mais c'était impossible...

    « Mais oui, bien entendu, c'est la faute de la montre, pas de doute à avoir. » Je sentis le sang me monter un peu au visage. C'était bien la faute de cette montre, oui. Tout était de sa faute d'ailleurs. Mes mensonges, mes situations bizarres... Même ma présence dans ces vestiaires ! Ne pouvait-on pas juste admettre que cette chose infâme montait un complot terrible contre moi ? Ou attendez, pire que ça... Et si c'était Joo Min qui se cachait derrière tout ça hein ? J'allais devoir lui parler plus sérieusement de son invention du démon...
    « Va falloir que j'en touche deux mots à Joo Min... » marmonnai-je en regardant un point fixe dans le vide. Oui, la discussion s'imposait, délire de ma part ou non. Ne serait-ce que pour rendre cette chose plus discrète ou moins indispensable - enfin ça, je m'en chargeais déjà de façon arbitraire...

    Je m'extasiais joyeusement en comprenant que ma vie venait de se rallonger un petit peu. « Tu n'as vraiment pas changé d'un pouce hein... » dit-il et, le regardant à nouveau, je me demandai aussitôt comment prendre ça. Quoi ? Allez, je n'avais même pas mûrit un tout petit peu ? Pris au moins quelques centimètres ? Au moins imaginaires ? Je fis une petite moue en fronçant les plis de mon nez. « J'ai pris trois centimètres... Ça se voit peut-être pas mais... c'est encourageant... » formulai-je sombrement avant de reprendre puis tranquille « Par contre, toi... tu as un peu changé. Toujours aussi gentil avec moi... mais tu as mûrit on dirait, même physiquement... Ça me fait drôle. » je repensai alors à mes réflexions précédentes, lorsque j'avais essayé de lister les différences entre Jun Ki 1.0 et Jun Ki 2.5 (quoi ?).

    Montre retrouvée, mon avenir moins en danger - ce qui était loin d'être désormais le cas pour l'inventeur de génie traître, je me sentais plus légère que jamais. Raison pour laquelle j'avais trouvé un splendide moyen d'y remédier : sortir le sujet bien lourd. Parfois, je jurais que ma bouche était indépendante. Ou du moins qu'elle faisait un procès à ma personne entière pour l'obtenir son autonomie complète, ce en me faisant dire les choses les moins convenables. Mon dieu, j'y pensais : cela allait être terrible pour mes débuts, imaginez-moi à des shows télévisés... Il allait falloir qu'on trouve un terrain d'entente ma bouche et moi d'ici là et vite. Une seule solution me vint à l'esprit : appeler le juge,mon estomac...
    Je partais encore dans un délire et plus je voyais les traits embarrassés de Jun Ki, plus je m'y enfonçais gaiement. « Imaginer que tu es un garçon, c'est ça ? Ok, ça marche, pas de problème. » je plissai les yeux en m'approchant de lui, oubliant déjà que je m'en voulais de l'avoir mis dans cet embarras. Puis je croisai les bras après quelques instants en levant le menton. Je failli craquer un sourire en voyant son expression, celle que je connaissait par cœur et qui signifiait qu'il ne me laisserait rien savoir. Le menton toujours levé, je concluai fièrement « Hmm, je laisse glisser pour cette fois........ Hyungnim ! »
    J'avais prononcé ce dernier mot comme si je l'aboyais, si contente pour une chose aussi ridicule. J'aurais sûrement dû échanger mon abandon des charges - oui oui - contre le McDo dont je lui parlais à cet instant même, ça aurait eu tellement plus de poids, je l'aurais peut-être immédiatement... arf... « Ce soir ? A moins que tu ne sois trop occupée à ne pas fouiller dans le sac d'Aaron, sait-on jamais... » Ce soir seulement hein ? Et c'était quoi ça ? Je lui servis un regard faussement meurtrier avant de lui tirer bêtement la langue. J'avais l'impression de perdre dix ans d'âge mental...

    « Un jour ton œil va rester fermer, Hee Jun Ki. Enfin... tu as de la chance que tu m'aies manqué et que je t'apprécie... puis qu'il soit question de McDo aussi. » avouai-je rapidement pour faire oublier mon "que tu m'aies manqué". Je n'aimais pas dire ce genre de choses mais surtout, je n'avais pas envie de remettre cette absence sur le tapis. Je poursuivis donc, espérant noyer le poisson déjà mort. « Heureusement que c'est toi qui est entré... On devrait peut-être sortir d'ici maintenant ? A moins que... tu sois ici pour... tu n'es pas devenu mannequin ou cascadeur, si ? » demandai-je soudain sans même savoir pourquoi je pensais à cascadeur.

    Dans le même temps, attendant sa réponse, je marchais vers la porte pour saisir la poignée, prêtre à l'ouvrir mais... elle tourna dans ma poigne et je la saisissai fermement pour la retenir... J'écarquillai les yeux : un fantôme se jouait de moi cette fois hein ? Les yeux ronds, je restai figée en tenant la poignée et retins mes paroles inintelligibles : ce n'était pas un fantôme, on voulait ouvrir la porte. Je faisais automatiquement tout pour la retenir sans même savoir pourquoi. Je froncai les sourcils en réalisant que je n'avais aucune raison d'agir ainsi mais...

    « Il y a quelqu'un dedans ? Excusez-moi ? » ......... mon cœur s'envola dans une symphonie de battements. Cette voix... c'était celle d'Aaron. Non, non, non... hors de question qu'il me trouve là. Non ! Je me tournais vers Jun Ki, paniquée. Je ne lâchai pas pour autant la porte : ça, ça n'arriverait jamais ! Je n'avais pas l'intention de la laisser, pas tant que Jung Aaron se trouvait derrière. J'intimai le silence à Jun Ki en essayant de réfléchir à une solution, plaquée contre la porte. Me cacher ? Imiter une bête dangereuse ? Creuser ? M'enrouler la tête dans un foulard et sortir en faisant mine de citer le Coran ? Avec tout mon respect hein... ou rester comme ça en priant comme une religieuse ?
    Je regardai Jun Ki, soufflant « J'imagine que je ne ressemble toujours pas à un garçon hein ? » je chouinai un coup silencieusement avant de voir, derrière mon ami, une petite fenêtre en haut. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres alors que je fixai l'échapatoire des yeux, attendant sûrement que mon ami se rende compte dans quelle histoire j'allais encore l'embarquer...


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MessageSujet: Re: Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity   Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity EmptyLun 26 Aoû - 16:44

TITRE :

 Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity




 


    Le fait de me retrouver face à elle dans une telle situation me rappelait le passé. Passé durant lequel je n'avais jamais manqué d'imagination pour parvenir à me glisser l'air de rien dans sa chambre d'hôpital. Il fallait aussi me comprendre, la distance n'avait jamais été notre truc, alors forcément lorsque l'on m'avait envoyé à l'orphelinat, j'avais fais mon possible pour la réduire cette dites distance. Je me rappelle, un soir j'avais escaladé sa fenêtre, et m'étais caché dans les toilettes, le temps que les infirmières daignent quitter sa chambre et que je sois hors de danger. Elles me menaçaient souvent avec leurs longues aiguilles, car j'étais connu du service pour mon manque effarant de discrétion lorsqu'il s'agissait de rendre visite à Serenity. A la fin, elles me criaient dessus simplement pour se donner bonne conscience, mais me ramenaient toujours un plateau repas en plus.
    Bien que ça, je m'en serai volontiers passé.

    Mettons nous d'accord, la nourriture à l'hôpital est infecte, non ?
    Rien d'étonnant à ce que Serenity voue un culte à McDonald aujourd'hui.

    Cette période me manquait sincèrement. Mais c'était bel et bien moi qui avait mis un terme à tout ça, je ne pouvais donc en vouloir à personne d'autre qu'à moi-même.
    Hee Jun Ki tu n'es qu'un sombre idiot, pensais-je en observant les traits plus matures de Serenity.
    J'avais très certainement perdu quelque chose irremplaçable, cassé l'irréparable, mais qu'est-ce que ça pouvait lui faire après tout, elle avait Aaron. Un air renfrogné pris place sur mon visage, tandis que ces pensées me traversaient l'esprit. Oui hein, qu'est-ce qu'elle en avait à faire du photographe JunKi quand elle pouvait être avec la superstar Aaron ? Si je ne tenais pas autant à mon travail, je lui raterai ses photos, simplement pour avoir le plaisir de ne pas les refaire. Mon air bougon s'intensifia sans que j'y prenne gare, j'en venais même à croiser les  bras sur mon torse. « Maintenant que tu n'as rien pour penser que je suis une stalkeuse effrayante... » J'arrêtais de me tourmenter cinq secondes pour porter mon attention sur Serenity. Ses traits m'amusèrent. Elle était tellement facile à comprendre par moment... C'était une bonne et une mauvaise chose, car je ne souhaitais à personne de se perdre dans les méandres de sa tête, ce serait à y devenir fou. Moi j'y parvenais, car pour faire simple, je prenais des raccourcis.

    Oui voilà, des raccourcis.

    «  Une stalkeuse effarante je dirais plutôt. Mais oui, je n'ai absolument rien qui me laisse penser une chose pareille, hum.  » Un fin sourire étira les commissures de mes lèvres. Mais il n'était pas moqueur, plus chaleureux.

    Enfin peut-être que j'aurai dû la taquiner un peu plus fort finalement, car elle n'en loupait pas une hein. Bon, je lui avais gracieusement tendu la perche, mais je ne m'étais pas attendu à ce qu'elle l'accepte avec tant d'énergie, car je le sentais d'ici, le coup qu'elle allait me faire :   « Puisque tu le suggères ! Hee Jun Ki ! Que fais-tu dans le vestiaire des femmes ?! Je ne te pensais pas comme ça ! » Dans le mile.

    Je laissais alors ma tête tomber en arrière, tandis que je riais de bon cœur aussi sec : «  Cette fille bon sang. Je relevais la tête, et pointais mon regard dans le sien, toujours hilare : Ce n'est pas ce que tu crois ! Je... Je m'arrêtais de parler, et prenais un air plus sérieux pour terminer par : Alors, j'étais comment ? Plus crédible que toi ? » Bon, pour cette fois, je devais l'avouer, je me fichais un tantinet d'elle, mais rien de bien méchant, n'est-ce pas ?

    Serenity était terrible, si elle n'existait pas, il aurait fallu l'inventer. Elle restait la femme avec la personnalité la plus rafraîchissante que je connaissais. Elle était dans son monde la plupart du temps, et elle était parfois un peu à l'ouest aussi, mais elle restait à mes yeux une vraie bouffée d'air frais, et j'avais cruellement besoin d'oxygène en ce moment.  

    « Un fantôme ?! N'importe quoi ! Tu me prends pour une folle maintenant ? Un fantôme...J'ai cru que tu étais un hologramme, c'est complètement différent ! Puis tu n'oserais pas me hanter hein ? » Je bloquais un court instant, en restant plongé dans ses iris.

    «  Tu sais quoi Nutty, je vais te faire une fleur, et oublier ça aussi. Un hologramme hein ? Et puis pour ce qui est de te hanter, je n'en vois pas l'utilité, ça me prendrait bien trop de temps.  » Puis si c'était pour tomber sur des scènes étranges, je passais mon tour.

    Aaron et elle n'habitaient pas sous le même toit hein ?

    Un frisson de dédain me parcouru l'échine, tandis que je chassais cette éventualité aussi rapidement qu'elle avait germé dans mon esprit. « Par contre, toi... tu as un peu changé. Toujours aussi gentil avec moi... mais tu as mûrit on dirait, même physiquement... Ça me fait drôle. » Je sortais une nouvelle fois des vapeurs brumeuses de mon esprit pour assimiler ce qu'elle venait de dire :

      «  Tu ne t'attendais pas à ce que je reste la crevette de dix ans que j'étais quand même ? Remarque, quand on sait que tu as envisagé l'idée de l'hologramme, la crevette devient plus acceptable en fait...  »  Puis sans que je le veuille, le sujet de ma 'disparition' était venu sur le tapis, rien de plus normal, je le savais, mais je n'avais pas la moindre envie d'en parler. C'était trop embarrassant, et encore trop frais dans ma mémoire, même si beaucoup d'eau avait coulé sous les ponts depuis : « Hmm, je laisse glisser pour cette fois........ Hyungnim ! » Un fin sourire en coin vit le jour sur mes lèvres. Un merci inaudible en quelque sorte. Je préférais, et de loin, parler d'autre chose. Même Aaron semblait un sujet moins sensible, c'est dire.

    « Un jour ton œil va rester fermer, Hee Jun Ki. Enfin... tu as de la chance que tu m'aies manqué et que je t'apprécie... puis qu'il soit question de McDo aussi. »  Je hochais doucement la tête.

    «  Je note, je note. Mais tu es facile à amadouer hein, tu le sais ça, un big mac, du coca, des frites, et le tour est joué, tu es peut-être vraiment un dongsaeng, qui sait.  » balançais-je au hasard, en faisant finement (ou pas) référence à la raison de sa présence ici. « Heureusement que c'est toi qui est entré... On devrait peut-être sortir d'ici maintenant ? A moins que... tu sois ici pour... tu n'es pas devenu mannequin ou cascadeur, si ? » Ah oui... C'est vrai qu'elle ne savait sûrement pas ce que je faisais ici :

    «  Je suis photographe ici, espèce de nouille. Mannequin, et puis quoi encore. Mais toi, à part ton job de stalkeuse pour arrondir les fins de mois ?   Un fin sourire de nouveau peinturlura mon visage, mais je hochais la tête pour : Oui allons-y, 'est préférable.  » Je me rendais doucement, et à peine compte de l'ampleur des choses que j'avais raté durant ces années. Un long soupir traversa mes lèvres.

    Mais ensuite quelque chose m'échappa, elle semblait... paniqué ? Perplexe et décontenancé, je penchais la tête sur le côté. « Il y a quelqu'un dedans ? Excusez-moi ? »...

    Aïe.
    Je me frappais le front avec la paume de ma main, jaugeant rapidement les complications que ça allait engendrait si ce fichu Aaron ouvrait cette fichue porte. Je ne voyais absolument pas comment arranger ça. Mais genre...
    Pas.Du.Tout.

    « J'imagine que je ne ressemble toujours pas à un garçon hein ? »   «  A ton avis? Répondis-je du tac au tac, réfléchissant à toute vitesse, alors que son regard attirait le mien, elle préparait quelque chose, et ça m'impliquait, et je le sentais mal, et... zut. Je tournais la tête et comprenais directement : Tu es dingue, qu'on soit d'accord. J'ajoutais cette fois plus fort, alors qu'Aaron tentait toujours d'ouvrir la porte. Une minute s'il vous plaît... Je faisais rapidement la courte échelle à Nutty, et au même moment la porte s'ouvrait.

    Elle n'était toujours pas partie, j'allais devoir improviser. Super.
    Aaron entra donc, et regarda ce qui restait de visible de Serenity avec surprise. Je suivis son regard, et soupira doucement, doutant qu'il me croit :   «  Ce n'est pas ce que vous...croyez ?  » Il me regarda, tout aussi médusé que moi-même sur le moment je crois.

    De toutes les excuses possibles et imaginables, j'avais dis celle-ci ?
    Sérieusement ?
    Hee Jun Ki, genre, vraiment ?

    Il hocha doucement la tête, et m'assura qu'il était là pour ne prendre que son sac. Ce qu'il fit, alors que je priais intérieurement pour que Serenity tienne le coup. Pour la soutenir un peu, je me plaçais derrière elle, en une sorte « d'appui » car elle avait l'air de galérer un peu... « Assis toi sur moi, et tu t’assiéras aussi sur le Macdo. » pensais-je.

    Elle était calée niveau télépathie, non ?


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MessageSujet: Re: Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity   Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity EmptyMer 13 Nov - 22:47

TITRE :

 Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity




 

    « Une stalkeuse effarante je dirais plutôt. Mais oui, je n'ai absolument rien qui me laisse penser une chose pareille, hum. » sa remarque en début de phrase passa totalement au-dessus de ma tête, d'après moi. Je ne retenais que ce que j'avais envie de retenir. Et il fallait bien le savoir avec moi, mon esprit était probablement déjà trop plein de scénarios catastrophes pour que je puisse en plus accepter ceux des autres. C'est probablement ce pourquoi j'étais si fan d'Aaron. Il m'avait donné des scénarios positifs, pas fantaisistes. Cela m'avait beaucoup encouragée à un moment où j'avais besoin d'être en confiance. Ses mots avaient été mes piliers alors.
    Jun Ki ? Évidemment, lui aussi avait été d'un grand, très grand soutien dans ma vie. Mais voilà, la vie de Kan Serenity est un vrai opéra italien... sans s'époumoner. Bon, si. En bref, je voulais dire qu'on s'était perdus. Alors forcément, il a bien fallu que je me débrouille autrement.

    Je me battais un instant pour ne pas qu'un sourire idiot apparaisse sur mes lèvres en le voyant lui-même rire, la tête en arrière.« Cette fille bon sang. » Finalement, un sourire se faufila sur mon visage. « Ce n'est pas ce que tu crois ! Je...  Alors, j'étais comment ? Plus crédible que toi ? » Mon court instant de joie fut coupé net et une grimace donna un coup de pied à ma mimique enjouée. Je levai le poing un court insnt en le menaçant du regard, n'oubliant pas de le toiser des pieds au top de la top - dieu que ce fut long, j'ai besoin de grandir. C'est trop tard pour le basket, vous pensez ?

    « Tsss... Tu as encore TOUT à apprendre, mon grand. Tout ! » balançai-je en levant le menton comme si j'avais pour ambition de, justement, gagner les centimètres qu'il me manquait. Mes bras désormais croisés, je pris quand même soin de baisser enfin ma tête pour m'éviter un torticoli que j'aurais bien été capable de me faire...

    « Tu sais quoi Nutty, je vais te faire une fleur, et oublier ça aussi. Un hologramme hein ? Et puis pour ce qui est de te hanter, je n'en vois pas l'utilité, ça me prendrait bien trop de temps. » J'ouvrais grand la bouche avant de lui pousser l'épaule. Le fait qu'il ne soit pas un hologramme, ni une hallucination représentait un avantage majeur : je pouvais lui taper dessus. Pourquoi ne pas en profiter, n'est-ce pas ? « Je retiens Hee Jun Ki. Si jamais je meurs avant toi, sache que mon âme te poursuivra ! » je le pointai du doigt, les yeux plissés. Ultime menace, très chers. Rien de plus effrayant qu'une Serenity en fantôme et qui vous hante, sachez-le. Il y a des jours où, sans ça, j'admettais bien volontiers être plus effrayante que n'importe quel revenant - en terme de troubles...

    Assez parlé de moi cela dit. J'avais bien plus à dire de lui. Je sentais bien que parler de ses changements, du fait qu'il ait mûrit, qu'il fasse autre chose de sa vie que de se cacher dans les toilettes et éviter les infirmières, en outre, le fait que du temps ait passé nous mettrait tôt ou tard mal à l'aise. Mais une partie de moi mourrait d'envie de tout savoir. Comme si je voulais tout reprendre de notre relaon comme on l'avait laissé et continuer à partir de là. Et ce n'était pas rien. A l'époque, Jun Ki c'était la moitié de mon monde et la seule qui soit totalement plaisante. A vrai dire, une partie encore plus profonde de ma personne aurait voulu retrouver le garçon de l'époque.
    « Tu ne t'attendais pas à ce que je reste la crevette de dix ans que j'étais quand même ? Remarque, quand on sait que tu as envisagé l'idée de l'hologramme, la crevette devient plus acceptable en fait... »

    Je ne me vexais pas, à la place, je jouais avec la montre que je glissais enfin à mon poignet. Je repensais à la petite crevette de dix ans, comme il disait, avec un petit sourire. « Oui mais cette petite crevette m'a manquée... » avouai-je enfin dans un souffle, sérieuse. Puis je relevais la tête et les épaules avec un sourire. « Et j'aime les crevettes, surtout avec de la sauce piquante ! Je suis sûre que le homard que je vois là se la joue » je tirai la langue, montrant au passage que je ne croyais pas vraiment en ce que je disais. Et que je n'avais aucune envie d'y croire. Oui, mon ami d'enfance avait mille raisons d'avoir confiance en lui, je le lui souhaitais mais je n'avais aucune envie qu'il soit comme les têtes soufflées que je me payais parfois à l'entrainement...
    Je voulais le Jun Ki qui était simple, drôle, bizarre (oui) et qui était toujours prêt a prendre un McDo. C'était soit ça, soit la crevette.

    « Je note, je note. Mais tu es facile à amadouer hein, tu le sais ça, un big mac, du coca, des frites, et le tour est joué, tu es peut-être vraiment un dongsaeng, qui sait. » Je haussais les épaules. « Je connais juste les bonnes choses... » et pour clôturer cette phrase, un hochement de la tête. Un jour viendrait où lui aussi me demanderait d'aller au McDo en faisant des pieds et des mains. En fait, cela devenait peut-être un de mes buts dans la vie. Bon après avoir enfin donné un sens à ma carrière en devenir... « Je suis photographe ici, espèce de nouille. Mannequin, et puis quoi encore. Mais toi, à part ton job de stalkeuse pour arrondir les fins de mois ?  Oui allons-y, c'est préférable. »

    J'avançai, un brin vexée. Il avait complètement ignoré ma suggestion de cascadeur. Quoi ? Ça aurait vraiment pu être le cas... non ? Puis je croyais qu'on mettait cette histoire de stalkeuse sous le tapis ! Je grimaçai une nouvelle fois. « Hey. Comment ça stalkeuse ? Tu trahis déjà ma couverture ?! Du coup je ne sais pas si je peux t'en dire plus~ » une nouvelle fois, je tirai ma langue.
    Dernier moment de répit avant un nouveau drame.

    Quand je vous dis que ma vie est un opéra.

    Il fallait bien évidemment que quelqu'un se pointe à ce moment. Déjà que ma seul présence aurait été étrange, celle de Jun Ki rajoutait un peu à la scène. Et pour achever le tout, la personne qui demandait à entrer n'était nulle autre que Aaron......... Non.
    Pour des milliers de raisons, ma tête disait non. Quant à mon cœur... bientôt, j'allais regretter d'avoir remis ma montre, il n'y avait aucun doute là-dessus...

    Il me fallait une issue. Une échappatoire. Et selon Jun Ki, me transformer en garçon ne marchait vraiment pas... Alors j'optais pour une réelle échappatoire. Comme une fenêtre. « Tu es dingue, qu'on soit d'accord.  Une minute s'il vous plaît... » je souris en approchant là par où j'allais déco me glisser, remerciant intérieurement mon ami pour toujours m'accompagner dans ces situations ridicules. Même après tout ce temps... et à cet âge... aussi...

    Sans attendre je me hissais par l'ouverture après qu'il m'eut fait la courte échelle, entendant dans mon dos la porte s'ouvrir..... alors que j'avais toujours la moitié inférieure de mon corps dehors. Fantastique. Merveilleux. Voilà encore une histoire que tu pourras plus tard conter à tes enfants et petits-enfants, Nutty. Et après ça, ils t'enfermeront généreusement dans un asile.

    Je soupirai essayant toujours de filer, me prenant sûrement pour Hulk ouroyant qu'il était quelque-part en moi. Visiblement non, je ressemblais plutôt à un feu rouge, la tête écarlate. Et ça n'allait pas s'arranger entre ma montre qui m'avertissait que ça n'allait pas du tout et les sages paroles du photographe... « Ce n'est pas ce que vous...croyez ? » Je relevais la tête, foudroyant du regard le vide devant moi. Je lui avais pourtant dis qu'il avait encore à apprendre de moi, non ? J'espérais qu'il avait travaillé sa télépathie depuis le temps et qu'il recevait mes ondes.
    Je battai un coup ou deux des jambes pour signifier mon mécontentement, hésitant à m'asseoir sur lui. J'attendis juste que le mannequin sorte des vestiaires pour me frapper une nouvelle fois.

    Oui. Aaron était mauvais pour ma santé.
    Même mentale.

    « Je pense que mon médecin va me priver de Aaron... » constatai-je, le regard encore perdu. Mon ventre hurla, de douleur ou de faim, je ne savais plus trop. « Jun Ki ? Je crois que je vais rester là et implorer des dieux, méditer peut-être aussi... » donc en langage Nuttyien, 'je vais descendre attention !'

    Une fois les pieds à terre, j'étais plus calme qu'auparavant. Épuisée. Et essayant d'analyser ce qu'il venait de se passer. Puis finalement... « Tu n'es toujours pas au point sur le 'ce n'est pas ce que tu crois', va falloir que je t'aide... » je blaguais mais en fait, j'étais vraiment vannée. Je m'appuyai donc contre la porte, comme si j'avais peur qu'elle ne s'ouvre encore. « Je suis trop vieille pour ça... mais merci ! Ma petite crevette est toujours là quelque-part... » je souris plus sincèrement, encore un peu pensive. « Je dois filer m'entraîner. Oui car je suis stagiaire... si ça se trouve un jour je poserai pour toi. Enfin, je file mais... promet-moi un truc... Ne disparait pas pour des années cet fois. Car je vais vraiment te hanter Hee Jun Ki... » j'avais relevé les yeux vers lui. « De toutes les manières, je vais venir aux nouvelles de mon McDo ce soir » un petit rire de fouine résonna alors que je m'appretais à sortir, hésitante.


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Hee Jun Ki

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MessageSujet: Re: Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity   Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity EmptyMer 4 Déc - 18:07

TITRE :

 Tu veux que je t'aide à chercher peut-être ? / Serenity




 


    Il y avait des choses qui ne changeaient pas, quoi que l'on puisse en dire. C'était même assez perturbant maintenant que je m'en rendais compte pour Serenity. Elle était spéciale, nul ne pouvait en douter en lui parlant cinq minutes, et elle était difficile à suivre la plupart du temps. Mais ça la rendait vraiment attachante à mes yeux, pas le genre de personne facile à oublier, en somme. Et ce, peu importe le nombre d'années. « Oui mais cette petite crevette m'a manquée...Et j'aime les crevettes, surtout avec de la sauce piquante ! Je suis sûre que le homard que je vois là se la joue » Un fin sourire étira les commissures de mes lèvres, et une étincelle de malice éclaira un court instant mes yeux :

    « Est-ce que tu t'écoutes parler des fois ? Rassure moi, dis moi que non, et je garderai un peu d'espoir pour toi.  » Je pouffais de rire, et passais sous silence le fait qu'elle m'ait énormément manqué également, n'ayant pas envie de trop entrer dans le sentimental (n'ayant surtout pas envie de tourner au rouge écrevisse).

    Cette longue pause était mon idée, il m'était arrivé de regretter notre éloignement. Mais je m'étais souvent dit que c'était mieux ainsi, après tout, aussi spécial soit-il, à l'époque, l'hôpital nous offrait alors un grand terrain de jeu. La réalité ne franchissait pas les murs blancs et trop propre. Du moins, elle ne m'avait atteint qu'après un certain temps, et le jour où elle m'avait frappé, cela avait été nouveau et plutôt douloureux. Comme une gifle.
    Comment aurais-je pu calmer des maux dont je ne connaissais pas l'origine, hein ?

    Avec du recul maintenant, je comprenais qu'au contraire, la réalité avait toujours été autour de nous lorsque nous étions jeunes. Et ce calme que j'aimais tant, c'était en Serenity que je le trouvais, paradoxalement. L'hôpital n'avait rien à voir là-dedans.
    Jeune et naïf, que voulez-vous.

    Bon, aujourd'hui j'avais grandi, mais je me laissais toujours embarquer dans des histoires qui me dépassaient lorsque Nutty était concernée. J'avais beau être conscient que c'était n'importe quoi de A à Z, je ne me démontais pas, et faisais en sorte que les choses se déroulent sans trop d'embûches. Je n'avais pas du tout l'âme d'un leader, c'était l'évidence même pour moi. J'étais plutôt celui qui restais fidèle au poste, qu'il vente ou qu'il neige.
    Là, à soutenir plus ou moins Serenity, je songeais au fait que nous étions peut-être un peu grand pour ça, non ? Un mal entendu pouvait toujours être expliqué …Trop simple, trop facile, trop rapidement réglé. Si elle était découverte dans cette position maintenant, le petit quiproquo prendrait des proportions énormes. Heureusement, Aaron n'avait pas semblé vouloir s'éterniser, et nous pouvions souffler un peu. Je prenais tout de même le temps de me demander ce qu'elle pouvait lui trouver de si attrayant pour être toujours en couple avec lui, après toute ses années. Qu'est-ce qu'il avait que je ne possédais pas déjà, hein ? J'étais plus grand que lui en plus. Cela devait être assez embarrassant de se baisser pour embrasser son petit copain, non ? Un frisson me parcouru l'échine lorsque je me rendis compte que je n'avais pas la moindre envie de savoir quoi que ce soit à propos de leurs baisers.

    D'ailleurs, j’espérais qu'ils ne s'embrassaient pas. Une chaste poignée de main. Rien de mieux.

    « Jun Ki ? Je crois que je vais rester là et implorer des dieux, méditer peut-être aussi... » Je me redressais alors et me tournais vers elle, blasé. C'était toujours ainsi que ça finissait, du moins aussi loin que je me souvienne. « Fais donc. Quand tu auras finis, tu n'auras qu'à crier, donner des coups de pieds dans le mur, m'appeler... je t'apporterai un peu de bon sens, pour éviter qu'on ait à recommencer ça... » dis-je en levant les yeux au ciel, mais en vérifiant tout de même, qu'elle parvenait à descendre de là haut en un seul morceau.

    « Tu n'es toujours pas au point sur le 'ce n'est pas ce que tu crois', va falloir que je t'aide...Je suis trop vieille pour ça... mais merci ! Ma petite crevette est toujours là quelque-part... » Mon air blasé tira vers un léger sourire, alors que je l'observais, silencieux tout d'abord. Elle avait vraiment l'air épuisée, mais elle ne changeait pas. Toujours à plaisanter, alors que je voyais que dans sa tête, ça carburait à 1000 à l'heure. « Et toi tu ne maîtrises pas encore bien les sorties par la fenêtre, je t'apprendrai, j'ai pas mal d'entraînement pour ça. Puis fais moi plaisir, ne m'appelle pas 'crevette', hm ? » terminais-je en faisant un pas vers elle, histoire de bien marquer notre différence de taille. Je lui décochais un clin d’œil, taquin. Je ne lui en voulais pas le moins du monde, fut-un temps où ce genre de situation était monnaie courante, alors c'était juste de bons souvenirs qui revenaient, c'est tout... « Je dois filer m'entraîner. Oui car je suis stagiaire... si ça se trouve un jour je poserai pour toi. Enfin, je file mais... promet-moi un truc... Ne disparait pas pour des années cet fois. Car je vais vraiment te hanter Hee Jun Ki...  De toutes les manières, je vais venir aux nouvelles de mon McDo ce soir » Je fermais la fenêtre en levant le bras, et me tournais une dernière fois vers elle, avant qu'elle ne quitte le vestiaire :

    «  Le contraire m'aurait étonné, et puis, ne t'en fais pas pour ça, je ne vais nul part. Tu sais où me trouver.  » Mon sourire se voulait dès lors chaleureux alors que je faisais un signe de tête vers la porte pour qu'elle file.
    Kan Serenity and Hee Jun Ki, That's all folks.


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