Je n'aime pas spécialement l'idée, mais s'il le faut, je vais parler de mon caractère. Moi-même, car je ne me vois le demander à personne d'autre. On dit souvent que les gens nous connaissent mieux que l'on se connaît nous même. Je n'ai pas franchement l'envie de découvrir des choses jusqu'ici ignorées. Alors on va s'en tenir aux terrains déjà connus et explorés si vous le voulez bien. Je ne suis pas un grand mystère, vous n'aurez pas peur de m'approcher la première fois. Mais après, c'est à vous de voir si vous vous risquerez à renouveler l'expérience.

Pour commencer, je suis quelqu'un de prévoyant, et de méticuleux. Je n'aime pas laisser les choses se faire selon leurs bon vouloir, ou ne pas avoir un œil sur tout. On pourrait aisément voir cela comme de la curiosité mal placée, et c'est peut-être le cas. Mais j'ai trop perdu jusqu'ici pour prendre le risque que cela recommence, juste parce que j'aurai manqué de vigilance. D'ailleurs, au magasin, je déteste quand les gens touchent les motos sans demander auparavant. La marchandise ne leurs appartient pas encore, alors la moindre des choses, c'est encore de faire savoir que l'on est intéressé.
Vous l'aurez peut-être compris, je ne suis pas franchement du genre à tourner autour du pot. Je ne suis pas quelqu'un qui aime m'étendre à faire de longues discussions inutiles et sans but. Si j'ai quelque chose à dire, je le dis, et ça s'arrête là. Nul besoin d'y mettre les formes, car je considère qu'au final, l'effet sera le même. Suivant l'interlocuteur, on dit de moi que c'est de la bêtise, ou de l'audace. Je vois plutôt ça comme l'envie de ne pas perdre du temps.  

J'ai un très grand mal à faire confiance aux gens. Je vois toujours des intentions cachées là où parfois il n'y a rien que de la bonne volonté. Rares sont les personnes qui choisissent de rester à mes côtés, car je dois l'avouer, quand on ne me connait pas, le premier contact peut s'avérer être un peu rude. Pourtant, mon faciès inspire la gentillesse et le calme. Comme quoi, il ne faut pas s'y fier.
Du moins, pour les personnes que je considère sincèrement comme mes amis, je suis prêt à tout. Ma loyauté n'a pas de limite, et vous le comprendrez sûrement en apprenant que lorsque Choi Kil Han, un ami à moi, a des soucis, et ne peut se rendre au travail, je prends sa place à l'agence, me faisant passer pour une célébrité. Célébrité que je ne suis pas. J'ai une voix fluette, mais beaucoup de charisme paraît-il. C'est sûrement le deuxième point qui fait illusion.

J'ai horreur de me montrer sentimental. Les mots qui sortent de ma bouche sont très souvent maladroit lorsqu'il est question de réconforter, de conseiller, ou de plaire. De ce fait, je préfère les actes. Dans l'ombre, car je n'ai pas l'envie qu'on me remercie. Si j'aide quelqu'un, ce n'est pas pour être dûment remercié, mais uniquement parce qu'à un moment, j'ai jugé que ça en valait la peine.
Étrangement, les gens prennent mon silence pour une capacité à écouter. Alors que ce n'est pas cela du tout, les plaintes ça m'ennuie, alors j'essaie de faire le mort pour qu'on m'oublie. -pan-
Oui, il m'arrive d'avoir une répartie assez tranchante. Comme je n'aime pas tourner autour du pot, si quelque chose m'énerve, je le ferai savoir, et en seulement quelques mots bien aiguisés, tout en gardant mon calme. Je crois que c'est à cause de cela que l'on dit de moi que je suis parfois quelqu'un d'austère. Mais il ne faut pas croire, j'ai beau être difficile, et ne pas apprécier grandement la présence de proches autour de moi, je reste humain. Je ris, je pleure, je fais rire...(à mes dépends souvent, ma grande taille me rends maladroit). Peu de choses m'amusent, et je n'aime pas beaucoup mon rire qui plus est, mais lorsque je pars dans un fou rire, c'est assez historique. D'une part, parce que c'est si rare que ça ne fait pas naturel, et d'autre part, parce que je ris comme si un cochon était en train de perdre la vie... °°
La comparaison n'est pas très fameuse, mais elle est véridique. Oh oui.
 

Je ne vais pas m'étendre sur les détails inutiles, sur l'amour de mes parents pour moi, ou sur l'éducation que l'on m'a donné. C'est ma vie qu'il faut que je raconte, n'est-ce pas. Ma vie a toujours résidé en elle. Quand elle respire, je respire, quand elle rit, je ris, quand elle pleure, je pleure. Mais quand elle oublie ?

Dois-je oublier moi aussi?

One spring day

How was your commute to work this morning?
How were you in this warmed up weather?
You, who especially got cold easily

Sun Ha, je ne peux vous conter mon vécu sans vous conter le sien.
Il fut un temps où je ne savais pas quelle teinte aurait mon futur. Quelle notion bien subjective après tout. Je ne me fixais jamais bien longtemps que ce soit pour un job, ou même pour un appartement. J'avais toujours cette envie bizarre, de voir plus. Toujours un peu plus. D'expérimenter tout et n'importe quoi. Je me suis fait virer bon nombre de fois, mais cela ne m'a jamais empêché de continuer. Jusqu'à ce que je la rencontre. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, elle est devenue à elle seule mon port d'attache. Mon foyer, et ma raison de me poser.

L'amour, celui avec un grand A, je l'ai connu grâce à elle. Nous avions pour petite habitude de sortir tous les deux, le samedi, dans le parc, après qu'elle ait terminé sa journée à l'hôpital. Nous nous donnions toujours rendez-vous au même endroit, quand j'arrivais et qu'elle était déjà là, à m'attendre, je me perdais dans la contemplation de sa silhouette.  De son visage, de son regard, de sa bouche. C'est lors d'un de ces fameux rendez-vous que nous avons eu notre premier baiser.

Par la suite, nous avons commencé à nous voir plus souvent, jusqu'à ce que nous décidions que nous voir tous les jours était ce que nous voulions le plus : nous avons emménagés ensembles dans un petit studio pour commencer. Bien évidemment, j'aspirais à beaucoup plus, mais ce n'était que le commencement après tout.

Sun Ha & Min Jun : Home Sweet Home.

Can I love you ?

I’m always close to you
Can’t I love you ? 
This heart that wants to protect you more than anyone else,
Can you accept it ?  

Vous n'aimez pas les histoires à l'eau de rose ? Eh bien ne lisez pas ce qui va suivre, car je dois avouer qu'après notre emménagement, mon quotidien n'était plus teinté que de ça : de rose. Et ce n'était pas pour me déplaire, détrompez vous. Ma vie avait tout de la routine banale, je me plaignais, elle se plaignait, on se plaignait, mais bon sang, nous aimions ça.
Mon travail était loin de rapporter assez, j'en étais conscient, mais pendant un long moment, ça m'a suffit. Nous ne vivions pas comme des Rois, mais nous vivions, alors c'était le principale. Nous étions jeunes après tout, et on avait tout le temps de voir venir. Sun Ha se donnait du mal, et j'étais fier d'elle. Elle méritait de belles choses, des choses que je ne pouvais pas lui offrir.
Elle avait déjà mon cœur, mais il était un peu compliqué d'aller le montrer à ses copines, ou collègues de travail... Or, je voulais qu'elle soit fière d'être avec moi. Je voulais qu'elle puisse être épanouie, qu'elle n'ait pas à se soucier de si on allait pouvoir manger le soir suivant.

Avec les revenus que j'avais, lui acheter une bague de fiançailles aurait valu trois mois de grève de la faim.
J'ai du changer mon fusil d'épaule.
Et c'est là que le rose se teinte un peu de gris.

Just Me

Me, it’s me, even if I’m slightly lacking and awkward
The one person for you, the one person that’ll know you, it’s me
It’s me, it’s me, whatever anyone says, the person
Who’ll always hug you by your side, the person who’ll protect you, it’s me
And you could be just my heaven

Juste une semaine. C'était clair, net, et précis dans ma tête. Mais bien évidemment, je ne l'avais pas dis à ce Zhao Wan Su. Il ne devait pas savoir. Il n'avait pas besoin de savoir.
Et puis, ce n'était pas comme si je m'impliquais beaucoup dans ces affaires. C'était juste le temps de gagner un peu plus, de pouvoir offrir à Sun Ha ce qu'elle mérite, de la gâter. Je ne voulais pas qu'elle me quitte, et si elle apprenait mes activités, elle le ferait.

Mais je me disais que c'était pour son bien. Après tout, faire le coursier, je connaissais. Alors de simple livraisons, ce serait le béa bat.

Dans toute ville lumineuse, il subsiste toujours un endroit sombre, et je m'y suis glissé. Les ennuis ont commencé, et je n'avais même pas conscience de leurs étendues.

En à peine quelques semaines, j'ai amassé l'argent nécessaire pour les frais à prévoir en ce qui concernait notre mariage. Et j'ai tout plaqué. Wan Su, les livraisons, les ténèbres. Pour retourner vers le bon, et la seul lumière qui ne m'avait jamais quitté. Sun Ha.
Ignorant tout de mes affaires, c'était avec un « oui » énorme qu'elle m'avait reçu lors de ma demande.

Nous allions nous marier. Et cela allait enfin mettre un point heureux à toute cette histoire.

Seulement, dans les histoires, il y a toujours un « mais »
Et ma vie a tourné au noir sombre.


I wonder If you're hurt like me

Because i smile every day
Because i show my smiles,
They think i am happy
But how can i smile, how can i smile without you
I smile and i smile but tears flow again

Mariés. Nous étions tous les deux mariés. Et dans ma toute nouvelle naïveté, j'ai presque réussi à oublier comment j'avais réussi à lui offrir tous ces cadeaux.
Mais (oui, voilà le fameux 'mais') quelqu'un s'est chargé de me le faire rappeler. Et sûrement de la manière la plus horrible qui soit.

Je me revois encore ce soir-là, inquiet, assis à la table du salon. Téléphone portable devant moi, impatient d'avoir des nouvelles.
Toute la journée, j'étais resté à la maison pour préparer à Sun Ha une petite soirée digne de ce nom.
On m'a appelé pour m'annoncer qu'elle avait eu un accident de voiture, et qu'elle était dans un état critique.
La vie et la mort.
J'y voyais clairement un message : on ne quitte pas la mafia ainsi.

Sun Ha n'avait jamais su, et j'avais rangé ça dans un coin de ma tête. Maintenant j'allais devoir vivre avec ça, et surtout réapprendre à Sun Ha à vivre...
Après être sortie du coma, les docteurs firent une découverte assez surprenante. Sun Ha se croyait une autre personne. Elle avait tout oublié.

Moi, y compris.

Can't let you go, even If I die

Because i smile every day
Because i show my smiles,
They think i am happy
But how can i smile, how can i smile without you
I smile and i smile but tears flow again