Mon histoire ? Faut vraiment que j’en parle ? Bon très bien. Alors on commence par le début hein ? Je suis née en Italie et contrairement à ce que vous pouvez penser, je ne suis pas Italienne puisque mes parents sont coréens. Je suis Coréenne à 100%. J’ai grandi en Italie, dans un cocon familial certes très doux et agréable, mais très présent. Mes parents étaient toujours pas loin à me demander tout le temps ce que je faisais, à me dire ce que je devais faire ou ne pas faire, etc. Ma vie était donc très dirigée par mes parents dès que j’avais les pieds dans l’univers de la famille : à la maison, quand je faisais les courses avec ma mère, chez les membres de la famille, etc… Je ne pouvais pas sortir sans leur demander la permission, leur prouver que j’avais fini mon travail et que j’avais bien respecté le devoir de ne pas faire plus d’une heure d’ordinateur. Cet univers était très étouffant. Vraiment très étouffant. Même mes sorties d’école était bien contrôlées ! Pas question que j’aille me balader à 16h après la fin des cours ! A moins de leur en demander la permission bien sûr.

Le seul endroit où je me sentais libre bizarrement c’était l’école justement. Sans doute parce que j’y retrouvais toutes mes amies et que donc l’atmosphère y était plus que légère. Non mais en fait, il y avait surtout mon meilleur ami : Kee Jay. Qui est après devenu mon petit ami. Ouais. Ça s’est fait comme ça. En fait, Kee Jay a toujours eu le même rêve que moi, et au départ c’est ça qui nous a rapproché. On s’est soutenu toute notre scolarité pour réaliser ce rêve qui nous tenait à cœur. Déjà quand on s’est rencontré, je le trouvais… Mignon. Bon passons, mais toujours est-il que si au début de ma scolarité j’allais à l’école pour voir mes amies, petit à petit c’était juste pour pouvoir voir à toutes les pauses et durant les cours, mon Kee Jay. On faisait les 400 coups à l’école. On était sérieux, mais on ne pouvait pas non plus l’être tous le temps. C’est lui qui me donnait cette impression de liberté quand j’étais à l’école. Et puis faut l’avouer, le fait de ne pas avoir le regard des parents collés sur le dos me donnait plus que des ailes.

Mais les parents avaient prévu une chose qui vint absolument tout gâcher. Et quand je dis tout, je n’exagère pas du tout. Il a gâché mon amitié avec mes amies, et puis surtout il a foutu en l’air cette belle relation que j’avais avec Kee Jay et a brisé une promesse qu’on s’était faite. Mais que voulez-vous que je fasse ? Je n’avais aucun pouvoir de contredire mes parents ou d’aller à l’encontre de leur décision. Leur projet : quitter l’Italie pour aller s’installer en Corée du Sud. La joie. Et moi j’apprenais ça la veille, au moment du dîner. On partait le lendemain à l’aube. Les démarches pour me désinscrire de l’école avait déjà été faite. Je ne pouvais pas appeler Kee Jay, j’avais pour obligation de faire mes cartons, d’aider mes parents à faire mes cartons, et donc je n’avais aucune possibilité de décrocher mon téléphone ou même d’ailleurs d’appeler. Déjà l’usage de mon téléphone dans la maison quand on était ensemble était prohibé. En bref, on était parti, et je n’avais même pas pu prévenir ou dire au revoir à mes amis et surtout à Kee Jay. C’est avec une plaie au cœur que j’avais pris la direction de la Corée. J’ai toujours cette plaie d’ailleurs. Elle n’a jamais cicatrisé.

C’est en Corée que j’ai pu réaliser mon rêve. Quand je suis entrée à la New Generation, c’était comme si… J’étais en train de rêver d’ailleurs. Je me suis pincée un nombre incalculable de fois. Tout comme quand j’ai vu à la New Generation Kee Jay. Je n’en ai pas cru mes yeux. En plus il était encore plus beau. Mon petit palpitant en a eu un choc tel, que maintenant la culpabilité refoulée est toute revenue. Je ne sais pas du tout comment l’approcher, ni quoi lui dire. Je sens qu’il ne me pardonnera jamais, même si je lui donne toutes les raisons qu’il faut au passé. J’aimerai tellement que l’on finisse par se dire que le passé est le passé… Je l’aime encore énormément, mais je me demande si lui, il m’aime encore… J’espère en tout cas qu’il ne me déteste pas.