Qu’est-ce que j’étais allé foutre hein ? Pourquoi je m’étais levé le matin avec l’intention de poursuivre Jae Hyun hein ? Non mais franchement. Si ça avait été pour me venger de ma nuit blanche, c’était vraiment débile. Je me sentais bête. J’étais fatigué, ma tête ne pensait plus qu’à ce que j’avais été faire dans les rues de Shinchon. Et je ne revoyais dans mon esprit que ce que j’avais fait avec Jae Hyun. Autant dire, rien de super réjouissant. Et en plus, tout ce que j’avais gagné c’était un portable défoncé et une lèvre enflée et saignante. J’avais même failli mourir sous les pneus d’une camionnette. Mais j’avais fumé quoi franchement ? Rien du tout. J’étais en route pour rentrer à l’appartement. Kyu Min devait déjà y être. Je soupirais. Je n’avais rien rangé du tout. Et là, j’étais plus en mode « je peux pleurer dans tes bras ? » qu’en mode « Si tu me fais un bisous je range ». Je savais qu’en plus on avait prévu un truc tous les deux, mais avec toute cette merde, j’avais oublié. Totalement oublié. Et j’avais plus de portable. Si on avait prévu un truc, sûr que j’étais en retard et qu’il allait s’énerver contre ça, en plus de s’énerver contre le fait que j’avais rien rangé. Mais j’espère qu’il comprendrait mon besoin de câlins. Parce que je ne voulais pas me prendre encore la tête avec quelqu’un et surtout pas avec lui. J’avais envie de me foutre sur mon lit, la face contre mon oreiller et ne plus bouger du tout. Rencontrer Jae Hyun avait réveillé des plaies que Kyu Min avait presque réussi à fermer. J’avais le moral dans les chaussettes et cette lèvre me faisait mal aussi.

Je tournais en rond dans les rues. Je n’étais pas loin de chez moi pourtant. Mais non. J’hésitais à rentrer. Si je ne rentrais pas, Kyu allait s’inquiéter. Mais si je rentrais il allait me passer un savon. Oui, je me torturais le cerveau pour rien. Mais c’était comme ça. Jae Hyun me prenait encore la tête. Il pouvait pas s’effacer hein ? Il ne pouvait pas disparaître de ma tête ? C’était énervant. Agaçant. Et ça me donnait mal à la tête. En plus de me rappeler tout ce que j’avais pu vivre jusqu’ici, il avait le culot de rester coincer dans mon cerveau. Et j’avais fait le con. Et il m’avait donné une baffe. Et… Il fallait que je vois Kyu sinon j’allais rester comme ça à ressasser tout ce qu’il s’était passé. Puis zut, j’avais faim aussi, et froid. Quitte à me faire passer un savon autant y aller et puis c’est tout. Je pris donc la direction de notre logement. En passant, je vérifiais qu’il était bien rentré et pas encore à son travail. Ne l’y trouvant pas, je rentrais donc à l’appartement. J’étais tellement fatigué que monter les deux pauvres petits escaliers me tua. Sur le perron, je poussais un soupir et fini par ouvrir la porte.

«Je suis rentré » Dis-je en retirant mes chaussures sur le palier et en fermant la porte derrière moi. J’étais presque sûr qu’il allait se jeter sur moi pour me dire que je n’avais rien rangé et que j’étais en retard. Mais zut… On avait prévu quoi ? Il allait devoir me rafraîchir la mémoire. Parce que mon cerveau n’avait plus que Jae Hyun et mon pauvre petit passé dans la tête. J’étais triste. Allait-il remarquer que je voulais qu’il me fasse un gros câlin ? Kyu, j’ai fais le con. Tu le sais ça ? Ah mais il le verra à ma tête. Déjà c’était rare que je revienne avec des blessures. Mais blessures + mort d’un portable c’était le meilleur que j’avais pu ramener à l’appart. Et j’étais certain qu’il allait me poser des questions. Il savait que j’avais pris la voie du paparazzi. Je savais bien que je prenais tout plein de risque. Mais là j’avais juste cherché la merde, alors que de base, je ne la cherche pas. Kyu… Qu’est ce qu’il se passe dans ma tête hein ? Mah, tu sauras me répondre, si je te posais la question. J’avais envie de chocolat, de douceurs, de sucré, de… Tout ce qui pourrait me faire oublier cette journée pourrie.

 

Ça faisait déjà quelques grosses semaines que j'avais pris Junnie sous mon toit. De grosses semaines de disputes à tout-va , de désordre mais surtout de soutiens et d'amitié. La raison pour laquelle j'ai décidé de l'emmener chez moi ? Non ce n'était pas pour l'utiliser comme pute à long terme -même si j'aurais pu être tenté puisque son visage n'est pas mal du tout /pan. C'est simplement parce que le voir comme ça me faisait mal au coeur et généreux comme je suis tout le monde tousse j'ai accepté de l'emmener simplement au chaud dans ma petite maison minable. En effet , je vis dans un plain-pied avec uniquement quatre pièces : deux chambres, une salle de bain et une dernière pièce qui partageait le salon et la cuisine. Puisque j'ai vécu seul pendant une longue période, il n'était pas facile d'entretenir une grande villa de riche avec un petit salaire tel que le mien et je me doutais que Junnie finirait aussi par me laisser pour voler de ses propres ailes et vivre sa vie , mais en attendant j'avais de la compagnie, un ami fidèle à qui je vouais toute ma confiance. Même si je ne lui montrais pas toujours mon affection en le réprimandant et en le forçant à réparer ses bêtises, j'éprouvais vraiment quelque chose de fort pour mon colocataire. Non, pas de l'amour. C'était juste la seule personne qui pouvait savoir tout de moi sans me faire des reproches , qui réussissait à me supporter malgré mon caractère fort. Peut-être que ce n'était que pour la bouffe, au final je m'en fichais pas mal. Même si c'était par intérêt ou quoi que ce soit, j'étais heureux de pouvoir me confier à lui en toute liberté, un meilleur ami hors du commun. Dis Junnie, même si je peux faire penser le contraire, tu sais que je t'aime, n'est-ce pas ?

Quand j'ai passé la porte de la maison en revenant du boulot, c'était un désordre monstre. Une chose dont j'ai horreur , et je savais déjà qui était le coupable : mon cher et tendre colocataire. Des fois j'aimerais qu'il soit aussi ordonné que moi. Mais tout le monde ne peut pas être aussi parfait. Du pop-corn de la veille traînait encore au sol, les coussins du canapé étaient lancés un peu partout dans la pièce. Heureusement qu'il n'y en avait que trois .. J'ai jeté un coup d'oeil dans sa chambre : une horreur. Même son lit n'était pas fait. Mes doigts ont glissé sur son bureau pour laisser les poussières s'y attacher. Ça allait être sa fête à celui-là , je me doutais que quand il allait rentrer, ça allait très mal se passer. En attendant je commençais à ranger petit à petit le salon, reposant les coussins à leur place et passant un coup de balais au sol. «Je suis rentré.» Aussitôt ces mots ont été entendu , je suis parti en direction de la porte d'entrée pour retrouver mon ami qui se doutait certainement que j'allais lui passer un savon. «Tu as encore foutu le bordel ! T'as bouffé des pop corn hier ? T'as fait la fête alone ou quoi ? Sérieux fout pas tes crasses partout la prochaine fois. Et puis tu aurais pu au moins faire ta ..» Il m'a fallu un certain temps avant de réaliser que Junnie avait la lèvre blessée. Une vague de colère et d’inquiétude a dû m'envahir à ce moment-là, il semblait tout décomposé et triste comme lorsque je l'ai rencontré la première fois. «Il s'est passé quoi ? Ta lèvre, t'as foutu quoi ?»

Junnie ce n'était pas le genre à se faire mal alone pour le fun, il n'était pas aussi taré. Alors automatiquement j'ai pensé qu'il s'était passé un truc pas cool , et qui n'allait sans doute pas me plaire. Même si Jun Hwa aurait fait quelque chose de mal à quelqu'un, je me doutais qu'il n'était pas du genre à se battre. Quiconque fait du mal à mon ami risque gros. En attendant j'allais me contenter d'écouter mon paparazzi préféré me raconter ses soucis. Automatiquement, ma main a attrapé son poignet afin d'emmener facilement le jeune homme dans le salon. J'avais peut-être l'air indifférent en voyant la plaie de Jun, mais au fond une centaine de questions tournaient dans ma tête. «Explique-moi tout Junnie. T'as foutu quoi pour revenir dans cet état ..?» Mes yeux, eux, ne quittaient pas la blessure de mon ami. Au fond de moi , je bouillais de colère contre la personne qui aurait pu s'en prendre à lui.

 

Kyu Min. Sans lui j’aurai pu mourir dans la rue durant l’hiver ou mourir de déshydratation l’été. J’aurais fait mon clochard dans la rue, j’aurais été crado, je serai en train de puer et j’aurai été couvert de crasse. Je pense même que j’aurais été même encore plus maigre que je ne le suis. Je lui dois la vie aussi. J’aurai pu mourir écrasé, s’il ne m’avait pas pris sous son aile. Ou de faim. Ou de soif. Il m’avait sorti d’une galère, et j’espérais bien ne pas rester dans ses pattes éternellement. Puis bon. Faut aussi voir combien, lui, ça le soulagerait de me voir partir ! Enfin la baraque serait rangée ! Et pas désordonnée ! D’ailleurs je ne me souviens plus du tout dans quel état j’avais laissé le salon la veille… Hum… Je ne sais pas non plus dans quel état était ma chambre… Désordonnée sans doute. Oui oui je pariais pour un magnifique bordel sans nom dans cette chambre. Je n’aime pas ranger. Je ne me retrouve pas du tout quand c’est rangé. J’aime mon bordel. Et s’il y a de la poussière bah… Bah je l’enlèverai. Mais pas question qu’on touche à mon bordel. Ça énerve Kyu… En même temps, lui c’est mon contraire ! Lui, c’est l’as du rangement, c’est monsieur propre aussi. Tout brille avec Kyu. Même la cuisine. Et les vitres. Tout scintille ! On se complète remarque. Sauf que bon… Je crois que je ne fais pas le moindre effort pour que je l’aide un peu. Je devrais peut-être essayer de devenir un monsieur propre moi aussi… Mais je pense que je suis plus paresseux qu’autre chose. Mah ! Je me montre souvent utile ! Parfois je fais le petit dej. Bon ce n’est pas du grand art, mais ça reste un petit dej ! J’avoue aussi que c’est souvent fait pour me faire pardonner de quelque chose, mais faut reconnaître que quand je le fais c’est bon !

Mais ce soir, je pense que Kyu voudra plus m’arracher les yeux que me faire des câlins. J’ai rien rangé. En plus d’avoir fait une nuit blanche à taffer sur un type qui me sortait par les yeux –justement-, j’avais mis le bordel. A croire que cette nuit-là, je n’avais rien trouvé de mieux que de foutre un bordel pas possible pour essayer de lutter contre la pensée d’un type qui m’a hanté, et qui m’a poussé à faire la pire connerie qui soit dans la journée. Sale Jae Hyun… C’était de sa faute ! Oui, oui de sa faute !... Un peu de la mienne… ok… J’avoue… Mais c’était de sa faute aussi ! Et maintenant, je n’osais même plus imaginer la tête de Kyu quand j’allais rentrer. Je revenais à l’appartement en prenant bien mon temps. Parce que je m’attendais à me prendre une furie ou une tempête en pleine poire. Je rentrais, annonçais mon arrivée, retirant mes chaussures tant bien que mal. J’avais l’esprit torturé, vidé, et j’étais fatigué. Et ma lèvre n’avait pas envie d’arrêter de me faire mal. J’avais la mine aussi triste que le fameux jour où je quittais la maison. J’étais revenu au point de départ. J’avais envie de tout sauf de me bouffer un savon de la part de Kyu. Mais je ne pouvais pas empêcher mon colocataire de le faire. En plus j’avais même pas pu le prévenir par sms que je rentrerais à une heure tardive… Je suis nul hein ? Ouais je me sentais nul. Non mais j’avais gagné quoi en allant traîner à la poursuite de Jae Hyun ? la mort d’un portable et une lèvre blessée. YOUPI ! Sortons les popcorns ! En parlant de popcorn, il semblerait que cette nuit j’en ai mangé, d’après ce que me dit Kyu :

«Tu as encore foutu le bordel ! T'as bouffé des pop corn hier ? T'as fait la fête alone ou quoi ? Sérieux fout pas tes crasses partout la prochaine fois. Et puis tu aurais pu au moins faire ta ..»

Oui, Kyu, j’ai fait la fête tout seul ! Tout à fait ! J’en ai même pas dormi de la nuit, tellement c’était juste trop trippant d’avoir une tête de ténébreux dans la tête. Même un dessin animé Looney Toons n’avait pas pu me l’enlever. Et oui Umma, je songerai à ne plus laisser traîner mes popcorns. Umma ? Quoi ? Oui c’est pas une fille, mais parfois il agit comme une maman. Faut le reconnaître quand même. Il en a souvent l’attitude. Mais c’est une maman que j’aime bien et auquel je tiens. Je levais mes yeux tristes vers lui quand il avait marqué un arrêt en me fixant. Ma quoi ? Ma chambre peut être… Mais là… il me fixait. Ma lèvre sans doute.

«Il s'est passé quoi ? Ta lèvre, t'as foutu quoi ?» Gagné ! Je me la pinçais, détournant un peu les yeux. C’était toujours difficile de m’ouvrir aussi. Pourtant y’a à peine quelques minutes j’avais envie qu’il me prenne dans ses bras et que je lui raconte tout. Mais je me sentais bête, débile, idiot, stupide et imbécile. Tout ça à la fois. En plus, en voyant une telle blessure –petite blessure de rien du tout, aussi fine qu’une aiguille -, j’étais certain de l’inquiéter plus qu’autre chose. Kyu était du genre à mordre ceux qui m’avait fait du mal. Je n’étais tellement pas du genre à frapper les autres et à leur chercher des histoires… Mais là… j’avais du manger trop de popcorns…. Et regardé trop de Looney Toons… Parce que j’ai été pris à mon propre jeu comme le coyote par le bipbip… Ou comme le gros minet par titi ou comme Tom par Jerry…

Il m’emmena dans le canapé. J’y posais mes fesses près de lui. «Explique-moi tout Junnie. T'as foutu quoi pour revenir dans cet état ..?» Il ne lâchait pas ma lèvre du regard, malgré son air plus qu’indifférent. Je l’attrapais par la taille et en mode gros gamin : « Kyuuuu ! j’ai fait le con… J’ai rien fumé pourtant ! Mais j’ai eu un court circuit dans mon cerveau… » Je le lâchais me mordilla l’intérieur de ma joue et poursuivit. « Hier soir j’ai eu une fixette sur une cyberstar devenue star… On a trop de point commun dans notre vie tu vois… Sauf que lui il a réussi là où j’ai pas pu réussir… Ca m’a agacé et ça m’a travaillé toute la nuit… Et toute la matinée… J’en ai pas dormi… Le popcorn c’est parce que… j’ai cherché à me vider la tête… mais j’ai juste réussi à shooter dans les coussins de frustration… Parce que tu vois, j’avais la foutue tête de Kim Jae Hyun et sa vie coincée dans mon cerveau. Mais c’pas le pire…. » Je ramenais les genoux vers moi. « … J’suis allé prendre l’air, j’ai croisé Jae Hyun. Je l’ai suivi. Et puis à un moment, j’ai reçu un appel, mais y’avait plus de réseau. Tu me connais, normalement je prends soin de l’éteindre, mais j’avais zappé ce matin. » Nouvelle pause. « J’ai sorti mon portable, Jae Hyun m’a vu à ce moment-là. Il a cru que je l’avais pris en photo. Il a attrapé mon téléphone, m’a balancé des menaces. Et moi, juste obnubilé par ces foutus points communs débiles et fatigué de ma nuit passée sans pouvoir fermer l’œil, j’lui ai balancé des trucs salaces. On en est venu aux mains… Enfin, disons que je l’ai poussé à bout. Au point qu’il m’a collé son poing dans la figure et en a pété mon portable. Et le pompon dans tout ça c’est qu’en allant ramasser mon portable tout pété au milieu de la route, j’ai failli mourir écrasé… »

Je tournais mon regard vers Kyu. Kyu, tu vis avec un fou… Mais sauve-moiii ! voilà ce que je pensais très fort dans ma tête. C’est vrai ? J’avais l’air de quoi maintenant ? D’un pauvre type qui s’en prenait au premier guguss qui avait eu la même vie que lui et qui juste par fatigue exprime sa jalousie parce que le guguss a pu réaliser le rêve que le pauvre type n’a pas pu réaliser… Putain que c’était compliqué et tordu ! Je n’aurais pas pu faire moins compliqué par hasard ? Juste ! Je passais mes bras autour de la taille de Kyu, ma tête contre son épaule. « Kyuuuu ! Aide-moi ! Tu dois te dire que tu vis avec un ovni maintenant… Ou plutôt encore plus qu’avant… » Je me calmais un peu. « … N’empêche que ce con a réussi à raviver ce qui faisait mal avant… » J’en reniflais carrément, les pleurs arrivant assez vite. Je ne contrôlais plus vraiment mes émotions maintenant. J’étais à un stade tel de fatigue, que c’était devenu pas du tout maîtrisable. En plus Kyu savait que j’avais tenté de devenir Idole. Il m’avait encouragé à être cyberstar pour que j’devienne ce que je voulais être d’une autre façon. C’était trop dur à supporter que ce mec là, Jae Hyun ait eu plus de chance que moi… C’était pas juste !

 

Je ne suis pas le genre de personne entourée d'amis pour l'aider lors de problèmes grave et je ne traîne pas en groupe pour foutre la merde auprès des gens. Pourtant c'est ce que tout le monde est prêt à penser en voyant mon sale caractère. On pense que je suis un délinquant en plus d'un voleur. Je ne vis pas dans la richesse et je suis même plutôt fauché mais je tente de remonter la pente grâce à mon petit boulot qui me permet de vivre correctement. Je n'ai pas l'occasion de me payer des chaînes en or et des accessoires bling-bling super classe, je n'ai pas 36 000 sweets dans mes armoires et je n'ai pas beaucoup de vaisselle pour le soir ce qui pourrait faire penser que j'ai une mauvaise hygiène de vie. Mais en réalité j'aime l'odeur des parfums et que tout soit propre et ranger, je suis tout excité lorsque je reçois un compliment sur ma cuisine ou sur mon physique. Malgré cette attitude froide et mystérieuse, je suis en réalité quelqu'un d'agréable et supportable. Je peux être gentil mais peu de personnes le remarquent. Pourtant Junnie a tout vu. Junnie, ah ~ Junnie ! Il m'arrivait de me demander comment j'aurais fini sans lui, si j'aurais fini par lâcher mes rêves ou si je serais retourné sagement chez mon Appa. Peut-être que je serais devenu le genre de gars à ne pas fréquenter qui vit grâce à la drogue. Je me suis toujours demandé ce que j'aurais fait sans quelqu'un comme lui, quelqu'un qui arrivait à lire en moi tel un livre ouvert. Je savais que j'avais fait beaucoup pour lui. Je lui avais donné un toit sous lequel il pourrait vivre le temps de trouver quelque chose de mieux, j'avais tout fait pour lui ouvrir les portes vers un monde complètement différent et qu'il puisse réaliser son rêve. Selon moi il le méritait. Selon moi, je me devais de le protéger comme signe de remerciement pour tout ce qu'il a fait pour moi. Peut-être inconsciemment mais il l'a fait. Il m'arrivait aussi de me demander si Junnie savait qu'il m'avait sauvé d'une horrible vie que j'aurais pu mener. Quel que soit le chemin que j'aurais pris ça aurait été pleins d'obstacles et j'aurais fini par me tuer psychologiquement parlant. J'espérais qu'il sache que je tenais à lui plus que quiconque.

J'étais légèrement contrarié face au désordre qui s'est dressé face à moi lorsque j'ai ouvert la porte de chez moi. On aurait pu penser à une explosion de pop corn ou à une fête qui a mal tourné. Pourtant je suis passé d'énervé à inquiet lorsque j'ai remarqué l'état dans lequel mon ami est rentré ce jour-là. Il n'avait pas grand-chose non, juste la lèvre en sang. Pourtant il était un peu comme mon protégé et pour moi tout ceux qui touchaient ne serait-ce qu'un seul de ses cheveux mériterait de se prendre le double de ce qu'on lui a fait. Je ne supportais pas de voir des crétins le prendre pour un punching ball, je détestais les gens qui le rendaient mal et je haïssais tout ceux qui le faisaient pleurer. Il m'arrivait de penser que ma vie tournait beaucoup autour de lui et je me suis déjà dit que je lui devais énormément et que j'étais presque prêt à sauter d'un pont pour protéger son joli visage. J'étais curieux de connaître la vérité sur cette blessure et j'avais déjà préparé mes poings destinés à la personne qui lui aurait fait du mal. Cette personne, elle méritait la mort. Cette rage qui m'envahissait d'un coup , je ne la contrôlais pas. Je savais que si je connaissais le nom de cette personne, elle allait passer un sale quart d'heure si je venais à la rencontrer. Nous nous sommes installés sur le canapé pour qu'il puisse commencer à m'expliquer, je ne prêtais même plus attention aux quelques pop-corn au sol. «Explique-moi tout Junnie. T'as foutu quoi pour revenir dans cet état ..?» Je serrais les poings et les dents sous un regard indifférent pour ne pas que Jun puisse voir cette colère qui s'emparait de moi. «Kyu ! j’ai fait le con… J’ai rien fumé pourtant ! Mais j’ai eu un court circuit dans mon cerveau…» Il m'a attrapé la taille un instant et ce petit contact m'a tout de suite fait oublier la raison pour laquelle mes poings étaient fermés quelques secondes plus tôt. Il m'a relâché et combla le silence.

«Hier soir j’ai eu une fixette sur une cyberstar devenue star… On a trop de point commun dans notre vie tu vois… Sauf que lui il a réussi là où j’ai pas pu réussir… Ca m’a agacé et ça m’a travaillé toute la nuit… Et toute la matinée… J’en ai pas dormi… Le popcorn c’est parce que… j’ai cherché à me vider la tête… mais j’ai juste réussi à shooter dans les coussins de frustration… Parce que tu vois, j’avais la foutue tête de Kim Jae Hyun et sa vie coincée dans mon cerveau. Mais c’pas le pire..» À ce moment-là je m'étais dit que ce n'était pas grave que le salon soit sens dessus dessous et qu'il était tout pardonné. Il s'appelait donc Kim Jae Hyun. Son nom me disait quelque chose et le fait qu'il soit une star me faisait d'autant plus réfléchir. Pourtant je ne parvenais pas à placer un visage sur son nom, j'avais beau me casser la tête je ne savais pas qui il était réellement. Il était difficile de connaître toutes les stars, leurs noms et leurs visages alors si j'en avais oublié un ce n'était pas très grave. Je ferais des recherches , je le trouverais et je le démonterais. Je lui ferais subir le triple de ce qu'il a fait endurer à Junnie. «.. J'suis allé prendre l’air, j’ai croisé Jae Hyun. Je l’ai suivi. Et puis à un moment, j’ai reçu un appel, mais y'avait plus de réseau. Tu me connais, normalement je prends soin de l’éteindre, mais j’avais zappé ce matin.» Idiot. Il le suivait pour son foutu boulot ? Il s'attire des problèmes à cause de ça ? Je fronçais les sourcils suite à cette révélation. Il se mettait dans des situations compliquées pour quelques choses d'aussi idiot alors qu'il pourrait faire comme moi et bosser dans le café du coin. J'avais envie de le secouer un bon coup en espérant qu'il se réveille et qu'il remarque les conséquences qu'a son boulot sur les actes des personnages célèbres sur lui.

«J’ai sorti mon portable, Jae Hyun m’a vu à ce moment-là. Il a cru que je l’avais pris en photo. Il a attrapé mon téléphone, m’a balancé des menaces. Et moi, juste obnubilé par ces foutus points communs débiles et fatigué de ma nuit passée sans pouvoir fermer l’œil, j’lui ai balancé des trucs salaces. On en est venu aux mains… Enfin, disons que je l’ai poussé à bout. Au point qu’il m’a collé son poing dans la figure et en a pété mon portable. Et le pompon dans tout ça c’est qu’en allant ramasser mon portable tout pété au milieu de la route, j’ai failli mourir écrasé..» J'avais presque oublié ce qu'il avait dit au début lorsqu'il a avoué avoir failli mourir écrasé à cause de ce connard. Je me disais que quelque part Jun était fautif mais j'étais bien trop énervé pour penser à ce que Jae Hyun pensait à ce moment-là. J'avais pour seule idée de le démonter. Il a failli faire quelque chose de très mal et il allait le payer. Il allait voir ce que ça faisait de s'en prendre à mon best friend. Les bras de Junnie m'entouraient de nouveau et sa tête s'est logée contre mon épaule. Automatiquement, mes mains se sont posées sur son dos alors que j'essayais de le réconforter, laissant ainsi mes doigts le caresser doucement. «Kyu ! Aide-moi ! Tu dois te dire que tu vis avec un ovni maintenant… Ou plutôt encore plus qu’avant..» Je n'ai jamais pensé quelque chose comme ça .. «..N’empêche que ce con a réussi à raviver ce qui faisait mal avant..»

C'est fou, j'avais l'impression de me sentir aussi mal que mon ami qui laissait couler ses larmes sur mon épaule. Je n'ai jamais été doué niveau réconfort, je n'ai jamais su trouver les mots qui puissent calmer les pleurs d'une personne. J'étais mal de le voir dans cet état. J'étais impuissant et cette colère .. cette colère, elle était de plus en plus présente. «Je vais le buter. Il va regretter ce qu'il a fait. Il va rien comprendre à sa vie.» Je tentais de me calmer, l'une de mes mains est remontée dans les cheveux de Junnie pour les tortiller. Je détestais le voir pleurer. «Tout va bien se passer .. Tu vas tout oublier, je te le promets. Je te ferais oublier tout ce que tu as enduré. Je serais là pour toi jusque-là fin, tu entends ?» C'était nul, mais je ne pouvais rien faire. «Reprends-toi .. ne te rends pas mal pour des cons comme ça. Tu vaux mieux que ça ! Tu n'as peut-être pas mené la vie que tu voulais mais en attendant t'es pas le connard qui frappe les autres pour une simple histoire de photo. C'est du n'importe quoi !» Mes mots se mélangeaient. Plus ma colère montait et plus je disais du grand n'importe quoi. Je mélangeais ce que je souhaitais dire à ce que je pensais, j'étais confus. «Que dirais-tu de penser à autre chose ?» Je me suis doucement détaché du paparazzi lui attrapant la main pour nous relever tous les deux. J'ai essuyé du revers de ma main les larmes qui coulaient sur ses joues et je lui ai fait un petit sourire pour tenter de le rassurer qui j'en étais sûr, devait plus ressembler à une grimace qu'autre chose. «Il y a quelque chose que tu veux faire en particulier ? Tu veux regarder un film ? Tu sais, j'ai ramené des fraises tout à l'heure. Il y en avait beaucoup au café puisqu'on en utilise pour les petits déjs des clients et tout ça. Du coup j'ai su t'en ramener, tu en veux ?» Je tentais, j'espérais que ça marcherait. Smile baby, smile. Just smile.

 

Il y avait une chose que je n'acceptais pas, une chose qui me mettait plus en colère que les autres. Il est vrai que je frappe facilement, que je crie facilement et que je râle souvent. Il est vrai que ma colère est parfois incontrôlable mais .. cette fureur lorsque qu'on touche à ne serait-ce qu'un des cheveux de ce petit cercle de personne que j'apprécie. Cette envie de démonter les coupables à l'aide de mes simples poings.. Cette envie je la cachais un maximum devant Jun Hwa. Il savait que j'étais ce genre de personne qui se bat très facilement et avec un peu n'importe qui, mais il savait aussi qu'il faisait partie des personnes que j'apprécie le plus et que par conséquent, je détestais plus que tout qu'on s'en prenne à lui. En vérité, je suis froid et distant, mais je me disais que Jun Hwa savait que je l'aimais bien, simplement parce que je suis plus calme et patient quand je suis avec lui. Je ne sais pas pourquoi je me sens si attendri lorsque qu'il se trouve près de moi. Il agit comme un relaxant. Moi-même je ne comprenais pas comme c'était possible que je me sente si bien en sa présence, et si en colère de le voir pleurer de cette façon. Je ne savais pas la raison pour laquelle je l'ai inconsciemment serrer dans mes bras de ma propre initiative ni pourquoi je ne l'avais pas déjà mis dehors comme un petit chiot errant. Oui, Junnie et moi on était un peu comme Hachikō et Hidesaburō Ueno. Je l'ai trouvé par hasard et sans savoir le comment du pourquoi, je l'ai en quelque sorte adopté.

«Nan, nan… Va pas titiller cette bête sauvage… C’est un Yéti… un… Grizzli… Plus tu le titille, plus il s’énerve, plus t’as de risque de t’prendre une grosse patte griffue dans la tronche…» Comme si j'en avais peur. Ce n'est pas la première fois que j'utilise mes poings face à quelqu'un alors Jae Hyun, pour moi c'était comme un petit insecte qu'on écraserait sous la semelle. Pourtant j'ai préféré ignorer ses dires. Au final je tentais n'importe quoi pour le calmer et qu'il s'arrête de pleurer. Un premier sourire de sa part, je pensais que c'était juste pour me rassurer alors je tentais autre chose qui allait peut-être le rassurer un peu plus : Il semblait content que je lui propose de penser à autre chose que Jae Hyun. Troisième tentative .. les fraises. C'était comme une illumination. Je les avais complètement oubliées en voyant le bordel qu'il avait mis dans la maison .. pourtant je savais qu'il adorait ça mais ça m'était sorti de la tête. «Il y a quelque chose que tu veux faire en particulier ? Tu veux regarder un film ? Tu sais, j'ai ramené des fraises tout à l'heure. Il y en avait beaucoup au café puisqu'on en utilise pour les petits déjs des clients et tout ça. Du coup j'ai su t'en ramener, tu en veux ?» Le grand sourire qui embellissait le visage de mon ami semblait être une victoire pour moi. Kyu Min : 1 ; Jae Hyun : 0. Tu pensais que j'allais laisser Jun Hwa retourner à la case départ ? Je savais que Junnie n'allait pas y penser pour seulement un court moment, mais en attendant je le voyais heureux et c'était ce qui m'importait pour l'instant. «Ca ne t’ennuie pas ? Tu n’avais pas prévu d’en faire autre chose ? Non mais parce que tu me connais… Les fraises et moi… C’est l’amour fou… Je ne voudrais pas toutes les manger… Hum… » Un haussement des épaules et me voilà volatilisé dans la cuisine à la recherche des fraises que j'avais soigneusement rangées dans le réfrigérateur. Je les avais prise pour Jun Hwa parce que je savais qu'il aimait beaucoup ça. Je le connaissais assez bien en fait. Je savais ce qu'il aimait et ce qu'il n'aimait pas, je connaissais son passé et ses problèmes présents. Je savais qu'il n'était pas toujours facile à vivre mais ça me convenait, il ne me dérangeait même pas du tout.

Un ravier de fraise bien rouge et mûre à la main, je suis retourné dans le salon pour le donner à mon colocataire en espérant qu'il y ait cette expression joyeuse sur le visage. Je lui lance un regard amusé en voyant la tête qu'il tire avant de déposer ce que je tenais entre les mains sur la table basse. «Sinon … J’ai pas vraiment d’envie particulière… A moins que ça ne t’ennuie pas de regarder un dessin animé avec moi…» Un dessin animé. Pouah. Ça allait passer leeeentement. Je ne me suis pas contrôlé et j'ai laissé un petit soupir passer la barrière que sont mes lèvres avant de remplacer cette expression ennuyée par un petit sourire en reprenant le ravier de fraises tout en m'installant dans le canapé. «Comme tu veux, mais si je finis par m'endormir tu ne pourras pas te plaindre ..» Dis-je en attrapant son bras comme pour l'attirer juste à côté de moi. J'ai déposé les fruits sur ses genoux afin d'attraper la télécommande pour allumer la télévision, puis je l'ai déposée dans sa main libre. «Je ne sais pas ce que tu aimes regarder à la télé, alors je te laisse choisir. Après tout tu auras certainement moins difficile que moi pour choisir quelque chose de drôle et qui te fasse plaisir.»

J'avais l'air blasé en regardant l'écran de télévision et en voyant ce que Junnie avait choisi de regarder, pourtant j'étais bien, vraiment bien. Je ne savais pas réellement quelle était cette sensation, j'avais l'impression d'être en plein rêve, un rêve où j'étais heureux et que je souriais. Dans ma tête, c'était la fête mais moi-même je ne savais pas quelle en était la raison. Et je ne savais pas non plus pourquoi je ne parvenais pas à le montrer, c'était toujours comme ça. Ça devait être désagréable pour Junnie .. Je n'avais pas envie que ça l'embête cette situation. Ma main s'est glissée jusqu'au ravier où se trouvaient les fraises pour en piquer une au paparazzi. J'avais bien remarqué qu'il n'y avait pas encore touché. «Quoi ? Elles ne sont pas belles ? Tu n'en a pas envie ? Je peux toutes les manger si tu préfères .. Ou alors tu as perdu l'usage de tes bras .. Ahah. Mais ne sois pas timide, je te connais, je sais que tu veux te jeter dessus.» J’amène le fruit jusqu'à ses lèvres alors qu'un sourire en coin se dessine sur mon visage. «Fais "Aaaah".»

Spoiler:

 

C'était étrange comme soirée. À la base, je devais péter les plombs pour le désordre monstre qu'il y avait dans la maison, les pop-corn, les coussins et tout ça. Au final j'étais sur le canapé, un ravier de fraise sur les genoux de mon colocataire à regarder des trucs stupides à la télé. Jun Hwa avait laissé une série américaine complètement stupide et ne semblait pas se préoccuper de la télévision, pourtant c'est lui qui voulait regarder des dessins animés. Il y a des jours comme ça où je ne le comprenais pas et où je ne me comprenais pas moi-même. Moi qui détestais passer mon temps devant la télé, j'étais assis sur le canapé à regarder une série stupide en mangeant des fraises alors que j'aurais pu me retrouver dans une soirée branchée, un verre d'alcool à la main, sur la piste de danse en compagnie d'une charmante demoiselle ou d'un jeune homme sexy qui est du genre à se lâcher. Alors pourquoi je préférais être chez moi, dans mon appart pourri avec Junnie ? C'est vrai quoi .. Je me comprenais vraiment plus. Je finis par sortir de mes pensées en voyant que Juin Hwa n'avait pas encore touché aux fruits que j'ai ramené du café. J'ai pris une fraise pour l’amener contre ses lèvres. «Fais "Aaaah".» Et voilà que le petit Jun Hwa a croqué dans le fruit pour ne laisser qu'une simple queue.

«Je n’ai pas perdu l’usage de mes bras. J’hésitais juste entre les manger tout seul ou les partager avec toi.» J'ai haussé les épaules. S'il voulait toutes les manger, ça m'importait peu, de toute manière je les avais prise pour lui et pas pour moi. Je n'ai jamais vraiment aimé les fruits, alors s'il voulait les manger il pouvait. Pourtant, il semblait bien vouloir les partager puisqu'en l'espace d'une seconde, une fraise s'est retrouvée contre mes lèvres. «Fais "Aaah" aussi~» J'entrouvris les lèvres pour laisser le fruit s'y glisser et le mordre complètement, ne laissant que la partie non comestible. Je regardais une nouvelle fois l'écran de la télévision. «Tu ne changes pas de chaîne ? Je pensais que tu voulais regarder des dessins animés !» Dis-je en lui attrapant la télécommande des mains pour zapper un peu. Je me suis stoppé sur une chaîne qui diffusait «The grudge». Un film thriller qu'on pourrait même qualifier de film d'horreur si on en est peureux. Je souriais. J'avais enfin trouvé quelque chose qui allait animer la soirée en dehors des fruits que j'avais rapportés pour Jun.. «Tu vois ! Il passe des trucs cool à cette heure-ci à la télé. Avoue, c'est mieux que "Sailor Min" ou un truc du genre.» Ouais, parce que moi j'ai toujours eu du mal avec les noms des dessins animés. Ça m'a jamais vraiment attiré donc voilà ..

J'étais content de ce que j'avais trouvé. Je piochais de temps en temps dans le ravier de fraise, trop flemmard pour aller chercher quelque chose de sucré, et je ne faisais plus vraiment attention à Jun Hwa, je fixais l'écran un léger sourire sur les lèvres, prononçant de temps en temps les répliques des personnages. J'avais déjà vu ce film une fois avec ma mère, elle n'aimait pas vraiment ce genre de film là mais comme j'aimais bien elle avait fait un effort et l'avait regardé avec moi. Elle n'avait pas dormi de la nuit après ça, alors j'ai dû dormir avec elle. Je suis content de ne pas avoir hérité de son côté «J'ai peur de tout». Moi j'étais plus aventurier qu'elle, et le moindre petit truc ne me faisait pas crier. Je devais peut-être tenir de mon père pour ça, mais comme je ne le connaissais pas vraiment, je ne pouvais pas vraiment savoir. En repensant à tout ça je me sentais vraiment mal. C'est vrai, comme quoi un simple petit truc peut évoquer beaucoup de choses. J'ai changé de chaîne alors que je ne voulais plus penser à mon passé. Simplement parce que je m'étais promis de vivre l'instant présent sans penser à ce que j'avais fait, et aux choses qu'on m'avait cachées.

Je lançais un regard vers mon colocataire, je me demandais si je devais lui parler de ça. Je ne savais pas. Je me suis levé, lâchant un petit soupire. «Je pense que je vais aller dormir un peu, je commence vraiment à m'endormir. t'sais .. j'ai passé une grosse journée aujourd'hui au boulot et comme tu vas mieux j'ai l'esprit plus tranquille pour aller me reposer. Si ça ne va pas tu peux venir dans ma chambre si tu veux, mais tu n'es pas obligé.» J'ai déposé un baiser sur le front de Junnie avant de filer dans ma chambre comme si tout allait bien. De toute manière, je n'ai jamais été très expressif, donc je ne pense pas qu'il aurait pu avoir un doute sur ce que je ressentais à ce moment-là .. Quand même, je me sentais mal d'avoir lâcher Jun Hwa comme ça .. Mais au moins je pouvais respirer et réfléchir à tout ça ..

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