- Tu as déjà été malade la semaine dernière à cause de ça, calme toi sur le chocolat Dong Soo. Tu veux grossir ? Ne jamais débuter ? Tu vois les autres, ils en veulent, ils veulent réussir, toi, tu ne fais que manger !
« A-ani, mianhae Hyung-nim. » disais-je en baissant la tête, penaud de m'être fait disputer car je voulais un peu de chocolat, je retournais m'entraîner pour une chorégraphie.

Je savais que mon manager faisait son possible pour former un groupe, et que je puisse enfin débuter. Je ne lui facilitais pas la tâche, en tombant malade comme je l'avais fait la semaine passée (et pour le coup, j'avais très largement abusé sur la quantité, je l'avoue).
Mais maintenant j'allais mieux ! Et j'avais faim, si je n'avais pas grossi avec toutes les calories que j'avais accumulé depuis ces dernières années, ce n'était pas en mangeant une malheureuse barre au chocolat que j'allais faire exploser la balance. Du moins, c'était ma manière de voir la chose, mais je devais me plier aux exigences de Hyung-nim, et si Hyung-nim ne voulait pas que je mange de chocolat, et bien Dong Soo n'en mangerait pas (tant que Hyung-nim serait dans les parages en tout cas.)

Je n'étais pas très bon en danse, et en plus aujourd'hui Eun Ae noona n'était pas là pour m'aider à me remettre en selle si je ne m'en sortais pas de manière décente.
….......J'étais vexé en plus. Je voulais réussir autant que les autres, mais sous prétexte que j'avais besoin de manger autant que tous les autres réunis, on me prenait pour un profiteur et un flemmard. Ce que je n'étais pas ! Pas ici en tout cas. Sinon, j'avais toujours tendance à penser que le réfrigérateur était beaucoup trop loin de mon petit canapé en feutre marron.

Les dernières notes de la chanson retentirent dans la salle de danser, et une fois que je m'étais épongé le front, je décidais que la douche serait pour après mon repas. Décision dont je faisais part à mon manager, avant de partir à toute vitesse vers le distributeur de confiseries.
Une fois devant, mes yeux se changèrent en étoiles scintillantes, et je fouillais dans ma poche à la recherche de ma petite monnaie, et m'achetait la... dernière barre chocolatée en stock.

Une petite minute de silence pour la lumière divine qui vint illuminer ce don de Dieu, que je m'empressais d'ouvrir pour croquer dedans, et ce à pleine dent. Un large sourire sur le visage, je tournais la tête et...

« OH PUR.. criais-je en reculant d'au moins deux pas, sous le coup de la surprise, depuis quand est-ce qu'elle était là elle ???!
Je la regardais prendre ses achats dans un silence de mort, alors que mon cœur reprenait doucement son rythme..... Elle louchait sur mon bien, là non ? °° «Elle est bonne au moins ? » Je fronçais les sourcils, et croquais un bon morceau, reculant d'un nouveau pas, méfiant. Je hochais la tête frénétiquement, mais ne lâchais pas ma barre des mains, et la gardais d'ailleurs entre les dents. « Profite, avant que je n’en chipe un morceau ! Ou plutôt fais vite… ? » Je terminais la première barre, et observais la deuxième, tout penaud pour la seconde fois de la journée, avant de lui tendre et de regarder ailleurs, comme si je me séparais de l'un de mes enfants.

« Tu fais un peu peur... Alors je te la donne... Je ne donne pas mon chocolat en temps normal, estime toi heureuse. » Disais-je en terminant ma bouche dans un petit frisson. «Hum… bon J’arrête de dire des bêtises. Au fait, moi c’est Miya. Kimura Nikki Miya. Et toi ?» Oh ! La mannequin, c'est ça ? Pour le coup, je n'étais plus certain, alors je préférais taire mes doutes.

« Ha Dong Soo, mais tu peux m'appeler Dongdong, Dongie, Soo... Ou juste Dong Soo en fait. Je pointais ce qu'elle tenait dans les bras : Toi aussi, on te force à un régime trop stricte ?  »

Si oui, nous étions deux é___________é

Aujourd'hui, nous étions dimanche.
Le jour, qu'en règle générale, j'attendais toute la semaine avec hâte. Il était synonyme de repos, de temps avec ma mère, de chocolat chaud et marshmallow, bien calée dans le divan du salon, devant un vieux film, parfois même devant un dessin-animé. J'avais pour habitude de me lever à midi passée, de prendre une douche interminable, et ensuite de faire la loque jusqu'à pas d'heure, en priant intérieurement pour que mon bol de céréales se déplace par la force de ma pensée.

Mais ça, c'était avant.

Là, j'étais assise sur mon nouveau lit, qui se trouvait dans ma nouvelle chambre, qui était elle-même dans mon nouvel appartement, qui faisait quant à lui parti de ma « nouvelle vie ». Père, frères fournis dans l'emballage. J'avais la tête aussi lourde qu'une pastèque, et une impression désagréable que quelqu'un était en train de jouer l'hymne à la joie, en utilisant mes côtes comme un clavier de piano. J'étais complètement fatiguée, éreintée, cassée.

Il n'était même pas dix heures.
Mais il y avait une raison à mon réveil, et une bonne. Oh oui.
Il m'avait tenu éveillée trop longtemps hier soir avec sa musique, et ses allées-venues pour «récupérer des affaires». Certes, mon arrivée avait été impromptue, mais est-ce qu'il avait vraiment besoin de faire ça, si tard ? Il en avait fait exprès l'imbécile. J'en étais certaine, il devait avoir un gêne spécial pour agacer le monde dans son ADN.

Je m'attachais les cheveux en une queue de cheval haute, et sortais de la chambre, et fermant la porte, quasiment tout le monde était dans le salon, sauf Nathanaël. Parfait, mais je n'avais pas beaucoup de temps avant qu'il ne débarque.

« Vous avez tous pris votre douche ? » Liam me regarda avec de grands yeux surpris, mais hocha la tête doucement. Ma mère me gratifia d'un regard méfiant, mima avec ses lèvres «reste tranquille», et mon nouveau « père » me sourit, je voyais cependant qu'il était perplexe. Je lui répondis par un sourire, histoire de me dédouaner de tout ce qui pourrait se passer ensuite.

Je sursautais en entendant la démarche que je ne connaissais que trop bien maintenant. Et je fis aussitôt volte face pour me retrouver nez à nez avec... Avec lui. Bon sang, un dimanche, le matin. Je ne m'y ferais jamais. Je levais la main, et lui disais :

« Annyeong, tu as bien dormi ? » L'air de rien, avec même un petit sourire innocent en prime, comme si son petit numéro d'hier ne m'avait pas mis les nerfs en pelote. Je croisais les mains, dans mon dos, et me dirigeait ensuite vers la salle de bain avec hâte. Histoire qu'il n'ait pas le temps de me couper l'herbe sous le pied. Il ne comprendrait pas là, mais quand viendrait son tour : il allait saisir.

Une fois sous l'eau, je pris un malin plaisir à user les dernières gouttes d'eau chaudes. Nathanaël allait comprendre qu'il ne pourrait pas me pourrir la vie sans que je ne réplique -j'étais trop fière pour avouer que vers la fin, même la mienne avait tourné à la douche froide-. Je sortais et me pressais de m'enrouler dans ma serviette... Un court regard sur celle-ci, et je me sentais nostalgique. Bizarre hein... Je ne me sentais tellement pas à ma place ici pour l'instant. °°...

Je serrais bien la serviette, et enlevais celle de mes cheveux, l'étendant pour qu'elle sèche, et sortais enfin de la salle de bain, pour tomber de nouveau face à Nathanaël. Un large sourire étira mes lèvres. J'étais gelée là, tout de suite, mais je considérais la douche froide qu'il allait prendre, comme une petite victoire.

« Bonne douche surtout. » disais-je, à la limite de la jubilation.

Calliope : 1 – Nathanaël : 0
Début de la rencontre.

« Des raisons comme ta culpabilité par exemple ? » Je restai un autre instant silencieuse en évitant soigneusement son regard. Je n'avais pas très envie de faire la maligne. Cette découverte me touchait beaucoup, elle faisait bouger des choses. Elle me faisait me bouger moi aussi. J'en avais finalement eu besoin, de ça, un élément déclencheur supplémentaire. « Tu ne parles pas beaucoup Xia Min alors ce que tu ne me dis pas, je vais le trouver... Alors oui, j'ai fouillé. Ça c'est ma faute, je te l'ai expliqué. Et toi ? Comment tu m'expliques ça ? Hein ? »

J'étais calme, du moins j'en donnais l'air. La peur était toujours là mais plus je réalisais ce qu'il se passait, plus mes forces me revenaient, plus la colère allait doucement remonter. Peut-être juste assez pour pouvoir mener ce qui allait suivre à bien et avec un minimum de dignité. « Tu n'as pas idée de ce que c'est, de vivre avec cet incident dans la tête mais par morceaux seulement. Je ne sais rien ! Tu m'avais dit ne pas en savoir beaucoup plus... Alors c'est quoi ça ? »
Inspirant un coup, je relevai la tête vers lui, n'essayant pas de fuir : je ne devais pas agir comme si j'étais en tord. Car Rin Ah, que j'incarnais, ne pensait pas l'être. Rin Ah n'était pas coupable d'autre chose que de son entêtement. Rin Ah était victime. Et lui, le coupable, il fallait que j'efface les réflexions sur l'autre Xia Min qui apparaissait de temps à autres devant moi. Lui, celui qui tenait la preuve, la lettre dans son poing, était le coupable.

« Tu as tant de choses à me cacher encore ? »