Une nouvelle journée marathon qui commence en fanfare avec le réveil militaire de mon manager qui venait de terminer ces deux années de service auprès de la Nation. Je hais qu’on me réveille de façon aussi brutale, surtout aujourd’hui, au beau milieu d’un rêve romantique avec … un personnage de jeux vidéo. Ridicule mais c’est sûrement dû au fait que j’ai passé une petite partie de ma soirée à jouer à Final Fantasy étant donné que Morphée ne s’occupait pas de moi. Je me dépêche donc de m’habiller, avant de me laisser conduire à une séance photo pour une nouvelle collection de prêt à porter. Deux heures plus tard j’enchaîne avec une mini conférence de presse à propos de mon nouveau single, pause déjeuner dans un fast food, et ensuite ça reprend.

Allongée sur un canapé, inconfortable, je regarde le plafond d’un air perdu, ne sachant pas pourquoi je me trouve ici dans cette loge ridicule. Je viens de sortir d’un enregistrement pour une petite émission de variété et tout ce que je trouve à faire c’est glander alors que tout le monde est partit. Quel joli programme. Une sonnerie stridente me sort de ma rêverie, c’est mon téléphone dernier cri, pour ne pas citer une célèbre marque – pas celle de la pomme croquée, non je soutiens l’économie de mon pays-, équipé d’un petit agenda électronique. J’exécute le schéma de sécurité avantde soudainement écarquiller les yeux ; c’était écrit noir sur blanc que j’avais un enregistrement dans une heure et demi avec Kwang Ho. Petite moue, je tente de me souvenir de qui c’est avant de voir sa frimousse surmontée d’une chevelure rose bonbon apparaître. C’est donc lui. Ma mémoire me fait parfois défaut avec mon emploie du temps de ministre. Je jette un coup d’œil sur l’heure, pour sur je serais en retard, tant pis les divas arrivent constamment en retard après tout ? Oui mais moi je ne suis pas de ce genre là. Sans perdre une seconde je sors de ce studio affreux pour retourner à mon duplexe, avec la précieuse aide de mon chauffeur, afin d’enfiler quelque chose de potable pour un enregistrement. Encore un mais petite tête rose me l’avait si gentiment demandé que mes producteurs n’ont pas pu refuser. Un petit détour par la salle de bain pour se doucher, se maquiller légèrement et dompter mes cheveux qui ne font qu’à leur tête aujourd’hui, avant de prendre mon sac pour y mettre deux bouteilles d’eau, celle que j’aime, et quelques collations. En regardant par la fenêtre je remarque que le soleil se couche, encore une nuit à travailler, mais par chance suivaient deux jours de repos. Ne faisons pas attendre la tagada ambulante plus longtemps.

J’arrive en bas d’un petit immeuble de quatre étages, simple, gris et terne comme tout ceux qui l’entourent mais pour y entrer je dois montrer patte blanche, quel contraste. On m’indique l’étage où je dois m’y rendre, j’empreinte l’ascenseur pour m’arrêter au quatrième. Les couloirs sont plongés dans la pénombre totale, je me sers de mon téléphone en guise de torche et trouve le studio d’enregistrement grâce à l’énorme inscription collé sur la porte en verre. On ne peut faire plus discret. J’allume la lumière et cherche un endroit où me poser. Tout ce matériel sophistiqué était mon quotidien et ne m’impressionne pas plus que ça désormais. Je consulte l’heure sur mon portable, et remarque que mon collègue est en retard, bravo. Au bout de dix minutes l’ennuie pointe le bout de son nez, et je ne sais comment m’occuper… enfin si. Avec minutie j’allume les ordinateurs et tout ce bordel électronique puis m’enferme dans la salle insonorisée. Je met l’énorme micro à ma hauteur et commence à chanter une chanson japonaise que j’apprécie particulièrement.