Haa… Pourquoi faut toujours qu’on m’emmerde au lycée ? Remettant mon sac à dos correctement sur mes épaules, j’enfourche mon vélo et baisse la tête quand la bande de cons passent devant moi et me lancent des sourires mesquins.

Fronçant les sourcils, j’actionne les pédales et gonfle les joues, préférant passer outre. De toute façon, ce n’est pas mes mini-bras qui vont me servir et ils sont cinq contre moi. Et puis, j’ai assez de bleus comme ça... La route pavée, je roule tranquillement, les écouteurs dans les oreilles et la musique à fond, soufflant dans la pente et grimaçant dans la descente. Faîtes que je me pète pas la gueule ! Après moult prières inutiles, j'arrive à la maison, freine et ouvre le portique, déposant ma bicyclette dans un coin et ouvrant mon veston pour foncer rapidement vers la maison et y entrer.

« C’est moi ! Je suis rentré ! Ninja ! ~ »

Ne sachant trop qui était la maison, l'emploi du temps de ma soeur m'étant inconnu tout comme les passe-temps de mes parents… Tous très variés, je ne me soucis pas trop d'être seul ou non. J’attrape le chien qui aboie sous l’euphorie de ma présence et lui fais quelques câlins.

« Tu as passé une bonne journée ? » demandais-je bêtement à l'animal en grattant derrière ses oreilles.

J’enlève mes chaussures, ma veste et ouvre mon gilet puis enfile mes chaussons, me dirigeant vers la cuisine, déposant mon sac dans un coin du salon.

« Je vais faire un gâteau. »

Retirant ma cravate et déboutonnant les premiers boutons de ma chemise, je fouille dans les placards et sors les ingrédients nécessaires. Un gâteau à la crème, c’est bien ça. Prenant mes affaires qui traînent dans mes bras, je pars dans ma chambre et arque un sourcil. De l’eau coule…

« Tiens… Quelqu’un est là... »

Je laisse un rictus joyeux se pendre à mes lèvres et retourne en sautillant dans ma cuisine une fois mes biens lancés avec fracas dans ma piaule. M’attardant à la préparation de mon délice sucré, je goûte avec prudence la mixture concoctée et la verse dans le moule et l’enfourne dans le four quand, tout à coup, une porte dans le couloir s’ouvre, me faisant tourner la tête.

« Qui c’est ? »

Je lance un regard curieux vers l’ombre du corridor et puis déglutis en refermant la porte brûlante en y observant... Nikki Miya. Ma tendre sœur dans une tenue… Très… Légère. Je déglutis encore une fois, laissant mes yeux se perdent sur ses cheveux mouillés et ses jambes dénudées.

« Mi.. Miya… Je te fais un gâteau… Tu as passé une bonne journée ? »

Je rougis doucement et tripote mes doigts entre eux avec nervosité, pour mieux m’avancer vers elle et étirer mes commissures, les déposant maintenant sur ses joues, gloussant comme un enfant.

 

J’avais passé ma matinée à faire des shootings en plein air. Et ce depuis 7h du matin. Alors quand à midi j’avais fini et que j’avais pu reprendre le chemin du retour, je peux vous assurez que j’avais vidé toutes mes réserves de sucre. Arrivée devant le palier de la maison, c’est en mode zombie que j’avais ouvert la porte, avais franchi le seuil et retiré mes chaussures sur le palier. J’avais donné un coup de pied dans la porte pour la refermer et m’étais étirée en grognant pour ensuite pousser un long soupir. A peine en train de dormir debout, j’étais allée dans le salon. Bobby me fit la fête mais j’étais trop mollusque. Du coup j’avais failli tomber par terre quand il se fourra entre mes pattes. Nouveau soupir.

« Aaaish… Bobby… Fais gaffe ! J’ai failli tomber petit fou ! » Je m’agenouillais lui sourit, les paupières à moitié fermées. « Okaeriiii~ » Lui avais-je alors dit en lui grattant la tête et lui faisant des papouilles. Je me redressais et pris la direction de ma chambre, la veste encore sur le dos. Je me jetais sur mon lit en soupirant de nouveau et dormi là une ou deux heures.

Quand je me réveillais, j’avais en fait, dormi trois heures. Mais j’étais prête pour profiter de mon après-midi. Je remarquais que j’avais encore ma veste sur les épaules. « Aaah… Bakanikki ! Un jour, t’arrêteras de dormir debout et tu retireras ta veste ! » Je pris le risque de renifler cette dernière. Je fis la grimace. Je puais la sueur. Mon dieu ! Affreux. Je sortis de ma chambre.

Hum ? Je suis toute seule ? Avec Bobby ? Retirant ma veste, j’allais la ranger à sa place à l’entrée. Je retrouvais Bobby et je lui demandais « Neeeh… Bobby, Appayato et Rikiappa sont pas là ? Et Choupinet, il rentre quand ? » Je fis une moue « Un jour faudrait qu’on s’échange les emplois du temps, neh ? » Je lui fis de nouvelles papouilles en lui souriant. Ouais je parlais à mon chien ! Et alors ? Il est chou. Il mérite qu’on lui parle. Puis lui, je sais qu’il est suffisamment intelligent pour comprendre tout ce que je lui dis même s’il ne sait pas me répondre dans ma langue ! Et à force d’entendre de l’anglais, du coréen et du japonais, je parie plein de sous que mon chien est le plus intelligent de la planète !

C’est avec ces belles pensées que j’allais prendre une douche. Une belle douche. Et mes fringues qui puent…. BERK ! Je ne les remettrais pas en sortant. J’allais à la salle de bain, fermais la porte, retirais mes vêtements, les mis au sale et entra dans la douche. Je ne sais pas combien de temps j’étais là-dessous, mais je peux vous dire que j’étais trop bien sous l’eau chaude ! J’en profitais le plus possible. Et puis je coupais l’eau, j’attrapais une serviette et… Je constatais que j’avais oublié un truc important… Prendre un change. Zut. « Aaaaiiiiish ! » Je me donnais un petit coup sur la tête et puis faisant la moue, je partis en conquête dans le panier à linge propre. « Doit bien y avoir un truc suffisamment grand là-dedans, même si c’est pas encore repassé… »

Je trouvais un T-Shirt. « Hum ? Oh ! Ce n’est pas un T-Shirt de notre « p’tite fille » ? » Un sourire se dessina sur mes lèvres. Il était beau ce T Shirt. Et puis il était grand aussi. Je trouvais aussi un mini short à moi. Toute fière de mes trouvailles, je les enfilais et sécha une dernière fois mes cheveux longs. Le T-Shirt tombait au-dessus du short, si bien qu’on ne le voyait plus. Haha !

Je sortis de la salle de bain alors, la serviette autour du cou. En sortant, la voix de mon frère se fit entendre « Qui c’est ? » qu’il demandait. Moi, j’étais surprise de le voir là. Surprise et contente ! Parce que je ne l’avais pas entendu rentré « Choupinet ! » dis-je en sautillant vers lui, oubliant presque que je n’avais qu’un T-shirt sur les épaules, et le sien qui plus est, tellement j'étais trop contente de le voir à la maison.

Il avait un air tout mignon ! Avec ses joues toutes roooses lààà~. Il m’annonça tout timide qu’il me faisait un gâteau et me demanda si j’avais passé une bonne journée. Je lui mis aussi un bisous sur la joue. « C’est trop gentil ! En plus, ça tombe bien, j’ai faim ! » Je lui souris « Ma journée a été… épuisante. J’ai fini à midi mais si tu m’avais vue rentrer à la maison, t’aurais pu me prendre pour un somnambule. » Je lui attrapais le poignet et le fis assoir à côté de moi sur le canapé. « Et toi ? Ta journée ? T’es rentré y’a longtemps ? »

Sa main ? Oh ! Elle était encore avec les miennes. Elle est toute douce ! Mah ! De toute manière, mon frère est tellement chou que je l’appelle toujours « choupinet » ou « petite fille » selon les circonstances.

 

On peut savoir quand même quelle mouche l’a piquée pour qu’elle soit vêtue de mon tee-shirt... Elle a un truc en dessous au moins ? La dévisageant, j’accroche mes bras autour de ses épaules légèrement pour la serrer devant nos bises amicales. Enfin, du moins, elles se veulent amicales en apparence mais, à dire vrai, j’aimerai tellement plus que de l’amitié avec… Ma sœur. Oh, c’est bizarre dis comme ça ! En tout cas, je ne peux pas me plaindre, elle est magnifique dans mon haut, ses jolies courbes dessinées, ses épaules dénudées et ses clavicules pointant… Heureusement que je ne suis pas trop musclé sinon ça aurait fait une toge atroce mais là, c’est juste parfait… Je rougis à cette pensée et puis frotte mon nez contre le sien, fermant doucement les paupières et chuchotant :

« Ma journée fût bonne. Et j’aurais voulu te voir avec la tête zombifiée ! Tu devais être adorable ! »

Je ne lâche pas sa main, serrant un peu ses doigts entre les miens, sentant mon cœur battre fort contre mon poitrail, dansant sûrement la polka d’ailleurs et, je lui rends son sourire, ronronnant presque :

« Je suis rentré y même pas 15 minutes. Je savais pas que tu étais là mais, comme je t’avais ressenti quelque peu dépité hier, je voulais te faire une surprise avec le gâteau ! »

Mes pupilles glissent de ses iris jusqu’à ses bras, puis ses cuisses, puis ses pieds… Et mes pommettes reprennent un peu de rose.

« Je dois… Ranger le sucre et tout… Viens m’aider ! » annonçais-je en rigolant, me levant brusquement et la tirant avec moi, empoignant avec force sa paume. Je ne veux pas qu’elle me lâche… Jamais !

La cuisine étant une cuisine américaine (c’est ma cousine germaine même !), nous y arrivons en moins d’une seconde et j’entame donc ma tâche, me mettant de la farine sur les doigts… De la poudre blanche…. Faut que je range vite tout ça avant qu’AppaYato rentre !

Et voilà, maintenant je rigole bêtement, mettant ma main sur ma bouche, gêné de ma stupidité… Toutefois, je n’ai même pas remarqué l’énorme trace crayeuse que je viens de me coller sur le visage.

« Nikki… Nikki… Tu crois que Papa a un souci en voyant la farine ? Tu crois qu’il pense à quoi quand il voit de la farine ? Oh mon Dieu ! De la… FARINE ! Ha ha ha ! »

Gigotant des épaules, je me tourne vers elle, les yeux à moitié clos sous mes rictus joyeux et lui lance innocemment quelques regards pétillants et étincelants, toujours épris par la risée, quelques éclats échappant ma gorge. Le tout souligné de ce trait blanc… Sûrement perturbant.

 

Inconsciente dans le T-Shirt de mon frère couvrant mon mini-short ? Mais… Pas du tout ! Puis, si j’avais mis le T-Shirt de Appayato, ça aurait pu être encore mal compris. Et le T Shirt n’aurait pas fait tunique, mais robe… Trop laid. J’avais encore la main de mon choupinet dans la mienne. Je ne me lassais pas de le regarder. Raawr. Tellement chou ! Un moment, je me mis à cligner un peu des yeux. Yah… C’est moi ou… Il venait de me faire un bisous d’esquimau ? Je sentis mes joues devenir toutes roses. Assise avec lui sur le canapé, je fus soulagée qu’il ait passé une bonne journée. Mah, remarque, c’est pas comme si j’attendais qu’il me dise qu’il avait été encore un fois bizuté. Je fis une légèrement moue :

« Tsch. J’aurai eu une tête horrible, oui. Puis, j’ai failli me manger les meubles ! Et écraser Bobby en lui tombant dessus…» J’imaginais la scène et pouffa, ma tête allant rencontrer gentiment l’épaule de mon frère.
J’eu des points d’interrogations dans les yeux. Jai été dépité hier ? Huh ? Ah bon ? « Oh ? Ah.. Ah bon ? J’avais cet air-là ? Quand ? » Je lui mis un léger coup de coude dans les côtes « Mah ! T’en fais pas, regarde, j’ai oublié… Comme quoi je ne t’en aurais pas voulu tant que ça ! J’y arrive jamais d’abord… » Nouvelle moue. Tout ça c’était la faute de sa bouille blonde et de ses yeux et de ses expressions… Choupinet était chou comme un ange ! Comment pouvait-on être aussi mignon ? HEIN ? A me donner des battements de cœurs incompréhensibles en plus… C’était trop suspect…

Je le sentis alors me dévisager. « Hum ? » Je me demandais ce que j’avais pour qu’il me regarde comme ça, mais il m’entraîna dans la cuisine pour ramasser le sucre et la farine. Ah. La farine. La hantise de mon papa. Moi je savais un peu pourquoi. Du moins j’en avais eu une idée, mais j’ai toujours gardé ça pour moi, par respect pour lui. Je savais qu’il avait été addict à la drogue. Alors, je me disais que voir des poudres blanches, lui rendait la tâche plus que difficile.

Mais voilà. Choupinet eut la mauvaise idée d’en rire. Il m’avait entraîné dans la cuisine, où de la farine traînait là en grande quantité. « Aiigoo… T’en fous toujours partout hein ? » Dis-je en rigolant. Je le vis rigoler en mettant sa main pleine de farine sur le visage. C’était trop dur de ne pas rigoler. J’en gloussai discrètement. Raaah, même là il était mignon. Sa bêtise aussi le rend mignon ! C’était quoi ce garçon ! «Nikki… Nikki… Tu crois que Papa a un souci en voyant la farine ? Tu crois qu’il pense à quoi quand il voit de la farine ? Oh mon Dieu ! De la… FARINE ! Ha ha ha ! » Et il en riait le saligaud. J’avais failli prendre un air sérieux. Et lui faire peur. Mais je le poussais de devant la farine et je me mis à nettoyer le plan de travail. « Appayato… A eu pas mal de difficulté quand il était au Japon. » Je souris à Choupinet « Il a un souci avec la farine parce que ça… Lui rappelle de mauvais souvenirs. » Je terminais mon nettoyage « Je ne suis pas vraiment certaine à 100% de ce que je dis, mais je pense quand même que c’est sérieux, et qu’il ne faut pas le prendre à la légère. » Je me tournais donc vers mon frère et posa mon index sur son nez l’air –faussement- sérieux « Yah. T’en riras plus hein ? » Je baissais mon index. Je pouffais. Je lui avais foutu de la farine sur le nez. Et après ? Ah bah je l’avais ébouriffé. Donc il avait les cheveux blond blanc maintenant. Et moi je me retenais de rire encore plus. « On dirait… Que tu viens de sortir d’une tempête de neige… PFFFFFFFF » Et c’était foutu. J’étais morte de rire.

 

M’empêchant de rigoler, je gonfle les joues puis mords ma lèvre inférieure. Elle devait être tellement drôle ! M’enfin, heureusement, Ninja ne se l’est pas prise sur la tête… Nous rions un peu puis, la conversation reprend de son cours :

« Ah mais non je t’ai rien fait ! Tu devais peut-être faire la tête sous la fatigue, c’est tout ! »

Puis, préférant ignorer son interruption, son interrogation parce que si je lui avouais vraiment que j’étais en train de fasciner sur son corps et que mon corps battait la chamade elle aurait sûrement trouvé ça louche, et me justifier maintenant serait plutôt dur… Puis j’ai pas eu le temps de ranger la cuisine… L’entraînant sans poser de question, je m’attarde à la tâche. Je gonfle les joues sous sa remarque et lui tire la langue.

« Mais non ! J’en ai mis qu’un peu sur le plan de travail, c’est normal roh ! »

Reprenant le ménage, je reste concentré jusqu’à ce qu’une question stupide me vient en tête. Je n’ai en tête aucune mauvaise pensée ou quoi que ce soit, j’aime mes parents plus que tout. Ce sont les seuls que j’ai. Et seront les seuls. Je ne connais qu’eux. Je fronce les sourcils et me retourne vers elle, les mains sur les hanches, l’écoutant à moitié, parce que voilà, j’étais vexé :

« Hey Nikki… Je te rappelle que papa nous a tout raconté. Et qu’il n’a pas honte, qu’il en rigole lui-même. Certes, ça n’a pas été facile pour lui, mais il a passé outre. »

A son index près de mon nez, je me détends doucement et préfère regarder ailleurs, vilaine grande sœur à me parler comme si j’étais qu’un gosse qui ne comprenait pas la vie. Puis, mon visage se détend, arquant même un sourcil. Pourquoi elle rit ? Je grimace quand sa main passe sur mes cheveux puis lui tapote le bras quand elle n’arrive pas de glousser :

« Mais arrêteuh ! » dis-je en m’énervant et la secouant légèrement, remarquant que… j’ai de la farine qui…

« Oh Non !! Non Miya, t’abuses ! Tu vas voir ce que tu vas voir ! » m’exclamais-je en rigolant, empoignant son haut, enfin mon tee-shirt puis ouvre le robinet rapidement pour lui jeter de l’eau sur la figure. « C’est plus de la neige, c’est un typhon !! »

L’enlaçant entre mes doigts, j’en oublie que je voulais bouder au départ et la pousse dans le salon, lui mettant par la même occasion de la farine sur la figure puis m’amuse à la chatouiller, debout dans le salon, foutant par la même occasion des saletés partout, rigolant bêtement, mon menton sur son épaule, tandis que mon torse se colle à son dos pour avoir une meilleure prise sur ses côtes et laisser mes doigts la titiller pour la torturer.

 

Ah ? J’étais fatiguée hier ? Ah bah… Peut-être hein. En même temps je ne m’en souvenais plus. Parfois j’avais l’impression de ressembler à un poisson rouge, vu comment j’arrivais parfois à oublier de ces trucs. Tiens bah, voilà… Par exemple là, juste après… j’avais oublié qu’ Appayato avait déjà tout dit à Hayden aussi… Mémoire de poisson rouge je vous dis ! Et encore plus quand je sors d’un état zombiesque ou somnambulesque. Mais faire la tête à Chouchou et le vexer, c’est pas du tout ce que j’aime faire, au contraire, j’aime pas quand il se vexe. Parce que je me sens bête. Et puis c’est mon Chouchou, donc j’aime pas lui faire de mal.

Je me moquais en disant qu’il en avait encore foutu partout. Le voilà qui se met à se vexer. Noooon ! Choupineeeet ! Te vexe paaaas ! Je te taquine… parce que je t’aime… Comme une folle… Dingue… De son choupinet. Non mais, en plus à gonfler les joues comme ça, il me donne envie de lui faire des poutoux. Dur de se retenir ! Bon je doute qu’il me fasse une histoire pour des poutoux… Mais quand même. Tout pleins de poutoux partout, c’était un peu trop non ? Puis il est grand. Alors il aurait du se baisser pour que moi, la naine, lui en fasse trois… non quatre… Non dix sur chaque joue. Et encore je crois que dix c’est encore trop peu. Je me contentais de rire à sa réaction. « Mais oui c’est normal. Au moins après, ça te permet de passer l’éponge~ avec moi~ dans la cuisine~ » Oui bon c’était évident qu’il n’allait pas faire un gâteau dans la salle de bain ou dans le salon.

Et ma mémoire de poisson rouge avait refait son apparition. Comme je l’ai dit plus haut, j’avais zappé le fait qu’Appayato avait tout raconté à Hayden. Ralala… Et donc, enchaînement logique, Chouchou se vexe. Et là, moi, je me sens encore plus bête. Oublier un tel truc. En plus s’il savait… Pourquoi lui interdire d’en rire comme si j’interdisais un gosse de jouer avec des agraffes ? Non mais… Nikki réveille toi. Oui car, qui sait ? Peut-être que je dors encore en fait ? Je fis claquer la paume de ma main sur mon front, faisant un beau panache de farine par la même occasion. « Ah vui… Je suis bête. Je te le dis Chouchou, ta sœur a un soucis avec sa tête quand elle sort de son état zombie… » autant en rire hein.

J’attaquais ma petite fille avec de la farine, histoire de passer à autre chose. Ca avait failli plomber l’ambiance dis donc. Mais la farine est là pour arranger ça. Et je ne me retint absolument pas de lui en mettre dans les cheveux. J’en ris ! Mais tellement ! Que je me faisais mal aux côtes. C’était tordant. Surtout de voir sa tête en fait et sa réaction. J’allais voir quoi au juste ? Tout d’un coup j’étais curieuse, trop curieuse peut être, parce que je me pris tout plein d’eau. Je poussais un cri de surprise, protégeant ma tête de mes petits bras. « AH !! Sale… VILAIN GARCON ! »

Nouveau cri de surprise suivi de rire quand il m’enlaça et me poussa dans le salon pour me tuer à coup de chatouille. C’était injuste ! Il était plus grand ! Il en profitait ! Le saligaud ! Je me débatais comme une petite folle en riant et finalement je le poussais sur le canapé, me retrouvant à califourchon sur ses jambes, mes deux mains lui retenant les poignets . Je reprenais mon souffle. « Ah… Mon dieu… J’ai cru… Mourir… Pfiou… » Et je pouffais de nouveau. Je fis genre j’étais vexée en gonflant mes joues « Petit vilain. T’allais me tuer hein ? tsssss …. Tant pis je vais me venger ! » Et… Je lui fis un gros poutou sur la joue. Le genre de poutou qui résonne bien fort et qui est bien baveux. Quoi ? Comment ça ce n'était pas une vengeance ?

Sauf que bah…. Je ne fis pas ça forcément au bon moment…

 

Ebahi par sa mémoire de poisson, je me calme aussitôt et rigole quasi au même instant, sous le ridicule de la situation. Enfin, je rigole intérieurement parce que je veux pas plus la culpabiliser comme ça, alors je préfère ignorer et lui souris… Voilà, elle a de la farine sur le front. Je glousse, mes épaules se jetant en l’air sous le rictus et les bruits que je tente d’étouffer. Puis, la bataille commence, digne d’un jeu de bac à sable, la farine vole partout dans la cuisine ouverte puis l’eau nous éclabousse tous deux, mais surtout elle il faut l’avouer, mouillant son tee-shirt et un soubresaut me pris presque au cœur en entant sa remarque… Pour une fois qu’elle s’adresse à moi en disant « Garçon », je ne peux pas m’empêcher de lui sauter dessus, lui faisant un câlin à moitié mais aussi voulant la taquiner.

Evitant de me prendre des coups dans les côtes ou bien la figure, j’esquive ses mouvements brusques et dans un recul qu’elle provoque, je tombe sur le canapé, ma tête s’enfournant dans les coussins moelleux, mes pupilles plongeant dans les yeux, tout en s’élargissant grandement. Je déglutis et garde mes bras paralysés au-dessus de mon crâne, la fixant, l’observant, ses cuisses trônant entre les miennes, mon sang ne fait qu’un tour et je gémis sous le désagrément, tirant la moue, tentant de dissimuler par la même occasion des éclats de voix. Si belle et si douce… Si pétillante et si innocente… Ou du moins, je le pensais… Jusqu’à ce que mes yeux glissent sur ses jambes à l’épiderme satiné, faisant tourner ma tête, l’écoutant à demi-mots… Oui… Je ne décroche pas de sa silhouette aux courbes ravageuses, ma respiration s’accélérant, mes doigts se resserrant sur les siens et mes joues s’empourprant, jusqu’à ce que ses lèvres se collent à mes joues, laissant à nouveau un son s’évader de ma gorge, plus grave que l’autre, plus incertain.

« Non attends… NikkI… Promis… Aaah… Arrê…Arrête ! »

Retirant mes bras avec férocité et attrape ses hanches vélocement, la soutenant et tentant de la pousser, sans vraiment en réalité le vouloir jusqu’à ce que la porte s’ouvre… Oh Mon Dieu ! Entendant Bob foncer jusqu’à l’entrée pour accueillir les nouveaux arrivants qui sont, sans aucune hésitation AppaYato et RikiAppa, je la jette presque par terre, en hurlant d’abord sous la panique puis tentant de rattraper le coup en me jetant de l’autre côté du canapé, me prenant les pieds dans le tapis et me ramassant la figure.

« Euh… Ok… Bonsoir les enfants. Vous faisiez quoi ?? » demande d’abord le châtain, me soulevant en époussetant mes manches… Toujours pleine de farine…

« Ca sent pas le cramé ? » annonce le brun.

« OH mince mon gâteau !! »

Avant même qu’on puisse m’arrête ou quoi que ce soit, je sauve mon chez d’œuvre et le sort du four, indemne. Pfiou ! Ce fût moins une ! J’ai plus qu’à la recouvrir de crème et ça sera parfait ! Les parents toujours confus parce qu’il vient de se passer, ne bronche pas plus que ça, supposant que nous devions jouer comme à note habitude, puis comme il fallait s’y attendre, Rikiya se tourna vers Hayato, lui demandant de l’aider à ranger, une blague vaseuse sur la farine en retour. Moi, dans tous les cas, j’ai réussi à faire le gâteau pour Nikki ! Bon, j’ai dû aussi nettoyer le plan de travail avant, mais au moins, on aura du gâteau !


RP FINI