Ma vie ? Je ne vois pas ce qui vous intéresse là-dedans ? N’est-ce pas sensé rester privé ? C’est la seule chose que mon agence me laisse. Mais si vous promettez que votre bouche saura rester fermée, je peux peut être vous confier quelques petits trucs à vous mettre sous la dent. Je vous passe ma naissance, mélange de fluides organiques dont vous ne voulez rien savoir. Et oui, ma mère a survécu, j’étais qu’une crevette elle m’a pondu comme une poule un œuf. Donc si je dois vous raconter une anecdote de mon enfance…

*FLASH BACK*

Il faisait noir… Si noir. Je n’aime pas cet endroit. On n’y entend rien et on n’y voit rien. Je me recroqueville doucement, j’entends les pas au-dessus de moi. Je sais qu’elle est revenue, j’ai peur, je ne veux pas qu’elle me punisse. Je veux sortir. La porte s’ouvre soudain et la main de ma tante apparait pour me tirer par le col hors du cagibi. Mes pieds quittent le sol un instant et je glapis de douleur, ça ne lui plait pas parce qu’elle me lance dans le couloir en profanant des insanités. Je suis pétrifié de peur.

« Arrête de chialer espèce de sale gosse ! Maintenant va faire tes devoirs avant que tes parents reviennent te chercher ! »

Pourquoi j’étais dans le cagibi ? J’ai essayé de prendre un cookie. Je n’ai juste pas eu d’encas et je meurs de faim. Elle venait de les faire et j’ai pas pu m’en empêcher. Mais ils n’étaient pas pour moi alors je n’aurais pas dû le prendre. De toute façon, presque tous les samedis, je passe la moitié de ma journée enfermée dans le cagibi. Un jour je ferai raser sa maison.

*Fin FLASH BACK*

Elle a toujours eu un truc contre moi. J’étais pas vraiment son neveu préféré. Quand je faisais rien de mal, elle prétendait que je l’avais regardé de travers ou son fils faisait une bêtise et m’en accusait. Ne me prenez pas en pitié maintenant que vous savez ça. Parce que figurez-vous que quand j’ai eu quinze ans, on a vraiment du raser sa maison. Et je peux avouer que je pleurais pas vraiment. Mais bon, oublions cela et passons à une autre période de ma vie, voulez-vous ? Je ne sais pas trop quoi aborder, à moins que…

*FLASH BACK*

Je sais que je ne devrais pas être là, que c’est impoli, que je vais me faire renvoyer dès que j’aurai posé un pied dans la chambre mais b*SLAP* Hein ?! Je pousse la porte vivement et vois ma mère se tenir la joue rougie, mon père semblant en rage. Je suis resté un moment comme ça, figé, complètement incapable de bouger un muscle, mon père a levé son regard froid sur moi et m’a toisé un instant.

« Quoi ? Tu vas prendre la défense de ta bonne à rien de mère ?! »

Et là, autant aurais-je voulu lui sauter à la gorge, le lancer par la fenêtre, le frapper de toutes mes forces, je suis resté planté là comme un idiot. Comme l’idiot lâche que je suis. Je tremble et cours vers le salon, seule chose intelligente que je sais faire. J’attrape le combiné pour appeler les secours pour les femmes battues et j’ai à peine le temps de leur donner l’adresse que mon père surgit dans la pièce, rouge de colère, me frappant à mon tour.

*Fin FLASH BACK*

Je peux encore me revoir tomber en arrière comme un idiot, trébucher dans mes propres pieds et tomber devant les siens… Il semblait si satisfait. Mais je sais que maintenant ma mère est en sécurité, je suis fier de dire que je l’ai aidée d’ailleurs. Mais c’est sûrement l’épisode de ma vie qui m’a changé, celui qui m’a appris à me taire… A mettre un masque et à écarter de mes sentiments quiconque me semble prompt à y mettre la pagaille. En parlant de pagaille…

*FLASH BACK*

Trois ans maintenant que je voulais rentrer dans cette agence, seulement trois mois que je suivais enfin les enseignements. J’étais doué bien sûr, plus que certains, moins que d’autres. J’étais dans la salle d’entraînement quand cette perche est arrivée. Il m’a fallu un moment pour m’habituer au sourire d’idiot qu’il avait plaqué sur son visage. Oui, pour sûr il était beau… Et j’ai même senti ma confiance flancher l’espace d’un instant, ou était-ce mon cœur qui venait de rater un battement ? Allons, c’était tellement idiot que je dus secouer la tête pour chasser l’idée de ma tête. Il vint vers moi et me tendit sa main. Je ne sais plus quoi faire. Son sourire idiot est encore là… Pourquoi est-ce qu’il est si grand ?! J’ai pris sa main, on s’est incliné.

« Je suis Kwon IlSun ! »

Kwon IlSun hein ? Je vais devoir apprendre à éviter ce gars, une plaie si vous voulez mon avis, un cas social le genre de virus de bonheur que vous avez envie de jeter par la fenêtre… En plus il insiste l’idiot ! Il me colle et me vanne. Il espère m’arracher un sourire ? Ou peut être que je vais lui dire que je l’aime à la folie. J’ai simplement fait semblant de lui marcher sur le pied par erreur puis j’ai fui comme le lâche que j’étais en ignorant les papillons dans mon ventre.

*Fin FLASH BACK*

Kwon Il Sun… Non, je ne l’aime pas. Qui aimerait un idiot pareil. Il ne veut que retourner mon monde, c’est tout ce qu’il cherche de toute façon ! Et puis le sujet est clos ! Je vous ai dit assez de ma vie ! J’ai autre chose à faire que de vous entretenir ! Allez ! Bye !