Je suis né au Japon il y a vingt-deux ans de cela ; Eh oui, cela remonte, mais ça n’en reste pas moins utile à savoir ! Il faisait beau, c’était… le onze juillet, je crois. Oui, cela devait être ça. Bien évidemment que je connais ma date de naissance ! J’avais juste envie de vous mettre le suspens quelques secondes… Ne m’en veuillez pas ! Bref, en ce onze juillet, j’étais né de l’amour de ces deux parents qu’étaient les miens (comme c’est poétique). Et comme je suis sûr que ma vie vous intéresse, je vais m’empresser de vous la raconter !

Tout a commencé par un déménagement, lorsque j’étais très jeune. Mon père a été muté en Corée pour un poste différent de celui qu’il occupait et, pour cette raison, ma mère et moi, alors que j’étais âgé d’environ 1 an et demi, avions quitté ma terre natale pour emménager à Séoul avec lui. À cet âge, on n’a pas vraiment l’occasion de placer un mot pour ou contre un tel déplacement, mais au final je n’avais pas eu tellement de mal à m’intégrer.

Mes parents m’aimaient, énormément même, me gâtant et me complimentant sans cesse, que cela soit pour mon physique, quand j’apprenais quelque chose de nouveau ou quoi que cela puisse être d’autre d’ailleurs. D’un autre côté, même s’ils me réprimandaient en cas de fautes graves, ils semblaient délaisser quelque peu les aspects négatifs, mais négligeables, de mon caractère. « Pense un peu aux autres », « écoute les autres quand ils parlent », « tu n’es pas le nombril du monde Kenta » sont des phrases que je n’ai jamais entendues de ma vie, et qui auraient peut-être permis de me faire évoluer différemment, car au bout du compte, j’avais développé un certain égocentrisme qui, bien qu’inconscient, était assez remarquable lorsqu’on ne me connaissait pas.

C’est donc en Corée j’ai vécu toute mon enfance, à part cette année et demi passée en Japon et dont je n’ai que très peu de souvenir vu mon bas âge ; j’ai du apprendre les manières Coréennes, même si je captais en parallèle les habitudes japonaises, de par la nationalité de mes parents qui ne pouvaient pas agir différemment puisqu’ils y avaient passé la majeure partie de leur vie. J’aimais beaucoup me retrouver entouré de personnes toujours plus différentes les unes que les autres, même si je n’étais pas réellement attentif à la manière dont ils se comportaient, et encore moins à la manière dont je me comportais envers eux. Mes parents ne réalisaient pas forcément ce défaut, raison pour laquelle ils ne m’en faisaient pas la remarque alors qu’il aurait été utile de me reprocher certains aspects de mon comportement. Au lieu de cela, ils laissaient mon caractère se forger dans le sens de l’égocentrisme, je ne faisais que moins confiance aux autres, et bien plus à moi-même, cela n’était pas si grave au bout du compte, si ?

Ma passion pour la musique, à l’instar de mon égocentrisme, est arrivée alors que j’étais très jeune. Ma mère m’avait toujours donné le goût de la musique, car elle aimait beaucoup me distraire par des mélodies, m’endormir avec une berceuse quand j’étais enfant. En fait, j’étais plongé dedans depuis le début, mais je n’avais pas réellement réalisé à quel point cela changerait ma vie. Plus le temps passait, plus je tentais de m’y mettre, pianotant quelques notes à la maison, tirant de manière aléatoire sur les cordes de la guitare de mon père au début, plus méthodiquement par la suite. Bien évidemment, mes parents ne manquaient pas de m’encourager quand ils me surprenaient, venant une fois de plus fournir à mon égo les ressources dont il avait besoin. C’est aussi à cause de cela que j’avais décidé que la musique prendrait une place importante dans ma vie et, si possible, deviendrait mon métier.

J’avais continué mes études comme n’importe quel enfant de mon âge et, au bout d’un moment, j’avais décidé qu’il était l’heure de vivre de ma passion, du moins, d’essayer. Mes parents avaient alors décidé de me pousser vers l’avant, me répétant que j’aurais toutes mes chances si j’essayais d’auditionner dans l’agence la plus connue du moment, et j’avais fini par faire le pas, franchissant les portes de l’agence New Generation, une agence montante dans le domaine depuis quelques années. Après tout, je ne buvais pas, je ne fumais pas, je n’étais pas du genre à chercher les problèmes, ces règles seraient facilement supportable… En pratique.

En effet, quelques temps après mon entrée à New Generation, j’avais quand même réussi à acquérir un seuil de popularité assez respectable, mais j’avais également rencontré une fille… Eh oui, une fille alors que les relations ne nous étaient pas réellement autorisées… Vous voyez un peu le tableau ? Je l’aimais, elle m’aimait (du moins je le pensais) et nous parvenions sans problème à cacher cela aux gens, mais alors que j’avais déjà eu beaucoup de mal à lui accorder ma confiance et à ouvrir mon cœur, elle était allée rapporter notre relation… Chose qui n’avait pas été très bien accueillie par l’agence. J’avais failli perdre mon travail, perdre cette possibilité d’exploiter ma passion, tout cela à cause d’une fille et de sentiments stupides que je ressentais envers elle.

Bref… Vous comprendrez que cela ne m’avait pas aidé à devenir plus confiant, bien au contraire ! En fait, je n’étais que moins capable d’accorder ma confiance, que cela soit en amour ou en amitié. J’avais commencé à me méfier des sentiments, à éviter de fréquenter trop de femmes de peur que des rumeurs ne circulent ; je ne comptais plus que sur moi-même, car après tout, j’étais tellement bien que je n’avais besoin de personne l’autre, pas vrai ? Mon travail me plaisait bien trop que pour le risquer une nouvelle fois… Et je ne laisserais pas non plus les autres risquer leur carrière, même si je dois leur rappeler sans cesse que nous ne sommes pas autorisés à avoir ce genre de relations ! Les gens me le reprochent souvent… mais je m’estime heureux de parvenir à m’y tenir, car je n’aurais pas de problèmes en agissant ainsi et je pourrai gagner encore en popularité !