On était vendredi. Et ce vendredi n’allait pas du tout être comme les autres. En effet j’allais enfin pouvoir avoir une vraie sortie digne de ce nom avec Jay. Je me sentais aussi heureuse qu’une adolescente qui allait à son premier rendez-vous amoureux. D’ailleurs je m’étais levée très tôt le matin. J’avais bien fait parce que là, j’étais dans ma chambre à me demander ce que j’allais bien pouvoir porter. J’avais beau faire le tour de toutes mes tenues, elles finissaient toutes sur mon lit ou sur la moquette, envahissant la chambre et créant un capharnaüm entier. Je n’avais jamais été comme ça avant et je savais bien que quoi que je portais, Jay allait me trouver très bien telle que je suis. Il avait toujours été comme ça. Mais moi, pour une fois, j’avais envie de bien m’habiller. Juste pour marquer cette journée. Cette première fois avec lui, à lui tenir la main, dans les rues de Séoul. J’étais vraiment excitée. J’avais hâte d’y être. On s’était donné rendez-vous devant l’université. J’aimais beaucoup ce quartier d’ailleurs. Il était assez fréquenté d’ailleurs, mais je me moquais bien que l’on soit choppé tout les deux ensembles tels des amoureux. A vrai dire, les rumeurs faisant de moi et Jae Won un couple parfait commençaient à m’agacer, et je n’avais pas envie qu’elles fassent blessent Jay. Ou qu’elles le rendent jaloux de son partenaire et ami. J’avais donc envie que toutes ses rumeurs se terminent pour que je sois enfin tranquille avec Jay et rien qu’avec lui, qu’importe ce qu’en pensent les journalistes et le monde. Jay avait été mon premier amour, et il le restera.

Je ne m’étais toujours pas décidée. Je me trouvais désespérante. « Yah… Sung Yoon… te torture pas les neurones comme ça ! Mets une tenue mignonne et ça suffira… de toute façon, t’es toujours mignonne quoi que tu mettes ! » Me dis-je devant le miroir en faisant une moue pour m’arrêter de foutre le bordel dans ma petite chambre. Donc finalement je décidais d’une tenue au hasard et m’habilla après avoir pris ma douche. Juste après, je pris le temps de bien me coiffer de mettre un léger maquillage. Juste un maquillage léger. Histoire de faire tout de même très naturelle. Aaaah… J’avais hâte d’être là-bas pour lui tenir la main. D’ailleurs je me demandais ce que l’on allait pouvoir faire. Aller dans un café manger un gâteau ? Ou alors… marcher main dans la main à parler de tout et de rien ? Parler ça c’était sûr que ça allait arriver dans la mesure où on avait beaucoup à se dire depuis le temps. Je regardais ma montre. Il était temps que j’y aille. J’enfilais ma veste, mis mon écharpe et vérifia que j’avais tout mis ce qu’il fallait dans mon sac. Une fois fait, je sortis et fermais la porte derrière moi.

Une fois dehors, je ne pu m’empêcher de mettre des lunettes de soleil et de remonter un peu l’écharpe. J’arrêtais un taxi et je demandais au chauffeur de me déposer devant l’université. Je retirais mes lunettes dans le taxi. Puis je pris mon portable et je ne pus me retenir d’envoyer un petit sms à Jay : « Je suis en route, j’ai vraiment hâte de te voir là bas ! >w< » J’envoyais mon message en souriant et en me pinçant la lèvre. Je trouvais même que le taxi n’allait pas assez vite. Alors qu’en fait j’avais tout mon temps, vu que j’étais en avance. Je me mis alors à penser à tout un tas de choses. Je n’arrivais toujours pas à croire que depuis cette chanson chantée à la radio, on s’était vraiment réconciliés lui et moi. C’était… Magique. Incroyable et miraculeux. Et je trouvais ça… Merveilleux en fait. Je demandais au taxi de me déposer un peu avant l’université. J’avais envie de marcher. Je payais la course et puis descendis du véhicule. Je pris le temps de marcher jusqu’au point de rendez-vous. Je regardais l’heure. J’avais cinq minutes d’avance. Mais je ne pus m’empêcher de regarder partout pour voir s’il était déjà là ou pas.

Il y avait un banc pas très loin mais pour le moment, je me tenais debout adossée à un mur. La sonnerie de l’université sonna annonçant la fin des cours. J’entendis le brouhaha des étudiants sortant de l’établissement. Et là… quelque chose que je n’avais pas prévu arriva. Une fille me montra du doigt discrètement avec une tête… Je déglutis. Une sasaeng ? Ou bien une fille… Jalouse que je sois célèbre. Sung Yoon ! Sois forte ! Je détournais le regard et fis comme si je ne l’avais pas vue. Sauf qu’elle s’était approchée de moi avec ses amies. Elle m’arracha les lunettes et défit l’écharpe.

« Tsch ! Ahn Sung Yoon hein ? Mah… J’imagine que tu croyais que l’on allait pas te reconnaître accroutrée de la sorte ? »
Je déglutis la laissant parler pour le moment. Je devais ne pas du tout paraître être troublée. J’étais forte. J’étais comme le marbre. Du moins c’est ce que je me disais pour m’en assurer. Elle s’était reculée et me jugea du regard avant de rire légèrement.

« C’est comme ça qu’une célébrité s’habille ? Apparemment ça ne rapporte pas beaucoup ! » Reste calme Yoonie, reste calme. « je me demande du coup ce que Jae Won Oppa peut bien te trouver, tu es tellement… superficielle. » Je serrais les poings. Une de ses amies croisa les bras. « Pourquoi en parler ? Il semblerait qu’ils ne soient plus ensemble… » J’eus un air surpris. Tout comme la première fille qui m’avait parlé. « Quoi ? Il l’aurait quittée ? » Vas y, parle de moi comme si je n’existais pas… Tsss…. « Aniyeo. Il paraît que c’est elle qui l’aurait quitté pour aller avec Fu Kee Jay. Yah… tu n’as pas entendu Kee Jay Oppa chanter à la radio une chanson spéciale ? Il paraît que c’est depuis ce jour là qu’elle aurait quitté Jae Won Oppa pour se mettre avec Kee Jay Oppa. » Je me retenais de dire quoi que ce soit. Sauf que là j’avais juste envie… De me défendre. Mais que pouvais-je dire ? D’autant que le groupe de sasaengs avait grandi. « Yah ! Briseuse de cœur ! » « Oser faire ça à Jae Won Oppa » Oppa ? Elle ne le connaissait même pas… Et puis me voilà en train de me faire traîter de femme sans cœur, sans sentiment. Le brouhaha commençait à me donner le tournis. J’avais l’impression de retomber dans le passé, quand on me marchait sur les pieds. Je devais me tirer de là, sinon j’allais mourir sur place. Mais pour le moment je ne savais pas quoi dire.

« En fait, t’es qu’une fille cruelle ! Jeter Jae Won Oppa comme ça ! T’approche pas de Kee Jay Oppa ! » C’était trop. Finalement j’explosais. « FERMEZ-LA ! » J’haletais. Je récupérais mes effets avec colère, tandis que le silence s’était fait. « Oppa ? » J’eu un sourire sardonique. « Comment pouvez vous les appeler comme ça quand vous ne savez rien d’eux ? Vous vous prenez pour qui ? Leur sœurs ? Vous ne savez même pas ce qu’ils peuvent vivre ni comment ils vivent ! Vous ne les connaissez même pas !! » Je fixais la première fille qui m’avait cherché des noises. « Superficielle ? J’ai envie de dire… Vu ton look, j’ai pas non plus envie de te ressembler. Je préfère de loin être une star superficielle plutôt qu’une étudiante inconnue sans aucun style. Si je suis superficielle, toi, t’es fade. » Je les fixais toutes, rageant, fumant aussi. « Dites ce que vous voulez, j’en ai rien à faire des rumeurs que vous pouvez balancer. Vous pouvez penser ce que vous voulez de mes relations, j’en ai rien à faire. Parce que je sais que Jae Won et Jay me connaissent trop biens pour croire une seule de vos conneries. Dites donc ce que vous voulez, je m’en fiche totalement. Parce que ce n’est pas en balançant ce type de rumeurs que vous allez réussir à briser l’amitié que j’ai avec eux. » Je tremblais de colère, de peur aussi. Finalement, je remis mon écharpe autour de mon cou et traça au milieu de la foule pour en échapper. Et j’allais continuer d’avancer, quand je vis Kee Jay qui se trouvait là au loin. Je me sentis mal. Très mal. Je ne bougeais plus et laissait la troupe des filles se disperser et disparaître de cet endroit. Je me sentais bête d'avoir réagi de cette manière... et qui plus est devant les fans de Jay...

J’avais le sourire aux lèvres. J’avais hâte d’arriver à l’université, le voir là, devant l’entrée de celle-ci, et voir son magnifique sourire sur son visage. J’avais tellement hâte de le voir, que j’avais pas pris le bus mais un taxi, j’étais même partie en avance. Je voulais être là-bas à l’heure et pas en retard. Au final j’avais réussi à n’être qu’en avance. Dans le taxi je pris mon portable et je le contactais par un sms. Dire que j’étais simplement impatiente, n’était pas suffisant. J’étais excitée, heureuse, pressée d’être au lieu de rendez-vous. Et je vous jure que ma tête me présentais un rendez-vous des plus beau et romantique qui soit. Personne pour nous déranger. Pas un fan à l’horizon qui vienne nous embêter. Juste lui et moi. Une sortie en amoureux juste parfaite. Je reçu son sms : « Mets toi à l'abri, pour ne pas attraper froid, je serais là très vite! » J’eu un large sourire. Je notais au fond de mon cerveau son conseil et pris mon temps pour aller devant l’université. J’étais bien en avance, donc je n’allais pas me presser. J’avais tout le temps devant moi. Il faisait beau en plus. Froid mais beau. Le soleil réchauffait tout de même un peu.

Une fois devant l’université, je m’adossais à un mur et l’attendis patiemment. Enfin… avec la patience d’une amoureuse : je regardais toute les cinq minutes autour de moi pour voir s’il arrivait. Mais à faire ça je n’avais fait que briser le camouflage que je m’étais fait. Si je n’avais pas bouger autant, en me mettant en avant, même quand la sonnerie de fin des cours sonna, je n’aurais pas eu à faire face à cette foule de fan girl, trop possessive de leurs idoles que sont les Dazzling B. J’ai l’air d’être une fille forte. Mais je ne le suis pas le moins du monde. Voir et entendre cette foule me balancer tout un tas de paroles détestables, ne faisait que faire battre mon cœur d’angoisse. Cela faisait remonter de très mauvais souvenirs qui dataient d’avant ma première rencontre avec Jay. Je suis devenue une fille forte qui cache ses faiblesses seulement depuis que je connais Jay. Il faut être réaliste, je n’aime pas ce genre de situation. Et là tout ce dont j’ai envie de faire c’est de leur hurler dessus de me laisser tranquille et de fermer leur bouche. D’autant que je ne suis plus une simple citoyenne. Je ne peux pas me permettre de dire n’importe quoi. Si je parlais trop de choses personnelles concernant mes relations avec Jae Won et Jay, j’avais peur que cela ne leur retombe dessus. Ici, il faut toujours se méfier des fans, que ce soit ses propres fans ou que ce soit les fans des autres. Une parole et hop ! Ca peut devenir un poison qu’il est difficile de supprimer.

Je me retenais. Sauf que je sentis très vite que je ne pourrais pas me retenir longtemps. Et d’un coup j’explosais. Sous les yeux presque étonnés des filles qui se tenaient là devant moi. Je les voyais toutes choquées par ce que je disais. Je n’avais pas vu Jay qui se tenait là. Cependant, je me contentais de parler d’amitié. Pour me protéger et pour le protéger. Que ce serait-il passé si j’avais dit qu’il n’y avait rien du tout entre Jae Won et moi, mais que j’étais in love avec Jay ? Elles m’auraient toutes massacrées, et la rumeur aurait été pire qu’elle ne l’est déjà. Pire oui, parce que ce type de rumeurs je les déteste. Mais c’est un des sacrifices qu’il faut savoir supporter et faire quand on est star. On ne peut se permettre n’importe quoi quand on est star. Je parvins à me débarasser de la foule et d’en échapper, quand je vis Jay. Là. Debout devant moi. Ce fut un peu un choc pour moi. J’aurais aimé qu’il arrive bien après. Mais là, du coup je me demandais s’il avait tout vu… Pire, tout entendu… Je tremblais encore de colère, mais maintenant mon palpitant battait la chamade par stress. J’avais peur de ce qu’il avait pu entendre.

Il s’approcha de moi et avec tendresse, il ajusta correctement mon écharpe autour de mon cou. Il me demanda si je m’étais faite ennuyer à cause d’eux. « ... Ce… C’est rien ne t’en fais pas… » D’un côté, ça me mettais mal à l’aise, d’un autre, je me disais que s’il avait tout vu… Pourquoi est-ce qu’il avait attendu que je me débrouille toute seule ? Encore maintenant, j’étais troublée. J’avais quitté le masque de la fille forte. Je n’arrivais jamais à le garder. JE détestais dire des paroles vénéneuses comme je venais de le faire. Il le savait non ? J’eus alors un moment de surprise en l’entendant me dire qu’il espérait que je ne lui en veuille pas parce qu’il n’était pas intervenu et parce qu’il m’avait laissé me débrouiller toute seule. « … Hein ?... Tu… T’as tout vu ?... Tout entendu ?... » J’étais légèrement vexée. Finalement je baissais légèrement la tête, faisant une moue et gonflant un peu les joues. « …. Tssch… Tu sais que je n’aime pas être dans ce genre de situation. J’étais morte de trouille là au milieu ! »

Je lui donnais un léger coup de poing sur son torse en le traitant d’idiot. Oh rien de bien méchant hein ! Juste une petite tape de rien du tout qui ne fait même pas mal à une mouche. J’avais envie de bouder là. Mais avec lui, je ne pouvais pas bouder bien longtemps. D’ailleurs, même là, je n’arrivais pas à lui en vouloir, alors que j’en avais envie… Non mais c’est vrai ! Il aurait pu me sauver !... Mais bon…d’un autre côté je me disais que je me serais sentie mal s’il était intervenu…

« Jae Won serait sûrement intervenu. Pas moi »

Je fis une moue en l’écoutant me dire ça. Qu’est-ce qu’il en savait ? Jae Won aurait pu aussi ne pas intervenir. Mais d’ailleurs, pourquoi il me disait ça d’abord ? Je n’ai même pas dit « Jae won LUI il serait intervenu »… Je trouve ça étrange, mais je n’en fis aucune remarque, parce que la suite de ses propos était en un sens vrai. Il me disait qu’il savait que je n’aimais pas du tout me faire marcher sur les pieds mais que je n’aimais pas non plus qu’on vienne m’aider, et que de toutes façons dans les deux cas j’aurais boudé. Il ajouta que du coup, son cœur avait balancé mais que cela ne fut pas assez rapide, vu qu’elles étaient parties avant qu’il ne fasse quoi que ce soit. Je quittais donc vite ma moue pour prendre un air un peu embarrassé, en me pinçant la lèvre. Le pire c’est qu’il avait raison. Mais d’un autre côté, si je refusais qu’on m’aide c’était tout simplement pour faire la femme forte ! Celle qui peut résister à tout même à une tempête ! Mais dans le fond, je déteste la sensation que cela me fait, quand je me fait embêter de la sorte. A la limite je préfèrerai largement que l’on m’aide et que je fasse la fille forte qui n’a besoin de personne plutôt que de devoir me débrouiller et bouder parce qu’on ne m’a pas aidé. Non en fait, dans les deux cas, j’aime pas du tout l’image que ça donne. Mais je n’allais pas continuer non plus à ajouter encore une couche à tout ça, je n’avais pas du tout envie de me prendre la tête le jour de mon premier rendez-vous officiel avec Jay. Au contraire !

Du coup, j’avais enfoncé mes mains dans mes poches, les épaules remontant un peu, tandis qu’il parlait. Et finalement je repris une position normale et lui prenant doucement la main, je lui dis sur un ton amusé. « Tsch… T’as toujours raison. Ce n’est pas drôle. Et puis ne dis pas les choses comme ça, on croirait que je passe mon temps à râler. » Et là ? Je faisais quoi ? Hein ? Encore pas contente de ce qu’il a dit ? Mais siii ! Puis je vous le dis, je ne peux pas lui en vouloir, on parle de Jay là ! « Mah ! Heureusement qu’elles sont parties oui, sinon j’aurais pu faire un massacre… » Oui. Un vrai massacre. Au risque de foutre mon image en l’air. J’aurai eu l’air fine tiens avec des gros titres de journaux people disant « Ahn Sung Yoon : Une bête sauvage à la NG ! » ou « Un Yéti à la NG ! »… oui je sais c’est très nul comme titres là. Mais les paparazzis trouveraient des bons titres disant cela d’une manière plus brutale et donc plus dangereuse pour ma petite carrière...

« Dis… Je suis compliquée à ce point ? » Je n’avais pas pu m’empêcher de lui poser la question, parce qu’au vu de ce qui venait de se passer, j’avais bien l’impression que c’était le cas. Mais je ne me trouvais pas du tout difficile ! Pas que ça me travaillait les neurones maintenant, mais un peu quand même. Et puis j'étais curieuse de voir comment Jay me voyait. Et puis comme pour oublier tout ça, j’ajoutais : « Bon ! Oublions cette histoire et profitons de la journée ! Tu veux que l’on aille où ? Tu veux qu’on mange quoi à midi ? » Je m’arrêtais là aussi parce que je n’avais pas envie de lui faire peur à m’agiter comme ça. Et puis j'avais l'air de quoi à passer comme ça du coq à l'âne ? Ça devait être assez comique...

D’ailleurs j’avais croisé mes doigts avec les siens, histoire de bien lui tenir la main. Pas question que je me retrouve sans lui. Et là, j’avais envie de faire tout un tas de chose avec lui. C’était tout de même notre première sortie, rien que tous les deux, en amoureux, et à vrai dire, j’étais vraiment toute excitée. Je voulais aussi lui faire plaisir, et profiter pleinement de cette journée ensoleillée. Et prendre des photos de lui avec mon portable. Parce que. Je l’aime ♥

C’est cool les fans. Enfin. Quand ce n’est pas des furies possessives ou des fous possessifs. Ou alors des gens qui vous poursuivent partout, la tête remplie de mauvaises intentions. Et là, moi j’avais fait face à un troupeau de furies possessives. Affreux. Mais oublions cela ! En un sens, elles n’avaient voulu que le bien de Jay. Cependant, je n’avais pas trouver mieux que d’exprimer ma vexation par rapport au fait qu’il aurait pu me venir en aide. Mais, il me connaît trop bien Jay, je suis une fille compliquée. Du coup, oui, il avait raison quand il disait que même s’il m’avait aidée j’aurais boudé. Ce n’était pas drôle… –mais si-… il avait toujours raison. Me concernant en tout cas. Et je le sentis venir avec ses gros sabots là, quand je lui avait dit qu’il ne devait pas dire les choses comme ça, parce que ça donnait l’impression que je râlais tout le temps. Faux, je ne râle pas tout le temps !... Un peu… De temps en temps… mais pas tout le temps ! Et le voilà, mon amour avec son grand sourire moqueur me disant : « Ah, parce que ce n’est pas le cas ? » Je fis une moue. Il était beau à sourire comme ça, tout rieur et tout moqueur. « Non, absolument pas, que des illusions tout ça. » Très convaincant n’est-ce pas ? Mais oui ça l’est ! Et puis même si je râle tout le temps, il pourra toujours dire que ça fait mon charme. Sinon il ne m’aimerait pas à la folie.

Je fis tout de même remarquer que si elles m’avaient cherché un peu plus, j’aurais pu faire un massacre. Allez, juste un banc dans leur face et c’était bon ! Bah ! Y’avait que des bancs autour de nous… bon ok, je rigole, je n’aurais même pas pu en soulever un. Mais j’aurais pris un certain plaisir à leur balancer des paroles encore pire que celles que j’ai sorti. Juste pour les faire partir. Mais dans le fond, ça n’aurait peut-être servit à rien. Faire la forte tête ça va bien cinq minutes, et dans mon cas, j’aurais fini par craquer et ça aurait pu se terminer par moi, prenant la fuite pour me cacher dans un coin, pour pas montrer ma grande faiblesse… Jay savait tout ça. Il me connaît trop bien. Et malgré tout ce temps, je n’avais pas changé d’un pouce. Toujours en train de faire genre je suis super balèze, que rien ne pourra me faire tomber, mais dans le fond, je n’ai pas tant de force que ça.

« Je n’en doute pas, une vraie tigresse, rawr ! » Je ris en le voyant mimer un mouvement félin avec sa main. Je lui mis un bisous sur la joue. Il est vraiment chou quand il s’y met. « Qui sait, je suis peut être réellement quelqu’un de… sauvage ? » Et cette fois c’est moi qui fit genre j’allais lui mordre la joue en faisant « Rawr~ » Mais non, je n’allais pas le manger. Quoi que. Il était très adorable et bien à croquer le petit Jay~. N’empêche, j’avais envie d’avoir son point de vue. Peut-être que je suis vraiment trop compliqué, et que du coup ça peut être agaçant ? Et peut-être qu’il trouvait ça agaçant ! Que je ne sois jamais contente… Enfin presque jamais contente. Sa réponse me fit plus que plaisir. J’en rougis presque quand il me dit que ça me rendait mignonne. Le « terriblement même » me rendit toute chose. En plus il m’avait prise par l’épaule, me rapprochant ainsi de lui. Remontant un peu mon écharpe sur mon menton, prenant un air tout timide : « Roooh… arrête, j’ai les joues qui chauffent maintenant… » je souris et lui redonna un bisous sur la joue. « Toi aussi, tu es terriblement mignon. Surtout quand tu es jaloux. » Bim ! Mais noooon, je ne remettais pas ça du tout sur le plancher, mais sinon il n’aurait jamais fait de comparaison avec Jae Won.

Je décidais qu’on foute ce sujet débile aux oubliettes et préféra alors lui demander où il voulait qu’on aille et ce qu’il voulait manger pour déjeuner. Il proposa d’aller manger Italien. Vous ne le saviez pas que mon petit chéri avait de super goût ? Des pastas. Et des pizzas. En amoureux ! Mon petit Jay avait les meilleures idées de la terre. Non de l’univers. Si si ! Je nous voyais déjà comme dans La Belle et le Clochard en train de manger une assiette de spaghettis à deux. « Oh ouiii !! Un Italien ! Très très bonne idée ! En plus ça fait longtemps que je n’ai pas mangé de pastas dignes de ce nom !» J’avais pris sa main, entrelacés nos doigts et marchait déjà en sautillant presque, le sourire aux lèvres. Gamine ? Moi ? Non. Juste trop happy d’être avec mon amour de toujours et de pouvoir me dire que l’on va pour la première fois, manger dans un resto’, tous les deux. Rien que tous les deux.

Et le voilà en train de rire. Je fis la moue. Il me taquinait et moi je courrais comme un lapin. Pfeuh. C’était pas drôle. Pas juste aussi. Pourquoi il avait tout le temps raison ??? Je pouvais pas avoir raison moi aussi ? OU bien… il ne pouvait pas faire genre j’avais raison ?

« Ah ! Alors peut-être que ton entêtement-là... C'est aussi une illusion... Quand j'y pense, ça expliquerait pas mal de chose en fait ! » Eh vas-y ! Continue petit coquin ! Tu vas voir ! La bête sauvage finira par… te manger la joue pour de vrai. J’avais rosi – oui rosi ! et pas rougi !- quand son index vint me caresser la joue gentillement. Quoi ? Il cherche à se faire pardonner c’est ça ? Et bien… Et bien… ok. Vous ne comprendrez jamais combien il est dur de lui en vouloir. Regardez juste son sourire !! Il en ferait tomber plus d’une ! Mais sachez qu’il ne fera tomber que moi parce que les autres n’ont pas le droit de posséder ce sourire –là. Quoi qu’elles en disent d’ailleurs… « C’est tout à fait ça ! C’est… une illusion. Tu as tout compris. »

Quand je fis ma tigresse, il accéléra un peu le pas et se retrouva devant moi. Je m’arrêtais surprise et serrant la bandoulière de mon sac de mes deux mains j’attendais de voir ce qu’il allait faire. Cette fois-ci je rougis embarassée quand je sentis sa main sur ma tête et le voyant s’incliner vers moi. Mon cœur se mit à battre assez vite d’ailleurs. Comprenez qu’à mes yeux, il était… près. « Moi je sais. Tu ne l'es pas, mais tu fais bien semblant lorsque la situation le demande, impressionnant ! » Cette fois, j’étais clairement embarrassée. Il avait vu sous le masque. Je le savais ça, mais l’entendre me le dire, me mettait dans un état… étrange. « Hein ?... c-comment ?... Mais mais mais… Hum… » Oui je disais de ne rien dire de plus. Parce que y’avait rien à dire. J’aurais pu encore faire genre que c’était faux, mais non. « On ne peut rien te cacher, hein ? » Je lui souris.

Il me dit ensuite que j’étais mignonne. Ah mais non. Faut pas me dire ce genre de chose ! Et me voilà en train de lui dire que ça me fait rougir en prenant une attitude gênée, mes mains posées sur mes joues. Il ria de nouveau. Ah ? C’était drôle ça aussi ? Je souris en le voyant sourire. « Comme si ça te déplaisait. » Je lui mis à nouveau un bisous sur la joue. « Quand ça vient de toi, ça ne me déplaît pas du tout. » Genre d’autre que lui me disait ça. Il n’y avait que lui dans le fond. Et Jae Won… Et alors que je lui disais que quand il est jaloux, lui aussi était mignon, voilà qu’il se mit à gonfler les joues et à ne plus sourire, en me disant : « Qui est jaloux, je ne suis pas jaloux moi, pourquoi est-ce que je devrais être jaloux, c'est stupide. » Je pouffais de rire le trouvant encore plus mignon comme ça. Je passais mon bras autour de sa taille, me rapprochant donc de lui et lui mis encore un bisou sur la joue. « Mah !!! Dépêchons nous, j’ai faim. » lançais-je alors pour couper court direct à ce sujet.

Quand il m’annonça qu’on allait à l’italien, je n’avais pas pu m’empêcher de lui dire que j’avais hâte de m’y rendre pour pouvoir manger de bonnes pâtes bien fraîches. « Tu sais que je t'aime toi ? » Je lui souris : « Mais oui je le sais. Puis entre mangeurs de vraies pastas, on ne peut que s’aimer ! »

Je le laissais m’emmener au restaurant qu’il voulait. Une fois arrivés devant, on nous plaça à une table dans un coin tranquille. Cool ! On n’aura pas de regards louches ou de personnes gênantes qui nous dérangeraient juste pour des autogrpahes. Une fois la carte en main, je tournais les pages pour regarder un peu ce qu’il y avait. « Tu vas prendre quoi ? Des bolognaises ? Ou des Carbo ? » Bah oui quoi ! Je voulais des pastas ! Et lui aussi… non ?