Comme tout le monde, derrière mon apparence physique se cache une histoire. Sûrement moins intéressante que celle de Jésus Christ ou encore Michael Jackson mais.. Bref. Je suis originaire du Japon, plus précisément de la préfecture de Niigata, où j'y ai passée une grande période de ma tendre enfance. Née d'un père Sud-Coréen et d'une mère Japonaise, le mélange des deux n'est pas très choquant, et se marie plutôt bien .. Je suis jolie, non ? Enfin bon, je pourrais faire ma narcissique plus tard, ne nous attardons pas sur ça. À l'âge de 8 ans, j'étais contrainte de suivre mes parents pour emménager à Séoul, mon paternel ayant trouvé un travail plus ambitieux au pays voisin. De l'école élémentaire au collège, c'était un professeur particulier Japonais, habitant à Incheon, qui me donnait des cours à domicile. Passer de vie Japonaise à vie Coréenne ne fut pas l'une des tâches les plus faciles pour moi. Les gens me trouvaient très jolie, agréable à regarder. Les amis de mes parents ne cessaient de leur répéter bravement et même des inconnus que je croisais dans la rue lorsque ma mère et moi allions faire les courses me complimentaient. À mon entrée au collège, dorénavant habituée à la langue du pays -ayant même l'option Chinois-, j'étais jalousée de la plupart des filles de l'établissement. Pourquoi ? Encore une fois, à cause de mon physique. Bon nombre de garçons ont essayé de m'attirer dans leurs filets, des plus intellos aux plus bad boys ; par exemple, le jour de la St Valentin, mes camarades de classe féminines me lançaient des regards noirs lorsqu'elles voyaient mon casier sur le point de craquer vu le nombre incessant de cartes fantaisies dégoulinantes de niaiserais à l'intérieur. Et, durant toute cette période, du premier au dernier grade, ma vie de collégienne en fut ainsi. Personne ne voyait en mes résultats scolaires presque excellents ; il n'y en avait que pour ce que j'étais à l'extérieur.
J'arrive en seconde, toujours la même routine. Dans les couloirs du lycée, les garçons se retournaient, me sifflaient, me balançaient des provocations du genre « t'es bonne toi, combien la nuit? » et j'en passe, les filles se racontaient des messes basses à mon propos ou encore, diffusaient de fausses rumeurs sur moi, rien que pour casser mon image. Seulement, ma popularité ne faisait que grimper, sans trop que je ne sache comment ni pourquoi ; je n'ai jamais rien demandé, moi. Puis un jour, ma mère m'apprend qu'elle m'a inscrite pour figurer en tant que modèle dans un magazine de mode pour ado. Comme ça, pouf, sans que je ne lui demande quelque chose ou qu'elle me prévienne ! Son excuse ? « Tu es jolie, alors, il faut en faire profiter tout le monde! » haha, ouais, okay. Toutefois, j'ai quand même accepté de m'y rendre, et d'enfiler quelques vêtements bon marché pour une dizaine de photos. Quelques mois plus tardn après parution du catalogue, je reçois un coup de file de la part du photographe de la dernière fois. Je m'en souviens encore, de ses mots ; « Un booker d'une agence de mannequin est tombé sur tes photos dans notre catalogue, il m'a demandé de te mettre en relation avec lui ! » rien que ça, ces mots, cette phrase, a bouleversée ma vie et changé le cours des choses. Choquée, perdue, je me suis dis.. "hein, quoi? Moi? Un booker? Mes photos? Il ne s'est pas trompé de numéro celui là?" ça m'est tombé dessus comme ça, pouf, comme par magie. Chose dite, chose faites : j'ai rencontré ce fameux booker, qui m'a expliqué qu'il trouvait en moins beaucoup de charme, en plus d'être, je cite "resplendissante, charmante, voir même séductrice" et que je pourrais aller loin dans le domaine du mannequinat. En plus de tout ça, il m'a proposé un contrat, avec l'accord de son boss ; dans sa boîte, ouais ouais. Sur le coup, je me suis posées beaucoup de questions, "est-ce que je suis faite pour ça?", "est-ce que ça va me plaire?", "suis-je capable d'en faire mon métier?".. ça voulait dire que j'allais devoir quitter ma famille, et vivre par moi même. J'ai du prendre une décision assez rapidement, pour donner une réponse pas trop tardive au booker. Après avoir passer des journées et même des nuits entières à peser le pour et le contre avec mes parents, mes proches, je me suis enfin lancée dans l'aventure, j'ai laissée tomber mes études.. Et poser, être mannequin, ça me plaît !