Aujourd’hui, j’avais décidé de sortir. Pas pour filer les stars, non ! Pour prendre l’air et me faire plaisir. Alors pour changer j’avais décidé d’aller à Myeong-dong, le coin rempli de boutiques, idéal pour tuer son porte-monnaie, oh yeah ! J’avais laissé mon appareil photo chez moi, et j’avais laissé mon portable allumé. Ouais. Aujourd’hui, je ne travaille pas, les starlettes pouvaient rester tranquilles. Pour aujourd’hui seulement. D’ailleurs en y repensant, la dernière fois que j’avais fait une filature, ça avait mal tourné. En même temps, qu’avais-je fumé pour avoir eu envie d’aborder Lee Wei de cette façon… Le pire c’est que je n’avais rien fumé, je n’aime pas la cigarette ou les trucs dans le genre. Qu’avais-je bu alors ? Pas que de l’eau minérale sans doute… Toujours est-il que j’avais eu droit à un grizzli me cuisinant pour savoir pourquoi je l’avais pris en photo et surtout pourquoi je l’avais suivi. Et quand je dis que je devrais arrêter d’être honnête, je ne rigole pas ! Prochain coup, je sors une raison autre que la vraie, parce que vu comment j’me suis fait mordre par le Lee Wei enragé… Je vous jure que ça ne donne pas envie de recommencer à dire la vérité. Non parce que recommencer à le filer, ça, c’est sûr que ça donne envie. Surtout quand on voit comment il réagit. On dirait qu’il a quelque chose à cacher. C’est très excitant. Alors qu’en fait, il veut juste la paix.

Je crois que le pire qu’il m’ait sorti c’était de me dire qu’il s’en foutait de savoir comment j’avais pu rencontrer So Kaï alors que la principale raison pour laquelle il s’est jeté sur moi, c’est… parce que je connais So Kaï. Oh ! C’est bon ! C’est mon pote ! Je ne vais pas lui faire du mal ! D’ailleurs je sais déjà qu’t’es casé avec lui ! Non mais je vous jure… parfois y’a des stars, elles ne réfléchissent pas. Lee Wei, c’est le contraire. Il réfléchit trop. Bah ! Tant pis ! Qu’il continue de croire en mes sales intentions s’il veut ! Aujourd’hui il pourrait très bien être dans les parages, j’en aurai rien à faire, parce que tout ce qui m’intéresse c’est vider mon porte-monnaie haha. J’étais tranquille aujourd’hui. J’avais mon casque sur les oreilles, les mains dans les poches, et comme tout citoyen qui se respecte et qui aime le shopping, je faisais les magasins. Terriblement passionnant n’est-ce pas ? D’ailleurs je n’hésitais pas une seule seconde devant une boulangerie, pour me prendre un super muffin au chocolat. J’avais besoin d’énergie pour faire le tour des magasins qui me plaisaient ! Un muffin et c’était tout bon !

J’entrais dans un magasin. Vêtements homme, ni trop pas cher, ni trop cher. Tout bénef ! Cependant, croyez-moi ou pas, je me sentis… Comment dirais-je. Observé. Mais je n’y prêtais pas plus attention que ça. Ouais. Vraiment pas. Parce que je regardais juste des pulls et des T-Shirt et que je m’en fichais royal que l’on me regarde. Après tout, je suis mignon. Et si c’est des fans de ma page web, bah… Ils peuvent toujours venir me voir~ Je ne dis pas non aux autographes. Et oui. Cyber star c’est aussi ça ma vie. Mais bizarrement, on me laisse tranquille. Parce qu’on n’est pas si connu que ça. Je quittais finalement le magasin. Les mains vides. Ça commence mal ! Mais y’avait rien de bien dans ce magasin. Ou alors, je n’étais pas inspiré aujourd’hui. Je repris ma route dans les galeries. En passant j’aperçu une peluche Yoda dans une vitrine. Un sourire vint s’afficher sur mon visage en la voyant. Héhé, j’oublierai jamais ce moment où Sunbae nim m’en avait offert une. « Sacré Sunbae-nim... » Dis-je à moi-même en m’éloignant. Je me demandais quelle tête ferait Lee Wei si je lui disais que So Kai était maître Yoda et moi Luke Skywalker. Il me prendra certainement pour un barge, mais c’est pas bien grave ! Je crois qu’il me prend déjà pour un sale type qu’à rien à faire dans les pattes de So Kaï. Possessif. Ouais. Trop possessif.

Et puis cette sensation étrange d’être observé et suivi se fit sentir. J’essayais de ne pas y faire attention, mais tout de même. C’était… Insupportable. Si c’était un fan avec de sales intentions, je peux vous dire que Kyu allait lui bousiller la tête. D’ailleurs vaut mieux pas que je rentre amoché, sinon il va encore s’inquiéter. Même moralement, valait mieux que je revienne… clean. Non. Sérieux. Valait bien mieux pour le mec qu’il soit clean, sinon ça finira mal. Une star ? Je ris légèrement à cette idée. Pourquoi elle ferait ça ? Se venger ? De quoi ? Et puis si c’est pour m’apprendre ce que ça fait d’être suivi et pour me faire comprendre que j’ferai mieux d’arrêter mon taff, c’était mort, je n’allais pas arrêter pour autant.

Je me mis alors à me rappeler comment So Kaï m’avait eu. Héhé. Avantage d’une expérience, on en apprend sur comment faire soi-même pour s’en tirer héhé. Du coup, je fis vraiment comme si je ne savais pas que l’on me suivait. Préparant dans ma tête quelque chose pour choper mon suiveur.

Qui a dit que ma vie privée était excitante ? Personne. Et je ne fais pas paparazzi pour la rendre moins ennuyante. C’est pour une tout autre raison que je le suis devenu. Mais ça aussi on s’en fout. Alors je fais mes courses. Et je traîne, si je veux, dans un magasin, quitte à en sortir les mains vides. C’est ça être libre héhé. Pouvoir prendre son temps, emmerder le monde, faire ce qu’il nous plaît que les gens aiment ou pas ce que l’on fait. Et moi je me moquais bien du fait que les Stars, comme Lee Wei, me déteste. Je n’étais pas devenu paparazzi pour faire pote pote avec les stars. Bon, j’avoue, il y a beaucoup d’exception dans mon entourage. Mais c’est pas en me menaçant que je vais m’arrêter de faire ce métier. Et non, je n’abandonnerai pas Sunbae-nim. Il est un peu un grand frère pour moi, et je lui suis déjà bien reconnaissant de m’avoir pris sous son aile pour m’apprendre les ficelles du métier, et ne plus être un pauvre petit Newbie en la matière. Oui, j’allais devenir un vrai pro et donner du sens à ce que je fais.

Je prenais vraiment mon temps dans le magasin de pantalon. Non mais pourquoi se soucier du temps quand j’avais toute la journée devant moi pour assassiner mon porte-monnaie ? Et puis ce n’était pas comme si on m’attendait dehors en plus ! Mais ils étaient nuls ces pantalons. Et trop cher pour ce qu’ils étaient. J’en ressortis les mains vides. Ca commençait bien mal cette journée. Et puis alors que je repris ma route à travers les galleries, j’eus un vilain sentiment. Celui d’être suivi. Je fronçais les sourcils. C’était quoi ça ? Un sale type ? ou bien un fan avec des intentions louches ? Je me détendis -comme je pus- et me rappela la façon dont So Kaï m’avait eu. Il suffisait de faire comme si on ne savait rien pour ensuite s’arrêter quelque part et surprendre celui qui nous suit la main dans le sac. Ca avait l’air facile comme ça, mais en pratique c’était plus compliquer. Pas question de s’arrêter devant n’importe quelle boutique. Et… Finalement cette sensation d’être suivit devenant bientôt légèrement insupportable, je m’arrêtais devant une boutique de peluche, souriant comme jamais. Elle était d’ailleurs à côté d’une boutique de lingerie. Ne jamais chercher à comprendre la logique des gens organisant les centres commerciaux… ne jamais le faire… Ce serait se tuer le cerveau pour rien. En tout cas, je restais là devant la vitrine à regarder les peluches qu’il y avait derrière. Sans bouger mon visage collé devant la vitrine, mon regard glissa vers ma gauche. Une fille s’était approchée d’un type qui l’avait directement embarqué dans la boutique de lingerie en lui collant la main sur la bouche. Je repris mon observation devant la vitrine. Cette scène est… trop bizarre pour que je ne devine pas que le type était mon suiveur. Un petit sourire sur mes lèvres et je profitais qu’il soit bloqué dans la boutique de lingerie pour faire demi-tour et me mettre dos à la vitrine de la boutique où lui, il se planquait.

Quand je le vit sortir avec la jeune fille, rouge pivoine… Non plus que pivoine, j’eus un sourire satisfait. Il ne savait plus où j’étais passé. Et moi j’avançais là sans bruit, vers lui. C’était moi, ou sa carrure me disait quelque chose. Une fois la fille partie, planté juste derrière lui, les bras croisé, un petit sourire sardonique sur le visage : « Tu comptais me suivre toute la sainte journée ? » Petit rire léger. Je regardais au loin la fille avant de dire : « Jolie fille soit dit en passant… Un peu plus jeune que toi peut être… voire…Trop ? » Noveau sourire. Pardon, mais c’était tellement tentant. Allez, montre ta tête maintenant !

C’était vraiment amusant de voir comment un type pouvait se faire prendre à son jeu. Etrangement, moi qui n’aime pas ça, là, je trouvais ça drôle. Par contre une question trottait dans ma tête. C’était qui ? Et pourquoi il m’avait suivi ? Alors, une fois que je le pris dans son propre piège, je me préparais à découvrir l’identité de mon suiveur.

« J'y pensais oui. Puis je pourrais t'aider à te choisir un pantalon, si tu veux.» MON DIEU ! Cette voix ! Je me disais bien que sa carrure me rappelait quelque chose. Je fronçais les sourcils. Alors comme ça Monsieur Lee Wei avait joué les stalkers avec moi ? J’étais curieux de savoir pourquoi ! Vu qu’il ne me portait pas vraiment en estime… Que dis-je… Pas du tout en estime oui ! Et bien je vous avoue que je meurs d’envie de savoir les raisons de ce comportement. En plus, ça ne lui allait pas du tout.

« Merci, je sais me débrouiller tout seul pour mes choix de pantalons. » Genre en plus il était prêt à m'aider dans ma journée shopping... Et c’est quoi ce soupir-là ? Ma faute si tu t’es fait prendre ? Prends sur toi mon coco… Ça arrive tout le temps quand on est… Débutant. Mais il est marrant… une petite phrase pour le titiller et le voilà qui sort de ses gonds. Décidément, il a les nerfs à fleur de peau tout le temps lui ! Comment ça c’est ma faute ?

« Je ne vois pas ce que tu trouves d'amusant là-dedans, c'est d'un chiant. » J’avançais pour me retrouver alors face à lui. Ooooh la belle expression d’agacement ! Quand est-ce que tu m’adresseras un sourire… Sarcastique ? Il fronça les sourcils. Déjà énervé ? Juste… par une petite pique de ma part ? Eh ben dis donc… « Non certes, il n'y a rien de drôle. Et je veillerai à ce que ça ne franchisse pas le seuil de mes lèvres... » Moi ? Le chercher ? A peine. Il poursuivit. D’un ton tranchant. « Dis-moi, ça fait quoi de se sentir observé ? Cela n'a pas dû être très loin, certes, mais donne-moi ton ressenti un peu. » J’eus un léger rire, avant de le regarder l’air amusé. « Quoi… Tu voulais m’apprendre quoi en faisant ça ? Que c’est affreusement désagréable et que l’on en devient parano au point de se demander si on ne nous veut pas du mal ? » De nouveau j’affichais un sourire sardonique. Il était marrant le Lee Wei. « Mah… je vois bien que tu m’en veux encore pour la dernière fois. T’attends quoi ? Que je te fasse des excuses ? Et tu veux quoi au juste ? Que j’abandonne mon job ? C’est raté, ce genre de truc marche pas avec moi…»

L'idée même qu'il voulait me faire lâcher mon job me mettait légèrement sur mes nerfs. Mais contrairement à lui je me retenais bien de m'énerver. Pas que je me suis battu pour trouver un travail qui me maintienne en vie, mais juste un peu ? Je me demandais d'ailleurs si un type comme lui pouvait simplement comprendre ce que ça signifiait.

Pourquoi il me cherchait des noises de cette façon ? Non mais c’est vrai ! Il ne pouvait pas passer au -dessus de tout ça et me laisser tranquille ? En plus s’énerver de cette façon alors que j’avais juste pris une photo de lui sans mauvaise intention aucune… Non vraiment il se mettait tout seul dans une situation pas possible ! Au point qu’il en devenait profondément ridicule. Moi qui le pensais intelligent, j’avais l’impression d’être fasse à un grand gamin qui ne cherche qu’à se venger d’une moquerie débile d’un de ses camarades. Et ça commençait fort à m’énerver.

D’autant qu’il ne se contentait pas de chercher à se venger ou à recevoir des excuses de façon intelligente. Quoi que je dise, il me répondait toujours de manière sèche, acide et désagréable. S’il ne me supportait pas à ce point, il ne pouvait pas… m’ignorer ? C’est pas comme si sa photo avait fait le tour de la toile ! Et puis l’histoire de sa relation avec Sunbae-nim, ce n’est pas moi qui l’ai divulguée ! Mais s’il pensait que je ne savais rien de lui, il se mettait le doigt dans l’œil. A devenir mon ennemi, il allait se prendre un truc bien pire et plus dégueulasse qu’une simple photo prise à la volée sans son autorisation.

Il me jugeait sur mon apparence ? « Je ne te savais pas capable de tomber aussi bas, Sun Lee Wei » J’avais séparé chaque partie de son nom, mon ton de voix devenant aussi acide que le sien. Oui. Aussi bas. Se foutre de ma tête juste par rapport au niveau de l’apparence, c’était bas. Trop petit joueur aussi par rapport à son statut. Finalement je l’avais trop surestimé à mon goût. Et oui c’était stupide de m’avoir suivi comme il l’avait fait. « Disons que je me serais attendu à quelque chose de…. Plus intelligent venant de ta part. » Ouais. Bien plus intelligent. « Tu crois que je ne sais pas combien ça vous gave qu’on vous suive partout ? maah… Si tu détestes vraiment les types qui font le même métier que moi, je me demande ce que tu fous avec Sunbae-nim. » Je me mis bien droit devant lui, lui lançant un regard égal au sien. « Tu veux des excuses juste pour une simple filature avec au bout une photo qui n’a aucun intérêt ? Me fais pas rire. Et si tu veux des excuses pour l’article à ton sujet, ce n’est pas à moi qu’il faut les demander. Et j’ajouterai que si j’avais l’intention de pourrir ta carrière je ne me serais pas tué à te filer comme ça au marché juste pour prendre une photo comme ça sans intérêt. » Je m’avançais de deux pas. « Me pousse pas à bout. Et si tu veux me frapper, libre à toi de le faire, sauf que… tu risques de t’en mordre les doigts après. » Je me reculais d’un pas. « J’ai eu l’audace de vouloir être honnête avec toi en te donnant les vraies raisons de mon geste. Mais vu que tu refuses de me croire et persistes à me voir comme un type qui ne veut que ruiner ta vie, bah j’aurais au moins retenu un truc : ne plus être honnête face à des gens comme toi quitte à me faire tabasser. »


Je n'avais plus rien à ajouter. Et je soutenais son regard. Je l'énervais encore plus ? Eh bien... Ça commençait à être réciproque.