Un autographe par-ci, un autographe par là..
Ce n'était pas une journée vraiment différente des autres, loin de là. J'avais l'habitude qu'on me sollicite de cette façon là. C'était ça d'être la leader des Hopeline's. On était de plus en plus connues et les fans ne manquaient jamais une occasion de nous apercevoir, que ce soit en concert, pendant les fan-meeting où simplement comme aujourd'hui à la sortie de l'agence. On nous quémandait autographes et photos. Leurs mains pleines de carnets, de papiers.. un sourire aux lèvres, les yeux brillants d'admiration. Quelque part ça me rendait presque euphorique. Etre ainsi idolâtrer.. c'était une expérience spéciale et touchante à la fois. On était entouré de tellement d'amour.. mais c'était malheureusement aussi à double tranchant. Chez certains l'amour se transformait en jalousie.. en haine. Beaucoup d’idoles se confrontaient à cette dure réalité. Quelque part, ça mettait un frein à ce rêve qu'on vivait pleinement chaque jour. On prenait conscience de la réalité comme elle était même si c'était d'une façon on ne peut plus violente. On avait eu notre lot d'horreur à ce niveau là. On était toutes prudentes désormais.
Quoi qu'il en soit, j'étais à la merci d'une foule d'admiratrices qui ne manquaient pas de me féliciter, de me complimenter. J'avais des sachets plein les bras.. des cadeaux qu'elles venaient de me faire. Le stylo entre mes doigts glissait habilement, habitué à écrire mon nom rapidement et presque de façon illisible. Ca en faisait pleurer certaine et sans m'en rendre compte j'en prenais une dans mes bras pour la consoler. Elle était toute jeune et fragile.. Un petit bébé qui m'admirait et ça me faisait chaud au cœur. Mes fans étaient très importants pour moi. C'était comme mes enfants. Mon manager était derrière moi et me pressait pour que j'avance mais il m'étais impossible de faire ça. J'avais beau me faire engueuler à chaque fois, je recommençais encore et encore, voulant passer le plus de temps possible avec mes fans. M’attrapant par le bras, il me tira alors avec lui hors de la foule et faisant la moue, je pressais ma main contre mes lèvres pour leur faire des derniers bisous. Mon manager râlait et moi je souriais et tentais quelques blagues pour changer de sujet.
Arrivés au coin d'un building, il lâcha finalement ma main pour appeler la voiture et posant mes sacs par terre, je remettais une de mes mèches de cheveux en place avant de remarquer une présence à ma droite. Une gamine, seule. Sans en avertir qui que ce soit, je m'avançais vers elle et me tentant un papier je compris qu'elle voulait un autographe. Un sourire fendit alors mes lèvres jusqu'à ce que je me rende compte qu'elle n'était pas toute seule..