Dans ce métier, il est bon de ne jamais se relâcher, surtout lorsqu'on a encore tout à prouver. M'entraîner, répéter durant des heures, ne m'ont jamais dérangé. Bien au contraire, mon corps a tellement pris l'habitude de se dépenser que le moindre jour où ce n'est pas le cas, je me mets à danser dans ma chambre. Ma voix, comme tout chanteur le sait, il faut que j'en prenne soin. Je ne suis pas le main vocal, cela ne veut pas dire que je n'aurai pas d'occasions de montrer que je peux chanter aussi bien que Li Woo-hyung. Quoi qu'il en soit, mes yeux se posent sur les autres membres qui semblent aussi trempés que moi par l'effort. Il est vrai que l'on ne peut pas se permettre d'avoir une chorégraphie qui laisse à désirer, on doit l'exécuter à la perfection. Puis c'est l'heure de la délivrance, nous sommes autorisés à rentrer au dortoir.

Pour ma part, je reste plus longtemps que les autres à m'étirer. Les courbatures, très peu pour moi. Je discute un peu puis tout les autres quittent la salle de danse. Ma petite serviette me sert à éponger ma figure et tout ce que je trouve comme morceau de peau accessible. Je récupère mon sac à dos dans lequel j'effectue un échange: ma serviette contre le dernier magasine de musique que j'ai acheté. Mon regard s'attarde déjà sur la couverture: c'est un spécial Nam Mok Li ! Tout le magasine lui est consacré !! Le bonheur. Mon sac sur le dos, je sors de la pièce tout en feuilletant les pages. Elle est toujours aussi belle, peu importe la couleur de ses cheveux ou ses vêtements. Il semblerait qu'elle ait pas mal de projets, ce qui est une très bonne nouvelle. On devrait l'entendre chanter partout tellement elle le fait bien.

Me voilà absorbé par ma lecture, que je ne remarque pas mon lacet qui s'est défait. Tout ce que je fais c'est arboré ce grand sourire idiot à mesure que j'en apprends davantage sur sa personne. Mes pas l'éloignent des salles et m'amènent dans la partie détente, si je peux la nommer ainsi. Au détour d'un croisement, la ficelle se coince dans le pied d'un des bancs, me stoppant net. Avec le mouvement, le magasine quitte mes mains et vole deux mètres plus loin. La plaie ! Pestant intérieurement, je m'acharne sur ce maudit lacet et tire dessus, me baissant seulement pour le coincer à l'intérieur de ma chaussure. Je cherche ma précieuse lecture et me précipite histoire de rapidement la ramasser. C'est là que deux pieds, féminins, s'arrêtent juste devant. Comme je suis déjà baissé, je le récupère puis me redresse lentement, prêt à m'excuser, sans savoir qui se tient devant moi. Et là... C'est le choc. Mon regard croise celui de la jeune femme et je la reconnais aussitôt. NAM MOK LI !!!!!!!!

Le premier réflexe de mon traître de corps est de vivement faire marche arrière. Mon cœur bat à cent à l'heure ! Sous la surprise et le choc, je manque de coordination, perds l'équilibre et tombe assis sur les fesses. La honte. Aussitôt je me redresse, un peu paniqué. Je rencontre mon idole et je trouve le moyen de me rétamer... Mon magasine toujours à la main, j'essaie de reprendre contenance. Commençons par m'excuser. Vite !

"...E..H..." La totale, je bégaie maintenant... Mon buste s'incline en signe de respect et je réussi à lâcher en une seule fois rapidement. "Je suis désolé !! "

Cela ne pouvait pas être pire. Si elle ne ne met pas à rire, j'aurais de la chance. Franchement, pourvu que personne ne m'ait vu. Moi qui voulais faire bonne impression, c'est totalement raté. Ah j'ai tellement honte que je voudrais me terrer dans un trou et ne plus JAMAIS en sortir.