Ah quelle douce journée, le Soleil brille, le vent glace les os et voilà Kee Jay tout beau, tout propre qui sort avec moi manger dans une petit guinguette non loin ! C’est vrai, je l’aime bien mon leader d’amour. En même temps, qui ne l’aimerait pas ? … C’est vrai quoi, il est gentil, il est bête et il est chou. Tout pour plaire non ? Et bien presque. Il est un peu bizarre quand même toutefois, réflexion faîte, qui ne l’est pas ? A part mon chat. Bon, il est inutile. Mais il n’est pas bizarre. Enfin si.

Bref, remettant bien mon manteau sur les épaules, j’enfourne ma tête dans mon écharpe et lance des petits yeux au châtain, lui attrapant la manche et lui faisant la moue :

« Hyung. J’ai faim. Allons manger. Genre maintenant. »

Parce que quand j’ai faim, je suis chiant. Et quand je suis chiant, je suis comme d’habitude. Et j’aime pas être comme d’habitude. Et j’aime pas avoir faim. Et je vais tourner en rond si je continue comme ça. Donc, allons manger ! Passant mon bras entre le sien, je le colle a moi et marche fièrement (ou sautille, choisissez) vers le restaurant que nous avions choisi avant de partir, sifflotant et lui parlant de Ô combien j’avais entendu pleins de compliments sur cette petite auberge qui selon moi, sonnait prometteuse. Déjà rien que le nom claque : « My Amigo ». C’est genre… Le resto’ des potes !

Soit, je conçois que le nom est ridicule et donne un timbre mexico alors qu’ils servent de la bouffe, certes occidentales, mais tout à fait simple comme la salade César avec du maïs ou des coquillettes au beurre. Ouais, des coquillettes au beurre quoi, genre le plat le plus simple de la planète, bref. J’ai entendu du bien, on y va, on se prend pas la tête et on bouffe.

« J’ai la dalle. » dis-je en rentrant dans l’établissement et demandant une table, dans un coin. Faudrait quand même pas qu’on nous fasse chier durant le repas.

Je serais encore plus de mauvaise humeur. M’installant, je pose mes fesses, je prends le menu et là.

« Qu’est-ce que je prends. » Non la question c’est plutôt « Enfin toi, tu prends quoi toi ? »

Remontant correctement [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], je frotte ma main sur ma nuque et jette un œil autour de nous, plisse les yeux. On nous… Regarde. Faut dire qu’avec le succès qu’on a récemment… Mais là, genre…On nous… Regarde… Un peu trop. Ben, tant pis, on fera avec. Tant qu’ils me laissent toucher à mon assiette !

 

Je gonfle les joues et grommèle. Je suis pas chiant. Je suis juste très grognon. Frottant vulgairement mes pieds sur le paillasson, je respire à pleins poumons l’odeur que le « My Amigo » nous laisse humer puis souris. Au moins, ça sent bon. Ca me rassure un peu parce qu’à dire vrai, je ne me souviens plus de la source de mes informations et, ce serait con qu’en fait, je me trompe. Surtout connaissant Kee Jay, quand il est pas content à propos de quelque chose, il fait peur.

Mais bon, partons sur de bonnes bases, rien ne va se passer d’anormal et tout va être génial !

« Je suis pas le seul à radoter. Espèce de vielle patate. »

C’est une… Insulte… Très recherchée. Je sais. Vite en place, je scrute, soupire et m’exaspère sur la carte, ne sachant pas quoi prendre. Pourquoi tous les plats ont l’air bon ? Pourquoi j’ai autant faim ? Fermant les yeux un moment, écoutant les bruits de mon ventre, je serre les dents et me décide enfin, choisissant 2 plats. Parce quand qu’on a faim, on ne compte pas.

« Je prendrai alors une entrecôte de bœuf avec des frites et la salade de maïs là… Elle a l’air bien. Pas trop de sauce dessus s’il vous plait. »

Souvent, il noie la salade et moi, j’aime pas qu’on noie ma salade. C’est de la laitue, pas de l’algue. Le serveur et mes yeux le suivent, jusqu’à tomber sur un téléphone dirigé vers nous… Je fais un léger « Coucou » de la main et déglutis quand un léger cri se fait entendre et qu’un autre téléphone arrive. Ah ouais. Ben écoutez… L’atmosphère est un peu lourd mais heureusement, l’employé revient avec les plats qui… Oh… Mais… Que vois-je donc dans cette salade…
Depuis quand y a du poulet dans la salade de chèvre ? Et pourquoi il la donne à Kee Jay et. OH. Ah… Hmmm, je fixe l’homme s’en aller, retrouvant un contact visuel avec la fan de toute à l’heure et sursaute presque lorsque mon leader me parle. Ah oui… L’histoire de la volaille.

« Euh oui je vais manger mais… Hyung… Tu sais… Avant que tu n’attaques ton assiette… J’aimerai…

Je ne sais pas si je dois être amusé ou tremblé d’effroi… Je sers nos verres en eau en forçant un sourire puis, baisse le menton sur son plat et remonte sur ses yeux et… Y a un truc qui cloche. Je le vois bien, regardez sa tête… Il se doute d’un truc. Consterné, je me mordille l’intérieur de mes méplats et chuchote d’une voix vacillante :

« C’est bien… Du poulet Hyung… »

Oui, le mot tabou a été lâché. S.O.S. Je répète S.O.S, un meurtre sera commis dans peu de temps. Dîtes à ma mère que je ne l’aime pas et à mon père qu’il n’a pas de couilles. Et dîtes à Yong Ran qu’il est toute ma vie et à Sung Yoon que je l’aime et à Di Lan et Omma qu’ils vont me manquer et que Wappa est triste de partir aussi tragiquement.

Calmement, je recule ma chaise et avale d’un trait l’eau de mon verre, n’abandonnant pas des pupilles… Le futur assassin.

 

Solidarité culinaire envers les membres du groupe qui manque ce repas qui s’annonce bon ! Voilà, je pense à eux. C’est tout. C’est pour ça que je mange beaucoup. Il faut penser à ceux qu’on aime. Je grigne mon visage, grognon face à sa remarque puis l’ignore, vaquant à mes activités… D’idole se sentant pourchassé par pleins de fans. Mon Dieu. Elles sont partout.

En attendant, mon maïs trône sur la table fièrement, attendant que je salive dessus. Mais je l’aurais sûrement fait si… Je n’avais pas remarqué le cheveu dans la soupe, la couille dans le potage, l’erreur dans le codage. Bon sang, tout sauf du poulet ! On sait toujours déjà où ça va nous mener et ça ne sera sûrement pas beau à voir… Préférant me resservir en eau en voyant ses yeux quasi sortir de ses orbites, je recule encore ma chaise et remue la tête vivement, espérant que négations le rassurent… Mais non.

« Euh… Hyung… Parle mo… »

Trop tard. C’est limite s’il venait pas d’hurler dans tout le restaurant « DU POULET » et il en faisait Ô oui, une fatalité. Je me lève quand le serveur approche pour s’informer de la situation, lui faisant quelques signes de s’en aller, je préférai que Kee Jay s’acharne sur moi plutôt que sur un innocent. Rapidement, je me cale derrière mon ami et lui tapote les épaules en lui déclarant à voix basse :

« On… On va pas s’énerver pour si peu hein ? Tu n’as… Tu n’as qu’à me le donner… »

Oui mais voilà, l’autre employé qui venait lui pour me servir ma viande arrive de l’autre côté et je le rate puis d’une petite voix, innocente et naïve, demande avec gaieté et jovialement :

« Et alors ? Elles vous plaisent vos salades ? Nous avons fait de notre mieux pour qu’elle soit encore plus savoureuses ! »

Je crois… Je crois qu’il a signé son arrêt de mort. Je fais un tour sur moi-même, dépité, collant ma main sur mon visage…

« Euhm… Comment dire… Il y a eu… Une erreur… »

Protégez-nous seigneur Dieu… J’aurais pu régler le problème comme un grand, mais il a fallu qui jette de l’huile sur le feu. On va tous mûrir…

 

Chers lecteurs, ceci n’est pas un exercice. Il y a réellement un membre des Dazzlin’B et pour être précis, son leader, en train d’hurler la mort dans un werstern restaurant. « My Amigo », réputé pour sa cuisine occidentale et savoureuse risque de connaître une critique culinaire sèche et peu agréable.
En même temps, quelle idée de mettre du poulet dans l’assiette du vénérable Fu Kee Jay. Certes, ce n’est pas une allergie, ni une réelle phobie (étant donné qu’il serait prêt à s’en servir comme arme si on l’emmerdait). Mais, c’est plus une aversion… De la part de ses papilles.

Moi-même ne comprend pas trop la réaction chimique entre les deux et pourtant, tout le monde le sait, je suis plutôt doué en chimie. Alors, pourquoi donc les deux ne peuvent s’entendre ? Peut-être est-ce dû au goût fade de la volaille une fois rôtie, la peau retirée ? Ou peut-être encore, serait-ce dû à un traumatisme plus jeune. Ou bien parce que le poulet simplement ne s’associe pas bien à son palais ?

Dans tous les cas, je n’ai jamais compris et je ne comprends toujours pas pourquoi il en a fait une histoire AUSSI grande. J’ai l’impression que la fin du monde est proche et qu’il déclare une nouvelle apocalypse à dire vrai.

« Hyung… Je t’en prie calme toi… On peut te changer d’assiette… »

Et alors que mes tendres mots étaient à peine prononcés, un être immonde et prêt à se prendre un plat dans la tronche, ou du moins, il faut avoir les couilles pour venir maintenant déranger mon cher Jay Jay. Soupirant, mes jambes se calent sur le côté, baissant la tête vers le sol, trouvant mes pieds bien plus intéressants que la conversation qui allait s’en suivre.

Les vieilles expressions de mon Hyung manquent de me faire éclater de rire. « Des clous ? » mais qui utilise cette expression à notre époque ? Il délire. Complètement. Je me Facepalm et m’approche de lui quand il recommence à hurler, le pauvre employé plutôt abasourdie par la situation, et bientôt sourd vu le niveau sonore de la touffe couleur miel.

« Bon Sang Hyung. Arrête de faire ton sale gosse. Rend- lui la salade et demande-lui sans poulet au lieu de parler d’intoxication ! Des gens nous regardent tu pourrais être un peu plus discret ! »

Ronchonnant, j’arrache limite la porcelaine blanche des mains de trouble-fête. J’eu du mal d’ailleurs, il ne voulait pas la donner ! Puis, je la donne à l’autre abruti, lui montrant les crocs et lui expliquant :

« Euhm. Ecoutez. Tout sauf du poulet mais en fait, je ne sais pas s’il a encore envie de manger ici là… »

Je gonfle les joues et puis préfère laisser les « yeux surpris » rester là à fixer son opposant, moi, je vais essayer de manger un peu avant de devoir m’enfuir en courant à cause de la foule qui se retourne…Et nous regarde.

Tu parles d’un déjeuner tranquille et calme à parler de tout et n’importe quoi.
Poulet.

JE te déteste. A force de traîner avec Jay, je vais me retrouver à ne plus supporter le poulet non plus.

 

Je me fais fusiller du regard, mitraillé par les flashs et en plus de ça, j’ai une dalle insoutenable qui me ronge l’estomac, je suis… Abasourdi par ce midi qui m’a l’air de me réserver encore des surprises que je n’aurais jamais imaginé, ni même que j’ai envie. Soupirant, mon sang se glace sous le poids des mirettes de mon Hyung et je ne sais plus trop quoi dire.

J’en ai ma claque en fait. Pourquoi faut-il toujours qu’il dramatise ainsi ? Une vrai diva parfois, j’aimerai lui coller une baffe mais ça ne se fait pas trop pour notre image publique. Enfin, vous me direz, ce qu’il n’est pas mieux. Et pour une fois que ce n’est pas moi qui râle, j’aurais préféré que ce soit le contraire.

J’avais presque envie de m’écrouler par terre et me couper de tout contact extérieur tellement la situation me surpassait car je sais que lorsque Kee Jay a décidé de quelque chose, il ne lâche pas le morceau comme ça. Et encore moins quand le morceau se trouve être du poulet. Quelle infamie cette bestiole, si j’en vois je fais en sorte qu’il ne voit plus jamais la lumière du jour.

Essayant tout de même d’être responsable et mature, dû au manque de ces qualités par mon aîné, je me fais à nouveau rejeté comme un moins que rien, apparemment, il ne capte pas la subtilité de mes actions, et le voilà à… S’assoir et réclamer un repas gratuit…

Préférant faire comme si je n’avais rien entendu, je ferme les yeux et reprends avec joie la dégustation de mon festin car, contrairement à certain, je ne suis pas difficile et encore moins quand mon appétit me torture comme une pince à épiler torture les poils.

« Euh… C’est-à-dire qu’un repas gratuit c’est un peu… Comprenez que… Malgré votre statut nous ne pouvons réellement vous offrir cela ou… Du moins… »

Sentant l’embarras de notre interlocuteur maintenant devenu notre négociateur, je me consterne, pinçant l’arête de mon nez et fermant les yeux.

« On peut toujours me laisser payer ma part puisque je ne me plains pas… Moi. » dis-je avec emphase sur le dernier mot. Non, je ne suis pas énervé.

Ou en tout cas, pas encore assez pour je lui fasse fumer la salade et je lui colle son poulet dans la bouche par force. Ce serait drôle.

« De toute façon, moi, je mange. J’ai faim. Et si ça dérange qui que ce soit je ferais en sorte qu’il n’arrive plus à manger sans intraveineuse. »

Ce que je hais le plus après qu’on me réveille, c’est bien qu’on me dérange quand je dors et les caprices ça va bien 3 secondes mais faut grandir un peu. Je fronce les sourcils et fixe avec froideur mon voisin de table, le tuant virtuellement au moins 7 fois dans ma tête. Ô si tu savais Jay comme tu viens de rendre ma tendre journée un cauchemar. Je te promets que je vais te faire regretter ça !