0. MISE EN GARDELes prochaines lignes seront satiriques et peu joyeuses parfois. Passez votre chemin si cela devient trop lourd. Cependant, si vous lisez un morceau ou tout, sachez que j'ai très bien vécu. Je n'ai pas été si malheureuse. Juste énervée.
« J'ai appris que dans la vie, on finit tous par partir un jour. Mon problème, c'est que je cherche toujours ce qu'il va me rester... »
1. KONG JIN AHVous vous demandez pourquoi, pour parler de mon histoire, je commence par parler de ma mère, n'est-ce pas ? C'est simple. Pour parler de moi, de ce que j'ai vécu, je vais y aller par point de repère. Ces personnes, dont je vais vous parler ont représenté une partie importante de ma vie. En bien, en mal, tout dépend.
Enfin ! Maintenant que je vous ai donné le mode d'emploi de mon récit, devrions-nous poursuivre ?
Kong Jin Ah était une femme bien. Après un échec scolaire, elle a décidé de suivre une formation pour devenir infirmière. Elle avait pas mal de soucis au niveau relationnel, avec ses amis ou ses histoires amoureuses. Si mon père a réussi à la charmer, ce fut réellement un beau miracle. Le fait qu'il soit rarement là y avait fait beaucoup. Quand il ne partait pas pendant quelques jours, c'est limite si elle ne lui demandait pas quand est-ce que cela allait enfin arriver.
Ma mère se plaignait beaucoup de sa solitude pourtant, elle ne laissait personne l'approcher ou même rester à ses côtés. On ne se refait pas, comme on dit. Mais là, c'était carrément grandissime !
C'est avec elle, principalement, que j'ai passé mon enfance. On vivait comme deux femmes seules. J'étais une princesse bien que nous n'étions pas du tout riche. En effet, avec son salaire de misère et mon père qui nous oubliait un peu dans les dépenses et les dettes... on ne croulait pas sur l'or. Mais je me satisfaisais de peu. Dans mon caddie, devant, assise sur une boîte en carton, à envoyer des baisers volants à tous les passants au supermarché, je me sentais comme la princesse d'Angleterre dans sa limousine. J'étais une enfant espiègle qui vivait dans son monde. J'aimais beaucoup les gens. Généralement, ils me le rendaient plutôt bien. Mes voisins s'occupaient souvent de moi, en mal de petits-enfants. Oh, j'étais un vrai rayon de soleil.
Je savais faire plein de choses, en avance parfois sur mon âge et mon temps déjà. A douze mois, j'exigeais une tasse pour boire mon lait, s'il-vous-plait. A neuf mois, j'avais marché - ce qui courba mes jambes, les os encore peu solides. Je vous rassure, un passant d'origine juive nous donna heureusement un truc de famille pour soigner ce petit souci.
Un truc de famille... J'ignorais ce que c'était ça.
En effet, je ne connaissais que ma mère. Pas étonnant que je cherchais à aimer les étrangers, histoire d'agrandir ma "famille". Mon père était trop rare à la maison pour que je comprenne la place qu'il devait occuper. Quant à mes tantes et oncles... je ne les avais jamais connu. Seule ma grand-mère maternelle figurait dans mon arbre généalogique (avec mes parents). Je l'aimais beaucoup elle aussi. Elle était drôle et s'occupait bien de moi. Elle me manque bien des fois... C'était vraiment une belle femme. Dure parait-il mais ce qu'il fallait selon mon point de vue.
Pas celui de ma mère évidemment. Mais c'est la seule qui me traita normalement, me préparant des petits plats et jouant avec moi. Elle était merveilleuse.
Si ma relation avec Kong Jin Ah était au début assez basique, plus le temps passa et plus la place de mère dans mon arbre généalogique "interne" devint vacante. Comme si elle s'effaçait progressivement. Moi-même, je devais m'effacer de la place de fille de son côté. A bien y réfléchir, à chaque difficulté que je rencontrais ou qu'elle rencontrait, je m'effaçais derrière ses "moi je".
Kong Jin Ah était certes une femme bien. Elle le savait. Ne se privait pas de le faire savoir. Tant qu'elle en devint écrasante. Derrière cet égo, moi qui avait tant besoin d'assurance, je finis par disparaître. Je n'étais qu'un sacré boulet... Cela commença à partir de 14 ans. Cela dure encore aujourd'hui. A son âge, je suis consciente qu'on ne la changera plus.
Aujourd'hui, elle est au moins assez narcissique pour elle, moi et mon père réunis. C'est bien, elle s'aime. Sans le savoir et s'en rendre compte, elle s'aime oui. Tant que je n'arrive plus à l'aimer assez bien par rapport à elle-même. Cet égo me tient éloigné d'elle ; "je peux me débrouiller seule" vocifère-t-il, et il m'écrase ensuite "contrairement à toi, ça a été ainsi toute ma vie".
Assez blessant. Je vous passe ses colères durant lesquelles elle était carrément injuste avec moi. C'était comme si elle était possédée par son narcissisme, son
orgueil. Et ce qui était si beau chez elle autrefois, devint alors un poids pour tous ceux qui tentaient de l'approcher... ou une arme chargée, fumante, pour ceux qui restaient avec elle. Je ne comptais plus les balles perdues que je m'étais prise.
Ma mère, même si j'ai fini par quitter la maison il y a peu, m'a quittée avant que je ne le fasse. Cela faisait un moment, oui, que je l'avais perdue. Et j'en avais marre de me raccrocher à ses rares éclairs de lucidité.
Je compris seulement il y a quelques mois que c'était Alzheimer qui frappait sous cette forme de vanité.
Pire que le fait d'être abandonnée, j'avais peur d'être oubliée.
2. KONG YOO RAKong Yoo Ra fut la première de mes tantes que j'ai rencontré. J'avais quatre-cinq ans et elle ignorait encore quelques mois auparavant mon existence. Je n'avais aucune idée de qui je rencontrais. Je savais juste que ma mère la connaissait et que cette femme l'aidait. Oh, et aussi que cette inconnue venait d'avoir un petit bébé, un petit garçon. Apparemment, le fait d'avoir vu ma mère avec moi lui donna enfin la fibre maternelle. Une fibre qu'elle abandonna bien vite puisque mon cher cousin ne l'appela jamais "maman".
Quand j'y repense, je me dis, cette famille, c'est du délire.
A partir de cette première rencontre, je passais presque toutes mes vacances chez cette Kong Yoo Ra que j'appelais désormais "auntie Yoo Ra" ou "Yoo Ra auntie" (oui, ce n'est pas une MAJEURE différence, et alors ?). Elle était en couple avec un américain. Il était très bourru et me faisait énormément peur. Pourtant, mon père était bien plus imposant par sa profession - on en reparlera. La plupart de mon temps là-bas, je m'amusais et m'occupais de mon jeune cousin. Même aussi petite que j'étais, j'essayais de m'occuper de lui et de l'aider. Il était si fragile, si adorable, si chanceux de ne rien comprendre aux bruits qu'on émet.
Yoo Ra était la commère notoire de la famille Kong. Elle parlait pratiquement à chaque membre et allait en dénigrer un avec l'autre. Une vraie performance d'
hypocrisie. Mais je ne disais jamais rien. Elle m'accueillait chez elle, je n'avais pas à rapporter quoi que ce soit. Même ma mère n'aurait pas apprécié. Enfin, ma tante aussi, plus je passais de temps avec elle, plus cela devenait pénible. Mais quand ma mère finit par quitter mon père, c'est elle qui nous prêta de l'argent et nous aida à trouver un endroit où vivre. Je suppose donc que je lui dois ma reconnaissance hein ?
Et bien non è__é Elle sera juste graciée de mon venin ♥ -evil laugh-
Car si il y a bien une chose qu'elle m'a apprise, c'est à ne pas être trop indulgente... Je ne suis pas encore au point à ce niveau pourtant.
3. CHUNG HAE JA, CHUNG SOO JIN & CHUNG PIL HWANVoilà ceux qui me firent m'éloigner définitivement de la famille Kong. Je ne vais pas m'étendre, raconter ma misère ne m'intéresse pas. Puis c'est pesant.
Que dire ? Je ne les aime pas ! Ahem, pardon. Ce sont des gens pour qui seule la réussite compte. Donc si vous avez des problèmes, sauvez votre honneur plutôt que de frapper à leur porte !
Plus en détail, Chung Hae Ja était une femme très limitée intellectuellement. Dans tous les sens possibles. Son mari est mort depuis peu et ma mère la soupçonne ouvertement de l'avoir laissé mourir. Faut dire que sa conduite avant, pendant et après sa mort était tout sauf irréprochable. Enfin, l'incinération n'inspire pas confiance dans ce genre d'évènements... Elle, elle représentait chez nous l'
étouffement.
Chung Soo Jin est la copie conforme de sa mère. Mais avec la personnalité de ma tante Yoo Ra... C'est géant. Je m'en suis prise des "je t'aime bien mais" avec elle. C'est elle qui me décida à ne plus parler à ma famille. J'avais 18 ans et j'étais tombée malade. Elle n'a pas hésité à s'en moquer. Dire que petites, on s'appréciait tant. Elle représente la
trahison.
Enfin, Chung Pil Hwan est celui qui joua un peu le rôle de baume. Il est drôle, parle beaucoup, enfin qu'avec moi, et il ne s'occupe de personne. C'était mon héros. Son défaut ? C'est un vrai Picsou, un
radin et fait savoir qu'il ne t'aime pas par le traitement du silence ou sa politesse inappropriée (il vouvoie mes autres tantes par exemple, en famille c'est mal vu). Mais je l'en apprécie encore plus. Je ne le vois plus après que sa mère ait décidé que moi et Jin Ah n'étions pas assez bien pour eux. Les problèmes, c'est contagieux il parait. Je ne vais pas le nier mais bon sang de bois, une famille ce n'était pas ce que je voyais chez nous !
Eux m'avaient abandonnés à la minute même où je les avais rencontrés. Il a fallut que j'eus besoin d'eux pour que ça remonte à la surface.
Pour finir, le reste de ma famille ne représente aucun intérêt sauf si mon oncle qui fume des choses pas nettes, se tape des délires tout seul et devient Bouddhiste, vous intéresse. Ou mon autre cousine ventouse peut-être...?
Après ça, j'avais peur d'être trompée par les apparences et les titres.
Plus de "on est du même sang", je ne voulais plus appartenir à quelque-chose d'officiel...
4. SUMMER YONG JAE, THOMAS RAIDEN & SHIN HEE NACes trois personnes marquèrent mes années lycée. Je connaissais déjà Shin Hee Na d'avant. Cette fille est un vrai bout-en-train et l'avoir eu auprès de moi tout ce temps fut un vrai bonheur. Car elle a ce don de tourner en dérision et de vous faire rire. Avec ma famille de fous, j'en avais bien besoin et parfois, mes idées d'histoires n'étaient pas suffisantes pour éteindre ma colère ou ma lassitude. Alors quand c'était trop dur, je passais les fins de journées chez elle. Directement après les cours. Ou on se permettait d'aller dans les boutiques, surtout celles qui vendaient des CDs.
C'est que la Hee Na, c'était surtout une énorme fangirl. Et si elle se moquait de ce genre de filles, elle n'avait pas honte d'avouer qu'elle en était.
C'est grâce à elle que je suis tombée sur Summer Yong Jae. Ne me demandez pas pourquoi mais ce fut une sorte de révélation. Je l'ai alors découvert en solo, en featuring et même en acteur. Jamais je ne fus déçue d'avoir choisi de suivre cet artiste. Son rap, sa façon de jouer. J'ai vraiment été très touchée et je passais souvent mon temps à écouter sa musique. A écouter sa voix. Suivre ses films et interviews. J'allais même le voir pendant des showcases. Un moyen d'échapper à la folie de mon foyer.
Si Hee Na me taquinait pas mal à ce sujet, c'est bel et bien Raiden qui s'en amusait le plus. Thomas Raiden, un anglais qui vit entre son pays natal et la Corée du Sud. Il se trouve que son père est PDG d'une grande entreprise qui a plusieurs partenaires et filières ici. On s'est rencontré par internet. En fait, au début, je m'étais disputée avec lui car il avait critiqué une chanson de Yong Jae-ssi. Mais il sut en rire au final et on s'en amusa bien quand le temps passa. C'est un garçon insupportable. Il finit constamment à l'hôpital, se vante sans cesse, casse tout le monde qui l'énerve et en plus de ça, c'est un fils de riches. Pas que j'ai un truc contre ceux qui ont la chance d'être graissé par leur famille mais la plupart ne font qu'étaler leur argent dont ils ne comprennent pas la valeur. Ce n'est pas son cas. Il fait l'idiot mais cet un idiot parfait. Ou un parfait idiot, cela change selon les jours...
Il me fait rêver et c'est bien le seul en dehors de mon idole. Lui aussi, je l'ai laissé entrer dans ce cercle si difficile à pénétrer.
Shin Hee Na et Thomas Raiden sont les seuls qui ont atteint un semblant de cœur au fond de moi. Pas que je sois insensible, je peux juste l'être un peu trop justement.
Je ne veux pas l'admettre mais parfois, c'est comme si je guettais le moment auquel eux aussi allaient m'abandonner...
Je le redoute, car eux, ils ont été le
bonheur.
5. JOO PIL SUNGQuand ma mère a été diagnostiquée, et quand elle a donc un peu pété des câbles, mon père a enfin daigné ré-apparaître. Joo Pil Sung a été le premier à m'abandonner à mon sens. Ma mère en a fait un portrait si satirique que je lui en envie un peu la plume et le talent pour mes petites histoires. Oh ça, je n'en avais pas une bonne opinion du Pil Sung. Encore aujourd'hui, je ne manque pas de lui envoyer des petites piques. Et il me rend la politesse en me faisant remarquer que ma famille de sorcières a fini par me rendre aussi dure que de la pierre par moment.
Cela me fit l'effet d'une douche froide. On met un moment avant de comprendre ce qu'il se passe. Puis un autre moment à comrpendre ce qui est le plus désagréable : la surprise, la température ou être mouillé(e) ? Les trois, sans le moindre doute. J'ajouterai aussi l'humiliation. Mais il avait parfaitement raison. Bientôt, j'allais devenir comme ma mère, incapable de garder les gens autour de moi en ayant trop peur qu'ils s'échappent. Incapable de les faire venir à moi. Alors avec lui, on a enfin trouvé une sorte de terrain d'entente.
Enfin oui, Joo Pil Sung. Ah lui, c'était le beau garçon ! 52 ans et la forme totale, toujours mignon pour son âge. En bref, un ancien "tout ce que je déteste chez un homme". Il vit depuis deux ans dans un ancien hangar aménagé en maison. On y habite ensemble désormais. Je le vis bien malgré le passé. Malgré les tromperies... Mais personnellement, je lui en veux désormais davantage pour les sorties qu'il veut absolument qu'on fasse ensemble. Aller camper en plein hiver, se faire un safari à Séoul (non mais n'importe quoi) ou encore manger des fourmis, histoire de partager des trucs père-fils.. Pardon. Père-fille. Mais je suppose que ça m'a rendue un peu plus débrouillarde et dure. Un serpent ? Please! Ce n'est rien du tout...
Non, ce n'est rien comparé à annoncer à mon père que je vais participer à une émission dans l'espoir de rencontrer
l'homme de ma vie mon idole Summer Yong Jae... En fait, c'est Hee Na qui m'a inscrite et j'ai choisi de marcher. Mais il y a déjà eu un léger imprévu... Et mon père n'est même pas encore au courant. Il faut dire que mon père et les idoles, ce n'est pas trop ça. Il tolère ma fascination pour Summer Yong Jae car il ressemble à un ancien camarade militaire mais c'est bien tout. Autrement, il s'en moque bien et à coeur joie (A/N: enfin ça, c'est ce que croit Hyo Lin, son père en est en fait fasciné et un peu jaloux). Non, il ne verra pas cette idée d'un bon oeil. Surtout que moi et la fac, on n'est pas trop copines ces derniers temps. Je l'entends déjà hurler qu'un "sergent" ou un "second" ne devrait pas se comporter de manière aussi "inconforme" au réglement du "corps" familial.
Enfin, ce serait mentir de dire que je suis malheureuse à l'idée d'y participer. Surtout qu'avec un peu de chance, je peux me faire de l'argent et j'en ai cruellement besoin. Ainsi qu'une touche d'
espoir. Peut-être qu'au final, je rencontrerai Yong Jae-ssi ! C'est à peu près la seule personne que j'accueillerai les bras grands ouverts (façon de parler, je serais trop intimidée). Les autres stars ? Quelles autres stars ? Pour moi, il n'y en a pas des masses : Summer Yong Jae, Usher, Ja Rule et Hyde. Avec quelques acteurs et musiciens comme Yiruma. Alors "les autres stars", ça ne me parle absolument pas. Mon coeur n'est pas assez grand pour ça !
Surtout pas pour... ce Min Huan... Eden, Even ou Evan. Je te vois venir toi, je connais les gars de ton genre ! Et il est hors de question que je me laisse attendrir... Puis, la vraie star va enfin arriver, n'est-ce pas ? Yong Jae est dans les parages hein ? -facepalm- En fait... Vous pouvez me rappeler pourquoi j'ai décidé de participer à cette émission ?