Nos choix déterminent ce que nous sommes. Tout comme nos joies, nos peines. Nos regrets.

Je regrette. A tel point que je pourrai en mourir.

Un jour, quelqu’un m’a dit qu’il n’y avait qu’une chose qui différenciait une bonne d’une mauvaise personne. Nous étions tous dotés de pulsions primitives et bestiales ; les bons les réfrénaient sans jamais les assouvir, tandis que les mauvais s’y laisser aller et sombraient dans la démesure. Je fais partie de cette seconde catégorie. Mais je ne m’en suis rendu compte que bien trop tard. Lorsque je ne pouvais plus changer…

Je ne croyais pas au changement, et cela me désespérait. Comme une grande majorité en ce monde, j’aspirais à devenir « autre chose ». Quelqu’un d’autre. Quelqu’un de mieux. Quelqu’un d’étincelant. Quelqu’un qui n’aurait pas à suivre ce qu’on lui dictait. Qui était libre.
Naïvement, je pensais que ma vie aurait été bien meilleure si je devenais cela.
Stupide idée.

Conformément à mes attentes, j’ai vu opérer ce changement. A cause de lui. Effectivement, je suis devenu différent. Par sa faute. Ce que je suis à présent, je ne le dois qu’à lui. Lui seul. Si seulement je n’aurai jamais pu le rencontrer…je n’en serais pas là aujourd’hui. Je ne serais sûrement pas si détestable…

Tout ce qu’il me reste n’est qu’un tissus de remord, teinté de haine et douleur.


Plus rien ne me semble avoir d’importance. Ce qu’on attend de moi, ce qu’on pense de moi…je m’en fous. Littéralement. Détestez moi autant qu’il vous plaira, maudissez moi à votre gré, cela ne m’affecte plus. Je ne demande plus à être aimé et encore moins accepté. J’ai appris à me passer de tout cela. Pour tout vous dire, je ne vous aime pas non plus. Tous autant que vous êtes, vous m’inspirez le dégout. Ce monde est rempli de personnes plus hypocrites les unes que les autres, suintant le mensonge, la crasse et l’excès. Cette société me blase.
Créez des produits en quantité, consommez les jusqu’à vous en lasser et finissez par les jeter puisqu’il faut « changer ». Répugnant. Déterminez si un article défectueux est capable de vous satisfaire et débarrassez-vous en avant même d’avoir jugé. Pitoyable. Permettez-vous de trier et ranger les autres dans une catégorie d’un simple regard, tout simplement parce que, quoi qu’il arrive, vous savez pertinemment que vous vaudrez toujours mieux qu’eux. Immonde.

Passer par quatre chemins n’est plus dans ma façon de faire. Je ne m’excuserai pas si je porte atteinte à votre égo surdimensionné. Plutôt que d’être blessé, je préfère blesser. C’est immature, voire égoïste, n’est-ce pas ? Et pourtant, tellement justifiable… Comme je l’ai si bien dit, je me contrefiche de vos avis sur ma personne. Je ne sais que trop bien que pour avancer, il faut réussir à faire abstraction de tout cela. Voyez-vous, je pense pouvoir me vanter d’avoir franchi ce cap. Vous, votre univers et vos manières raffinées n’ont pas besoin de moi. Tout comme je n’ai pas besoin de vous.
Je n’ai besoin de personne.

J’aime critiquer et porter un jugement sur tout ce qui m’entoure même si je sais que je ne suis pas en bonne position pour. C’est ironique. Je ne suis que l’exact reflet de ce que je dis détester…
Je ne suis plus le fils modèle. Les choses changent. Les gens meurent. Les choses changent quand les gens meurent.
A moins que les gens meurent quand les choses changent.

J’ai décidé de vivre comme je l’entendais. Mes choix sont arbitraires et mes envies fugaces, mais c’est de cette façon que j’ai envie de mener ma vie. Je n’ai pas peur de ce que demain me réserve. Je n’attends rien de ce monde où nous avons tellement à perdre et si peu à gagner. J’ai suffisamment donné pour me soucier de ce qu’on pourra un jour me prendre. Et que peut-on donc perdre lorsqu’il ne nous reste plus rien ?

Je déteste parler de moi mais j’espère sincèrement que mes propos dégoulinants d’enthousiasme et joie de vivre vous inciteront à ne pas me tourner autour si cette stupide idée venait de vous prendre. Comme je vous l’ai dit, j’ai suffisamment donné…

Il y a deux choses que je garde secrètes ; la première est que je n’éprouve aucune attirance envers les femmes et la seconde est que je n’aime pas l’univers du chant et de la scène. Si j’ai fait de mon mieux pour intégrer ce milieu et que je m’entraîne si durement, ce n’est pas par vocation. Loin de là. Ce n’est qu’un objectif. Un objectif que je veux atteindre. Je veux réussir. Une vengeance. Je veux que, où qu’il soit, il me regarde. Qu’il sache que je peux continuer à vivre sans lui. Que je l’ai oublié. Que j’ai définitivement fait une croix sur le passé. Que le monde continue de tourner avec ou sans lui.
Que je ne regrette rien.

J’ai fait mon choix.
Les regrets…c’est tout ce qu’il me reste.

« Je ne voulais pas te blesser… »

Il y a des choses auxquelles je n’aurais jamais dû m’intéresser. Des choses qui me dépassaient totalement. Des choses malsaines. Une déchéance irrépressible qui m’attirait vers le bas. L’éveil d’une passion morbide qui m’enlisait un peu plus à chacun de mes mouvements. Une faille qui avait été exploitée. Une candeur souillée. La sensation que, quoi que je fasse, il était trop tard. Bien trop tard.

Je pense que, durant mon enfance, j’étais l’une des rares personnes à pouvoir s’autoproclamer comme étant heureuse. Je n’avais jamais connu de problème au sein de ma famille, mon entourage, mon parcours scolaire ou quoi que ce soit d’autre. Tout allait bien. Et tout aurait dû continuer de cette façon.
Bien qu’étant issu d’un milieu relativement aisé, mes parents s’étaient toujours démenés pour nous élever, ma petite sœur et moi, de la manière la plus simple possible. La tentation de céder à nos caprices pour avoir un semblant de paix était plus qu’omniprésente, mais ils ne s’y étaient jamais laissé aller. Leur méthode d’éducation était stricte mais, ne doutant pas un seul instant du fait qu’elle était la meilleure, nous ne nous en étions jamais plaints. C’était de cette façon qu’il fallait vivre. Nous incarnions la famille modèle. A cette époque encore, c’était pour moi une véritable certitude. Nous étions un modèle.

J’ai vécu dans cette confortable situation jusqu’à mes dix-sept ans. Jusqu’à ce que je le rencontre.
Taeyeon.
Transféré dans notre lycée suite au divorce de ses parents, il fit brusquement irruption dans ma vie avant même que je puisse m’en rendre compte. Et, avant moins de temps qu’il n’en fallut pour le dire, nous nous étions liés d’une profonde amitié.
Je n’aurais jamais cru qu’un jour une personne telle que lui deviendrait mon ami. Il émanait de lui un charisme démesuré qui éblouissait la plus grande totalité de son entourage. Il fallait bien le dire, je ne pouvais pas me vanter d’être épanoui et démonstratif vis-à-vis des autres. Je n’étais pas renfermé, non, mais quelque peu timide, effacé et naïf. D’un point de vu caractériel, Taeyeon et moi étions opposés. Et c’est peut-être cette même opposition qui nous conduisit l’un à l’autre.
Je ne pouvais m’empêcher de l’admirer, lui, son être tout entier. Il était ce que je n’étais pas et, inévitablement, ce que je ne serais jamais. Il m’était arrivé quelque fois de l’envier, de jalouser sa nature tranquille et son sourire amical, son corps viril, ses capacités athlétiques, sa popularité…au point même de penser qu’il brillait d’une aura si forte qui, lorsque je me tenais à ses côtés, me plongeait dans une pénombre douloureuse. Qu’il valait tellement mieux que moi.
Je ne pourrais réellement dire quand est-ce que ce complexe d’infériorité se développa, mais cela était dû à son contact. Ce changement, infime, était le début d’une interminable série. Série que je ne pus ni contrôler, ni stopper. Et qui me fit sombrer lentement.

Cela faisait déjà plus d’un an que nous nous connaissions, et nous étions pour le moins inséparable. Etre au côté de Taeyeon avait été pour moi comme une révélation. Je découvrais les facettes d’un monde que je ne connaissais pas, ou la discipline et la rigueur n’étaient pas les seuls mots d’ordre. Je découvrais que ce qui m’avait été enseigné depuis ma plus tendre enfance n’était pas la réalité. Il y avait parfois des choses blessantes, des choses « mauvaises », des choses qui fâchent. Des faits qui abaissaient parfois l’être humain au rang de bête. Que même si nous le voulions, nous ne pouvions pas être parfaits. Oui, j’avais appris à ne pas fermer les yeux sur ce qui dérangeait, à affronter la vie droit dans les yeux. Tout cela, Taeyeon me l’avait appris.
Bien qu’ayant une personnalité plaisante et quasi-magnétique, il n’était pas le gamin ingénu et candide que j’étais. J’avais appris de sa bouche même qu’il avait eu un passé mouvementé, impliqué dans quelques sombres histoires... Il s’était d’ailleurs mis à fumer relativement tôt, à l’âge de quinze ans seulement. Sa vie, jusqu’ici, n’avait sûrement pas été des plus faciles ; il avait grandi dans un cadre familiale chaotique, rythmé par la débauche de sa mère et la violence de son père. Il en parlait comme si de rien n’était, sur un ton amusé et léger, mais je devinais sans grand mal l’amertume qu’il tentait en vain de dissimuler.
Tout n’était pas rose. La conception de la vie qu’on me donnait n’était qu’une vaine utopie. Il y avait des gens qui, quelque part, souffraient. Agonisaient. Mon ami en faisait partie.
Taeyeon était pour moi comme une bouffée d’oxygène. Avec lui, je pouvais parler librement de toutes sortes de choses, sur toutes sortes de sujets. Ma vision de notre existence avait quelque peu changée depuis notre rencontre, et je venais à douter de mes propres résolutions, de me sentir mal à l’aise vis-à-vis d’elles. Qu’étais-je réellement ? Un bon garçon, obéissant aveuglément à ses parents et buvant la moindre de leur parole ? Un être sans personnalité, imbu de lui-même, qui pensait être un exemple pour tous ? Une personne fade et monotone, incapable de se démarquer ? J’étais tiraillé par toutes ces questions, sans trouver la moindre réponse. Je savais ce que je n’étais pas, mais n’avais pas la moindre idée de ce que j’étais. Et encore moins de ce que je voulais être. Peut-être quelqu’un de plus libre ? Quelqu’un d’étincelant. Quelqu’un comme lui…

Un jour, alors que nous parlions de notre avenir, il m’avait proposé, en riant, de former avec lui un groupe de musique. Je savais que c’était son plus grand rêve et qu’il était tout à fait capable d’y parvenir.
Taeyeon n’était pas un élève brillant, c’était même le contraire. Il n’était doué que pour sa passion ; la musique. Sa voix était à la fois grave et douce, particulièrement agréable à écouter et charmante. Quand nous étions chez lui, j’aimais fouiller dans ses affaires à la recherche de nouvelles partitions, qu’il acceptait parfois de chanter après mes interminables suppliques. Il avait un véritable don qui, sans doute, le mènerait bien plus loin qu’il ne l’imaginerait.
Cette proposition, bien que peu sérieuse, m’avait laissé perplexe. C’était une idée enjôleuse, qui, il fallait le dire, ne me déplaisait pas. Mais je n’en avais ni le talent, ni la motivation. Encore une fois, je ne savais pas de quelle façon voir mon futur. Il n’y avait qu’un lourd rideau opaque, obstruant ma vision, rendant le moindre de mes projets incertains, incongrus. Ma famille espérait de ma part quelque chose de prestigieux, une réussite phénoménale. Des attentes qui, me semblait-il, pesait de plus en plus lourd sur mes épaules. N’étais-je donc rien de plus qu’une marionnette à qui on dictait la conduite ? Allais-je devenir la personne qu’il attendait que je devienne ? Celle que je ne voulais pas devenir…
Je ne pouvais réprimer ce flot de pensées malsaines qui montait furtivement en moi, déclenchant un raz de marée destructeur, perturbant mes émotions … Je devenais de plus en plus instable, partagé entre des sentiments contradictoires, des extrêmes opposés. Doucement, je sentais que quelque chose s’agitait au plus profond de mon être, quelque chose de sale, tordu et fourbe. Quelque chose que je ne voulais pas connaitre. Quelque chose qui me faisait peur…et que je ne pouvais maîtriser.

« Taeyeon et toi êtes vraiment proches, hein ? »
Cette phrase, prononcée si innocemment par ma sœur, m’interpela vivement. Effectivement nous étions proches. Des meilleurs amis, en quelque sorte. Quoique…ce n’était pas exactement ça. Il était plus que cela. Un modèle, un confident, un frère, un…tout. Il représentait absolument tout. Quelqu’un de bien plus important que les autres. Quelqu’un que j’estimais par-dessus tout. Quelqu’un envers qui j’avais une sincère affection…
Peut-être ce mot était-il trop faible pour exprimer ce que je ressentais réellement.
Depuis ce jour fatidique, les évènements s’enchaînèrent avant même que je ne puisse les voir arriver. Tout allait trop vite. Bien trop pour moi.




« Je ne peux plus faire comme si de rien n’était…j’ai besoin de te le dire… »
Non. Je ne veux pas entendre la suite de ta phrase. Tu te tiens devant moi, raide, la mâchoire crispée et les yeux brillants d’un éclat douloureux. Tu souffres. Autant que moi. Je sais que c’est douloureux, mais je ne veux pas savoir. J’ai peur. Il ne faut pas…Il ne faut pas que tu prononces ces mots, ceux qui me brûlent les lèvres depuis trop longtemps. Ce n’est pas bien. Ce n’est pas moi…ni toi…ça ne peut pas l’être. Nous…nous ne sommes pas comme ça…
« Tu pourras te moquer de moi, m’insulter ou même me frapper, ça m’est égal. Totalement. Peu importe que tu me trouves écœurant ou détestable. J’ai décidé que je ne fuirais plus… »
Stop. Tais-toi… Ne parle plus…avant qu’il ne soit trop tard…
« Je t’aime, Wan Hae. »  

Je n’avais pas pu. Dès l’instant même où il avait prononcé ces mots, je n’avais pas pu retenir mes larmes. Au fond de moi, je savais. J’avais toujours su. Mais je n’avais jamais voulu me l’avouer ; nous étions plus que cela. Nous l’avions toujours été, sans qu’aucun de nous ne veuille l’avouer.
A partir de cet instant, je savais que les choses ne seraient plus jamais comme avant. Ce changement me terrifiait. J’avais franchi une limite dangereuse. Un point de non-retour. Cela marquait la fin d’une époque chaleureuse. Le commencement d’un avenir chaotique.

J’étais dégoûté de ce que j’étais devenu ; un homme qui n’avait pu s’empêcher de tomber amoureux de son meilleur ami. Tout simplement abject. Je savais que c’était une honte, que ma famille n’aurait pu l’accepter et encore moins le comprendre. Moi-même ne pouvais le faire.
Taeyeon le vivait bien mieux que moi. Il n’avait absolument rien contre l’homosexualité et ses parents semblaient se moquer de la moindre chose le concernant. Il l’avait accepté et ne s’en cachait pas. Si cela ne tenait qu’à lui, il aurait voulu que nous soyons déclarés comme étant un couple aux yeux de tous. Mais c’était pour moi une chose impossible… J’avais peur du regard des autres, de ce que je deviendrai s’ils l’apprenaient tous…de la façon dont ils me rejetteraient. En étant avec lui, j’avais tellement à perdre et si peut à gagner… Je ne le savais que parfaitement. Et pourtant, je n’avais pu le rejeter. Je le voulais, et ce presque autant que lui. Il était ma propriété, il ne devait regarder que moi et aucun autre. Il devait m’aimer et prendre soin de moi…tout cela m’était du. Je détestais ces sentiments étouffants et possessifs, ceux qui m’empêchaient d’apprécier le temps passé avec lui. Taeyeon était l’unique personne qui déclenchait en moi ces émotions haïssables ; jalousie, obsession, frustration, désespoir, souffrance…désir. Tout ce que je n’avais jamais connu et qui me consumait lentement. Tout ce qui me transformait, peu à peu, en un individu répugnant. Tout ce qui éveillait mes penchants les plus sordides…
J’avais appris à maîtriser le cataclysme qui bouillonnait au sein de mon être, masquant du mieux que je le pouvais mes peurs et mes faiblesses. S’il y avait eu un début avec lui je savais que, inévitablement, il y aurait une fin. Cette fin que j’attendais avec horreur, je ne voulais me l’imaginer. Elle finirait par tomber, peut-être au bout de quelques jours ou bien plusieurs années, mais elle finirait par tomber. Et moi avec. Une vie sans lui n’avait plus aucune signification. Elle serait vide, sans couleur. Sans rien. Il représentait pour moi tellement de choses… Il était mon seul et unique repère, mon point d’encrage.
Une lumière éblouissante, un soleil qui se ternirait d’obscurité, me laissant seul dans les ténèbres.

Cela faisait près de cinq moi que nous étions ensemble, et je ressentais comme une certaine gêne entre nous. Il manquait quelque chose, quelque chose de primordiale que je ne pouvais définir. Un besoin vital qui, semblait-il, n’arrivait plus à être comblé. Ce jeu stupide avait duré trop longtemps…et il allait se finir. C’était inévitable, mais bien trop douloureux pour moi.
Je lui avais demandé ce qui n’allait pas, ce qu’il ne voulait pas me dire, ce que j’avais fait de mal… Mais il s’était juste contenté de me sourire et de déposer un baiser furtif au coin de mes lèvres avant de rassurer mes craintes. Teayeon m’avait dit qu’il m’aimait. Qu’il ne voulait pas que je le quitte pour un autre. Qu’il ne pouvait lui aussi s’imaginer un monde sans moi. Inévitablement, je l’avais cru.
Peut-être aurais-je du remarquer que tout cela était trop beau pour être vrai.


Ce n’est que quelques jours plus tard, en allant chez lui sans le prévenir, que j’appris la vérité.
Si seulement je pouvais oublier cette image, celle qui ne voulait quitter ma mémoire et revenait inlassablement me hanter…si seulement…

« Je ne voulais pas te blesser… »
Je ne te crois pas. Je suis même incapable de le faire. J’aimerai tellement, tu sais. Mais ce n’est pas possible. Pas après ce que je viens de voir…
« Ne pleure pas…je t’en prie… »
Tu penses peut-être que c’est facile ? Que ça ne me touche pas…que je devrai apprendre à tourner la page aussi vite que tu l’as fait ? Je ne suis pas comme toi. Et je ne veux plus l’être. Pas si c’est pour devenir quelqu’un de détestable…
« Pardonne moi…je…je n’ai pas réfléchi à ce que je faisais… »
Je ne peux pas…pas après ça. C’est bien trop douloureux… Je t’avais laissé le choix. J’étais préparé à ce que tu me dises que tu ne voulais plus de moi. Que c’était fini. J’ai attendu que tu me le dises. J’étais prêt à l’accepter. Mais ce n’est pas arrivé. Tu m’as dit que tu m’aimais. Et je t’ai cru… J’étais tellement heureux… Mais tu m’as menti… Depuis le début…
« J’étais sincère ! Et je le suis toujours… Je t’aime, mais c’est si difficile de toujours avoir à se cacher et de vivre dans la crainte d’être découvert…j’étais désespéré et je me suis laisser aller…ce n’était qu’un accident… »
J’allais leur dire. Je voulais leur dire à tous que tu étais celui que j’avais choisi. Je n’avais plus peur des regards qu’ils pourraient me jeter. Parce que tu aurais été avec moi…
« Laisse-moi une chance…rien qu’une chance…je ne pourrai pas supporter de te perdre… »
Ne mens pas.
« Wan Hae…je t’aime, crois-moi… »


Le monde continuait de tourner. Inlassablement.


Je m’appelle Min Wan Hae, j’ai à présent 23 ans. Suite à de longues années d’entraînement acharné, j’ai réussi à décrocher une audition à l’agence New Generation. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je voulais réussir, cela ne cherche pas plus loin.
Ma famille a coupé les ponts depuis quelques temps. Je suis devenu un « déchet » ; ils l’ont enfin remarqué. Leur fils chéri et mort, et je ne crois pas qu’il reviendra un jour.