Syndrome de la page blanche, tu connais ? Moi aussi. Et je le vis actuellement. Et il est même pas question d'écrire une chanson.. de toute façon je ne chante plus, en ce moment. J'ai tout plaqué. On m'a envoyé voir un psychologue pour accepter la chose, comme pour marquer le coup presque. Mais je m'en fous moi de ce médecin. Là il m'a demandé quoi ? De me décrire, j'en suis incapable. Je saurais même pas lui dire comment je suis. Enfin, vas y décris toi toi même. En plus l'écrire quoi. Je suis bloqué. Là devant ma foutu feuille, assit à mon bureau. Genre, en gros bug. Sérieusement, qu'est ce que je vais lui marquer. On m'a déjà dit que j'avais un sale caractère, ouais peut être. Genre je suis impulsif tu sais, enfin non c'est pas le mot qu'il a utilisé. C'était.. je sais plus. Spontané je crois, ouais. Bah ouais. Puis je sais que je suis le genre à foncer sans réfléchir, je réfléchis après tu sais. Je fonce dans le tas. Ouais, peut être. À ce qui paraît je suis généreux, je donne beaucoup, je protège ceux que j'aime, ouais ça il y a pas de doutes, j'avoue que je suis assez protecteur ouais. Mais je vais pas écrire ça, ça fait le mec narcissique limite qui se donne que des qualités, tu sais genre « Oui je suis quelqu'un de généreux, doux, attentionné, sensible et de très protecteur envers mes amis » Mais t'as déjà vu quelqu'un se décrire positivement ? Moi pas. Ok c'est pas totalement faux mais, jamais personne va te dire, à moins d'être genre.. j'sais pas, égocentrique. Et quand je dois me décrire.. Je me décris pas, en fait, je l'ai jamais fait. Ouais, ça m'est jamais arrivé. On m'a jamais demandé ça. Pourquoi lui il me le demande hein ? Il me voit toutes les semaines, c'est bon il a du capter comment j'étais non ? Quoi je râle ? Oui je sais, ma mère me l'a souvent dit. Comme quoi je suis bougon, genre, ça y est. Capricieux aussi tant qu'ils y sont ? Non, ça non, ça va. Bon, j'ai toujours pas écris un mot, je suis dans la merde. Impoli ? Je m'en fous, de toute façon je parle tout seul alors sois pas choqué hein. Et j'ai toujours pas avancer. Voilà. Merci monsieur le psychologue. Aller au travail Tae Sun.

T'as déjà lu une interview ? Ouais, moi aussi, j'en ai déjà donné aussi pourtant quand tu te retrouve face à un psychologue c'est pas la même chose. Sérieusement. Déjà je comprends toujours pas pourquoi on m'a envoyé là, mais moi je suis sage et obéissant hein, j'y suis allé. Et il me pose des questions, genre plus poussées et plus personnelles que les journalistes. D'abord t'as des questions de base genre « Parlez moi de votre famille » Et là tu veux dire quoi ? Sérieusement, je peux même pas être ironique à ce sujet. Alors j'ai juste lâcher. « On a pas toujours roulé sur l'or, loin de la même, j'ai trois frère et une sœur. C'est pas franchement facile pour nos parents. Mais maintenant j'ai des sous, alors j'aide comme je peux. » Mais il croit vraiment que je vais lui raconter toute ma vie ? Il veut pas que je lui raconte mes premiers pas aussi ? Quel genre de petit pots j'ai manger ? Sérieux, comme si ça l'aiderait dans son analyse. Honnêtement je penses pas que tout ça changera quelque chose à mon départ. Enfin il continue tu sais. « Comment ça se passait pour vous à l'école ? » Seriously ? Je vais devenir dingue, j'ai déjà envie de partir en claquant la porte. D'ailleurs je me lève pour sortir mais il m'arrêtes juste avec un « Allez y.. fuyez encore » Comme ça peut m'énerver cette phrase. Un soupire s'échappe de mes lèvres et je me rassois, je détourne le regard, je veux pas le regarder en face, j'ai la sale impression qu'il peut lire en moi, limite il sait ce que je vais dire avant même que je parle, à quoi ça sert que je parle alors ? Il reprend ensuite « Cette période a été difficile pour que vous n'en parliez pas ? » Mais qu'est ce que ça peut te foutre ?! Voilà ce que j'ai envie de lui répondre. Mais non, je me contiens. Je soupire à nouveau avant de lâcher sèchement. « J'étais un des derniers de la classe. J'aime pas ça étudier, surtout des sujets aussi inintéressants que les math ou la philosophie ? À quoi ça me servira plus tard hein ? À rien. On me prenait pour un cancre et moi je faisais en sorte de leur permettre de dire ça, histoire que ça soit vrai, hein si déjà on parlait de moi, ma réputation était faite, autant la tenir. » Je ris légèrement, entre l'ironie et la nervosité. Je sais pas quoi rajouter. J'ai pas envie d'en parler plus. Il m'énerve, ça y est, c'est définitif, ce psychologue me gave. Mais il s'arrête pas avec ses questions hein, bah non, pourquoi donc ? « Y a-t-il eut un événement marquant pour que vous n'essayez pas de démentir cette réputation ? » Mais genre, tu crois que parce que je me suis fais tabasser je veux plus m'affirmer ? Si je m'affirme, justement et je laisse tout tomber. Et ouais il y en a eut un d'événement marquant. Mais qu'est ce que ça vient faire là sérieusement ? J'ai pas envie d'en parler. J'ai même pas envie d'y penser. Merde ! Voilà, j'y repenses. Ma respiration s’accélère, je suis à bout de nerfs, il a réussit à me mettre à bout. Bravo monsieur le psy. Je ne le regarde pas, non. Toujours pas. Je soupire fortement d'exaspération. « Ouais, et alors ? Qu'est ce que ça peut faire ? » Il sourit, je l'entends. Je tourne le regard vers lui, finalement, il a gagné, je le regarde. Il me manipule en fait, sérieux. « Vous n'en avez jamais parlé à personne hein ? » Oh, si. Si j'en ai parlé à quelqu'un. Une fois. Et ça m'est retombé en plein dessus. Ouais, il me l'a bien recraché à la gueule mon passé. Cet événement. Et tout ce que j'ai put lui raconter d'autre. En quoi ça le regarde hein ? « Si. À une personne. » Je le fixe d'un regard noir, s'il croit que je vais lui parler de ce passage noir de ma vie, il rêve. Je veux plus en parler à personne. Je veux oublier et lui il me le rappelle. C'est bon, j'en ai assez chier là. Je peux partir ? Je deviens dingue, complètement dingue. Un nouveau soupire, je me penche et prends ma tête entre mes mains. Putain.. Les souvenirs remontent, flash back et tout ce qui s'en suit. J'ai mal, merde. J'ai mal. Il est content j'espère. Je l'entend se rapprocher de moi et au moment où il vient pour poser sa main sur mon épaule je le repousse assez violemment. J'ai déjà été en prison pour coups et blessures. Enfin, en garde à vue. Mais au pire on s'en fout. Il a pas à me toucher, il me torture suffisamment comme ça. Il se rassoit, je ne le regarde pas, fixant le sol. « Bien. De quel instrument jouez vous ? » Quel rapport ? Je réponds sèchement « Guitare sèche. » « Est ce que vous en avez joué sur scène ? » « non. » « Y avez songez ? » « oui » Je me tais alors. Sérieux c'est quoi ce délire là ? Je réponds machinalement, il a réussi, toutes les réponses sortent, comme si je les crachais. Comme si je crachait un mal qui en fait n'en est pas un. Dingue, il me rend dingue. « Est ce que vous travaillez beaucoup ? » Il est sérieux ? Ça se voit non ? J'ai genre les joues creuses. Je me suis toujours donné à fond dans mon travail, oubliant de manger parfois. Au pire qu'est ce que ça peut faire. Je préfère pas répondre à cette question, le silence règne quelques instants puis il pose une autre question. « Et si nous parlions de votre départ ? » Aha.. Aha.. Aha. Non. Pitié. Non. J'ai pas envie d'en parler là. Je suis pas capable d'en parler, pas maintenant. Tout le monde sait déjà qu'il y a eut un différent entre moi et Jae Hyeok. Ils ont besoin d'en savoir plus ? Je crois pas. J'ai pas envie d'en parler, c'est encore bien trop présent, là en moi. Je relève la tête et le regard. Les larmes menacent de couler, merde à la fin. Quel idée d'être aussi sensible hein ? Je me mords la lèvre et il me sourit. Pourquoi il sourit hein ? Il est content de raviver ça en moi hein ? Sérieux. Pourquoi ? J'aimerais bien, oublier. Mais j'en suis incapable, non je peux pas. J'peux même pas l'oublier lui. Il regarde sa montre et me sourit à nouveau « Ce sera tout pour aujourd'hui Tae Sun. Avez vous ce que je vous ai demandé la semaine dernière. » Je me lève et lui rends une feuille blanche avant de lever les yeux vers lui. « Je suis incapable de me décrire. Demandez donc aux autres ce que je suis, ça ira plus vite. » Je lui souris faussement et finis par sortir de cette pièce que je maudit plus que tout. Je traverse le couloir et sors prendre l'air. Me corps heurte le mur de brique alors qu'un hoquet de douleur s'échappe de mes lèvres. Comme je ne supporte déjà plus ces séances. Ce n'est que la deuxième pourtant, la deuxième. La première je n'ai rien dit. De toute le long, pendant une demi-heure, j'ai gardé le silence. Les séances ne sont pas plus longues, heureusement. Je me laisse glisser le long du mur pour finalement m'asseoir parterre, qu'on me voit ? J'en ai rien à cirer. Je lève les yeux vers le ciel. Mais comment j'en suis arrivé là ? Pourquoi est ce que j'ai accepté ce contrat hein ? Pourquoi est ce que j'ai accepté d'entrer dans ce groupe ? Pourquoi est ce que c'est partie en couille ? Il y a des jours ou je me dis que j'aurai du rester dans ce garage, ouais.. Mais non, si j'avais pas été idole j'aurai pas eut un minimum de sous. J'aurai pas pu aider am mère. Maintenant j'suis au chômage mais je fais tout pour redevenir quelqu'un. Ouais. J'essaie. Que ce soit en Solo ou dans un nouveau groupe, j'espère y arriver un jour. Que ma mère soit fière de moi. Au moins une fois.. Et qu'est ce que je hais ce psy. Je veux plus y retourner.. Pourtant je sais que je vais y aller. La semaine prochaine, même jour, même heure. Et le résultat sera peut être différent. Peut être que cette fois, j'aurais le cran de parler de tout ce qui me ronge, de ce passé qui me hante encore.