Droite. Gauche. Droite. Gauche. J’ai l’impression de courir pour rien depuis toute à l’heure. Où est mon pantalon de scène ? Et qui s’amuse à me mettre autant de laque dans les cheveux ? Je grimace et repousse gentiment la coiffeuse, la regardant d’une paire d’yeux meurtriers. Je vais me coiffer seul ça sera plus présentable.

Soupirant, j’écoute ce que nous annoncent les coordinateurs par l’oreillette tout en chantant avec mes ainés qui sont eux sur scène. Ils ont la classe quand même et dire qu’après on pourra être tous sur la même scène ! Souriant bêtement rien qu’à l’idée de pouvoir suivre Jae Hyun comme un toutou et de l’appeler Sunbae-nim toutes les 3 secondes, je secoue mes fesses enveloppées dans mon caleçon sans regret, au rythme de la mélodie et attrape le jean qu’on m’offre pour le mettre avec peine. Pourquoi nos habits sont toujours aussi serrés ? Après on s'étonne qu'ils se déchirent.

Me tournant vers Yong Ran avec toujours le même rictus débile, je mime les paroles et les expressions faciales que l’on peut voir sur l’écran du Backstage. Je suis comme dirait-on à fond dedans.

« Au lieu de faire les zouaves, préparez-vous, c’est bientôt à vous. »

La nervosité me prenant, je m’arrête et finis de boutonner mon bas, tout en regardant avec beaucoup de panique dans les yeux mon amoureux. Bordel, il est tellement magnifique avec un peu d’eyeliner et ses cheveux longs comme ça… Je me mords la lèvre inférieur et m’approche de lui, me préparant à le serrer dans mes bras pour le rassurer tout comme me rassurer moi aussi. Il est tout maigrichon, il travaille trop, faîtes qu’il ne s’évanouisse pas… Priant dans ma tête, les manageurs s’activent à côté de nous, c’est notre tour dans quelques instants ! Je déglutis et tiens la main des membres, me mettant à ma place, en file indienne devant l’entrée de la scène.

« Ne faisons pas comme d’habitude. Faisons encore mieux ! Faisons des Dazzlin’B le groupe de demain et passons le cap de simple rookies. Nous sommes des stars ! »

Lançant un dernier fighting avec un grand sourire, je place correctement mon micro et rentre sur la plateforme finale… Sur notre mise en jeu. Nous avons maintenant 4 minutes pour être fond. Pour prouver de quoi on est capable, de ne pas laisser les autres nous mépriser et de resserrer les liens entre nous. C’est une épreuve qu’on doit passer ensemble et le Countdown de l’année 2012 se passera bien. Plus que bien. Nous sommes plus que préparés.
Nous sommes le groupe de l’année et on le sera l'année prochaine aussi.

« Oh I’m curious Yeah ! » chantais-je avec force, le live laissant nos voix sans trucages planer dans toute la salle.

Les cris des fans, les panneaux s’élevant dans les airs pour nous encourager… Je garde mon sérieux et me laisse même faire quelques folies, donnant tout ce que j’ai et… Dégustant sans aucun remord la danse de Yong Ran… Et son visage. Franchement, les filles devraient être jalouses de lui, il est tellement plus magnifique et plus beau que n’importe qui dans cette salle… Je ne comprends pas pourquoi les gens peuvent aimer quelqu’un d’autre de notre groupe quand tu as… Une déesse ou un Demi Dieu ou…

Un mec aussi irrésistible et toujours plus mignon que les autres ! Là, juste devant les yeux. Regardez-le en train de se déhancher comme un… Oh bordel. J’en peux plus, elle se finit quand la prestation ? Ah oui, c’est à moi ! Me reconcentrant dans la danse et le chant, je finis mon rap en beauté et retourne mater les jolies jambes toutes fines de Lapinou. Décidemment, c’est pas mon jour aujourd’hui. Nan mais, ce n’est pas ma faute s’il est superbe. J’aime tellement les pantalons moulants… Mouvant tous en groupe, je regrette de ne pas être à côté de lui mais me ravise quand on passe vers les devants, la fin de la chanson sonnant son heure. C’est pas trop tôt ! Lançant un regard sexy à la caméra en passant, je souris lorsque les lumières s’éteignent et me presse vers les coulisses pour me changer dans mon pantalon bleu pétant et mon tee-shirt « Dazzlin’World ».

« Ouah ! C’était crevant, on va enfin pouvoir s’amuser ! »

Sautillant partout, décidemment aujourd’hui je suis de bien trop bonne humeur, voilà que tous les groupes de la New Generation s’amènent sur la grande scène et une musique de fond commence, laissant les séniors chanter avec les plus jeunes. Ca tombe bien, j’ai pas envie. Courant après Yong Ran, je l’attrape par les hanches et le colle contre moi, lui chuchotant quelques mots à l’oreille :

« Il faut que je te dise un truc. » soufflais-je d’une tendre voix.

Je m’humidifie les lèvres puis attrape entre mes dents ma lippe inférieure. Je délaisse un peu mon attache puis retourne susurrer au creux de son cou :

« Je t’aime Yong Ran. »

Me reculant pour le regarder un peu, un sourire béat sur mon visage, je cligne des yeux et puis… Rien ne se passe. Aussi efficace que trempette de Magicarpe, je fronce les sourcils et perds légèrement de ma bonne humeur. Allez Jae Won ! C’est à cause de la musique ! Tu peux bien répéter ça encore une fois !

Faisant quelques petits pas pour retourner à tenter ma vaine déclaration d’amour, je me penche un peu plus et le tiens pour qu’il arrête de gigoter partout.

« Yong Ran ! Je t’aime… Bien plus qu’en ami. »

Je me redétache et le fixe, timide et embarrassé. Il a bien dû entendre cette fois-ci ! Non ? Restant placide, les commissures étirées sous la nervosité qui me prend violemment, je me fais bousculer par une autre idole et garde mon sang-froid, l’incompréhension prenant mon visage.

« Yong Ran ? »

… Décidemment, je choisis toujours les bons moments pour lui parler, moi. Ca doit être ma seconde nature.

 

Montrer de quoi nous sommes capables c'est le rêve de la moitié des personnes nous entourant. Le showbiz est un métier après tout, la passion c'est la musique... la danse et tout ce qui compose ce monde. Mais être connu, être au-devant de la scène, être applaudit et apprécier pour notre travail, nos efforts, ça reste indescriptible quand les gens nous acclame à la fin d'une prestation satisfait de ce qu'on leur a apporté.

Aujourd'hui, c'est notre tour. Monter sur cette scène avec nos Sunbae, puis être lâché ensuite comme de la viande aux lions, c'est la meilleure façon de faire ses preuves. Ce n'est pas la première fois qu'on est dans cette situation, mais cependant je mentirais si je disais que je n'avais pas un minimum le traque, je suis confiant certes, mais on a toujours cette petite appréhension avant de se jeter à l'eau. Je me prépare donc avec la tenue que l'on nous apporte et qu'accessoirement, j'adore. Je sais que généralement il y a pas mal de souci avec les stylistes, j'ai moi-même souvent halluciné en voyant les costumes des certaines prestations, surtout au Japon... Autant j'aime beaucoup leur travail, autant je n'ai jamais compris leur tenues, je vous jure. Enfin je suis fier de mes employés, ça au moins c'est une bonne chose.

Je jette mon habituel regard sur Jae Won et ris en le voyant à fond dans la chanson, ses mimiques adorablement... drôles. Je hoche la tête de manière à lui faire passer le message « idiot » sans le prononcer. « Au lieu de faire les zouaves, préparez-vous, c'est bientôt à vous. » Forcément, un petit coup de pression ce n'est pas plus mal. Je termine donc de me préparer rapidement, coiffure OK, tenue OK, maquillage OK... J'ai l'air prêt. Ah je fais un pas en arrière et souris débilement devant le miroir.

« Smile OK ! » chuchotais-je simplement avant de rejoindre mes camarades. Non, en fait c'est dans les bras de Jae que je finis, pour changer. J'y resterais bien plus longtemps moi ! Mais le temps cours et c'est bientôt l'heure. Tous les uns derrières les autres devant l'entrée de la scène, je souffle un bon coup pour me préparer et surtout me concentrer, je ne veux pas faire une seule erreur... Normal. Des fois je me dis que je suis bien trop perfectionniste, mais quand on connait mon secret, n'est-ce pas... logique ? « Ne faisons pas comme d'habitude. Faisons encore mieux ! Faisons des Dazzlin'B le groupe de demain et passons le cap de simple rookies. Nous sommes des stars ! » Je le regarde et souris. Tellement encourageant et simple, c'est bien ça que j'aime chez lui. Non en fait... j'aime tout, mais. J'approuve et lui répond.

« Tu as raison, on va mettre le feu ! Fighting ! » Dis-je en sautant sur place d'impatience. Il est temps de commencer notre mise en scène et notre live sur notre nouvelle chanson. à peine la caméra sur moi, je me mets dans le jeu, chapeau sur la tête et à fond dans mon rôle. J'attends impatiemment les premiers mots chanté par Jae, j'adore vraiment ce moment de la chanson. Dès que c'est parti, je danse naturellement. Ce que je peux aimer ça ! Surtout avec les lumières, l'ambiance et les cris des fans. C'est le genre de choses pour lesquelles je ne pourrais jamais quitter le milieu de la chanson, une fois qu'on y a goûté, on en devient accroc.

« Neoui tteollin sumgyeol hanakkaji nochiji anha »... La chanson continua et sincèrement je me le dis à chaque fois, mais les Dazzlin'B... on gère! J'aime ce groupe, j'aime Jae... Oui ça n'a pas de grand rapport, mais je me sens vraiment bien avec eux et c'est ce qui va nous emmener au sommet ! Je vous assure... On y sera et plus tôt que vous le pensez ! On rejoint les coulisses après un tonnerre d'applaudissement et d'encouragement, il est maintenant temps de se changer pour monter sur scène avec nos Sunbae et camarade de l'agence. « Ouah ! C'était crevant, on va enfin pouvoir s'amuser ! » On monte donc de nouveau sur scène, j'attends bien évidemment Jae pour lui faire un rapide bisou sur la joue furtivement, avant de tirer la langue. Pourquoi ? J'en avais envie, pourquoi donc faudrait-il une raison a tout ce que je fais ? Non mais c'est vrai quoi ! La chanson débute, quand je sens quelqu'un me tenir par mes hanches avant de me tirer vers lui et je peux vous dire que sans regarder je sais déjà qui c'est. Oui je vous l'accorde ce n'est pas un grand exploit, m'enfin. Pour être franc je n'entends rien en dehors de la musique, les cris et tout ce qui suit, bien trop a fond dans ce qu' il se passe sur scène, ça m'empêche de porter mon attention exclusivement sur celui que j'aime. La seule chose que je peux vaguement « entendre » c'est lorsqu'il me dit. « Yong Ran ? » Je jette un rapide coup d’œil et souris naturellement, pensant qu'il m'appelle pour qu'on « s'amuse » ensemble, mais oui... Même moi je peux être un idiot.

Vidéo du live que j'ai "utilisé":

 

Les Dazzlin’B, mon groupe, il faut le dire, on est géniaux sur scène. Faut dire qu’on s’est vraiment beaucoup entraîné pour arriver à ce résultat. La célébrité, on ne lui court pas après non, on marche à côté. Il ne manque plus qu’on saute une bonne fois pour toutes dedans ! Ce n’est qu’à nous de faire le premier pas pour l’embrasser oui. Pour la rendre nôtre. Et je sens que ce soir, oui, ce soir sera le grand soir. Le grand soir de pleins de choses.

Notre avenir, notre notoriété, nos compétences, mon amour, tout sera sûrement… Enfin entre nos mains.

Bon pour le dernier, il faut que je les « couilles » de le faire. Mais, tout est possible quand on s’appelle Park Jae Won ! Je veux dire, je ne suis pas fils d’une connasse et d’un trouillard pour rien. C’est bien pour ne pas faire comme eux !

Mais j’avoue que pour le moment, je suis juste en train de baver sur la scène à me dire que je suis bel et bien amoureux de la plus belle créature sur cette Terre jamais existée auparavant. Oh Yong Ran, comment fais-tu pour être aussi souple et fluide dans tes mouvements ? Comment fais-tu pour être aussi magique lorsque tu marches et que tu chantes ? J’ai l’air de quoi à côté de toi ? D’un type abrupt qui ne fait que sourciller et avoir la voix grave.

C’est mon charme certes mais tout de même…

Heureusement pour moi, la séance de torture a finie et même si être sur scène est une chose que j’adore, j’ai en ce moment, beaucoup de mal à me concentrer… Faut dire qu’après ce qu’il s’est passé dans les douches la dernière fois… Sacrebleu, rien que d’y penser j’ai l’impression que mon pantalon redevient encore ridiculement minuscule…

Et alors que je pensais me maudire pendant le rester du quart d’heure, de tendres lippes se posent sur ma joue, des lèvres qui bien entendu ne peuvent échapper à ma connaissance, je souris connement, pendant au moins un bon dixième de seconde et me ravise en voyant les confettis explosés au-dessus de nos têtes. Et puis… Pourquoi il me tire la langue, je fronce les sourcils et me décide a enfin faire… Le premier pas.

Ou me greffer une paire ultime de ce que vous savez que les hommes ont. Même si je sais très bien que j’en ai déjà, je parle plutôt dans mon comportement. Autant prendre le taureau par les cornes, Yong Ran sera mien ! Ou du moins, je vais tenter de faire de lui, mon…

Mon…

Petit… Mon petit… Mon petit-ami.

Partant vermillon sur toutes les joues, je l’entraîne vers moi et me lance à l’assaut de cette forteresse chaleureuse et vivante : Son cœur. Ouais, ça me rend poétique tout ça…

Oui mais voilà, il a l’air de complètement me snober ou de simplement m’ignorer, ou simplement ne pas m’entendre et ça commence déjà à me taper sur le système et de faire monter en moi une frustration qui me donnerait envie d’égorger une piñata avec mes dents. Je grimace, grince des dents et l’attrape, nous amenant vers le fond de la scène, et tente de le faire arrêter de gesticuler, mes mains empoignant ses épaules et mon visage à quelques… Centimètres du sien.

« Yong. Ran. Im. Bon sang, écoutes moi un peu ! Concentre-toi ! Là ! Tu sais… »

Nous faisant bousculer par un groupe de jeune trainees, je les fusille du regard et soupire un coup, énervé. J’hausse la voix pour qu’il m’entende et reprends mon discours :

« Je t’avais dit qu’il fallait que je t’avoue quelque chose non ?! » déclairais-je en ramenant mes sourcils l’un contre l’autre, la musique explosant mes tympans, les lumières m’aveuglant et l’agitation environnante me montrant bien qu’une fois encore, je n’étais vraiment pas doué pour choisir les moments propices à la discussion.

« Je t’en prie écoute-moi, je suis prêt à te le dire ! Yong Ran, j’ai envie d’être… D’être plus qu’un ami pour toi ! »

Je le secoue un peu et perds un peu plus courage, comprenant que mes décibels ne sont pas encore assez audibles pour la cible de mes attaques. J’ai l’impression que toute la planète entière le sait néanmoins que la seule personne qui devrait ne pige pas un mot. Sérieux, il me faut un décodeur, ça va plus.

« BORDEL ! YONG RAN JE T’AIME ! » hurlais-je… Oui, hurlais-je dans mon micro.

Je m’arrête un instant, les cris de fans prenant maintenant place dans toute la salle de concert et le choppe par les épaules, mon bras trônant autour de sa nuque, forçant un sourire amical.

« Mais oui… Tu es… Un… Si… Bon meilleur ami… » arrivais-je à extirper d’entre mes dents serrées.

Agacé et complètement, angoissé à l’idée de m’être déclaré devant prêt de 15 000 personnes, je tape discrètement mon genou sur le sien et lui lance un regard éperdu. « Meilleur ami ». « Meilleur ami »… Je secoue la tête vers lui, signifiant un « Non » qu’il a intérêt à bien interprêté et me mords la pulpeuse inférieure, ne sachant plus trop ou bien me placer.

Mais apparemment, tout le monde est content de mon fan-service.
Ouais. Du… Fan service. Je me penche à son oreille, bloquant mon micro entre ma paume gauche pour qu’il ne rediffuse pas ma conversation puis lui fait part de ma connerie

« Je suis un boulet tellement énorme que je peux même pas rouler Ran… C’est ce que je voulais te dire depuis un moment… Espèce de… De… Je t’aime. »

Je suis la personne la plus romantique au monde, je sais ! Mais j’y peux rien si on ne m’a pas appris les bonnes manières et comment traité son futur… Chéri. Enfin non attendais.

Ne suis-je pas censé attendre la réponse là ? Oh… OH… J’ai… J’ai envie de me pendre…

Je… Je vais fixer le sol. Il est tellement intéressant ce… Sol… Et mes pieds. Oh, j’ai un pied plus grand que l’autre. Ouah. C’est. Génial. Bon. Ben. Voilà. Je suis con. C’est. Véridique. Je suis complètement stupide.

 

Je suis tellement excité par tout ce qu'il se passe, notre performance tout ça ! Danser sur scène avec les Dazzlin'B c'est juste trop génial ! Chanter, tandis que les fans cris nos noms en coeur, tout ça on s'y habitue très vite. Si j'avais renoncé à tout ça pour être seulement le directeur de l'agence, je l'aurais regretté toute ma vie sans aucun doute. Pour moi le groupe est comme une seconde famille et je les adore, je veux qu'on devienne number one ensemble et qu'on soit les plus célèbre un jour, je veux chanter et danser tous les jours comme on vient de le faire, bref je m'éclate quoi !

Deuxième partie de la prestation, on monte tous sur scène, nous, nos hyung, les trainee ect. On chante tous ensemble et ça donne l'impression de faire partie d'un grand groupe, il n'y a pas de place pour la solitude ici, c'est ce que j'aime le plus. Cependant, le son est fort, nos voix, la musique tout ça ne me permet pas d'entendre quand Jae Won me parle, alors lorsqu'il me tire vers le fond en me tenant par les épaules, je regarde autour de moi une seconde pour essayer de comprendre. « Yong. Ran. Im. Bon sang, écoutes moi un peu ! Concentre-toi ! Là ! Tu sais... » Mon regard fini donc par se poser dans le sien, je ne sais pas ce qu'il essaie de me dire, mais ça semble important et d'ailleurs il a l'air agacé, aurait-je fait quelque chose ? J'ai presque peur de ce qu'il va dire, mais je ne dis rien, me concentrant simplement sur ce qu'il dit.

Quand un groupe de trainee nous bouscule je les regarde, souriant l'air de dire que ce n'est rien, sauf que Jae lui c'est exactement l'opposé... Mouai bon, je vais éviter de faire le con là, il semble être de mauvais poils. « Je t'avais dit qu'il fallait que je t'avoue quelque chose non ?! » Mon corps bouge au rythme de la musique, mimant les paroles entre mes lèvres, mais je hoche la tête vers Jae pour affirmer ces dires.

Pour tout vous dire, je ne me doute pas une seconde de ce qu'il s'apprête à me dire, c'est aussi pour ça que je ne suis pas « concentré » à cent pour cent dans ce qu'il me dit. Je ferme les yeux lorsque la lumière se pose sur nous, ça aveugle ce truc, je me décale légèrement. « Je t'en prie écoute-moi, je suis prêt à te le dire ! Yong Ran, j'ai envie d'être... D'être plus qu'un ami pour toi ! » Je lève la tête vers Jae l'air de dire « hein ? » Pas vraiment certain de ce que je viens d'entendre. « BORDEL ! YONG RAN JE T'AIME ! » ... Mes yeux s'ouvrent rond et j'ai simplement l'impression que la musique, les voix autour sont toutes devenue silencieuse.

Les gens nous regardent, ça je peux le sentir, ces regards sur nous, les cris des fans qui approuvent, tout ça... Mais pourtant j'ai l'impression de voir un film au ralentit avec le bouton « mute » activé. Je ne fais que fixé Jae Won, en entendant en écho cette phrase qu'il vient de prononcer. « Yong Ran je t'aime, Yong Ran je t'aime.... » Je ne fais même pas attention à son geste amical et ses dires pour couvrir sa déclaration. « Mais oui... Tu es... Un... Si... Bon meilleur ami... » Ça sonne tellement faux à mes oreilles et je connais Jae Won, il ne dirait pas ça pour faire du fan service, alors... c'est vrai ? Je dois avoir l'air malin à rien dire et surtout ne sachant pas comment réagir, mon corps est comme collé au sol, mon esprit est ailleurs, mon coeur est en mode « je danse le twist remixé » bref... j'ai comme l'impression que les mots que je viens d'entendre sont un rêve, un simple rêve que mon cerveau à mal interpréter pour me donner de faux espoirs. « Je suis un boulet tellement énorme que je ne peux même pas rouler Ran... C'est ce que je voulais te dire depuis un moment... Espèce de... De... Je t'aime. » Je lève les yeux vers lui et mes mains remonte jusqu'à son t-shirt que ce sert entre mes doigts.

« Tu... pinces-moi! » Oui... Je sais, je suis stupide moi aussi, mais j'ai vraiment peur que tout ne soit qu'un rêve, je veux en avoir le coeur net. J'enlève mon micro que je jette au sol d'un geste rapide et reprend.


« Jae, tu as perdu un pari ? C'est une blague ? Tu as choisi ce moment pour me dire ça parce qu'on te la demandé ? Est-ce que je dois rire ou est-ce que tu es sérieux ? Je dois savoir, je suis totalement perdu là. Tu m'aimes en ami ? Tu m'aimes en amant ? Bordel sois plus clair Jae ! » Oui je suis quelqu'un qui a besoin de réponse net et précise à ses questions, je suis un froussard, j'ai peur d'espérer, de plus... s'il m'aime comme je l'aime, qu'est-ce qu'on va faire ? Est-ce que j'ai le droit d'être avec lui en tant qu'amant ?

J'ai oublié tout le monde autour de nous, j'ai oublié même où je suis et ce que je dois faire, tout ce que je veux, ce sont des réponses. Est-ce qu'on est si idiots que ça au point qu'on s'aime l'un et l'autre sans se le dire depuis tout ce temps ?

 

Hmm. Ouais, je sais. Je viens de faire ma déclaration devant une foule entière et Dieu seul sait combien sur le coup, j’ai été doué. Très doué. Faut dire que ça, ça ne peut arriver qu’à moi. Genre gros blanc alors que tout le monde danse et chante et là PAF, le micro qui marche à fond, c’est pour moi et seulement pour moi. Of course. Sérieux. J’ai envie de me pendre. Tellement que je pense que je vais le faire avec mon micro. Et regardez-moi Yong Ran, qui n’a pas l’air de capté une seconde dans quelle situation embarrassante nous sommes. Quoi que.

Ah si ?

Sentant ses doigts accroché à mon tee-shirt, je lui souris et tandis que la foule passe outre nos débats amoureux, faut dire que nos Hyung sont fortiches pour le fan-service, je me concentre sur Yong Ran, le dévisageant, amoureusement, me mordant la lèvre. J’ai vraiment… Réussi à lui dire. J’ai vraiment.

Le temps s’arrête une seconde, me laissant remettre en place tout ce qui vient de se passer et, hésitant, j’amène mes doigts pour littéralement pincer la joue de mon ami d’enfance, déglutissant car en fait, j’ai bien trop peur de sa réaction. Il ne va pas me foutre un râteau là comme ça ? Ou alors… Il va me dire qu’il m’aime ? Et si en fait, il ne m’aimait pas comme moi je l’aime ?

Ainsi donc, après avoir prié un millième de seconde, je suis vite redescendu sur Terre quand sa douce voix me chatouilla l’oreille, fixant le petit appareil par terre. La NG ne va pas être contente qu’on abîme son appareil, faîtes qu’on n’en fasse pas toute une histoire s’il vous plait. Je veux dire, vous avez vu sa tête ? Vous avez vu la mienne ? Vous ne pensez pas que je suis déjà assez dans la merde ?

L’écoutant débiter aussi vite que Buzz l’éclair, je lui attrape les mains et l’emmène contre moi, nous cachant derrière la foule d’idoles, mes bras l’enlaçant, silencieux. J’aurais voulu que la musique s’arrête encore une fois, qu’on puisse en profiter plus de quelques millièmes de secondes, mais me détachant à contre cœur, je l’observe sans relâche, mes pupilles plongeant dans les siennes, essayant de lui transmettre cette simple chose que je possède, cette seule chose que j’ai à lui donner, à lui partager : Mon amour.

« Yong Ran… Ecoute moi… » dis-je en laissant mon micro retomber sur mes épaules. « Je t’aime. Comme je pourrai n’aimer que toi. Tu comprends ? Je ne pourrai jamais aimer une fille comme toi. Je ne pourrai jamais aimer mes parents comme toi… Je t’aime. »

Avec un sourire en coin discret, je laisse mes doigts se mélanger au sien, le tenant fermement et passionnément, s’il y avait un contact qui m’était autorisé, alors j’utiliserai celui-là pour lui montrer que je ne l’aime pas comme un ami. Non, ce n’est pas non plus un simple membre de mon groupe, non ce n’est pas non plus la personne avec qui j’ai grandi. Non Yong Ran, ton corps, ta personnalité, ton caractère, tes secrets, ton talent, tes défauts, tes qualités, ta voix sublime, tes petites oreilles pointues, tes yeux rondes, tes lèvres pulpeuses et féminines, ton visage angéliques, ta vigueur et ton sens du travail assidu, tout… J’aime et je veux aimer tout de toi. Car, tu es quelqu’un qui a changé ma vie. Tout autant en bien qu’en mal, tout autant à droite qu’à gauche et au fond, j’ai toujours eu besoin de toi. Car tu avais besoin de moi. Et j’aimerai que cette balance dure encore longtemps entre nous deux.

« Je t’aime, c’est tout. Je ne vois pas comment je peux te le dire autrement. Ce n’est pas de l’adoration, ce n’est même pas de l’amour. C’est bien mieux que ça. Beaucoup mieux. Car tu es à moi. Et je suis à toi. »

Je rougis et euh… Mais je ne sais toujours pas sa réponse ! Euhm. En fait, vu sa réaction, je vais en déduire qu’il est d’accord et de toute façon, je lui laisse pas le choix. Alors que la fin de la prestation arrive à son terme, je nous ramène devant, nous faisant nous incliner plusieurs fois et quelques enjambements et nous étions enfin en backstage, tranquilles. Certes, ça bougeait de partout car nous étions nombreux à devoir nous démaquiller mais au moins, ce qui reste dans le monde des idoles, reste entre idoles.

Passant les cotons de lotions sur mes paupières puis sur mon front et mes tempes, mes lèvres pincées et les dents écrasées les unes contre les autres, je m’assois à côté de lui, rapprochant nos fauteuils entre eux et laisse le staff bouger à droite et à gauche, gardant un contact visuel avec lui, mes yeux l’ayant trouvé dans le miroir, un rictus chaleureux se peinturlurant sur mes lèvres.
Doucement, alors que l’agitation s’affaisse et que ma tenue est changé pour un vieux survêtement et mon torse nu, parce que je n’avais aucune idée de quoi mettre, je m’approche de lui et l’étreints, soufflant contre son oreille des mots inaudibles, ou presque :

« Ran… Vraiment… Je t’aime… Tellement… Les mots… Ne suffisent pas tant ma vie… T’a été consacrée. » l’empoignant un peu plus fort, mes bras servant d’étau autour de sa fine figure.

Relevant mon visage de son épaule, je laisse nos deux nez se frôler, nos lippes faisant de même, nos sourcils se chatouillant lorsque nous clignons et timidement, je mets en place une grisette, mes pulpeuses épousant les siennes sans faire exprès, ou du moins, je le fais innocemment.

« Plus personne n’est là pour nous surveiller. A croire que notre loge est vide. Ah non, tu es là. Dis moi… » Mes paumes se posent sur sa chute des reins, le rapprochant un peu plus contre moi, ma peau satinée appuyant contre lui. « Tu aimerai que je te montre comment je t’aime maintenant ? »

Et comme dans un élan, pour mieux marquer ma phrase, je laisse nos deux chaires roses se rencontrer pour une énième fois, mais cette fois-ci, avec lenteur et paresse, déteignant tout de même avec beaucoup de précisions mon amour. Un baiser chaleureux et langoureux, où nos commissures s’humidifient entre elles, nos mentons se penchant d’un côté et d’un autre, ma langue restant sagement dans ma bouche pour ne pas brusquer les choses, pour juste profiter de l’instant alors que la chaleur en mon poitrail hausse d’une demi-mesure. Mes yeux clos, ses cheveux chatouillant mon visage, mes ongles frottant Yong Ran, j’inhale lourdement, mon torse se gonflant et je ne laisse toujours pas notre embrassade se terminer, gardant avec beaucoup d’ardeur ce sentiment de confort et de familiarité, comme si nos homologues avaient toujours été faîtes pour s’entendre. Comme lui et moi nous nous entendons.

 

Souvent, lorsque je me couche le soir il y a cet instant où je m'imagine des choses comme si je faisais un rêve éveillé. Bien entendu si j'en suis le rôle principal, celui qui me donne la réplique n'est autre que Jae Won. J'imagine une vie où l'on serait ensemble, ou la peur de lui dévoiler les sentiments que je ressens depuis toutes ces années n'existent pas. Je me demande si un jour j'aurais le courage de lui avouer et d'entendre la réponse qu'il me donnera à ce moment-là. Mes rêves se terminent toujours bien, comme dans les contes de fée ou « tout est bien qui finit bien et ils vécurent heureux à jamais et eurent beaucoup d'enfants » blablabla. Mais au réveil la réalité est tout autre et Jae n'est rien de plus que mon meilleur ami. L'espoir peut être aussi encourageant que fatiguant.

Cependant, jamais je n'aurais pu imaginer même dans mes rêves les plus incroyables que Jae Won me déclarerait son amour en premier et surtout... Lors de notre concert devant des centaines de personnes. Je n'y crois pas, j'ai comme l'impression d'avoir mal entendu comme si quelqu'un avait baissé le volume vous voyez le genre ? Mais lorsqu'il me pince, je comprends bien que tout est réel, je ne suis pas dans un de mes nombreux rêves, non... Je suis bel et bien réveillé. Et ma réaction fut de le noyer de questions, sa déclaration m'a surpris, vraiment et j'ai peur, tellement peur que ce ne soit qu'une mauvaise blague. Mon coeur bat terriblement vite et fort, au point que je peux l'entendre battre contre ma poitrine malgré le bruit autour de nous. Dans ses bras l'espace d'une seconde j'ai comme l'impression que le temps s'est arrêté. Mes yeux grands ouverts, j'en oublie ce qu'il se passe autour de moi, de nous. Les bruits, la musique, les cris des fans, les musiciens, les bouteilles d'eau qui se versent et tombe au sol... Tout me semble être a des années lumières, je n'arrive simplement pas à détacher mon regard de lui. « Yong Ran... Écoute-moi... Je t'aime. Comme je pourrai n'aimer que toi. Tu comprends ? Je ne pourrai jamais aimer une fille comme toi. Je ne pourrai jamais aimer mes parents comme toi... Je t'aime. » Mes lèvres s'entrouvrent pour lui répondre, mais se referme sans qu'aucun son n'en sorte. J'ai tellement de mal à y croire que j'ai besoin de me calmer, de réfléchir, de comprendre ce qui est en train de se passer.

Ses doigts emmêlés aux miens m'offre un léger frisson, mais je les sers forts comme pour me rattacher à ce simple contact qui représente énormément pour moi, même si ce n'est pas la première fois que nous nous touchons de cette façon, j'ai l'impression que cette fois-ci c'est différent. Il ignore surement à quel point il compte pour moi, je suis capricieux et quelques fois égoïste, j'agis aussi parfois comme un enfant. Je suis loin d'être un ange et pourtant malgré tout ça, Jae ne m'a jamais quitté, jugé ou encore demandé de changer. « Je t'aime, c'est tout. Je ne vois pas comment je peux te le dire autrement. Ce n'est pas de l'adoration, ce n'est même pas de l'amour. C'est bien mieux que ça. Beaucoup mieux. Car tu es à moi. Et je suis à toi. » Un sourire se dessine sur mes lèvres, tandis que je le regarde toujours dans les yeux, presque sur le point de laisser mes larmes de joie couler suite à cette déclaration que j'espérais tant.

« Jae, je... » Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase qu'il est temps pour nous d'aller saluer le public et de retourner en coulisse. Emporté dans l'élan je me retrouve assis sur mon fauteuil en train de me démaquiller et de m'attacher les cheveux en arrière. Je ne me suis pas encore changé quand Jae vient s'asseoir à côté de moi. Mes joues prennent tout à coup plus de couleur, alors que je croise son regard dans le miroir qui nous fait face. Je ris simplement devant notre discrétion, puis je me retrouve de nouveau dans ses bras, mes mains venant se poser contre son torse nu. « Ran... Vraiment... Je t'aime... Tellement... Les mots... Ne suffisent pas tant ma vie... T'a été consacrée. » Nos visages si près, se frôlant doucement, je ne peux m'empêcher de me pincer la lèvre, avant qu'elle ne rencontre un court instant celle de Jae. « Plus personne n'est là pour nous surveiller. À croire que notre loge est vide. Ah non, tu es là. Dis-moi... Tu aimerais que je te montre comment je t'aime maintenant ? » Les mots ne sortent pas, seulement mes réactions peuvent lui faire comprendre comment je me sens et malgré tout j'ai tant de choses à lui dire, maintenant que nous sommes seuls je pourrais lui balancer ce que j'ai sur le cœur, mais le baiser qu'il me donne me fait perdre tous mes moyens en un instant. Je réalise seulement qu'il m'aime vraiment, ce que je ressens dans cet échange n'a aucune imposture. Et les larmes que j'avais retenues tantôt déversent sur mes joues rosies. Une de mes mains venant se poser sur la nuque de Jae tandis que l'autre se raccroché délicatement et affectueusement au dos nu du brun.

Ma respiration devient alors peu à peu plus forte, plus lourde et manquante, ce qui me força à contrecoeur à mettre fin à ce baiser qui marque en quelque sorte le début de quelque chose, enfin encore fallait-il que je lui donne ma réponse, bien qu'il doive déjà s'en douter. C'est pourquoi après avoir repris mon souffle je relève la tête vers lui, avant de poser un doigt sur ses lèvres.

« Ne dit rien et laisse-moi parler » Une expression souriante sur le visage, je ne sais pas vraiment comment dire ça, je n'avais même pas l'intention de tout lui avouer, mais ce que je ressens pour lui et plus fort que toutes mes responsabilités cachées.

« J'ai l'impression d'être en plein milieu d'un rêve. Pour être franc j'ai toujours espéré que tu m'aimes comme je t'aime, à chaque fois que je te savais entouré de filles, j'étais terrifié à l'idée que tu me présentes ta petite amie tu sais. » Je laisse échapper un rire embarrassé puis reprends.

« Je n'avais pas le courage de te confier mes sentiments de peur que tu t'éloignes de moi, alors j'ai encore du mal a réalisé ce qu'il vient de se passer. Si j'avais su qu'on partageait les mêmes sentiments l'un pour l'autre je me serais jeté à l'eau plus tôt. » Mes mains viennent encadrer le visage du brun de chaque côté, puis je laisse mon front se collait au sien, fermant les yeux.

« Je t'aime moi aussi. Je t'aime tellement Jae. Vraiment... » Je viens de nouveau poser mes lèvres sur les siennes prenant cette fois l'initiative, beaucoup plus détendu. Gardant nos lèvres liées, je me lève de mon siège me positionnant devant lui, avec une taille de plus je l'oblige à lever la tête vers moi pour ne pas mettre fin à ce baiser. Une de mes mains cherchant la sienne afin de à nouveau lié nos doigts entre eux.

 

De mes grands pouces, je viens lui caresser les joues dans notre baiser, tentant d’essuyer ses larmes du mieux que je peux et sourit contre ses lèvres, soupirant chaudement contre sous l’envie et le plaisir me prenant. Je sais que ce ne sont pas des pleurs de tristesse, non, bien au contraire, sa main sur ma nuque et son autre sur le dos me fait frissonner et j’avoue que je lutte pour ne pas le faire grimper sur moi et l’enlacer pour le sentir contre moi…

Et puis, qui pourrait m’en vouloir de souhaiter posséder Yong Ran ? Je veux dire, je l’aime. Et ce, de tout mon être alors en quoi pourrions-nous voir mes pulsions si malsaines ?! Bon, je me fais encore des monologues et j’en oublie que je suis en pleine action…

Je rigole intérieurement et reprend l’embrassade avec plus d’entrain, frictionnant ses hanches et les cajolant avant de me détacher en le voyant perdre son souffle, le mien aussi manquant à l’appelle.

« Yong// » Tentais-je de dire tandis que son doigt vient m’en empêcher.

Je me tais et le fixe avec de grands yeux, quelque peu nerveux. Bon, aucun signe ne me montre qu’il ne veut pas de moi mais j’avoue que je suis vraiment flippé, j’espère que ça ne va pas l’emmerder… Et j’espère qu’il ne va pas me dire un « Oui, mais »… J’ai envie de me pendre, je le jure, je stresse c’est fou, mes mains tremblent et… Oh.

Ça commence bien moi je trouve… Restant bouche bée, je l’observe et prend un sourire stupide, ne sachant plus trop quoi dire et préférant le laissant parler, mon cœur battant à milles à l’heure et mon sang tapant contre mes tempes. Moi aussi… Moi aussi j’ai l’impression de rêver, qu’est-ce que je suis heureux ! J’ai envie de sauter partout et de me rouler par terre tellement je suis… JOYEUX !

Toutefois, ça petite remarque me fait rire aussi, parce que moi aussi je n’aimais pas ses petites-amis haaa… Je soupire et me remets à rigoler, lui tapotant la cuisse affectionnément. Après tout, nous cachions la même chose au final, non ?
J’hoche la tête de compréhension mais aussi, parce que je partage son avis. Si j’avais su, je lui aurais sauté dessus il y a un moment et maintenant, je comprends mieux sa réaction la dernière fois dans notre chambre…. Et… Oh…

Mes joues se parsemant de rouges, je repense à cette fois-ci et la vois maintenant sous un tout autre angle, sursautant légèrement quand ses mains viennent sur ma mâchoire et lui attrape les poignets pour les garder bien en place, fermant les yeux à mon tour, mes pulsions cardiaques me rendant fou…

« Je t’aime aussi mon amour… »

Dis-je cette fois-ci, plus calme et détendu, un chuchotement contre sa bouche se voulant sensuel avant de reprendre un baiser, ses commissures me surprenant sous leurs initiatives avant que je les écarte rapidement pour approfondir notre moment intime. Wooh… C’est un nouveau monde et j’avoue que je n’y crois pas encore beaucoup, ma langue se glissant sur sa lippe, je déglutis et passe ses dents dans un frisson alors que je prends volontiers sa main dans la mienne. Je me lève et colle son buste contre le mien, poussant un gémissement sous la sensation si douce et agréable.

« Ran… La fois dernière… » Soupirais-je entre deux embrassades, ma tête se vidant petit à petit et mon rythme cardiaque s’affolant toujours plus alors que nos hanches se frôlent et s’épousent…

« Excuse-moi encore… » Reprenant ses lèvres, je lui mordille l’inférieure et refait pénétrer mon muscle chaude et humide entre ses pulpeuses et l’enroule sur la sienne, suçotant fortement avant de le tourner un peu et le plaquer contre la coiffeuse.

« Mon caleçon… T’allais très bien… » Dis-je en souriant, l’étreignant contre moi et posant mon menton sur son épaule.

Je me sens tellement mieux. Tellement bien. C’est un peu un mini-paradis. Je suis au paradis. Bon, non, je suis dans une loge, avec Yong Ran. Mais je vous assure que le dernier argument en vaut des millions… Ronronnant contre son oreille, je lui caresse le dos puis frissonne, à dire vrai à me ballader torse nu j’ai un peu froid.

« Dis Yong Ran... Je me disais… On doit le dire aux autres membres maintenant ? »

Faisant papillonner mes paupières, je tiens le garçon contre moi, savourant la texture de son épiderme et la chaleur qu’il me diffuse… Haa… Je ne regrette pas tout ça… Rien du tout. J’en suis fier et… … J’ai hâte qu’on soit… Dans notre chambre, dans notre lit… Dans les bras de l’autre… A s’embrasser et s’endormir ainsi ~ Euhm. Si j’arrive à dormir.

 

Je ne me souviens plus a quel moment exactement je suis tombé amoureux de Jae Won. Mon cœur l'a choisi sans jamais me demander mon avis, sa présence à mes côtés m'a toujours rassuré, où que je me trouvais tant qu'il y était avec moi, j'avais peur de rien et je me sentais bien. Lui seul me suffisait, quand j'étais triste il me consolait, quand il l'était alors je le faisais. Par ailleurs, aussi loin que je m'en souvienne, nous avons toujours été ensemble et j'y ai toujours trouvé mon bonheur. Mais dernièrement je suis devenu plus gourmand, espérant que mes sentiments soient partagés, tout en sachant que je n'en ai pas le droit. Pourtant, à cet instant, lorsque Jae Won m'a confessé son amour, je n'ai pas pu cacher ma joie, comme si mon bonheur avait décuplé tout d'un coup. Oubliant mon rôle au sein de l'agence, je veux lui faire part de ce que je ressens, ce que mon cœur attend depuis si longtemps, de cette envie de ne plus avoir à cacher mes sentiments. Je veux être avec lui pas simplement en tant qu'ami. J'aime Jae Won, ces mots que j'ai tant répétés dans ma tête ou lorsque j'étais seul, je veux les lui confesser. Après ce baiser qui m'a fait perdre mes moyens, je l'empêche de rajouter quoi que ce soit pour qu'il m'écoute sérieusement, ce n'est pas facile de déballer tant de choses en si peu de temps, mais je veux lui dire au moins le plus important, sans me retenir, sans jouer sur les mots, je veux qu'il sache a quel point je l'aime. Je veux qu'il remarque à quel point je suis heureux et qu'il partage mon bonheur. Embarrassé, je lui confesse même mes moments de crainte lorsque toutes ces filles lui tournent autour. J'ai l'impression que je peux tout dire, je ne veux rien garder pour moi... En fait, il y a une seule chose que je ne peux pas lui dire à cet instant. Mais je n'en ai rien à faire, je l'aime et le reste passe en second. Ce n'est pas professionnel je sais, mais pensé à moi, à nous de temps en temps, j'en prends le droit.

Rien que le fait de le regarder, de le toucher laisse mon cœur s'emballer. Ses mains puissantes immobilisant mes poignets, un simple geste qui hier encore ne m'aurait rien fait, aujourd'hui semble m'embraser de l'intérieur. « Je t'aime aussi mon amour... » Un sourire apaisant, presque démonstratif du soulagement que je ressens maintenant. J'ai l'impression que la lumière vient de s'allumer, je sais que je suis trop sentimental, mais c'est comme si vous étiez dans une pièce sombre et que tout à coup votre monde s'éclaircissait. C'est ainsi que je ressens ce nouveau départ entre nous. Je ne sais pas ce que cela va donner, je ne sais pas où tout cela nous mènera. Mais je regretterais de ne pas vivre notre histoire alors que nous souhaitons la même chose. Un simple regard peut me faire perdre mes moyens, je me sens simplement et terriblement faible, mais je l'aime. Si jamais tout cela est un rêve alors je ne veux pas me réveiller, jamais. Ses lèvres que j'avais eues auparavant dans un autre contexte, à cet instant me semble si douces et agréable. Le baiser s'intensifiant, nos mains s'entremêlant, nos corps l'un contre l'autre, un instant marquant pour l'un comme pour l'autre. « Ran... La fois dernière... Excuse-moi encore... » Des scènes défilent dans ma tête concernant cet instant, oui c'était loin de ce que j'avais espéré, mais nous étions tous les deux en tord et je ne veux pas me souvenir de ça, je peux comprendre sa réaction aujourd'hui et je le pardonne totalement. Je connais Jae Won. Je le connais mieux que quiconque et je sais qu'il n'est pas le genre de personne capable de me blesser sans raison. Je hoche la tête horizontalement lentement, puis plus rapidement avant de répondre.

« Ne t'inquiète pas, c'est déjà oublié... Tout va bien maintenant » Un nouveau baiser qui me fait faiblir de plus en plus, j'ai encore du mal a réalisé ce qu'il se passe, cela fait grandir en moi tellement de désir et d'envie. Jae Won aura ma peau ! Enfin oui, mais... on se comprend, pas vrai ? Mes mouvements encore hésitant, mais pas pour autant inexistant suivent le rythme de cette échange. Ma main libre remontant jusqu'au cou de Jae Won pour y exercer une légère pression. Plaqué contre la coiffeuse, mes yeux auparavant fermé s'entrouvrirent pour lui faire face. « Mon caleçon... T'allais très bien... » Je bloque un instant puis pouffe simplement, amusé par la remarque peut-être assez inapproprié ? Mais je l'aime comme ça. Un câlin bien mérité s'ensuit, un câlin réconfortant. J'en profite alors pour lui chuchoté à l'oreille.

« Tu me laisseras le remettre à nouveau alors ? ... Faut avouer que j'aime tes caleçons. » Je tire à peine la langue. Déposant mes bras sur son torse nu. « Dis Yong Ran... Je me disais... On doit le dire aux autres membres maintenant ? » D'un mouvement rapide, je pousse Jae Won, sans pour autant être agressif, juste sur l'impulsion du moment je me recule d'un pas et dit « non » d'un geste de la tête, presque acharné. On ne peut pas leur dire ! Ma réaction semble peut-être assez incompréhensible, voir trop brusque, mais le truc c'est que je viens de me rappeler que notre relation ne doit pas s'ébruiter, enfin... je le savais déjà, mais Jae Won lui risque de ne pas comprendre. Je peux faire confiance aux autres membres, là n'est pas la question, mais en tant que directeur de l'agence, sortir avec une personne et qui plus est un homme n'est pas la meilleure chose à faire. Je sors en tant que Im Yong Ran avec lui certes, mais la personne que je suis est aussi celle qui gère en secret toute cette Entertainment... Ai-je le droit de désobéir à mes propres règles ? J'ai déjà décidé de vivre mon amour avec Jae Won honnêtement et de ne plus me mentir, mais je dois encore trouver le moyen de lui faire part de ma double vie avant de réellement en profiter à cent pour cent.

« Je... On devrait attendre un peu, pour l'instant je veux simplement passer du temps avec toi et profiter de mon nouveau statut de « petit ami » du grand Park Jae Won. » Un sourire amusé et presque embarrassé s'affiche sur mon visage tandis que je me rapproche pour me faire une nouvelle place dans ses bras. Reprenant tout naturellement en levant légèrement la tête pour voir son visage.

« Je suis bien ton petit-ami, hum ? » Le narguant d'un air innocent, je me retiens de tirer la langue pour que cela soit moins flagrant, puis pose mon front contre son épaule passant mes bras autour de sa taille. Le simple fait de pouvoir être ainsi me suffit amplement, bien sûr j'ai envie de pleins de choses, je veux que l'on consume notre amour pleinement... Et c'est pour ça que ce n'est pas encore le moment pour lui avouer un secret qui pèse sur moi, toutes ses responsabilités avec lesquels je vis chaque jour, je ne veux pas les lui imposer. Je l'aime, il m'aime... Je n'ai rien à demander de plus, pour moi c'est comme si on m'avait offert tous les cadeaux de Noël que j'aurais dû recevoir tout au long de ma vie en avance. Le seul réel souhait que j'ai toujours espéré voir se réaliser, vient d'être exaucé.

« Jae je voulais te le dire avant, mais... Tu as vraiment un sens du timing assez spécial non ? » Je ris bêtement en me remémorant tout ce qui s'est passé sur la scène. Mais n'empêche il faut être franc non ? Mais pas moins surprenant, déclarer son amour devant des milliers de fans... Ma main caressant sa joue alors que mon rire a laissé place à un sourire aimant et bienfaisant. Mon cœur semble tellement rempli que j'ai l'impression qu'il va exploser de bonheur. Ma tête semble surchargé par tellement d'idées, d'envie et de choses que je voudrais faire à partir de maintenant ! Je me sens excité et en même temps c'est comme si je pouvais enfin lâcher prise pour une fois. Je suis tout simplement heureux et j'en tremble tellement contenir ce trop plein de sentiments me submerge. C'est avec une assurance et une voix tremblante dissimuler derrière un faux air confiant que je termine.

« À partir d'aujourd'hui je veux t'entendre me dire que tu m'aimes chaque jour. On a dix-neuf ans à rattraper et je compte bien te dire ces mots jusqu'à ce que tu me supplies de me taire, je t'ai aimé pendant toutes ses années et je t'aimerais pour toutes celles qui me restent à venir. Je t'aime. Alors, j'espère que tu es près à recevoir tout cet amour qui attend que tu le consumes ? » J'ai l'impression que je viens d'échanger mes vœux à l'église... Mais au moins il sait à quoi s'attendre.

C'est le début d'une histoire... Non, le début de NOTRE histoire qui commence aujourd'hui.