Depuis que je suis gamine, je rêve de pouvoir lever ma jambe au dessus de ma tête, de faire comme les danseuses de cancan. J'étais bien partie puisque j'étais la seule à réussir le Y en cours de gym, au primaire. Au départ, c'était du genre un rêve de gosse, ce genre de moment où l'on dit à ses parents que l'on veut être vétérinaire, princesse ou astronaute. Moi, je voulais être la nouvelle Madonna. Mais au début, ça n'était qu'un rêve, quand on dit « je veux » et qu'on ne fait que regarder. Je prenais des cours de gym en dehors des cours, suivait des cours de danse classique mais les pointes me bousillaient les pieds et j'avais vraiment ma professeur en horreur, même si je l'admirais...
Le classique, c'était jusqu'à mes 10 ans. Et c'est aussi à cette époque que j'ai commencé à fouiner dans les vinyles de ma mère. Je découvris les plus belles voix françaises, Edith Piaf, Jacques Brel et sa valse à mille temps ; puis, la musique anglaise, comme Queen, les Beatles et les Stones.
Quand mes parents ont remarqué que mes notes baissées et que ma professeur s'acharnait sur moi parce que j'étais la meilleure de ma promo, ils m'ont soutenu, m'ont fait quitter les cours de cette dingue. J'avais encore la gymnastique, c'était déjà ça ! Les rubans, ça c'était chouette !

L'année de mes 15 ans, je fis la connaissance d'une personne qui eut un impact très important sur ma vie. Je la considérais comme ma sœur, ma confidente, ma meilleure amie, voire même mon âme sœur. Elle fut la première avec qui je pouvais me laisser aller.
J'étais une enfant vraiment sérieuse, du genre à hurler parce qu'il y avait de la musique trop forte dans la maison d'à côté pendant que je révisais dans ma chambre. Je voulais avoir de bonnes notes pour que mes parents me laissent faire ce que je veux, et je voulais que mon frère cadet éprouve une admiration sans faille envers sa grande sœur. D'un autre côté, j'avais besoin de quelque chose pour me défouler et la gymnastique n'était plus d'actualité. Il m'arrivait de danser dans ma chambre, de reproduire des clips que je voyais à la télévision par exemple. Je connaissais déjà les chansons et les danses de mon film préféré (Moulin Rouge!) par cœur et n'avait qu'une seule envie : prendre des cours de jazz, de hip hop, de danses collées serrées. Et cette fille était là pour remplacer la danse à cette époque là. De fil en aiguille, elle a finit par devenir mon amante, en plus de tout ce qu'elle était déjà.

La plaie est encore béante dans mon cœur et je peux vous assurer que ce qu'il s'est passé m'a fait comprendre une chose : les nanas, c'est chiant. Et c'est définitivement pas mon truc ! Depuis ce jour, je me rapproche plutôt des hommes... Le reste de mes histoires de cœur ne vous regarde pas ! Mais je peux vous dire qu'il n'y en a pas eu qu'un.


PARTIE II – Ma carrière avant tout.

C'est des suites de cette « trahison » que je me suis mise à réfléchir.
« Pourquoi pas moi ? Pourquoi ça ne seraient que Madonna et Nicole Kidman qui auraient le droit de danser et d'être connue pour ça ? ». Alors, pour mes 16 ans, ma mère m'offrit un poste de figurante dans une publicité dans laquelle je devais chanter et danser avec d'autres jeunes de mon âge. J'étais vraiment fière de moi (à l'époque, parce que maintenant c'est tellement has been que ça en devient ridicule ; pauvre de moi @@) et n'avais qu'une seule envie : recommencer !
Alors, débutèrent les stages de danses que je choisissais moi même, les clips vidéo et je devins alors Trainee. Il me fallut deux grosses années pour en arriver là, mais je dois avouer que si il n'y avait pas eu ma famille pour me soutenir quoi qu'il arrive, je n'en serais pas là où j'en suis aujourd'hui.

Côté cœur, pas la peine de chercher. J'avais mis vie sociale et sentimentale entre parenthèse dans le seul but de me faire une place dans le monde de la danse.
Ravie de voir que j'avais ma famille derrière moi, j'étais tout aussi contente de savoir que mon cadet avait envie de faire une carrière dans le chant, de son côté. Pourtant, il n'avait pas le soutient familial. Notre père lui mettait la pression, ne lui laissait aucune chance de faire ses preuves. Bien qu'ils soient tout les deux de mon côté, mon petit frère avait besoin de soutient, même si cela signifiait qu'il fallait que je me mette mes parents à dos. Il me prenait pour modèle alors, je devais lui prouver qu'il avait raison de le faire. Alors, je fis de mon mieux pour qu'il puisse passer les auditions qui lui plaisaient dans de bonnes conditions.

Pour ma part, je ne voulais pas m'arrêter là. Trainee, ça n'est pas suffisamment « gros » pour être reconnue. Ne m'occupant toujours pas de moi mais de ma carrière, c'est en 2010 que je débute ma carrière de Rookie. Et c'est depuis cette année là que l'on me connaît comme BaE.
Une idole, une danseuse. Voilà ce que je suis !

C'est un bon début... Mais, ça n'est QUE le début~