Le 8/03/1993
Le médecin fit accoucher ma mère à domicile, mettant au monde une merveilleuse petite fille, autrement dit, moi. Oui j'étais plutôt mignonne à ce moment-là. J'étais déjà née au milieu de meubles chers, d'objets en or, de maids, dans la richesse. Vous devez vous dire que mes parents sont des bourgeois à la tête d'une entreprise qui avant n'étaient pas aussi riches. En réalité, je vivais dans une famille noble, aristocrate, qui avait toujours vécu dans cet univers couvré d'or et d'argent. Ils n'ont pas fait grand-chose pour assouvir à leurs besoins, ils sont habitués à être servis sur un plateau en argent. Acheter, c'est très simple pour eux, il suffit d'en sortir les billets ! J'étais alors la cadette de la famille, mon frère Tae Kyung étant né trois ans auparavant. Longtemps on me chouchoutera, telle une petite princesse.

Le 25/12/2000
Tae Kyung rentra brusquement dans ma chambre, et me secoua brusquement dès sept heures du matin. Il me criait « Jan Di réveille-toi ! C'est Noël ! Viens on va ouvrir les cadeaux ! ». Réalisant que c'était le grand jour, je sautai sitôt du lit, et il m'entraîna au rez-de-chaussée par les poignets, descendant les grands escaliers, pour arriver au pied du gigantesque sapin décoré. Je m'émerveille devant le nombre de paquets cadeaux m'étant destinés, et m'empresse de déchirer les emballages. Mais je perdis le sourire en apercevant leur contenu. Des livres de littérature d'un haut niveau, des romans retraçant l'Histoire de la Corée... J'étais déçue, moi qui avais demandé des poupées barbies, la maison de Barbie, le cheval de Barbie... Je n'avais que sept ans, comment voulez-vous que ces cadeaux me réjouissent ? Mon frère avait presque les mêmes cadeaux que moi, et même s'il avait dix ans, il n'en était pas intéressé. Nos parents étaient surpris de me voir toute triste, et mon frère balancer ses livres à l'autre bout de la pièce et monter dans sa chambre en tapant des pieds les escaliers. Ils voulaient faire notre culture dès notre plus jeune âge, et se fichaient de nos rêves enfantins. Je n'aurais jamais ouvert l'un de ces livres.

Le 4/06/2007
Je claquai sauvagement la porte de ma chambre, et la fermai à clé. C'était allé trop loin. D'où cette idée de me choisir un prétendant leur était sorti de la tête ? Pourquoi voulaient-ils m'unir obligatoirement à un héritier d'une famille aristocrate ? Je ne voulais pas qu'ils choisissent mon avenir à ma place, je voulais faire ma propre vie, prendre mon indépendance, je ne supportais plus cette famille ! Et alors pour Tae Kyung, ils avaient déjà prévu la cérémonie du mariage et tout le baratin, il s'était retrouvé fiancé du jour au lendemain sans rien comprendre à sa vie ! Depuis il avait quitté cette immense demeure, décidant de faire des études dans la politique, résolu à ne plus revoir mes parents. J'étais condamnée à ne plus le revoir non plus, mais je savais qu'il ne m'en voulait pas. Lui et moi nous étions toujours bien entendus, c'était lui et moi contre le monde entier. Je saisis mon portable, composai son numéro, et au bout de deux coups de fil, il répondit. Je lui expliquai la situation, et pour la première fois, il m'entendit pleurer. Il me dit de ne pas bouger, j'obéis, et une heure plus tard, on frappa à la porte de ma chambre. J'ouvris, c'était lui. Il m'ordonna de faire mes valises, ce que je m'exécutai de faire, et m'emmena chez lui, là où je vivrai désormais. A partir de ce jour, je ne prendrais et ne recevrais aucune nouvelle de mes parents. J'avais maintenant tiré un trait sur la noblesse et l'aristocratie. Comme on le disait si souvent, l'argent ne fait pas le bonheur.

Le 8/09/2007
Je tournai en rond dans la salle d'attente, submergée de stress. Je me rappelai encore de ce jour où mon attention avait été attirée par cette affiche annonçant un casting d'acteurs à la New Generation, je me demande à cet instant qu'est-ce qui m'est venu à l'esprit d'y participer ! Peut-être parce que je passais mon temps à regarder des films, des dramas, des séries américaines, même que je m'amusais parfois à imiter des rôles comme ça d'un coup ! Ou peut-être pour être dans la peau qu'une autre personne que moi, pour essayer de comprendre les ressentis de quelqu'un, pour changer de "vie" plusieurs fois. Être quelqu'un d'autre qu'une pauvre fille issue d'une famille aristocrate de laquelle elle avait fugué à jamais. La porte s'ouvrit, c'était mon tour. Allez Jan Di, lance-toi, prouve que tu peux gagner ta vie par tes propres moyens, et que tes rêves peuvent devenir réalité.

Le 15/01/2013
En pleine conférence de presse, entourée des autres acteurs avec qui j'ai travaillé pour le nouveau drama qui va bientôt sortir sur vos écrans de télévision, je bois une gorgée d'eau, après toutes ces questions auxquelles j'ai répondues. Je vous jure des fois, qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ! Mais j'aime jouer le jeu avec les journalistes, c'est fou comment on peut leur faire avaler n'importe quoi ! J'ignore le regard jaloux d'une de mes collègues qui débute à peine sa carrière d'actrice, et adresse discrètement un petit sourire taquin à un jeune rookie de la New Generation, qui m'apprécie beaucoup. Je reporte à nouveau mon attention aux journalistes suite à la question m'était posée.
-Nous avons remarqué que vous avez des ressemblances physiques avec une famille aristocrate de nom Lee, tout comme vous. Il y aurait-il un lien entre vous ?
Des photos de mes parents sont montrées, j'ignorais à quel point ils étaient connus dans le pays. De nos jours, une telle famille ne se montre plus, mais il faut dire que parfois les journalistes vont chercher très loin. J'esquisse un sourire naïf, répondant naturellement qu'il n'y en avait aucun. A ce jour, Tae Kyung était ma seule et unique famille.