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Une nouvelle journée qui s'achevait. Je n'avais pas de séance photo à l'agence ce soir et pas cours le lendemain alors oui, c'est sur j'allais profiter de ces jours de repos qui s'offraient à moi. Ce que j'aime après les cours, c'était trainer dans le parc de Seonyudo, juste histoire de me ressourcer. Certes les jardins de Yonsei sont magnifiques mais le parc avait plus de vivacité. Chaque jour il y avait de nouveaux visages, de nouvelles histoires et j'adorais ça. Ca semblait si anodin dit comme ça voire peut-être stupide mais, malgré les apparences, j'aime la nature -même si je suis une véritable citadine dans l'âme. Enfin, bref, ce jour comme beaucoup d'autres jours, je me décidais d'aller dans ce fameux parc pour réviser mes cours en retards. Paradoxalement, je trouvais que cet endroit était plus calme que chez moi. Peut-être parce que je n'avais pas de mère tout le temps sur mon dos à crier pour ou non. Là, j'avais le droit simplement à des enfants qui sont venus s'amuser après une dure journée de cours, leurs mères qui n'étaient jamais très loin en train de s'échanger des ragots ou même encore des amoureux qui ont décidé de se faire une balade ensemble... Enfin vous voyez le tableau

Ayant pris le parc comme ma bibliothèque, je me perdais littéralement dans mes écrits, au point que je ne voyais pas l'heure passer. J'observais l'heure affichée sur mon téléphone. Il est à peine 17h passée ?! A la vu du ciel il semblait bien plus tard que ça. Je me voyais mal rester tard la nuit ici. Ca me ferait paniquer bêtement. Heureusement pour moi, le parc ne se trouvait pas loin de l'université donc ma voiture. Je rassemblais mes affaires dans mon sac, prête à m'en aller. Pendant que je traversai ce chemin tracée jusqu'à ce portail en fer. Durant ma marche, je croisais un homme, assis sur un banc qui semblait griffonner sur un cahier ou quelque chose dans le genre. Lorsqu'il se leva, nos yeux entrèrent en contact. Contact qu'il stoppa net continuant son chemin à mon opposé. Je déposai mes yeux sur le siège qu'il occupait il y a quelques secondes. Je vis ce livre neutre laissé ici. L'avait-il oublié ? J'étais intriguée par ce bouquin. Un pic de curiosité me prenait. Je le prit entre mes mains afin d'en savoir plus. On dirait que ce n'était pas un livre ordinaire. Je lisais les dernières pages qui étaient des pensées, des souvenirs et autres confessions. J'avouerai que ce que je faisais n'est pas correct, je violais la vie privée d'autrui mais, c'était plus fort que moi. Je ne connaissais pas ce concept donc c'est pour ça que je voulais en savoir plus. Bref, alors que je voulais arrêter de lire tous ceci, je me suis laissée envoûtée pas les derniers écrits du livre. Cette personne avait l'air de souffrir atrocement d'une chose qui a dû arriver à sa petite amie. Et puis, tout ceci était si floues. Plus je lisais, plus je souhaitais en savoir plus. Je voulais savoir ce qu'endure cette personne. Mais, j'y pense... Est-ce qu'il s'agirait de l'homme que je venais de croiser ?

Je me mis à accélérer le pas afin de rattraper cet inconnu. Je me retrouvai à marcher ses côtés. Bon, j'avouerai qu'a ce moment j'ai été plus que maladroite. Pourquoi d'ailleurs j'ai fait ça je vous le demande. Oui, ça se voit j'ai besoin de repos. Mon vis-à-vis ayant remarqué mon exceptionnel discrétion l'interrogea sur le pourquoi du comment. Sur le moment je ne savais pas quoi lui dire. Il y a pas à dire, il risquait de me trouver étrange et je suis gentille. Soudain, je me rendais compte que - sans le faire exprès - j'avais emporté avec moi l'ouvrage que je lisais il y a quelques minutes. Sourire aux lèvres, je le lui tendais

« Euh... Je vous ai vu écrire dedans donc j'en ai conclu que ceci vous appartenait et que vous l'avez oublié »

Plus stupide tu meurs. Merde... pourquoi je lui ai sortie une idiotie pareille ? Qu'allait-il penser de moi. Une fille naïve, stupide et superficielle. Wah un cocktail de rêve. Toujours en continuant à sourire, je poursuivais la conversation.

« Je n'ai pas pu m'empêcher de lire ce que vous avez écrit et je dois avouer que ce que vous avez écrit semble... vraiment profond. Je sais que je ne devrais pas m'emmêler et que ce n'est pas mes affaires mais, est-ce que vous avez déjà parlé de ça avec votre amie ou quelqu'un de ce que vous ressentez »

Je sais que c'est le genre de trucs qu'on ne parle pas facilement à des proches et aussi parce que je voulais savoir. Oui, j'ai cette mauvaise manie de me mêler des affaires qui ne me regardent pas. En même temps avec les deux cas qui me servent de meilleurs amis, c'est devenu une habitude. C'est plus fort que moi, curieuse, je suis. Et puis, quelque part, il y a une petite partie de moi qui aimerai l'aider.

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Sur le coup, j'avais pensé que c'était une bonne idée, d'écrire noir sur blanc ce que j'avais en tête. Vu que je ne trouvais pas d'oreille assez attentive pour comprendre ce par quoi j'étais en train de passer.
Une feuille blanche ne vous jugera pas, elle boira vos paroles sans rien ajouter, sans rien dire, ce qui était un bon point en soit. Mais le problème restait que je n'en étais pas pleinement satisfait. Cela ne me soulageait pas pour deux sous, et en plus, je me sentais idiot, pour arranger le tout. Ce n'était pas moi, de passer par des moyens pareils. Je n'avais pas envie que les gens connaissent mon vécu, je n'avais nul besoin de leurs pitié. Un long soupir souleva mes épaules, j'étais las. Fatigué de me battre tous les jours. Ces pensées noires me faisaient mal au crâne qui plus est. Je vins alors me masser doucement les tempes, pendant que je marchais, et décidais de terminer sur une unique question.

Pourquoi avais-je déversé mon histoire sur ce livre qui semblait trop frêle pour pouvoir la supporter dans son intégralité ?
La charge que je portais tous les jours sur les épaules. Voilà la réponse. Je n'arrivais plus à la porter tout seul. Et je ne voulais imposer ça à personne.


Perdu dans mes pensées, je n'avais pas tout de suite remarqué que quelqu'un marchait à mes côtés, mais je finis par noter la présence d'une jeune femme. Elle semblait plutôt embarrassée, et gênée. Ce que je ne compris pas sur le coup. Si elle était là, c'était bien pour une raison non ? Alors elle comptait se lancer ou continuer à faire le chemin avec moi ?
Je préférais cela dit, prendre les devants, en lui demandant pourquoi est-ce qu'elle était là, ou bien ce qu'elle voulait. Je ne tenais pas spécialement à me montrer désagréable qui plus est. Elle n'avait pas l'air méchante. Juste un peu...étrange peut-être ? Quand elle me tendit le livre, sur le coup, je me suis demandé ce que c'était. Puis lorsque j'ai enfin reconnu la couverture, je pinça ma lèvre, en la mordillant doucement. Et mon regard fit la navette entre ce bouquin, et le visage de cette jeune femme. « Euh... Je vous ai vu écrire dedans donc j'en ai conclu que ceci vous appartenait et que vous l'avez oublié » ...Un rictus embarrassée étira les commissures de mes lèvres, tandis que je lui prenais le livre des mains, plus par respect pour elle que par intérêt à récupérer mon mince écrit.

« Non, ce n'est pas à moi, vous n'avez pas l'air de savoir ce que c'est, vous devriez juste aller le reposer où il était. D'autres personnes ont sûrement envie de parler. dis-je, en lui reposant directement dans les mains. Puis je me rendis compte que sans vraiment le vouloir, j'avais été expéditif : Enfin, merci, ça partait d'une bonne intention. J'imagine.  » Je m'efforçai alors de lui sourire sincèrement. Mais ce fut plutôt maladroit pour être franc, même moi je le sentis.

« Je n'ai pas pu m'empêcher de lire ce que vous avez écrit et je dois avouer que ce que vous avez écrit semble... vraiment profond. Je sais que je ne devrais pas m'emmêler et que ce n'est pas mes affaires mais, est-ce que vous avez déjà parlé de ça avec votre amie ou quelqu'un de ce que vous ressentez » Sourire qui s'effaça presque aussitôt. Refroidis, je m'étais même arrêté de marcher. Je lui reprenais alors le livre des mains, et m'inclinais légèrement :

« Tout bien réfléchit, je pense que je vais aller le remettre moi même. Et j'apprécie votre considération mademoiselle, mais si j'ai procédé ainsi, c'est que non, je n'ai personne à qui en parler. Et mon 'amie' a perdu la mémoire. Elle prendrait sûrement ça pour un tissus de mensonge. Je n'ai pas envie qu'elle me discrédite, alors je fais autrement. Je passais une main dans mes cheveux, et stoppais ce soudain flot de parole : Et je n'ai pas la moindre idée de pourquoi je vous dis ça.  » terminais-je en roulant des yeux, et en serrant un peu plus le livre contre mon torse.

Je ne savais pas vraiment comment je me sentais. Agacé ? Sûrement un peu. Las ? Toujours autant.

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J'ai vraiment été maladroite, et encore, je suis gentille. J'ai été surprise même qui ne me dévisage pas en "remarquant" ma présence à ses cotés. Sérieusement, vous voyez un inconnu vous suivre sans comprendre le pourquoi du comment, vous vous interrogez pas ?...  Si les rôles avaient été inversés, il y a 70 % de chance que je sois désagréable. En bref, je me suis plus ridiculisée et j'ai agi avec stupidité plus qu'autre chose en lui tendant ce livre qui me servait de bouée de secours mais, il n'y avait pas d'autre solution, il fallait que je me justifie vis-à-vis de lui.

Je suis du genre franche alors, je ne l'ai pas caché que je me suis autorisée à lire son récit et de lui dire ce que je pensais. Je n'aime pas faire semblant, de plus, il parait que je ne suis pas réputée pour être la meilleure menteuse de Seoul. Je fus quand même étonnée qu'il me reprenne le livre de mains comme ça - sachant qu'il y a une minute, il m'expliquait le concept de ce bouquin - J'arquai un sourcil. Aurais-je toucher un point sensible ? Personnellement, je m'attendais à ce qu'il me réprimande pour m'être introduite dans sa vie privée de cette manière, voire qu'il m'insulte de tous les noms mais, bizarrement, ce jeune homme était étrangement calme, du moins, c'est l'impression que j'avais. Je mentirai si je disais que j'étais heureuse qu'il réponde à ma question mais, je n'ai pas pu m'empêcher d'être stupéfaite. Il était comme moi dans un sens... Un petit sourire en coin puis une énième remise de cheveux derrières l'oreille, je plantai mon regard dans le sien

« Si vous me dites ça, c'est parce qu'au fond de vous, je pense que vous avez besoin d'en parler a quelqu'un et pas simplement à une page froide... »

Je savais très bien ce qui ressentait, je suis passée par là. Je ne dis pas que ce que j'ai vécu est comparable à ce qui vit car ceci semble plus fort... Cela dit je me souviens quand j'avais besoin d'une oreille attentive parce que je m'étais perdue dans mon adolescence, tout ça à cause d'une nana à qui j'avais trop la trouille de dire ce que je ressentais simplement parce que je voulais protéger une image qui ne valait pas un clou. Au final, j'ai passé des années de débauche entre alcool, fêtes et sexe... Mais finalement je suis tombée sur une fille qui a fini par m'écouter et me comprendre. Je me suis toujours demandée comment j'aurais tourné si Rin n'était pas rentrée dans ma vie. J'avouerai que c'est la meilleure chose qui me soit arrivée. Enfin, je poursuivais le dialogue

« ...Je suis désolée que ce qui arrive à votre petite amie, sincèrement... Mais, je trouve ça dommage que vous doutiez qu'elle ne vous croit pas. Si vous êtes la seule personne qui lui reste dans son entourage et qui est capable de la faire redevenir "comme avant" je trouve ça stupide qu'elle ne saisisse pas cette chance. »

Je suis toute aussi maladroite avec les mots. Bon je reconnais que j'aurais pu m'abstenir de ce genre de commentaire et de jouer les psychologues. Qui le prenne mal, qu'il m'insulte et tout ce qui va avec, c'est totalement normale. Mais je ne suis pas du genre à caresser les personnes dans le sens du poil. Je dis ce que je pense et que ça plaise ou non, c'est comme ca

« Je sais que je ne devrais pas dire ca, mais je préférais être honnête avec vous. Je sais ce que c'est de ne pas avoir une oreille attentive, je vous assure. Donc si... Enfin, après avoir lu ce que vous avez écrit, je.. Je peux peut-être cette oreille attentive »

Combien d'inconnus serait capable de dire ça ? Je sais qu'il y a peu de chance qu'il accepte de ce genre de proposition de ma part. Qui ne tente rien à rien. Je voulais vraiment l'aider. J'ai horreur de laisser des personnes dans les problèmes comme ça. Je sais aussi que ça va me torturer toute la nuit si je ne le faisais pas.

J'ai conscience que je suis passée du stat' têtue à chiante mais, c'est moi, Kang Hyo Jin. Mais je ne sais pas, je tenais vraiment à l'aider. Sa réticence, je la comprenais. A ses yeux je ne suis qu'une simple inconnue qui s'est immiscée dans sa vie privée. Effectivement, je manque encore de délicatesse. L'attitude de cet homme était devenu de plus en plus froid avec moi. Je me mordais la langue ne voulant pas dire quelque chose de regrettable susceptible de le faire partir - mais je pense que c'est déjà fait. Pour être honnête, je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais après avoir lu une partie de son histoire, je pense que c'est peut-être mon karma qui me l'a mis sur mon chemin, ce n'est pas un simple hasard. Je devais faire quelque chose. J'avoue, ca sonnait un peu ridicule dit comme ça mais bon...

Je lui fais part de mon ressentis concernant cette idée qu'il s'accroche autant au passé. D'habitude, je n'aime pas paraître aussi pessimiste cependant dans cette situation je suis plutôt réaliste, vous ne pensez pas ? J'écoutais sa réponse qui, quelque part, me touchais un peu. Il devait vraiment tenir à cette fille même assez fort. Je ne connaissais rien de leur histoire mais a travers ses paroles et sa voix, ca semblait réellement le cas. C'est quelque chose que je ne comprendrais pas vraiment, la seule chose que je comprenais, c'est qu'il voulait la protéger. Pouvais-je le blâmer pour ça ? Cet inconnu m'intriguais de plus en plus et pas dans le mauvais sens du terme. Il titillait ma curiosité... C'est pour ça que je lui ai proposé une épaule sur laquelle il pouvait se lamenter, même si je connaisse déjà sa réponse. Une réponse froide et sèche à souhait. Aish... Sur ce coup-là je n'avais pas assuré. Il faut que j'arrête parler sans réfléchir. Enfin bref, je ne voulais pas m'énerver - même si j'ai horreur qu'on me parle comme ça. Un soupir montrant que moi-même j'ai fini par être agacée par cette histoire que j'ai provoquée, suivi d'une énième remise de cheveux, je plantai mon regard dans le sien

« Pourquoi je veux vous venir en aide ? Bonne question. Disons juste que je suis comme ça. Mais... vous savez quoi, vous avez raison... »

Ca me filait des frissons rien que de dire ça. Il n'y a rien de pire à mes yeux qu'avouer mes torts

« ... Je ne devrais pas me mêler de vos affaires. J'ai ma vie, vous avez la vôtre. Juste une chose. Arrêtez de vous convaincre que vous n'avez pas besoin d'aide. Vous souffrez et ça se sent dans vos écrits. Si vous continuez a enfouir vos peines et douleurs, refusant toutes mains tendues, vous risquez de faire des choses que vous regretterez énormément et il se peut même que votre amie en souffre. »

Bon, j'avoue que j'ai joué les psychologues sur les bords à ce moment mais, je suis du genre a dire ce que je pense que ça plaise ou non. Je m'approchais de lui, posant ma main sur le livre qui m'a mené à lui

« Mais comme vous l'avez dit, ce sont vos affaires. Libre à vous de m'écouter... A votre place je garderai ce livre avec moi, risque d'être très utile puisque je pense que vous aurez de tas de choses à dire »

Je lui adressai un léger sourire

« Mais bon, vous dites que vous ne vouliez pas être aidé, alors je vous laisse dans vos problèmes. Donc, je pense que vous n'aviez pas besoin de me remercier. »

Perso, je n'en voyais pas l'utilité puisque je ne l'avais pas aidé, à mon grand damne. Aish, je devais avouer que ceci m'énervais pas mal. Je m'éloignais légèrement de lui, prête à rebrousser chemin.

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