Manquant de m'étaler, je me rattrape à la rambarde de l'escalier. Pestant à voix haute, ce qui m'attise des regards étonnés, je garde le regard fixé sur la dernière marche, presque à genoux en plein milieu du passage. Non mais franchement, je n'ai pas besoin de ça, là ! Je suis déjà à la bourre, c'est pas en me rétamant dans les escaliers que j'arriverai plus rapidement. Je me redresse vite fait, ramassant au passage mon sac que j'ai laissé tomber dans ma presque chute avant de me mettre en course. Montant les escaliers quatre à quatre, c'est presque essoufflée que j'arrive au sommet, avant de longer un couloir qui me mène au studio de photographie ou je suis censée être depuis déjà dix minutes. En temps normal, je suis parfaitement ponctuelle, étant très consciencieuse dans mon travail... Mais là, j'avoue qu'un léger problème m'a empêché de décoller la tête de l'oreiller ce matin. J'avais vraiment passé une sale nuit.

C'était sur les coups de vingt-trois heures que j'avais quitté ma machine à coudre la veille, ayant enfin tenue l'accoutrement que l'on m'avait commandé. Rassemblant les différents éléments, je les avais assemblé sur un mannequin pour observer le tout d'un œil expert et critique. Une fois encore, j'étais satisfaite de mon travail, vraiment. Néanmoins, je pris le soin de noter quelques trucs sur un calepin, histoire que je m'en souvienne, avant de quitter enfin mon atelier de travail aux alentours de vingt-trois heures trente... J'étais complètement claquée. La journée avait été épuisante, mais je savais que du travail m'attendrait encore quand j'arriverai enfin à mon appartement. Je m'étais pourtant accordée un petit quart d'heure de repos, le temps de prendre un repas frugal, avant de faire quelques recherches dans mes tiroirs. Il manquait des accessoires clef que j'avais mis de côté pour assortir la tenue que j'avais terminée le jour même, et devais impérativement le retrouver avant demain... Et pas que je sois vraiment bordélique, mais disons que mon sens de l'organisation n'est pas des plus affuté. J'ai bien mis une bonne trentaine de minutes pour retrouver ces satanés bijoux, avant de les poser consciencieusement sur la table de la cuisine, près de mon sac à main, pour finalement aller m'étaler sur mon lit dans un long soupir.

Bien que confiante, j'étais néanmoins stressée. Ça faisait deux semaines que je bossais sur ce projet, et j'avais fait tout mon possible. Si j'étais pour ma part satisfaite du rendu, je ne pouvais pas être certaine du verdict des autres... Surtout que ce n'était pas un accoutrement lambda, mais une tenue spécifique pour un shooting photo de Lux. De quoi mettre la pression, n'est ce pas ? Enfin, le principal en l'occurrence était que mon travail plaise à Kwang Ho, et il était toujours ravi des fringues que je lui confectionnais, mais soit... J'ai toujours eut la boule au ventre quand il est question d'avoir l'avis des autres. J'ai horreur qu'on critique mon travail, c'est vrai. Je suis fière de mes créations, et étant plutôt – excessivement, selon certains – susceptible, j'encaisse assez mal le dénigrement. Bref, c'est donc légèrement stressée que je me couchais, seulement capable de m'endormir vers trois heures et des brouettes... L'enfer. Pas que je sois une vraie marmotte, mais faut pas déconner, j'ai besoin de mes heures de sommeil ! Résultat, j'ai pas entendu le réveil et me suis réveillée à la bourre. Tout juste le temps de mettre mes lentilles, me brosser les dents, et enfiler des fringues descentes que j'étais dans le bus à me coiffer et me maquiller devant un miroir de poches, mon sac sur les genoux, contenant les trucs que j'avais récupéré la veille.

C'est donc essoufflée que j'arrive finalement, les cheveux sûrement en pétard à cause de ma course. Devant la porte du studio à photographie j'aperçois Kwang Ho qui lui, est à l'heure. Sérieux, j'ai honte. Être en retard avec des starlettes que je ne peux pas piffrer ne me mettrais pas plus de scrupules, mais lui... J'aime tellement travailler avec ce gars que ça m'agace d'avoir raté quelques minutes à subir ses plaisanteries sur ma maladresse... Bref ! « Kwangie ! » Oui, c'est super viril, comme sa couleur de cheveux actuelle. Okay, je sors. « J'suis vraiment désolée ! Petit souci de réveil ce matin... » Je reprends mon souffle, et ouvre la porte de la salle devant laquelle nous sommes, le laissant entrer en premier. A peine à l'intérieur, je prends mes aises d'office et me dirige vers le coin qui m'est consacré, à l'écart des appareils photos et des décors. Je balance mon sac sur le plan de travail, me débarrasse de ma veste avant de passer une main dans mes cheveux en constatant le désastre capillaire dont je suis victime. Finalement, je me retourne vers Kwang Ho pour lui adresser quelques mots ; « Sinon comment vas tu ? Ça fait pas trop longtemps que tu m'attends au moins ? » De mon côté, je commence à déballer les affaires de mon sac, étalant les accessoires sur le plan de travail habituellement envahit par les cosmétiques. D'un geste triomphant, je montre les quelques longs bijoux que j'ai ramené, ainsi que le la paire de lunette assortie ; « Tada ! V'là ta tenue ! »

Spoiler:

Kwang Ho ne semble pas être d’excellente humeur, c’est le moins que l’on puisse dire ! Moi qui m’attendais à être accueillie avec des banderoles, des petits drapeaux, des confettis, tout ceci en fanfare, je dois m’admettre assez déçue ! Apprendre à se faire désirer, comme on dit… Mes fesses, oui ! Enfin, de toute façon j’ai conscience que je suis en tort, donc je ne râlerai pas. Tout du moins, pas de vive voix, même s’il est vrai que la remarque de Lux me heurte légèrement. Comment ça, « pas étonnant » ?! Ce n’est pas comme si j’étais systématiquement en retard. Je suis très consciencieuse dans mon travail, et le fait qu’on puisse sous-entendre le contraire me rend chèvre. Et puis bon, être en retard, ça peut arriver à tout le monde, non ? Enfin, je reste silencieuse, intériorisant toutes ces pensées pour articuler un petit ; « Désolée… » sur un ton gêné, tandis qu’une de mes mains vient se glisser dans ma nuque, que je gratte doucement. Clair que je suis gênée, malgré ma douce exaspération… Puis bon, je sais clairement qu’en tant que membre du staff, surtout à ma modeste place de styliste, je ne suis pas censée trop ouvrir ma bouche. Et ce n’est pas comme si mon vis-à-vis s’était montré trop gonflé, qui plus est. Bref. Satanée susceptibilité !

En attendant, je me demande ce que Kwang Ho peut bien avoir. Pas qu’il soit toujours de bonne humeur, et qu’il n’ait pas le droit de piquer d’un phare de temps à autres, mais bon… Je m’inquiète doucement, sans pour autant le questionner. On a beau bien s’entendre, on est certainement pas assez proche pour qu’il puisse me parler de ses petits tracas, je suppose. Puis bon, j’ai beau être attentive à mes proches, je ne suis pas la fille la plus avenante que le monde ait jamais porté, c’est vrai. Donc demander de but en blanc si quelque chose ne va pas, très peu pour moi. On verra bien par la suite ! En attendant, je déballe accessoires, chaussures et vais chercher les autres éléments de ses tenues pour étaler le tout devant lui. Etalage qu’il observe d’un œil expert, avant de s’exprimer au sujet de mon travail, dont je ne suis pas peu fière. Halala, ces célébrités… Toujours à râler ! Il me dit que j’en ai trop pris, mais bon, je ne m’attarde pas sur ces paroles, étant donné qu’il semble ravi du résultat. Moi, un génie ? Merci, je sais, je sais. Hahem. Non, mais j’ai bien le droit de me vanter de temps en temps, non ? Ce n’est pas comme si je le faisais vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Assez surprise qu’il me prenne rapidement dans ces bras, j’esquisse un grand sourire pour dire ; « Ravie que ça te plaise ! Maintenant, faut que t’essayes tout ça, pour que je puisse faire des retouches si nécessaire. » Je ne pense pas avoir fait d’erreurs au moment de l’assemblage. Je connais ses mensurations quasiment par cœur à force de lui confectionner des vêtements, donc en toute logique, ça devrait aller. Mais bon, on n’est jamais à l’abri d’un faux pli, ou que sais-je encore !

Revenons-en à nos moutons. Kwang Ho saisit quelques vêtements, m’indiquant qu’il va essayer ça dans un premier temps. Je le taquine doucement ; « Me soupçonnerais-tu d’avoir des fautes de goût de temps à autres, Suh Kwang Ho ? Tu sais bien que ça n’arrive jamais ! » Dis-je en tirant doucement la langue, fronçant légèrement les sourcils. Je saisis alors des chaussures et quelques accessoires pour compléter la tenue en question avant de l’attraper doucement par le bras pour l’amener derrière des paravents ou il pourra se changer à sa guise. Et c’est à ce moment précis qu’il décide de me vanner en montrant une canette déposée sur le plan de travail, me priant de ne pas avoir recours à ma maladresse légendaire. Non, pitié. Tout, mais pas ça ! Pourquoi faut-il qu’il me taquine toujours avec ça ?! Pour m’énerver, il n’y a pas mieux. Un peu vexée, je marmonne ; « Gnagnagna… Vas te changer plutôt que de dire des conneries ! » Non mais. Le temps que Monsieur change de vêtements, je retourne inspecter mon travail étalé sur le plan de travail, songeant aux photos shoots qui seront fait avec ces vêtements. J’ai hâte de voir le résultat, surtout que Kwang Ho passera certainement sous les pinceaux de Calliope avant de passer en studio. Le résultat s’annonce grandiose ! Quand j’estime avoir laissé assez de temps à Lux pour enfiler ses vêtements, je le rejoins pour inspecter le rendu d’un œil critique, tandis qu’il s’observe dans le miroir. « Bon, qu’est-ce que tu en penses ? »

Elle, faire des retouches ? De quoi elle me parlait là… Son travail a au moins le mérite d’être parfait en plus de s’accorder à ce que je recherche alors bon, elle n’aura certainement pas besoin de faire surtout que même si c’est pas juste à ma taille, ça m’ira quand même et on trouvera le moyen de rendre ça fabuleux, à nous deux pas de raisons de se faire de soucis. « Me soupçonnerais-tu d’avoir des fautes de goût de temps à autres, Suh Kwang Ho ? Tu sais bien que ça n’arrive jamais ! » Puis genre je la soupçonne de faire des fautes de goûts, sont travail est magnifique, toujours quand c’est pour moi, mais en tout temps il l’est donc… Voilà. Ensuite je lui fais cette toute petite remarque sur ma boisson vu que je connais sa maladresse mais c’est seulement pour détendre l’atmosphère vu que je n’étais pas très agréable au départ alors que ce n’était pas voulu. Et ensuite je souris limite comme un enfant fier de lui et de ce qu’il vient de dire alors que c’est totalement idiot dans le fond et qu’elle peut ne pas la faire tomber. Je peux très bien le faire involontairement, personne n’est à l’abri d’une gaffe. « Gnagnagna… Vas te changer plutôt que de dire des conneries ! » Je dois avouer qu’elle n’avait pas tort du tout et me changer était une bonne idée. « Mademoiselle, voyons… Je ne dis jamais de conneries, tu devrais le savoir… Oui bon d’accord, je me tais et j’y vais. » Je passe donc derrière le paravent totalement pour me changer tranquillement et en profite pour observer un peu plus en détail ma tue et regarde si je trouve que ça me rend vraiment bien dessus sauf que sans miroir pas facile en fait. Donc je souffle légèrement et je pointe finalement le bout de mon petit nez de derrière le paravent avant de la regarder et de faire une petite moue légèrement boudeuse. « Bon, qu’est-ce que tu en penses ? » Question fatidique en fait et à laquelle ma réponse était déjà toute prête étant donné que j’allais lui demander juste avant qu’elle ne prenne la parole pour me demander.

Du coup, je ne sais pas pourquoi je me perds encore un instant dans mes pensées avant de finalement en sortir parce que je me disais que je ne suis pas encore vu. « Hm… Difficile à dire sans miroir. Et toi ? Ton avis sur ce que tu as fait ? Je préfère me fier à ça… Ou alors tu me trouve un miroir mais bon, je ne pense pas que courir partout soit la solution sauf celle à nous faire perdre du temps… » Je la laisse ensuite observer autant qu’elle le veut tout en pensant aux accessoires qui me font de l’œil depuis un long moment, je les veux tous pour la séance photo et je risque de faire un caprice ou alors d’en porter deux ou trois en même temps niveau collier. Bon, le caprice quand même pas mais en porter plus d’un, oui. « Sinon… Je pense que ça me va bien, et niveau retouches tu en vois ou pas la nécessité ? » J’attends quelques secondes une réponse avant d’aller de nouveau vers le plan de travail pour boire un peu dans la canette avant de piocher des bijoux et les mettre puis je me tourne vers la jeune styliste avec un air interrogateur sur le visage. « Alors ? » Ma parole Suh Nam Hi, il faut me trouver parfait sinon mon égo va en prendre un petit coup, parce que généralement tout me va même le plus ridicule des trucs… Alors s’il te plait ne me fait pas ça avant une séance de photos, enfin de toute façon je ne vais pas m’en tenir à une seule tenue mais minimum trois donc il y en aura qui plairont peut-être moins.

Puis soudainement j’entends qu’on m’appelle pour commencer les premières réjouissances et comme ça va durer un moment, c’est vrai qu’il est mieux de ne pas nous retarder de trop. Je fais donc un signe à Nam Hi mais je suppose qu’elle sait qu’elle devra quand même rester là tout le long en cas de pépins niveau vestimentaire puis je vais là où il faut. Je passe donc quelques longues minutes à enchainer les poses, les changer, refaire lorsque ça ne convient pas ou que l’angle n’est pas bon niveau visage parce que mon profil parait mauvais. C’est assez pesant mais j’essaie de me divertir en même temps ce qui donne quelques photos inattendues alors que ce n’est que le premier jet en fait. Je reviens finalement vers Nam Hi et je fais une moue avant de m’asseoir un court instant. « Petite pause et je me change, d’accord ? C’est quoi la suite de ce que tu m’as réservé ? » Il me fallait aussi une nouvelle boisson et en l’occurrence quelqu’un pour aller me la chercher cette fois mais comme de par hasard, plus personne n’est présent quand il faut. Oui, hors de question que je boive de nouveau dans l’autre, elle n’est plus fraiche et je n’en veux plus de ce fait, c’est la vie quoi que faudrait songer à installer des mini-réfrigérateurs partout, ce ne serait pas une mauvaise idée.

J’ai un regard doucement réprobateur pour Kwang Ho, accompagné d’un sourire discrètement amusé. Lui, ne jamais dire de bêtises ? Comme si c’était crédible ! Bon, dans les faits, ses paroles ne sont pas si stupides que ça. Ma réaction s’explique par le fait que j’ai horreur que l’on me mette ma maladresse sous le nez… Et pour ça, Lux est un champion toute catégorie. A chaque fois que je le vois, je sais pertinemment que je ne pourrai pas y réchapper. L’artiste avec lequel j’aime le plus travailler est un petit plaisantin qui aime me titiller sur mes deux mains gauches. Triste vie. Bref, le jeune homme file derrière un paravent tandis que je finis d’inspecter mon travail. Quelques minutes plus tard, il sort enfin apprêté des vêtements que je lui ai confectionnés. Observant d’un œil expert cet accoutrement, je m’approche du jeune homme, lui tournant autour pour pouvoir le regarder sous toutes les coutures. Il soulève alors un problème auquel je n’avais pas pensé ; il n’y a effectivement pas de miroir, il ne peut donc pas me donner son avis. Il s’en remet donc à moi, me demandant donc mon avis. C’est tout d’abord un petit « Hmm. » songeur que j’émets, continuant à analyser ses vêtements. Restant silencieuse dans un premier temps, je croise les bras, le regard un peu hésitant. Malgré sa remarque sur cette supposée perte de temps que serait d’aller chercher un miroir, je m’éloigne un peu pour aller chercher un miroir à roulettes qui traîne au fond du grand studio. Têtue ? Plutôt très consciencieuse ! Je suis certes satisfaite de mon travail, mais l’avis de Kwang Ho est primordial ; après tout, c’est son image qui est en jeu, et je ne voudrais pas qu’il me souligne une faute de goût une fois le shooting terminé. Autant être prévenante ! Je traîne donc le miroir devant lui pour qu’il puisse jeter un coup d’œil à son reflet, avant de lui annoncer mon verdict ; « Ton avis compte quand même ! Pour ma part, je suis satisfaite. » Il me demande alors si des retouches sont nécessaires. Mon regard parcourt à nouveau sa silhouette, avant que je n’admette ; « Justement, j’allais y venir. Ce n’est pas grand-chose, tout juste l’affaire de cinq minutes, mais il faudrait que je raccourcisse légèrement la longueur des manches. » Je m’approche alors pour plier l’extrémité de sa manche pour lui montrer ; « J’avais fait des manches un peu plus longues, histoire que ça puisse être rectifié. Mais tu vois ? Un ourlet de quelques centimètres, comme ça. Ainsi, si tu portes des accessoires au niveau des poignets, ils seront plus facilement mis en évidence. » Ceci étant dit, je retourne vers le plan de travail ou sont étalés divers accessoires. J’en saisis quelques-uns, avant que je n’aille les ajuster sur Kwang Ho, pendant que je lui demande ; « Sinon, tu te sens bien là-dedans ? Je n’ai pas vu trop juste au niveau des tailles ? » Autant lui demander, histoire que je puisse m’adapter et noter ses éventuels changements de mensuration.

Malheureusement pour la petite retouche que j’envisageais de faire, Kwang Ho est appelé pour le shooting. Mais bon, je ne peux me résoudre à le laisser filer sans avoir rectifié cette longueur de manche, je saisi donc des petites épingles au porte-aiguilles que j’ai au poignet, et vient piquer une petite épingle à l’intérieur de la manche, histoire que ça tienne tout en restant propre. Je referai la retouche plus tard, et un si petit détail ne se verra pas sur les photos. Je le suis, et reste plantée derrière les photographes mitraillant Lux, qui enchaîne les poses. Tantôt sérieux, tantôt à faire le zouave, je souris doucement en le voyant essayer de se détendre comme il le peut. Quelques dix minutes plus tard, on accorde une petite pause à l’artiste le temps qu’il se change et puisse se reposer un peu. S’asseyant, il me demande alors ce que je lui réserve ensuite. Silencieuse, je m’en vais chercher une nouvelle veste, nouvelle paire de chaussures et autres accessoires, qui feront une bonne alternative à la tenue qu’il a pour l’instant, et qui lui empêchera de se changer intégralement. « Enlèves la veste que tu là, et enfiles celle-ci, elle s’assortit bien à ce que tu portes déjà. Tu peux aussi rajouter ces accessoires si tu veux ajouter un peu d’excentricité, et ces chaussures aussi. » Une fois qu’il a retiré sa veste actuelle, je la récupère et sors un petite attirail de couturière tandis qu’il enfile le reste. Assise à côté de lui, je commence à faire le petit ourlet aux manches, tandis que je lui demande, les yeux rivés sur le tissu ; « C’est pas trop fatiguant tous ces shoots ? »

Et la voilà qui trainait un miroir vers moi, serait-elle folle parfois ? Je lui avais bien dit que ce n’était pas grave mais tant pis, je me regarderais quand même pour la peine et sous tous les angles… Ce n’est pas possible techniquement mais si je le pouvais je le ferais, croyez-moi ! Enfin avec un miroir c’est déjà plus facile pour y arriver mais quand bien même, je dois louper des choses sauf que là, pour le coup la tenue me parait parfaite comme toujours quand la styliste est Nam Hi. Elle a beau être jeune, elle a ce coup qui fait que je l’adore et que j’ai été en quelques sortes fan de son travail dès le départ, nos goûts s’accordent juste parfaitement. « Ton avis compte quand même ! Pour ma part, je suis satisfaite. » Ah bah oui mais si je dis c’est parfait pour moi, elle me croira non ? Enfin je me contente juste de me regarder une dernière fois avant de faire un petit sourire qui veut juste tout dire, j’aime et c’est comme ça. Puis je lui avais simplement parlé des retouches qu’elle pouvait éventuellement voir. «Justement, j’allais y venir. Ce n’est pas grand-chose, tout juste l’affaire de cinq minutes, mais il faudrait que je raccourcisse légèrement la longueur des manches. » Puis elle s’exécute aussitôt et je reste pour ma part silencieux, laissant juste un petit blanc s’installer pendant qu’elle fait son travail quoi. Je me perds même dans mes pensées, pensant en fait à mon shooting histoire d’avoir l’esprit totalement tourné vers le travail et uniquement le travail sinon je vais me disperser et ça va faire une séance à rallonge. « J’avais fait des manches un peu plus longues, histoire que ça puisse être rectifié. Mais tu vois ? Un ourlet de quelques centimètres, comme ça. Ainsi, si tu portes des accessoires au niveau des poignets, ils seront plus facilement mis en évidence. » Oui, j’avais remarqué maintenant qu’elle le disait mais bon, dans un sens ce n’était pas si dérangeant que ça, enfin je m’en fichais un peu vu que ça ne changeait rien à la perfection de la tenue qu’elle venait de concocter spécialement pour moi et mine de rien ça me rend fier qu’on fasse des choses juste pour moi. « [color=#FF4901]Oui, je vois parfaitement ce que tu veux dire et c’est vrai que c’est mieux ainsi… Mais bon, ça n’aurait pas changé grand-chose vu que c’est déjà parfait. Tout est beau en fait, je suis parfait, la tenue est parfaite et puis tu es parfaite aussi parce que tu as eu cette brillante idée… Enfin, je m’égare non ? » Oui bon, un peu de, entre guillemets, humour ne fait pas de mal et ce à personne n’est ce pas ? Donc voilà, je parlais encore pour ne rien dire… C’est que je redeviens bavard, faut que je fasse attention parce que sinon je vais finir par faire des phrases de genre dix minutes et les gens en auront ras le bol de m’écouter. «Sinon, tu te sens bien là-dedans ? Je n’ai pas vu trop juste au niveau des tailles ? » La bonne question qu’elle venait de me poser, du coup j’essaie de bouger un peu pour voir si je suis à l’aise et finalement je lui souris en lâchant un petit « Hm » qui veut dire oui en fait, vu que ça ne sert à rien de parler je dis juste que ça va et elle a remarqué aussi je suppose.

Je suis ensuite appelé pour faire les premiers clichés et je m’exécute en essayant de rester le plus professionnel possible mais en fait plus les secondes passaient moins l’envie était là, allez savoir pourquoi. Finalement, j’étais retourné vers Nam Hi et je m’étais posé un instant pendant qu’elle allait me chercher de quoi changer de tenue. « Enlèves la veste que tu là, et enfiles celle-ci, elle s’assortit bien à ce que tu portes déjà. Tu peux aussi rajouter ces accessoires si tu veux ajouter un peu d’excentricité, et ces chaussures aussi. » En silence, je m’exécute et change de veste puis de chaussures avant de regarder les accessoires et d’adopter aussi en me demandant si ce ne serait pas mieux de poser avec quelqu’un, ça laisse de la place à l’imprévu dans ces moments là. Et je reste là pendant qu’elle fait ses petites retouches. «C’est pas trop fatiguant tous ces shoots ? » Ah bah… Je n’avais pas vraiment le temps d’y réfléchir en fait mais oui, parfois ça l’est et bon, enfin surtout en ce moment où je me lasse vite si ce n’est pas amusant mais je ne veux pas passer pour celui qui se plaint… Loin de là. « Si, un peu parfois mais ce n’est pas grave parce que c’est le métier qui veut ça et… Si je n’aimais pas ça, je ne serais pas là en fait, tu ne crois pas ? » Je pense que j’ai raison pour le coup mais là, tout ce que je voulais c’était prendre une longue pause donc bon, enfin il fallait que je trouve un truc à lui dire parce que mon niveau de conversation était redevenu celui d’un mollusque assez soudainement donc… Grand moment de réflexion pour mon petit cerveau. « Euh… Dis Nam Hi, tu as un moment de libre pour moi dans un futur proche ? Parce que finalement je me disais qu’on pouvait juste penser ensemble à de prochaines tenues, ce serait pas mal… Et ça m’occuperait. » Oui, je trouvais que ma petite idée n’était pas si mauvaise que ça mais après c’était à voir avec elle en fait parce qu’elle pouvait avoir un emploi du temps aussi chargé que le mien. « Peut-être devant un café ou même ici à l’agence, je ne sais vraiment pas quand mais un jour… » Bah en fait, je voulais juste lui donner mon point de vue parce que les tenues me concernaient et puis même pourquoi pas aussi l’aider pour les autres starlettes dont elle pouvait s’occuper ? Après tout je suis généreux et avoir un autre point de vue c’est bien aussi… Je pense.

Comme je m’en doutais, Kwang Ho vient confirmer mes hypothèses. Les shoots sont bel et bien fatigants. Se faisant fataliste, le jeune homme alors me fait comprendre qu’il a n’a guère le choix ; vrai que tout artiste lancé de la NG doit passer par cette étape pour ses promotions. Pourtant, il ne râle pas outre mesure, disant clairement que si son emploi ne lui plaisait pas, il n’en serait pas là. Un petit sourire vient arquer mes lèvres, et c’est en hochant la tête que j’ai pour seule répondre ; « Oui, tu as raison. » Il n’empêche que ça doit être exténuant. Dans un sens, même si la musique et le monde des paillettes n’est vraiment pas ma tasse de thé, je suis très admirative des artistes de la compagnie. Certains ont beau être des enflures de première sur le plan personnel, ils arrivent à mener leur carrière avec brio, et faire rêver des milliers de personnes. Et ça, ce n’est clairement pas chose qui est donnée à tout le monde. Je sais que pour ma part, j’aurais bien vite fait de jeter l’éponge ! Je suis mauvaise comédienne, chante comme une casserole, et vu ma maladresse et mon impatience, je serais sûrement incapable de tenir un instrument entre mes mains… Pour la danse, n’en parlons pas ! Aussi souple qu’une barre en acier trempé, il est impossible de m’imaginer me déhancher. Je me console en me persuadant que moi aussi j’arrive à vendre un peu de rêve via les vêtements que je confectionne à toutes ces idoles. Je suis une petite partie de leur image, et ce même si je demeure dans leur ombre. Mais si ça pourrait en rendre quelques-uns chèvre, cet anonymat me convient parfaitement pour ma part ! Je suis plus que satisfaite de mon travail, et suis ravie de le faire, même s’il me donne parfois du fil à retordre. Bref, tout ceci pour dire que j’admire Lux pour sa carrière et son endurance. Il est des artistes les plus connu de la NG, et arrive toujours à séduire son public de par ses prestations. Et au-delà de ceci, même si je ne peux pas me vanter de parfaitement bien le connaître, il est drôlement endurant. Car si pour l’instant, nous causons juste shoots, je sais que ce n’est qu’un aspect minime de sa carrière. Ajoutez à ceci des chansons à composer, des clips à imaginer, une image à préserver et tout un autre tas de trucs… Ca fait tout de même beaucoup de pression pour de si petites épaules ! Certes, je sais bien que Kwang Ho n’est pas tout seul ; il a des gens pour le soutenir, et toute une équipe à sa disposition pour l’aider dans chacune des étapes de sa carrière… Je ne pense pas me tromper en supposant que sa cervelle n’est pas ménagée ! En tout cas, la vie de starlette, très peu pour moi.

Etant revenue à ma couture, toute mon attention portée sur le tissu replié, Kwang Ho me surprend en poursuivant la conversation sur un sujet tout autre. Un dernier coup d’aiguille, je laisse mon travail en suspend pour regarder l’artiste dans les yeux tandis qu’il me parle. Me demandant si j’ai du temps libre prochainement, il me propose que nous nous voyions pour exploiter des nouvelles idées de tenue. Qui plus est, ça serait selon lui l’occasion de s’occuper ! Un sourire espiègle vient s’insinuer doucement sur mes lèvres, tandis que je le taquine gentiment ; « Le grand Lux serait-il en train de me proposer un rancard ? » Bien sûr, que je n’en crois pas un traître mot ! La preuve en est que je ris doucement, tandis que je me remets doucement au travail le temps de quelques points. « Ça devrait être possible, oui. J’ai pas mal de travail sur les jours suivants, à croire qu’on a décidé de faire des photos de promo pour un paquet d’idoles cette semaine ! Je finis ça et je vais regarder mon agenda pour voir que ça serait jouable. » Comme dit, je finis soigneusement les ourlets au manche, avant de déposer le vêtement sur un mannequin à côté. Je vais alors chercher mon sac d’où je sors un petit carnet à feuilles datées, et inspecte mes horaires. Je me fais pensive, avant de reprendre la parole, de nouveau assise à côté de Kwang Ho ; « Hmm… Je peux pas avant lundi prochain, j’ai un paquet de trucs à finir d’ici là. L’après-midi, ça te conviendrait ? »

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