Il était une fois… Non mais, je t’arrête tout de suite. T’as cru quoi là ? Que je vivais dans un compte de fée ? Ou dans le monde des bisounours ? Ben, loin de là. Mon enfance a été un enfer et je ne souhaite à personne de vivre ça.

Je suis né à Séoul dans une famille relativement aisée. On m’a souvent dit que je ne manquais de rien car mes parents avaient de l’argent, mais je peux vous assurer que l’argent ne fait pas le bonheur. Depuis que je suis né, mon père ne s’est jamais intéressé à moi. Pour lui, il n’y avait que mon frère, lui et rien que lui. Je passais toujours après lui, on me mettait toujours de côté, on me passait à la trappe. Jamais mon père ne s’est occupé de moi. Je n’ai jamais pu partager quelque chose avec lui, rire avec lui, jouer avec lui, jamais. Et ce n’est pas en grandissant que ça s’améliora. Bien au contraire.

Ma mère est morte quand j’avais quatre ans. Tout est de ma faute et mon père me l’a très bien fais comprendre. Il est devenu alcoolique et violent, et bien évidemment, j’arrivais toujours au mauvais moment au mauvais endroit. C’est moi qui prenais tout, et je ne disais rien. Je prenais ça comme ma punition. Après tout, si ma mère a détourné les yeux de la route, c’est bien à cause de moi. Je me trouvais à l’arrière du véhicule et comme un imbécile, j’ai demandé à ma mère quand est ce qu’on arrivait. Elle s’est tournée vers moi pour me répondre tout en me souriant. Tout s’est passé extrêmement vite. Je n’ai rien compris. J’étais secoué dans un sens, puis dans l’autre. La voiture s’est finalement stoppée. Mon bras me faisait mal et je pleurais tandis que ma mère ne bougeait plus sur son siège. Elle était morte. Et tout ça, c’était de ma faute. À cause de cette stupide question. Les ambulanciers sont arrivés très rapidement mais ça n’a servi à rien. Ma mère avait été tuée sur le coup. Et moi, je n’avais que le bras cassé. Je n’ai jamais cessé de me demander pourquoi elle était morte sur le coup et pourquoi moi je n’avais qu’un bras de cassé. Je n’ai surtout jamais cessé de m’en vouloir.

Même avec le temps, mon père ne m’a jamais pardonné la mort de sa femme. Pourtant, on dit souvent qu’avec le temps, les blessures guérissent… et bien, c’est faux. Il m’en faisait voir de toutes les couleurs et me faisait vivre un enfer. Mais, mon grand frère m’a permis de trouver une échappatoire à tout ça. Il m’a fait découvrir le monde de la musique en m’apprenant à jouer de la batterie et de la guitare. Très vite, la musique est devenue ma passion. Tous les jours, dès que je pouvais, je jouais de la guitare ou de la batterie. Mais mon père trouvait ça trop bruyant alors il m’a confisqué mes instruments. Je me suis très rapidement rabattu sur le chant et la danse. J’ai aussi testé le rap mais je dois avouer que je suis une vraie quiche.

Quand je suis rentré au collège, j’ai rencontré mon meilleur ami. Un type génial avec un humour un peu spécial mais qui avait la même passion. Très rapidement, on s’est lié d’amitié et on s’est promis qu’on allait auditionner ensemble à la New Generation. On a alors commencé à s’entraîner dur, tout en continuant à être de bons élèves à l’école. Mon père n’appréciait pas mon amitié avec lui mais au fond, je m’en fichais pas mal. Mon frère me soutenait et me poussait même à continuer dans cette voie là. Alors je n’ai pas hésité une seule seconde. J’ai foncé. A mes 14 ans, après un dur acharnement, j’ai réussi à avoir l’accord de mon père pour passer les auditions. Il avait toujours été contre et l’est encore d’ailleurs. Mais, il m’a clairement dis que si c’était ce que je voulais, il n’allait pas pouvoir m’en empêcher. Et aussi, que si je me foirais, c’était tant pis pour moi.

J’ai donc intégré la New Generation en tant que trainee, avec mon meilleur ami. Je dois avouer qu’on était aux anges. On allait enfin pouvoir réaliser notre rêve. Celui de débuter et d’être sur scène, de devenir les meilleurs. Et on allait tout faire pour. Malheureusement, mon meilleur ami est mort un an avant nos débuts en tant que rookies. Sa mort m’a énormément affecté mais je n’ai rien laissé paraître. On m’a d’ailleurs souvent dis que j’étais quelqu’un d’insensible parce que je semblais être toujours le même. Mais, en moi, tout était chamboulé. Je ne savais plus quoi faire, je ne savais pas si je devais continuer. Mais je me suis dis, après plusieurs mois, que j’allais continuer et devenir le meilleur, pour lui. Pour mon meilleur ami. Après tout, il a toujours eu le même rêve que moi. Alors, j’allais réaliser le mien mais aussi le sien en débutant dans un groupe rookie.