Chae Je Hun n'a que des souvenirs imprécis de son enfance. A vrai dire, il tente tant bien que mal d'effacer de son esprit toutes les réminiscences liées à ce temps là. Cette époque où seules les notes qu'il obtenait comptait aux yeux de son père. Où temps libre était synonyme de cours particuliers. Son père est neurochirurgien dans un hôpital prestigieux de la capitale. Et le brun devait suivre ses pas. C'était inéluctable... jusqu'à ce que la vie en décide autrement. 

La vie de Je Hun pris un tout autre sens en pleine adolescence lorsqu'il trouva une guitare neuve abandonnée au milieu de sacs emplis d'ordures ménagères. Il ne pu s'empêcher de ramasser et de ramener l'instrument chez lui s'efforçant de le dissimuler à ses parents. L'art et la science s'opposent, parait-il. Lorsque son père passait la nuit à opérer et que sa mère allait voir ailleurs, il grattait écrivait et composait. Il s'améliorait tant alors que ses résultats scolaires s'effondraient. Et son père ne manqua pas d'en être informé. Un soir lorsqu'il rentra plus tôt que prévu, il entendit une mélodie provenant du premier étage. La musique résonnait et se répandait à travers chaque pièce. En ouvrant la porte de la chambre de son fils, une colère noire s'empara de lui, son fils avait désobéit. Ne lui avait-il pas répété sans cesse que l'art est inutile ? Que seules les sciences permettent le progrès ? Fou de rage il prit la guitare la jeta contre le mur et la piétina. Dans cette maison la musique est damnée ; ne l'oublie jamais. Et dans un fracas la porte claqua et ce qu'il restait du cœur de Je Hun explosa. 

Les soirs suivants, le lycéen ne rentra pas. Il s'égarait dans les rues, cherchant inconsciemment un instrument perdu. Il se retrouva face à des lycéens aux âmes aussi égarées que la sienne. Il en avait entendu parler, des gens infréquentables selon les dires de son père. Un sentiment de révolte s'écoulant dans ses veines il accéléra le pas. Il avait tant de rancœur contre son père qu'il ne savait pas comment se calmer. Il lui en voulait tellement d'avoir contrôlé son passé et de lui imposer son avenir. Il a beaucoup reproché à sa mère d'être resté silencieuse quand il avait besoin de soutient. Un silence tellement assourdissant pour lui qui détestait la fatalité dans laquelle nous plonge la maladie. Qui détestait plus que tout, regarder toute la vie d'un patient se détruire sans aucune logique. Sans réfléchir, il pris une pierre qu'il projeta contre une vitrine, le verre craquela légèrement lassant apparaître une légère scissure. Cela amusa les autres lycéens, alors ensemble ils détériorèrent la vitre. A cet instant, Je Hun se sentait bien, la fissure de son cœur semblait cicatriser.

Et c'est ainsi que le coréen commença à sécher les cours et à changer de fréquentation. Avec eux, il put se procurer une nouvelle guitare, de manière illégale. Mais cela ne l'empêchait pas de prendre plaisir à jouer, cela lui était égal d'être un musicien des rues. Il préférait ça à de longues journées enfermé dans un amphithéâtre. Mais un soir en se rendant à l’hôpital, son père l'aperçu. Il tenta de contenir la haine qu'il éprouvait pour son fils ; on était en plein quartier et il ne voulait absolument pas ternir l'image qu'il s'était créé. Il sorti une enveloppe pleine de billets de son costume et s'en alla sans un mot. La rencontre fût brève mais Je Hun avait compris. 

Alors qu'il aurait pu continuer à mal tourner il utilisa l'argent de son père pour se loger et reprendre des cours qui le passionnait. Il se trouva très vite une vocation pour devenir ingénieur du son. Le brun y travaillait nuit et jour pour y arriver. Après tout il a vite abandonné l'idée d'être un musicien, au fond lui ce qu'il voulait c'était produire des artistes plus que d'en être un.