S'il y avait bien une chose qui avait le don de m'agacer, c'était le mensonge. Je savais que Gayoon ne pensait pas à mal à me disant qu'elle allait bien, qu'elle pouvait aller en cours, sans que je ne m'inquiète. Mais le fait était, que non... Elle ne pouvait pas. Il avait fallu que son professeur principal me téléphone pour me prévenir de son évanouissement et que je me force à la disputer à son réveil pour qu'elle me parle enfin de son état. L'infirmière l'avait dit anémiée : il fallait qu'elle mange plus sainement, et surtout plus de viande. J'avais eu la honte de ma vie, car là-bas, ils avaient clairement sous-entendu que je ne savais pas m'occuper d'elle correctement, que j'étais encore trop jeune. Un incident pouvait arriver, et on me jugeait pour le coup, trop rapidement, ce qui avait eu le don de me mettre les nerfs en pelote.

Toute cette histoire m'avait mis en retard pour mon travail à l'agence. J'avais dû ramener Gayoon à l'appartement, l'obliger à se coucher, et lui préparer quelque-chose à manger pour qu'elle puisse ensuite se ménager comme il se devait.
Ce fût dont après avoir préparé mon sac en vitesse, et en gardant un dossier important directement à la main, que j'avais foncé à NG, en espérant que la star que je devais photographier, serait en retard, ainsi mon absence temporaire passerait inaperçu ?

Heureusement, je n'habitais pas loin de mon lieu de travail, et en une dizaine de minute, j'y arrivais, à bout de souffle, mais j'y étais au moins.
Je fonçais vers le studio où j'avais l'habitude de travailler, mais une fois sur place, on m'annonça une nouvelle qui mit pour la seconde fois dans la même journée, mes nerfs à rude épreuve.

- Pardon ? Est-ce que je n'ai pas demandé à ce que jamais personne ne touche à mon matériel ? Demandais-je en me pinçant l'arrête du nez pour garder mon calme.

Je quittais alors les lieux en vitesse, et allais vers la réserve que l'on m'avait indiqué pour récupérer mon appareil, les différents objectifs, les caches... Et me rendais compte que je toujours pas posé mon dossier rempli de mes dessins. J'étais aussi chargé qu'une mules, °° et menaçais de tomber à tout moment. Mais j'allais faire le voyage sans encombre, puis le shooting se passerait décemment, et je pourrais rentrer à l'appartement pour vérifier que Gayoon était bien en train de faire ce que je lui avais demandé... Un long filet d'air passa la barrière de mes lèvres, tandis que je quittais la réserve, et fermais la porte à clé. Il fallait encore que je me presse, car le retard accumulé ne s'effacerait pas par magie, malheureusement.

Si je savais... ça n'étais pas encore terminé....
Sur le chemin du retour, je heurtais quelqu'un... Quelqu'un de frêle... Une femme ? Enfin, là n'était pas l'important. L'important était que je l'avais bousculé assez fort pour que plusieurs objectifs menacent de tomber sur le sol, pour eux, je réussissais à les rattraper in extremis, par je ne savais quel miracle. Par contre... Mes dessins ! Bon sang ! Je me laissais tomber à genoux, et poser l'intégralité de ce que je portais sur le sol, avec précaution, rassemblant mes croquis le plus rapidement possible.

Je relevais ensuite la tête vers la personne que j'avais bousculé, elle était aussi à terre, en train de ramasser ses effets personnels. Mais quelque-chose me frappa de plein fouet. Ce visage... Ces traits... Tout m'était familier ! Ce qui me fit basculer en arrière une fois de plus, sous le coup de la surprise.

Mes dessins... J'en prenais un au hasard, ma mâchoire manqua de se décrocher. La même personne, traits pour traits... Les détails... TOUT ! Comment était-ce possible ? Je ne l'avais jamais rencontrée ! Et en plus... Omo.. Qu'est-ce qu'elle tenait dans ses mains ? Je penchais la tête sur le côté, et reconnaissait le papier de mes croquis, papier que je lui arrachais aussitôt des mains.

- Je suis désolé ! Vraiment, je ne regardais pas où est-ce que j'allais avec tout ce que j'avais dans les bras... Je ne t'ai pas fais mal hein ? A-attends, je vais t'aider. Disais-je en prenant bien soin de faire passer tous les croquis que j'avais ramassé dans mon dos.