Décrire un homme en quelques lignes peut sembler être mission impossible, mais dans mon cas, ça reste un exercice assez simple, étonnamment. Je ne crois pas être fade ou sans couleurs... mais, je suis un homme relativement constant, bien loin des trop nombreuses personnalités lunatiques qui se trouvent autour de moi. Et en même temps, qu’est-ce que j’espérais à évoluer dans un milieu artistique ? Je ne pense pas être ennuyant pour autant, fort heureusement. Mes agissements sont généralement guidés par le contexte dans lequel je me trouve et celui-ci se sépare en deux facettes : personnelles et professionnelles. De fait, il est plutôt simple de savoir où on se situe, surtout que je n’aime pas mêler le boulot à la vie sentimentale. Selon moi, ça ne peut qu’amener des ennuis à longs termes et de ça, j’en ai déjà assez eu dans ma vie ! Il faut dire que ma vie amoureuse n’a pas été de tout repos... mais ça, c’est une autre histoire.

En tant que professionnel, manager des MISStik, je suis un homme strict, je le reconnais. Et en même temps, même si on ne le croirait pas, il faut avoir de la poigne pour gérer un groupe de jeunes femmes ! Pour les gérer elles, parce que ça peut facilement partir en pagaille générale, mais aussi pour contrôler ce qui se passe autour d’elles, que ce soit professionnellement ou personnellement. J’ai probablement éconduit autant de paparazzis que de faux amis voulant profiter de leur célébrité. Ce n’est pas facile à tous les jours, mais je n’ai pas peur de relever des défis. De plus, je crois pouvoir affirmer que j’ai le sens des affaires. Mais je peux aussi très bien faire preuve de patience. Il ne faut toutefois pas me prendre pour un idiot parce que ça ne fonctionne pas longtemps et mes ouailles pourront vous le dire ! Lorsque j’ai une idée dans la tête, elle ne se trouve pas ailleurs. Je suis sûrement un homme décidé et fonceur. De fait, me faire tourner en bourrique ne vous amènera rien de positif !

Un trait qui revient, mais de façon différente, autant lorsque je bosse que lorsque je suis dans un cadre plus intime, c’est probablement le fait que soit très exigeant. Professionnellement, je le suis avec les filles, qui doivent toujours se surpasser pour me faire plaisir. Bien que juste, je ne leur laisse pas le temps de se relâcher. Et ce doit être une formule gagnante vu comment MISStik va bon train. Dans ma vie intime, je suis aussi exigeant... mais cette fois, avec moi-même, pas nécessairement avec les autres. Certes, je ne les laisserai pas me décevoir sans rien dire, mais je me remet constamment en question lorsque quelque chose va mal et c’est un peu fatiguant à la fin. Pour être sincère, je crois que cette insécurité me vient de mon mariage raté. On a toujours quelque chose à se reprocher après les faits. « Si j’avais fait ci ». « Si j’avais fait ça ». De fait, j’aimerais ne pas répéter les mêmes bêtises, mais c’est complexe... Et peut-être suis-je trop prudent sur ce sentier pour y être réellement confortable, à présent.

Sinon, en dehors du boulot je suis quelqu’un de très sympathique. Enfin, je peux l’être quand je bosse, bien sûr ! Je ne suis pas un vrai monstre, au contraire. Mais, je suis probablement plus réservé sur le sujet, malgré tout. Je m’attache rapidement aux gens qui gravitent autour de moi. Ou plutôt, autour desquels je gravite. Ce serait plus approprié à mon cas, sûrement... Parfois trop rapidement, néanmoins et je me heurte souvent le coeur. Il ne faut pas faire confiance à n’importe qui en ce bas monde. Je le sais, mais c’est difficile pour moi de faire autrement lorsque j’ai la tête en plein dans une nouvelle relation, quelle qu’elle soit ! Il faut dire que je me sens très seul et de fait, ça ne doit pas vraiment aider mon empressement. Dernière chose ? Ah... oui, disons que j’aime le charme et la sensualité. Je ne suis qu’un homme, ça doit être normal. Mais j’avoue que je suis difficile sur le sujet. J’aime qu’on me séduise et vice-versa. Je n’aime pas les gens trop directs qui n’essaient pas d’alimenter un peu le mystère.

Élevé dans une famille purement traditionnaliste, c’est quand même surprenant que je me sois finalement émancipé de tout ça. C’est-à-dire que mes croyances religieuses s’arrêtent à pas grand chose, contrairement à mes parents et grands-parents qui sont de fervents catholiques. Je n’ai pas non plus réprimé ma bougeotte naturelle, quittant de bon coeur la Corée du Sud un temps. Et même si je suis dur envers moi-même sur certains points sûrement trop traditionnels, il n’en reste pas moins que s’ils ne rencontrent pas ma famille, les gens ne réalisent pas à quel point mes parents sont les Coréens de base, quoi ! Bref, je suis un esprit libre malgré quelques petites restrictions que je me met moi-même et qui viennent de mon éducation. Mais j’ai eu une enfance très heureuse qui n’invite guère à la plainte larmoyante. Et malgré leur désaprobation sur plusieurs aspects de ma vie, mes parents m’ont toujours aimé et respecté. Et ça, c’est extrêmement important, quoi qu’on en dise.

C’est dès ma majorité que je quitte la Corée du Sud, avide de découverte et d’expérience. J’adore mon pays et à cette époque, j’étais toujours fort fier de mentionner que je n’étais non pas Chinois, mais Coréen ! Ah, ces Américains... et le pire, c’est quand ils osent demander « Corée du Nord ? ». Certaines personnes n’ont pas beaucoup de culture, disons-le ainsi... Il faut laisser passer et sourire. J’ai beaucoup voyagé aux États-Unis. En fait, j’ai fais leur beau et immense pays d’un bout à l’autre, débordant même parfois au Mexique ou au Canada. Puis, après un an à me promener avec le sac sur le dos, je me suis établi au plus bel endroit qui soit et même encore aujourd’hui je le crois dur comme fer : la Californie. Ou, plus précisément, la belle Los Angeles. Grande, bruyante et parfois dangereuse, mais combien magnifique et vivante ! Là-bas, tous les soirs sont soirs de fêtes et même si je n’ai jamais abusé, j’en profitais malgré tout. C’est là que je l’ai rencontré.

Ah... Ashlee. Elle était belle. Elle nageait comme une sirène et elle faisait du surf comme une professionnelle ! C’est sûrement encore le cas, mais je m’interdit d’y penser en ces mots, habituellement. J’ai rapidement été conquis. Elle aussi. Pas mes parents qui ne voyaient que ses grands yeux verts et ronds, ainsi que ses cheveux naturellement blonds. Mais peu importe si je ne faisais pas un mariage coréen. Je faisais un mariage heureux. Du moins, c’est ce dont j’étais sûr à cette époque. Et je ne vais pas diaboliser Ashlee. Elle aussi était convaincu qu’elle faisait un mariage heureux. La pratique fut toute autre... En même pas deux ans, nous avons appris à nous déchirer savamment. Les hurlements, les reproches, les longs moments de silence... Un jour, elle ne tint plus. Croyant probablement moins que moi à l’institution sacrée du mariage, elle demanda le divorce. Je refusai dans un premier temps, mais c’était vain. Je nous déchirais et elle m’en voulait de plus en plus. Un soir, elle a tout simplement arrêté de hurler, est venue me voir et a déposé un baiser sur le front en me disant une phrase simple, mais qui résonne encore dans ma tête. « Let it go, Christo. »

Alors je l’ai laissé partir. C’est une partie de ma vie dont j’ai terriblement honte et que je vis comme un échec immense. Je reviens en Corée dévasté. Mes parents retiennent un « je te l’avais dit » qui transparaît dans leurs yeux. Je me sens plus bas que terre. Heureusement, je ne me laisse pas abattre longtemps. Ayant l’habitude de remuer des affaires en Amérique où j’étais conseiller financier, je recommence à le faire en Corée, mais d’une façon bien différente ! Je gravis rapidement les échelons une fois engagé par la New Generation et lorsqu’on me confie finalement un groupe, je rayonne à nouveau ! Certes, uniquement professionnellement, mais ça fait un bien fou ! Et maintenant ? Eh bien, j’essaie de garder MISStik au top depuis deux ans et j’espère que j’y réussi bien. J’aimerais aussi retrouver l’amour, maintenant. J’ai 26 ans et toute l’envie du monde de me caser. Mais c’est difficile... et j’aborde encore avec mal cet aspect de ma vie.